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| Pourquoi la poésie est-elle triste ? | |
| | Nombre de messages : 124 Âge : 32 Date d'inscription : 02/10/2019 | Goodream / Barge de Radetzky Jeu 3 Fév 2022 - 9:31 | |
| J'aime croire que la poésie n'est finalement qu'un sentiment. Si je vois un magnifique couché de soleil sur le bord de la plage (osef du cliché), je trouve ça magnifique et quelque part poétique.
J'méloigne du sujet de base.
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| | Nombre de messages : 841 Âge : 71 Localisation : Entre Bretagne et Sarthe Date d'inscription : 16/02/2020 | Emsi / Double assassiné dans la rue Morgue Jeu 3 Fév 2022 - 9:54 | |
| C'est ce que j'aime croire aussi globalement, dès lors qu'on ne traite pas de la poésie au sens technique du terme. Quant à s'éloigner du sujet de base, je ne crois pas que tu le fasses : le message premier de Profsamedi appelait des réponses assez ouvertes, aussi bien "techniques" que plus généralistes, et c'est ce qu'on a tous fait. |
| | Nombre de messages : 3131 Âge : 76 Localisation : Paris Pensée du jour : "Là où l'on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes." Heinrich Heine (écrivain allemand du XIXᵉ siècle) Date d'inscription : 27/01/2020 | Profsamedi / Didon de la farce Jeu 3 Fév 2022 - 10:36 | |
| - Goodream a écrit:
- J'aime croire que la poésie n'est finalement qu'un sentiment.
Si je vois un magnifique couché de soleil sur le bord de la plage (osef du cliché), je trouve ça magnifique et quelque part poétique. J'méloigne du sujet de base.
Non, c'est exactement le sujet. - Emsi a écrit:
- C'est ce que j'aime croire aussi globalement, dès lors qu'on ne traite pas de la poésie au sens technique du terme.
Quant à s'éloigner du sujet de base, je ne crois pas que tu le fasses : le message premier de Profsamedi appelait des réponses assez ouvertes, aussi bien "techniques" que plus généralistes, et c'est ce qu'on a tous fait. Absolument. Les diverses Formes (pas seulement techniques) de ce qui peut être "poétique" rentrent dans la réflexion proposée. Je n'ai pas trouvé d'équivalent à "poésie" pour désigner non seulement l'écriture elle-même, qu'elle soit en vers ou complètement déstructurée comme je le vois parfois (pas toujours) ici, où il semble que le fait de passer à la ligne n'importe quand soit la seule condition pour qu'un écrit entre dans la catégorie "poésie". Dans poésie, rentre également tout sentiment apparenté sans pour autant être traduit en mots. Ça peut être en peinture, etc. J'ai juste la sensation, d'où l'ouverture de ce Topic, que maintenant, pour être qualifié de poésie, il faut, en plus que ce soit d'une tristesse ou d'une mélancolie, ou décrive un mal être absolu. Et que plus c'est dans ce registre, plus c'est apprécié et qualifié de poésie, sans même tenir compte de la signification du propos ou de la forme. C'est ça qui m'interpelle. Donc, non, on est exactement dans le sujet. En fait, il n'y a que dans les poèmes en prose, ou dans la prose poétique, que j'ai trouvé autre chose, que des sentiments qui ne reflète pas ce mal être. |
| | Nombre de messages : 841 Âge : 71 Localisation : Entre Bretagne et Sarthe Date d'inscription : 16/02/2020 | Emsi / Double assassiné dans la rue Morgue Jeu 3 Fév 2022 - 10:55 | |
| - Profsamedi a écrit:
- il semble que le fait de passer à la ligne n'importe quand soit la seule condition pour qu'un écrit entre dans la catégorie "poésie"..
Pour moi le fait de passer à la ligne "n'importe quand" comme tu dis n'est pas dérangeant. Et ce qui peut paraître 'n'importe quand" à première vue n'est justement pas du n'importe quoi. Il y a diverses formes pour la prose, que ce soit au fil des siècles ou dans une même période mais via des auteurs différents, et la poésie elle aussi peut avoir des tas de formes, elle n'est pas forcément rimée, et ça ne me dérange pas qu'elle soit destructurée. Cette destructuration peut ajouter du sens et de la force, là où un nombre égal de pieds, et des rimes étudiées, n'auraient pas vraiment de sens par rapport à ce que veut véhiculer l'auteur;... Bien sûr ça ne tient que si c'est bien fait : c'est peut-être ce que tu voulais dire en évoquant le "n'importe quand", mais j'ai lu parfois des poésies qui me paraissaient être vraiment du "n'importe quand" pour les passages à la ligne, et qui s'avéraient, vérification faite en allant me documenter sur l'auteur, relever d'une tradition particulière dont, étant totalement ignare dans le domaine, j'ignorais tout Il faudrait les connaissances de notre ami qui est venu parler des traditions antiques pour nous dire ce qu'il en était par exemple des formes poétiques de cette époque-là. |
| | Nombre de messages : 25 Âge : 53 Date d'inscription : 29/06/2022 | Antonin59 / Petit chose Dim 10 Juil 2022 - 17:59 | |
| L'ENTERREMENT
Je ne sais rien de gai comme un enterrement ! Le fossoyeur qui chante et sa pioche qui brille, La cloche, au loin, dans l’air, lançant son svelte trille, Le prêtre en blanc surplis, qui prie allègrement,
L’enfant de chœur avec sa voix fraîche de fille, Et quand, au fond du trou, bien chaud, douillettement, S’installe le cercueil, le mol éboulement De la terre, édredon du défunt, heureux drille,
Tout cela me paraît charmant, en vérité ! Et puis, tout rondelets, sous leur frac écourté, Les croque-morts au nez rougi par les pourboires,
Et puis les beaux discours concis, mais pleins de sens, Et puis, cœurs élargis, fronts où flotte une gloire, Les héritiers resplendissants !
Poëme saturnien
Vous vous interrogiez par ailleurs sur la nécessaire originalité en littérature ; vous voyez bien que le sujet en lui-même n'a rien à y voir et que son traitement suffit à y satisfaire ; quoi de plus sombrement banal, de plus tristement codifié qu'un enterrement ? Et pourtant, voyez ce qu'il devient depuis le point de vue particulier et sous la plume virtuose de l'Auteur – que vous aurez peut-être reconnu...
Pour en revenir au sujet, je dirais que la poésie est triste parce que le regard qu'elle porte sur le monde est lucide et profond, et le monde est fondamentalement triste, puisque chaque chose, chaque être y sont voués au néant ; c'est la finitude du monde et de tout ce qu'il contient qui fait la tristesse de la poésie. Et même cette pièce, sous le masque de la gaudriole et de l'ironie acide, n'y échappe pas. |
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