Bonjour tout le monde.

Je parle de la poésie sur JE uniquement.

Ne connaissant que très peu de poésie ailleurs, je veux dire de poésie écrite de nos jours que je ne me permettrais pas d’en parler.
Mais on m’a tellement dit que je ratais beaucoup en ne m’y intéressant pas, que je suis allé voir ce que c’était.
Je ne parle pas de la forme peu académique, la seule que je connaisse un tout petit peu de ma scolarité, mais du fond.

J’ai été surpris de ne lire que des choses tristes, ou mélancoliques au mieux. Au moins pour 90 % de ce que j’ai lu, et je n’ai pas tout lu, j’avoue.

Est-ce une caractéristique des poèmes ? Doivent-ils obligatoirement être tristes ? Ne décrire que des tourments ?
C’est la première chose qui m’a frappé.

On m’a répondu que c’était de l’art, et que ça retranscrivait des émotions fortes. Alors, je me pose deux autres questions :

Ne peut-on ressentir avec autant de ferveur des moments de pur bonheur ?
La joie, le plaisir, n’exaltent-ils pas l’esprit pareillement ?

N’y connaissant strictement rien, cette question est une véritable question.

Encore une fois, pas un débat et encore moins un jugement de valeur.

En toute amitié, Philippe.

Mais non Prof, la poésie n'est pas toujours triste. Elle puise sa force dans les émotions, elle est exaltation des sens et des sentiments. La tristesse, la mélancolie, la peine, la douleur, sont effectivement des sentiments forts que l'on a souvent besoin de faire sortir, mais la poésie a mille couleurs. Les poèmes d'amour, les odes à la vie, les souvenirs dorés de l'enfance existent aussi sur JE.
Je te laisse par exemple deux poèmes (peu académiques) de ma boite qui, je l'espère, ne te laisseront pas un gout amer.
A bientôt Prof.

Mon destin:

Promenade:

Edit:

Prof a écrit:

Liréo, j'adore aussi Stella Im Hultberg, presque tout ce qu'elle fait.
Wandering est très beau. Wink

Mais quelle culture prof! J'ignorais jusqu'au nom de ce dessin, heureusement que tu es là pour parfaire mes connaissances

ceci dit et globalement toutes sections confondues, je dirais que les JE ont tout de même grave le seum.

@Liréo

Oui, j'avais lu ces deux poèmes (sourire), et je les avais bien aimés, surtout le second. (clin d’œil).

@Jdoo

Oui, je suis d'accord. Donc je n'ai pas complètement rêvé alors...

Parce que c'est de l'art, l'art ça raconte, et on raconte pas les choses gaies, tout le monde s'en cogne les roustons à la clé de douze, des choses gaies.

Mariolo a écrit:

Parce que c'est de l'art, l'art ça raconte, et on raconte pas les choses gaies, tout le monde s'en cogne les roustons à la clé de douze, des choses gaies.

 J'avais cru comprendre, effectivement. Quoi qu'à la clé de douze.. (à pipe je suppose ? Pas plate hein ?  ) comme tu y vas là...  fait doucement, hein ? Ça peut encore servir...

Alors, je reformule ma question ou, du moins, j'en rajoute une autre :

L'art doit-il obligatoirement être triste ?
Ne peut-on ressentir avec autant de ferveur des moments de pur bonheur ?
La joie, le plaisir, n'exalte-t-ils pas l'esprit pareillement ?

Bonsoir
Moi quand je pense poésie, je revois mon cahier de poésie de l'école primaire (euh... années 50 !) et j'adore ce que j'y lis : des poésies de Maurice Carême (mon idole absolue) pleines de fantaisie mais aussi d'autre chose, plus profond qu'il n'y paraît, et puis des tas de petits poèmes sans prétention mais qui m'ont toujours "parlé".

Pour moi la poésie est exactement comme l'écriture standard, on y trouve tous les genres : du léger, du sérieux, du gai, du triste, de l'hyper travaillé, du grand public, du social, du féerique, du  qu'on aime, du qu'on n'aime pas... bref, exactement comme dans n'importe quel autre genre littéraire.

