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 Sommes nous responsables de la façon dont sont perçus nos écrits ?

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Leasaurus Rex
   
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Leasaurus Rex  /  Terrible terreur


J’avoue que comme Jdoo, j’ai l’impression que la question de ce topic est posée vraiment pour se dédouaner d’écrire des horreurs et se déculpabiliser à l’avance de se faire rappeler à l’ordre par les communautés qu’elles blesseront.

On ne peut pas faire l’unanimité sur ses écrits, c’est certain. Mais je crois qu’avant de parler de sensibilité individuelle, il faut aussi penser à la sensibilité collective. Ce n’est pas la même chose de décevoir une personne qui a vu un message qui ne lui plaît pas à elle en fonction de son vécu, et de blesser des centaines voire des milliers de personnes parce qu’on perpétue des clichés dénoncés depuis longtemps et qu’on refuse de se remettre en question.
Si aujourd’hui on continue à écrire des personnages stéréotypés, qui font du mal aux communautés qu’ils représentent, alors c’est notre responsabilité en tant qu’auteur ou autrice qui est engagée.
 
Mariolo
   
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Mariolo  /  Tapage au bout de la nuit


Coucou

La réponse est évidemment ça dépend. Surtout qu'il faudrait aussi débattre sur la responsabilité des individus, débat que certains ont eus sur ce site, qui était très intéressant.
Par contre ça m'évoque le livre Lolita, de ce que j'ai compris il y a un écart énorme entre la volonté de l'auteur, sa démarche et l'interprétation en quasi hymne à la pédophilie qui en a été fait, au grand désespoir de son auteur. Au point de faire du terme Lolita, un concept abjecte bien dégueulasse. Pour en arriver là, on voit bien que la responsabilité individuelle des lecteurs doit bien s'inscrire dans un phénomène culturel plus large qui a permi l'émergence de cette interprétation ( culture du viol ? Patriarcat ? Fetichisation ? .... ) .
Ou alors, Nabokov était une grosse burne qui a mal écrit son roman, mais, même dans ce cas la, comment a t'il été possible qu'un tel message ait pu être transmis, interprété
et diffusé comme ça, au KLM ? Même s'il a mal écrit, ou même si c'était ça vrai intention, le livre a été enscencé par certains pour le message dégueu ? C'est bien qu'il y a un terreau quelques part pour les pourritures non ?
 
Jdoo
   
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Jdoo  /  Maîtrise en tropes


j'imagine que dans ce sens là on a moins de peine à comprendre la justification et explication apportées par l'auteur, alors pourquoi ne pas assumer de le faire dans tous les cas de figure ? comment aurait-on interpréter le comportement de Nabokov s'il n'avait pas apporté les rectifications sur son texte ?
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Mariolo
   
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Mariolo  /  Tapage au bout de la nuit


Pourquoi ne pas systématiser les explications de l'auteur ?
 
Jdoo
   
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Jdoo  /  Maîtrise en tropes


Je pense que c'est plus ou moins le cas. Au final un artiste, parle et reviens toujours sur son œuvre (je pense du reste qu'il ne se fait pas prier pour ça). Plus les exégèses diverses et variées, explications, éclairages etc..
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Grisebouille
   
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Grisebouille  /  Si c'est pas urgent, je le fais pas


Ca dépend aussi des situations je pense. Quand tu écris sur la pédophilie, évidemment qu'il faut s'attendre à une levée de boucliers. Personnellement, j'ai essayé de lire Lolita et le simple fait que la pédophilie y soit abordée me met très mal à l'aise donc je ne l'ai pas lu. Je ne pense pas forcément que Nabokov justifie les agissements de son personnages principal et de son délire sur les nymphettes mais Nabokov n'a pas écrit QUE des romans sulfureux (d'ailleurs, ce qui lui a causé bcp de torts pour ce roman, c'est le fait qu'il l'ait publié chez une ME spécialisée dans les romans érotiques, ce qui a contribué à brouiller les genres...) donc si on regarde l'ensemble de son œuvre, on comprend que c'est de la fiction. Il y a des auteurs comme Gabriel Garcia Marquez, y a un préjugé sexiste ou une scène de viol romanticisée dans tous ses bouquins donc là on est en droit de se demander s'il a pas un petit problème avec le sujet. Dans ces cas là, déso, mais l'argument "oui mais j'ai pas pensé que ça pourrait être interprété" ne tient pas. Enfin, je pense pas que Prof écrive des romans dans lesquels des meufs se font violer et en redemandent :mrgreen:


