Merci Jdoo de participer au partage de ta vision de cet aspect de la communication entre auteur et lecteur.
J'en suis d'autant plus heureux que je partage bon nombre des aspects que tu développes ici ; je m'explique :
- Jdoo a écrit:
- Je trouve tout de même qu'il y a beaucoup d'énergie de dépenser pour justifier de s'en laver les mains.
C'est ton interprétation, et je la respecte.
Si tu interprètes ma question et tous mes posts dans ce sens, c'est que, dans ta grille d'analyse, c'est le message que tu as perçu.
Pourtant, ça n'est pas ce que je recherche.
Si je m'en lavais les mains, je ne poserais même pas la question.
J'écrirais ce que je veux, comme je veux et basta.
Que ça plaise ou non tant que je reste dans la légalité.
- Jdoo a écrit:
- Si je suis en voiture et que je renverse quelqu’un, mais que je ne suis pas du tout en faute, est-ce que pour autant je ne vais pas aider la personne que j'ai renversé, ou est-ce que je me dis, je la laisse là, finallement ça n'est pas de ma faute ? j'imagine que l'on peut, mais ça dit tout de même quelque chose sur la mentalité du conducteur.
Permets-moi, très respectueusement, de ne pas adopter cette comparaison.
Je trouve qu'il y a une très grande différence entre renverser quelqu'un en voiture, et peut-être le blesser à vie et écrire un roman.
Si tu veux ouvrir un topic sur la notion de responsabilité civile, pénale ou morale, en supposant que ce soit autorisé dans un forum sur l'écriture, j'y participerais volontiers.
Mais ici, je m'en tiendrai à l'objet de ce Topic.
Ne le prends pas mal, je t'en prie.
- Jdoo a écrit:
- Et est-ce que cette déresponsabilisation programmée, n'est-elle pas non plus la porte ouverte à tous les discours ? Puisqu'au final on peut toujours se cacher derrière un "c'est vous qui ne m'avez pas compris, tant pis pour vous, voir : vous n'aviez qu'à pas me lire, voir encore 'c'est bien fait pour vous'" que ce que l'on a dit soit de bonne foi ou non.
Effectivement, j'abonde dans ton sens sur ce point-là.
C'est effectivement la porte ouverte à tous les discours.
D'aucuns appellent ça la "liberté d'expression".
C'est justement pourquoi je pose cette question à des écrivains, personnes concernées au premier chef.
Il y a nombre d'ouvrages, de romans, d'essais, de nouvelles, quotidiens, revues, de tout ce que tu voudras qui sont publiés quotidiennement par des ME prestigieuses et présents dans tous les rayons de toutes les librairies de France et de Navarre, avec lesquelles (publications) je suis en désaccord profond. Voire même qui me révoltent.
Qui me choquent profondément. D'autres me dégoûtent.
Simplement, je ne les achète pas, je ne les emprunte pas, et je ne les lis pas.
C'est de ma responsabilité et je l'assume.
- Jdoo a écrit:
- Je passe le fait qu'il n'y ait qu'une personne qui réagisse mal sur 1000 lecteurs, évidement dans ce cas, l'auteur peut ne pas prendre en compte la réaction, dans le cas contraire, ça serait tout de même curieux de ne pas avoir à se poser des questions.
N'y vois là aucune ironie, mais à partir de combien de personnes qui "réagissent mal" tu penses que l'on doit commencer à songer à se remettre en cause ?
Je sais que cette question peut paraître ironique, mais je t'assure qu'il n'en est rien.
Je n'ai aucune envie de plaisanter sur ce sujet.
Ma perception de ton post est que tu sembles croire que je chercherais une "validation", ou une "raison venant de la majorité" qui me "dédouanerait" de pouvoir écrire en choquant d'autres personnes.
Si c'est la sensation que je laisse, je puis t'assurer qu'il n'en est vraiment rien du tout.
Et en te l'expliquant, je me remets en cause puisque j'admets que mon discours est perçu, au moins par certaines personnes, comme tel.
Que puis-je faire concrètement pour te faire admettre qu'il n'en est rien à part te l'assurer ?
Peut-être, te dire que j'ai largement passé l'âge de chercher la bénédiction de qui que ce soit pour faire ce que je veux.
Je te l'ai dit à plusieurs reprises, si je ne portais pas quelque intérêt à l'opinion d'autres écrivains que je respecte par ailleurs, je n'aurais même pas posé la question.
Je ferais comme j'en ai envie et tant pis tant mieux pour les autres.
Je pense que rien que le fait de chercher à comprendre montre l'intérêt que j'y porte et que, donc, je ne m'en moque pas et que je ne cherche pas l'aval des autres.
Cette question ne concerne pas QUE moi.
Même si elle m'intéresse beaucoup.
Me croirais-tu si je te disais que, même à mon âge, j'ai plaisir à apprendre ?
En toute estime Philippe.
- douniajoy a écrit:
- Alors je ne vais pas si je vais répondre à la question, on est responsable de ce qu'on écrit oui mais pas de l'interprétation des autres je pense.
C'est un peu ce que je pense, mais il est clair que ça n'est pas aussi simple que ça.
D'où ce questionnement.
Et je le répète, pas QUE pour moi…
- douniajoy a écrit:
- Chacun de nous à son passé, sa propre histoire qui fait qu'une seule même phrase peut être perçue différemment selon ces données.
Après si effectivement tous les lecteurs tiquent sur un passage, c'est que l'auteur l'a mal formulé. Il peut vouloir avoir dit quelque chose mais mal. Ou il peut laisser sous entendre un mal entendu.