La perception d'une "poésie triste", est peut-être due à la même chose qui fait considérer la musique classique comme  une musique triste : la façon dont on nous la communique. Par exemple : dès qu'un documentaire nous montre un vieil homme qui pleure ou un enfant triste, on nous sort un prélude de Chopin, alors que ce même prélude pourrait fort bien être utilisé pour illustrer la beauté et la sérénité heureuse d'un paysage.
Certaines poésies ni tristes ni pas tristes sont, d'office, dites avec un ton d'enterrement qui les fait basculer dans le triste, quand un autre ton, un autre rythme dans la diction, les feraient changer de registre.

Merci, Emsi pour ton partage.

Emsi a écrit:

Certaines poésies ni tristes ni pas tristes sont, d'office, dites avec un ton d'enterrement qui les fait basculer dans le triste, quand un autre ton, un autre rythme dans la diction, les feraient changer de registre.

Je suis d'accord, et je regrette qu'il en soit ainsi.

Sur JE, très souvent, c'est la tristesse qui domine, et je trouve ça dommage.

Mais attention, ça n'est que le regard d'un béotien complet en la matière. J'en suis resté à Victor Hugo, José Maria de Hérédia et autre enseignés en milieu scolaire, et à la même époque que toi (rire).

Pour la musique classique, qui reste ma préférée, et celle qui a bercé mon enfance et mon adolescence, et même bien plus tard, je suis aussi d'accord avec ton analyse.

Citation :

@Liréo
Oui, j'avais lu ces deux poèmes (sourire), et je les avais bien aimés, surtout le second. (clin d’œil).

Bon alors c'est quand que tu nous écris quelques jolis poèmes sur la pluie? Tes textes à ce sujet recèlent  un potentiel poétique assez fort!
Allez, rejoins-nous du côté obscur rose guimauve vanillée de la poésie !
Tu pourras même mettre des arc en ciel si tu veux

Liréo a écrit:

Citation :

@Liréo
Oui, j'avais lu ces deux poèmes (sourire), et je les avais bien aimés, surtout le second. (clin d’œil).

Bon alors c'est quand que tu nous écris quelques jolis poèmes sur la pluie? Tes textes à ce sujet recèlent  un potentiel poétique assez fort!
Allez, rejoins-nous du côté obscur rose guimauve vanillée de la poésie !
Tu pourras même mettre des arc en ciel si tu veux

(RIRE gêné) LOL

Je suis capable de m’essayer à un genre nouveau comme la new romance par exemple, alors que je n’y connais rien, mais la poésie, ce serait non seulement présomptueux, mais je ne voudrais pas manquer de respect aux poètes et poétesse qui s’y adonnent avec ferveur.

Je n’irai pas au-devant d’une catastrophe annoncée (rire).
Il faudrait d’abord que je comprenne ce qu’est la “poésie” de nos jours.
Et ça… ce n’est pas encore gagné.
À lire tout ce que j’ai lu ici, je n’ai pas très bien compris la structure.

D’où l’ouverture de ce Topic pour tenter de comprendre.

Mais je suis touché par la confiance que tu sembles m’accorder.

En toute amitié, Philippe.

[quote="Liréo"Bon alors c'est quand que tu nous écris quelques jolis poèmes sur la pluie? [/quote]

La pluie... Quel meilleur exemple d'un élément qui donnera des poèmes ou poésies (il faudrait aussi s'interroger sur la nuance entre ces deux appellations) sûrement aux antipodes les uns ou les unes des autres, selon qui écrit sur cette chose qui tombe du ciel et qui personnellement me manque dès qu'on est 8 jours sans... (ben... euh.. suis Bretonne hein...).

Emsi a écrit:

.../... cette chose qui tombe du ciel et qui personnellement me manque dès qu'on est 8 jours sans... (ben... euh.. suis Bretonne hein...).

J'adhère à 100%... même pour moins de jours que ça, et je n'ai pas l'honneur d'être Breton.
Alors que j'aime tant ses légendes et ses contes.

jdoo a écrit:

ceci dit et globalement toutes sections confondues, je dirais que les JE ont tout de même grave le seum.