Dernière édition par Grisebouille le Sam 6 Aoû 2022 - 13:01, édité 1 fois (Raison : Fautes)
 
Jdoo
   
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Jdoo  /  Maîtrise en tropes


faut dire que pour Lolita, la message du livre a été un peu tordu par le film. Si Kubrik avait pris une actrice de 12 ans dans son film (comme c'est la cas dans le livre) et pas un de 16 ans qui en a l'air d'avoir 20, je pense que ça aurait pas eut tout à fait le même impacte. Et je pense qu'il y a eut plus de spectateur du film que de lecteur du livre.
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Mariolo
   
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Mariolo  /  Tapage au bout de la nuit


Bah non justement, y'a pas eu de levé de bouclier sur Lolita, en tout cas c'est pas ce que j'ai entendu, au contraire. Par contre comme dit Jdoo, le film a peut être joué dans l'interprétation, mais je connais pas assez l'histoire. Pour Marquez, je connais pas assez l'œuvre, je n'ai lu que 100 ans de solitude, que j'ai adoré, où l'inceste est présent et décrit comme une malédiction.
 
Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


Merci Jdoo de participer au partage de ta vision de cet aspect de la communication entre auteur et lecteur.
J'en suis d'autant plus heureux que je partage bon nombre des aspects que tu développes ici ; je m'explique :

Jdoo a écrit:
Je trouve tout de même qu'il y a beaucoup d'énergie de dépenser pour justifier de s'en laver les mains.

C'est ton interprétation, et je la respecte.
Si tu interprètes ma question et tous mes posts dans ce sens, c'est que, dans ta grille d'analyse, c'est le message que tu as perçu.
Pourtant, ça n'est pas ce que je recherche.
Si je m'en lavais les mains, je ne poserais même pas la question.
J'écrirais ce que je veux, comme je veux et basta.
Que ça plaise ou non tant que je reste dans la légalité.

Jdoo a écrit:
Si je suis en voiture et que je renverse quelqu’un, mais que je ne suis pas du tout en faute, est-ce que pour autant je ne vais pas aider la personne que j'ai renversé, ou est-ce que je me dis, je la laisse là, finallement ça n'est pas de ma faute ? j'imagine que l'on peut, mais ça dit tout de même quelque chose sur la mentalité du conducteur.

Permets-moi, très respectueusement, de ne pas adopter cette comparaison.
Je trouve qu'il y a une très grande différence entre renverser quelqu'un en voiture, et peut-être le blesser à vie et écrire un roman.
Si tu veux ouvrir un topic sur la notion de responsabilité civile, pénale ou morale, en supposant que ce soit autorisé dans un forum sur l'écriture, j'y participerais volontiers.
Mais ici, je m'en tiendrai à l'objet de ce Topic.
Ne le prends pas mal, je t'en prie.

Jdoo a écrit:
Et est-ce que cette déresponsabilisation programmée, n'est-elle pas non plus la porte ouverte à tous les discours ? Puisqu'au final on peut toujours se cacher derrière un "c'est vous qui ne m'avez pas compris, tant pis pour vous, voir : vous n'aviez qu'à pas me lire, voir encore 'c'est bien fait pour vous'" que ce que l'on a dit soit de bonne foi ou non.

Effectivement, j'abonde dans ton sens sur ce point-là.
C'est effectivement la porte ouverte à tous les discours.
D'aucuns appellent ça la "liberté d'expression".
C'est justement pourquoi je pose cette question à des écrivains, personnes concernées au premier chef.