C'est bien ce que j'ai cru percevoir dans plusieurs réponses.
Le nombre de personnes qui font une interprétation différente de ce que l'auteur transmet "
sans le vouloir consciemment" semble important.
Merci douniajoy pour ta participation.
- Leasaurus Rex a écrit:
- J’avoue que comme Jdoo, j’ai l’impression que la question de ce topic est posée vraiment pour se dédouaner d’écrire des horreurs et se déculpabiliser à l’avance de se faire rappeler à l’ordre par les communautés qu’elles blesseront.
Je t'assure que non.
Puis-je faire ou dire quelque chose qui pourrait, Jdoo et toi, vous convaincre que ça n'est pas le cas. Enfin, pas pour moi.
Si, après ça, tu persistes à croire que je cherche à me " dédouaner d’écrire des horreurs et se déculpabiliser à l’avance de se faire rappeler à l’ordre par les communautés qu’elles blesseront. " Je ne peux que t'assurer que ça n'est absolument pas le cas.
Même si la totalité de la communauté des écrivains me disait : "mais non, t'inquiète, s'ils comprennent de travers, c'est leur problème", ça ne m'empêcherait pas de chercher à
comprendre le mécanisme pour autant. Et d'après toutes les réponses, je trouve que ce dernier n'est pas aussi simple qu'il en a l'air.
Je t'assure de ma bonne foi. Si après tout ça tu n'es pas convaincue, alors, soit c'est que je m'exprime vraiment très mal, ou que tu me fais un procès d'intention, et, là, il est clair que je ne peux rien faire. Désolé.
Et crois-moi sur parole, en étant une moi-même sur un autre forum qui n'a strictement rien à voir avec les écrivains, lorsque je m'adresse aux autorités modératrices d'une communauté, non seulement je prends des gants, mais encore, je fais très attention à ce que je dis.
- Leasaurus Rex a écrit:
- On ne peut pas faire l’unanimité sur ses écrits, c’est certain. Mais je crois qu’avant de parler de sensibilité individuelle, il faut aussi penser à la sensibilité collective.
Je suis on ne peut plus d'accord.
Maintenant, c'est un aspect qui dépend, selon moi, aussi des collectivités dont il est question.
Tu en parles plus bas.
- Leasaurus Rex a écrit:
- Ce n’est pas la même chose de décevoir une personne qui a vu un message qui ne lui plaît pas à elle en fonction de son vécu, et de blesser des centaines voire des milliers de personnes parce qu’on perpétue des clichés dénoncés depuis longtemps et qu’on refuse de se remettre en question.
Encore une question de nombre.
Et je le répète ça n'a rien d'ironique, mais… et j'ai déjà demandé plusieurs fois à partir de combien de personnes on doit prendre en compte leurs réactions ?
De quelle taille de communauté ?
Ça n'est pas anodin. Il ya des "groupuscules" qui font beaucoup de bruit, mais qui ne représentent qu'eux-mêmes en tant militants, ce qui fait parfois extrêmement peu de monde. Mais ils sont très envahissants.
- Leasaurus Rex a écrit:
- Si aujourd’hui on continue à écrire des personnages stéréotypés, qui font du mal aux communautés qu’ils représentent, alors c’est notre responsabilité en tant qu’auteur ou autrice qui est engagée.
Je dirais que, pour moi, tout dépend si l'auteur le fait intentionnellement ou pas.
Si c'est intentionnel, ça ne rentre pas dans le cadre de ma question.
Si ça n'est
pas intentionnel , et qu'on le signale à l'auteur, c'est à ce dernier de décider.
Soit il revoit ses écrits, soit il laisse en l'état, mais il assume.
Et dans ce cas, ça devient intentionnel puisqu'il le sait et ne change rien.
Peut-être devrais-je reformuler ou expliquer ma question qui dit :
"sommes-nous-
responsables -de-la-facon-dont-sont-percus-nos-ecrits"
Je suis conscient que le mot "responsable" est ambigu.
Il induit une notion de culpabilité. Au sens de : c'est punissable.
Une notion de "faute" aussi.
Mais je n'en ai pas trouvé d'autres.
Alors que, ce à quoi je pensais en posant cette question, était plutôt de demander :
"Si j'écris quelque chose sans message conscient, mais que quelqu'un y trouve un message, par quel phénomène, ou quel mécanisme ceci peut-il se produire ? Et à qui voit juste et pas ?"
Tu comprends ce que je veux dire ?
Mais c'était trop long pour le titre du Topic.
Respectueusement, Philippe.
@Mariolo (salut camarade)
@Jdoo
Je ne connais pas les références dont vous parlez, et je ne comprends donc pas ce que vous en dites, bien évidemment. Aussi, m'abstiendrais-je d'y porter quelque jugement que ce soit. Je ne ferais certainement que dire des bêtises.
Je lis extrêmement peu. C'est volontaire.
Bonjour Grisebouille.
- Grisebouille a écrit:
- .../...Enfin, je pense pas que Prof écrive des romans dans lesquels des meufs se font violer et en redemandent
Effectivement, tu as raison.
Certes, j'écris des choses sulfureuses, mais elles ont toutes un point commun :
- Elles ne contiennent jamais de violence, même psychologique, j'ai horreur de ça.
- Tous mes personnages agissent de leur plein gré et en retirent énormément de satisfaction, quel que soit leur genre (aux personnages).
On n'est pas Bisounours Feel Good Happy Ender à la guimauve rose et à la vanille sucrée pour rien. (rire).
Mon roman publié ici en est la preuve.