Jpp

Je pense que c'est parce qu'alice et Doliprane ne postent pas assez

Profsamedi : je te sacre BRETON D'HONNEUR !!!!!! (considère s'il te plait que ces fleurs sont des hortensias ou des ajoncs.
Et... oui, nos légendes... Souvent je me dis c'est dingue, toute la saga de la table ronde, le roi Arthur et compagnie,  dont une grande partie se passe en (petite) Bretagne :  dans leur désir que tout émane d'une culture  "latine", nos livres scolaires de littérature font bien peu de cas de ce passé, et en tout cas font bien attention à ne pas le rattacher à "un autre culture" (nos amis occitans peuvent en dire autant avec les troubadours) alors que ces légendes celtiques sont extrêmement présentes chez les enfants de Grande-Bretagne et d'Amérique (tous ces films d'Hollywood sur les chevaliers de la table ronde, aucun Français  ne s'y serait collé : pas de public intéressé. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que le dessin animé de Walt Disney Merlin l'Enchanteur soit, avec Alice au pays des merveilles un des Walt Disney les moins populaires en France).
Et donc je m'étonne toujours du succès de la série télévisée Kaamelott : ce n'était pas gagné d'intéresser les gens à ses personnages. Et mine de rien, derrière la foldinguerie des situations, il y a, pour qui connaît un peu ce cycle, une vraie connaissance du récit (mais bon, j'ai bien peur que ce soit le côté foldingo qui en ait fait le succès, d'ailleurs la fin, poétique, presque philosophique, et assez noire, a fait sérieusement chuter les audiences, parait-il)

Pour en revenir aux légendes - sujet très proche de la poésie, selon moi -  il y a ce rapport très particulier des Bretons à la mort : elle fait partie du "voisinage", c'est un personnage à part entière, un peu comme en Amérique latine (mais moins quand même : on ne fait pas des petits squelettes en sucre ). Tout cela s'en va au grand galop et il aura fallu un travail de dingue, fait juste après-guerre par une poignée de jeunes souvent incompris et moqués, pour que bien des choses qui se seraient perdues ne le soient pas, ou ne le soient que partiellement (des chants, des danses, la pratique d'un instrument, de jeux traditionnels, et plus que tout, les mots d'une langue aujourd'hui  en survie très artificielle. N'oublions pas que tout cela - y compris les bagads -  était sinon interdit, du moins tellement muselé que ça revenait au même). On revient de loin.

Enfin bref, tous ces éléments, ça constitue l'âme d'une culture. Cette âme se perd, alors sachons en goûter les derniers moments de vie...

Et pour (encore) revenir au sujet, la poésie, cette culture on la retrouve aussi bien chez Guilllevic que chez Xavier Grall ou d'autres, dont les styles et aussi le sens qu'ils donnent à leur art (une pratique purement esthétique, ou une arme de combat) sont aux antipodes les uns des autres mais où moi je retrouve ce substrat commun : le goût pour le rêve, pour l'imaginaire, pour le décalage. Tout sauf le cartésianisme supposé être la caractéristique globale du pays.

Ce que j'aime dans la poésie c'est quand elle  "décolle" du cartésien, qu'elle est un peu loufoque. Et je me dis que finalement on la retrouve aussi sous forme de prose en roman : Marcel Aymé, romancier du loufoque, est pour moi un poète (à 69 ans, je relis régulièrement les Contes du chat perché et m'en délecte à chaque fois autant !!!).

Donc la poésie, quel vaste monde !!! Tu vois où nous emmène ta question première !!!

Allez, un petit fest noz ?...

Mille mercis plein de reconnaissance pour ce titre honorifique que je goûte à sa juste valeur.
Je tâcherai de m’en montrer digne.

Arriveras-tu à m’arracher par la force quelques vers sans prétention ?
J’en rougis d’avance. Mais je n’en suis pas encore là.
Il me faudra plus de courage pour affronter les regards des poètes d’ici.

Peut-être trouverais-je celui de poster le premier volume des “Enquêtes du commissaire Yann Kerouadec” que je suis en train de boucler. Un roman policier qui se passe au Belon. Il me manque encore quelques chapitres. (rire).

À vrai dire, tous mes romans se passent en Bretagne si j’y réfléchis bien.

Quant à la poésie que dégagent ces terres, elle est plus qu’inspirante, c’est certain.
Mais ce serait très très loin de tout ce que je lis ici dans ce domaine.
Un tel écrit y trouverait-il sa place ?

En toute amitié, Philippe.