Il y a nombre d'ouvrages, de romans, d'essais, de nouvelles, quotidiens, revues, de tout ce que tu voudras qui sont publiés quotidiennement par des ME prestigieuses et présents dans tous les rayons de toutes les librairies de France et de Navarre, avec lesquelles (publications) je suis en désaccord profond. Voire même qui me révoltent.
Qui me choquent profondément. D'autres me dégoûtent.
Simplement, je ne les achète pas, je ne les emprunte pas, et je ne les lis pas.
C'est de ma responsabilité et je l'assume.

Jdoo a écrit:
Je passe le fait qu'il n'y ait qu'une personne qui réagisse mal sur 1000 lecteurs, évidement dans ce cas, l'auteur peut ne pas prendre en compte la réaction, dans le cas contraire, ça serait tout de même curieux de ne pas avoir à se poser des questions.

N'y vois là aucune ironie, mais à partir de combien de personnes qui "réagissent mal" tu penses que l'on doit commencer à songer à se remettre en cause ?
Je sais que cette question peut paraître ironique, mais je t'assure qu'il n'en est rien.
Je n'ai aucune envie de plaisanter sur ce sujet.

Ma perception de ton post est que tu sembles croire que je chercherais une "validation", ou une "raison venant de la majorité" qui me "dédouanerait" de pouvoir écrire en choquant d'autres personnes.
Si c'est la sensation que je laisse, je puis t'assurer qu'il n'en est vraiment rien du tout.
Et en te l'expliquant, je me remets en cause puisque j'admets que mon discours est perçu, au moins par certaines personnes, comme tel.
Que puis-je faire concrètement pour te faire admettre qu'il n'en est rien à part te l'assurer ?

Peut-être, te dire que j'ai largement passé l'âge de chercher la bénédiction de qui que ce soit pour faire ce que je veux.
Je te l'ai dit à plusieurs reprises, si je ne portais pas quelque intérêt à l'opinion d'autres écrivains que je respecte par ailleurs, je n'aurais même pas posé la question.

Je ferais comme j'en ai envie et tant pis tant mieux pour les autres.

Je pense que rien que le fait de chercher à comprendre montre l'intérêt que j'y porte et que, donc, je ne m'en moque pas et que je ne cherche pas l'aval des autres.
Cette question ne concerne pas QUE moi.
Même si elle m'intéresse beaucoup.

Me croirais-tu si je te disais que, même à mon âge, j'ai plaisir à apprendre ?

En toute estime Philippe.

douniajoy a écrit:
Alors je ne vais pas si je vais répondre à la question, on est responsable de ce qu'on écrit oui mais pas de l'interprétation des autres je pense.

C'est un peu ce que je pense, mais il est clair que ça n'est pas aussi simple que ça.
D'où ce questionnement.
Et je le répète, pas QUE pour moi…  

douniajoy a écrit:
Chacun de nous à son passé, sa propre histoire qui fait qu'une seule même phrase peut être perçue différemment selon ces données.
Après si effectivement tous les lecteurs tiquent sur un passage, c'est que l'auteur l'a mal formulé. Il peut vouloir avoir dit quelque chose mais mal. Ou il peut laisser sous entendre un mal entendu.

C'est bien ce que j'ai cru percevoir dans plusieurs réponses.
Le nombre de personnes qui font une interprétation différente de ce que l'auteur transmet " sans le vouloir consciemment" semble important.

Merci douniajoy pour ta participation.

Leasaurus Rex a écrit:
J’avoue que comme Jdoo, j’ai l’impression que la question de ce topic est posée vraiment pour se dédouaner d’écrire des horreurs et se déculpabiliser à l’avance de se faire rappeler à l’ordre par les communautés qu’elles blesseront.

Je t'assure que non.
Puis-je faire ou dire quelque chose qui pourrait, Jdoo et toi, vous convaincre que ça n'est pas le cas. Enfin, pas pour moi.
Si, après ça, tu persistes à croire que je cherche à me " dédouaner d’écrire des horreurs et se déculpabiliser à l’avance de se faire rappeler à l’ordre par les communautés qu’elles blesseront. " Je ne peux que t'assurer que ça n'est absolument pas le cas.

Même si la totalité de la communauté des écrivains me disait : "mais non, t'inquiète, s'ils comprennent de travers, c'est leur problème", ça ne m'empêcherait pas de chercher à comprendre le mécanisme pour autant.
Et d'après toutes les réponses, je trouve que ce dernier n'est pas aussi simple qu'il en a l'air.

Je t'assure de ma bonne foi. Si après tout ça tu n'es pas convaincue, alors, soit c'est que je m'exprime vraiment très mal, ou que tu me fais un procès d'intention, et, là, il est clair que je ne peux rien faire. Désolé.

Et crois-moi sur parole, en étant une moi-même sur un autre forum qui n'a strictement rien à voir avec les écrivains, lorsque je m'adresse aux autorités modératrices d'une communauté, non seulement je prends des gants, mais encore, je fais très attention à ce que je dis.
 

Leasaurus Rex a écrit:
On ne peut pas faire l’unanimité sur ses écrits, c’est certain. Mais je crois qu’avant de parler de sensibilité individuelle, il faut aussi penser à la sensibilité collective.

Je suis on ne peut plus d'accord.
Maintenant, c'est un aspect qui dépend, selon moi, aussi des collectivités dont il est question.
Tu en parles plus bas.

Leasaurus Rex a écrit:
Ce n’est pas la même chose de décevoir une personne qui a vu un message qui ne lui plaît pas à elle en fonction de son vécu, et de blesser des centaines voire des milliers de personnes parce qu’on perpétue des clichés dénoncés depuis longtemps et qu’on refuse de se remettre en question.

Encore une question de nombre.
Et je le répète ça n'a rien d'ironique, mais… et j'ai déjà demandé plusieurs fois à partir de combien de personnes on doit prendre en compte leurs réactions ?
De quelle taille de communauté ?
Ça n'est pas anodin. Il ya des "groupuscules" qui font beaucoup de bruit, mais qui ne représentent qu'eux-mêmes en tant militants, ce qui fait parfois extrêmement peu de monde. Mais ils sont très envahissants.

Leasaurus Rex a écrit:
Si aujourd’hui on continue à écrire des personnages stéréotypés, qui font du mal aux communautés qu’ils représentent, alors c’est notre responsabilité en tant qu’auteur ou autrice qui est engagée.

Je dirais que, pour moi, tout dépend si l'auteur le fait intentionnellement ou pas.
Si c'est intentionnel, ça ne rentre pas dans le cadre de ma question.

Si ça n'est pas intentionnel , et qu'on le signale à l'auteur, c'est à ce dernier de décider.
Soit il revoit ses écrits, soit il laisse en l'état, mais il assume.
Et dans ce cas, ça devient intentionnel puisqu'il le sait et ne change rien.

Peut-être devrais-je reformuler ou expliquer ma question qui dit :

"sommes-nous- responsables -de-la-facon-dont-sont-percus-nos-ecrits"

Je suis conscient que le mot "responsable" est ambigu.
Il induit une notion de culpabilité. Au sens de : c'est punissable.
Une notion de "faute" aussi.
Mais je n'en ai pas trouvé d'autres.

Alors que, ce à quoi je pensais en posant cette question, était plutôt de demander :

"Si j'écris quelque chose sans message conscient, mais que quelqu'un y trouve un message, par quel phénomène, ou quel mécanisme ceci peut-il se produire ? Et à qui voit juste et pas ?"

Tu comprends ce que je veux dire ?

Mais c'était trop long pour le titre du Topic.

Respectueusement, Philippe.

@Mariolo (salut camarade)
@Jdoo

Je ne connais pas les références dont vous parlez, et je ne comprends donc pas ce que vous en dites, bien évidemment. Aussi, m'abstiendrais-je d'y porter quelque jugement que ce soit. Je ne ferais certainement que dire des bêtises.
Je lis extrêmement peu. C'est volontaire.

Bonjour Grisebouille.

Grisebouille a écrit:
.../...Enfin, je pense pas que Prof écrive des romans dans lesquels des meufs se font violer et en redemandent :mrgreen:

Effectivement, tu as raison.

Certes, j'écris des choses sulfureuses, mais elles ont toutes un point commun :
- Elles ne contiennent jamais de violence, même psychologique, j'ai horreur de ça.
- Tous mes personnages agissent de leur plein gré et en retirent énormément de satisfaction, quel que soit leur genre (aux personnages).

On n'est pas Bisounours Feel Good Happy Ender à la guimauve rose et à la vanille sucrée pour rien. (rire).
Mon roman publié ici en est la preuve.
 
Jdoo
   
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Jdoo  /  Maîtrise en tropes


Je ne sais pas à partir de combien de personne l'auteur doit réagir. Je répondrais la conclusion globale de toutes les réponses : "ça dépend".  Je dirais aussi que c'est au créateur de prendre ses responsabilités. (celle de sans laver les mains en étant une).  Il y a dans cela une sorte de solitude de la justification, c'est pourquoi je reste persuadé qu'il y a une arrière pensée à se dédouaner et à chercher l'absolution des autres quand on pose ce genre de question. Ce qu'il aurait fallu faire c'est malheureusement ne pas la poser. (et l'argument du grand âge, ça va bien 5 minutes).
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Radischat  /  Dr. Danielle Jackson


Pour moi, le truc à retenir, c'est que même si tu expliques clairement qu'il n'y a rien à interpréter, que toi, tu ne comprends pas qu'on le fasse, ça ne t'exempte pas d'avoir des commentaires sur le sujet - ni toi, ni personne - surtout si tu fais relire tes oeuvres : les gens vont réagir, ils sont là pour te faire des remarques, et dire (comme j'ai vu plus haut) que des BL ont "prétendu y voir" quelque chose, ce n'est pas vraiment approcher la chose dans le bon sens. Interprétation ou pas, si la lecture provoque certains effets et retours qui soulignent certains points, pourquoi pas ne pas investiguer ? Pourquoi pas ne pas apprendre de ce retour pour peut-être faire différemment ? Tout en continuant à faire ce qu'on aime, sans prise de tête ; pour moi, ce n'est pas exclusif.


Citation :
ARTICLE L132-2 DU CPI : "Ne constitue pas un contrat d'édition, au sens de l'article L. 132-1, le contrat dit à compte d'auteur."


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Grisebouille
   
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Grisebouille  /  Si c'est pas urgent, je le fais pas


Pour moi ce n'est pas une question de nombre mais de la communauté visée. Je vais citer un grand philosophe de notre temps : Orelsan. Ma soeur m'a fait écouter "Suicide Social" et je trouvais la chanson rigolote jusqu'au moment où il a commencé à attaquer les gays et les féministes, pas parce que ce sont les minorités qui gueulent le plus fort, mais parce qu'elles me semblent plus vulnérables. Critiquer au vitriol les grands patrons par exemple, ça ne me choque pas, ils sont assez grands et assez puissants pour défendre leurs intérêts, ils ont des avocats et de toutes façons peu importe les chansons qu'on écrit sur eux, ils tiennent le monde par la peau des couilles et ils le savent. Attaquer les gays, c'est pas pareil parce qu'être gay, ça veut dire pouvoir être victime d'agressions, se faire tabasser, se faire virer insulter etc...Pour moi les deux n'ont pas le même poids dans la balance. C'est pour cela qu'il faut entre guillemets "ménager" les personnes visées par une oppression ou par une autre.

Quand j'écris, je tape sur bcp de monde. J'écris que de la littérature engagée et généralement je regarde pas où ça tombe, je frappe à droite à gauche et je comprendrais totalement qu'un commentateur ou une commentatrice vienne me dire "Je suis blessé-e de la représentation que tu fais des financiers que tu décris comme une bande de rats assoiffés de pouvoirs". Cette personne est blessée et je le regrette car je n'écris pas pour lui faire du mal, en revanche je m'attaque à une idée, à un groupe dont je pense qu'il est suffisamment puissant pour prendre soin de lui-même. je pense ne pas me tromper en affirmant que cela va s'arrêter là, le ou la financier-e va se sentir offensé mais il ou elle va bien vite passer à autre chose parce qu'iel vit dans un monde où il est évident qu'iel n'est pas visé par une forme d'oppression quelconque. En revanche, si j'écris un personnage gay par exemple et qu'une personne gay ou sympathique à la cause me dit "Je suis offensé-e par la description que tu fais du gay ou de la nana lesbienne parce que ça ça et ça" je vais trouver ça bcp plus gênant parce que je sais que l'image que je donne de cette communauté influera peut-être sur ma vision de mes éventuel-les lecteurices.

J'écris surtout pour des jeunes adultes ou des jeunes tout court et je me sens particulièrement responsable de la vision que je contribue à donner des femmes ou des gays ou de telle ou telle communauté parce que je me dis que pour un gamin de douze ans un peu solitaire qui va se construire des représentations du monde grâce à la fiction, il ne faudrait pas qu'il résume sa construction des femmes à Star Wars ou la princesse Leia se fait agresser sexuellement alors que ça passe comme romantique, Mario ou si tu avances dans le niveau, ta récompense c'est la princesse qui te fait un bisou, GTA ou autre. Je sais pas si c'est clair.
 
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Je réponds juste sur Orelsan (j'ai pas lu le reste du sujet, et je m'en vais juste après). Le rap fonctionne justement parce qu'il joue un mec au bout de sa vie (littéralement, d'ailleurs, puisque le morceau termine par un coup de pistolet) et qu'il tape sur tout le monde. Du coup, même si je comprends parfaitement ce que tu veux dire, je trouve que c'est un mauvais exemple. S'il ne tapait pas sur tout le monde, le morceau ne fonctionnerait pas, d'un point de vue technique d'écriture et fond (un peu le même fond que dans L'Odeur de l'essence, d'ailleurs).

Édit : je suis allée la réécouter et, je pense que c'est d'autant un mauvais exemple, que dans la partie dont tu parles, il dit "qui voudraient m'faire croire qu'être hétéro c'est à l'ancienne" : en gros pour moi il est en train justement de dire que c'est pas hétéro vs. LGBT+, et que l'hétéro c'est pas forcément le gros macho tout pété. J'ai du mal à exprimer ma pensée, donc je sais pas trop si c'est trop clair, mais en gros, pour moi cette phrase démonte tout ce qu'il dit autour, en quelques sortes, et signal qu'il ne s'attaque pas aux LGBT+ à proprement parler, mais bien à une frange du militantisme qu'il mentionne en début de couplet.
(Et je maintiens que c'est un mauvais exemple parce qu'il tape sur tout le monde : le passage sur les agriculteurs et les ouvriers est pas mieux que le reste, et on peut pas dire que ces catégories-là dominent le monde. Bref, j'arrête là ma proposition d'analyse de texte Razz)
 
Mariolo
   
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Mariolo  /  Tapage au bout de la nuit


Moi je retiens juste ça, parce que c'est très joli :
De mikaroman:
Un auteur veut dire quelque chose.
Il choisit une manière de le dire.
Il laisse reposer son texte un certain temps. (disons plusieurs mois)
Il le relit et trouve que sa formulation laisse à désirer parce qu'elle ne traduit pas vraiment son propos, voir même, qu'elle peut dire quelque chose qu'il ne souhaitait pas écrire.

Qui est responsable du manque de superposition entre l'intention d'écriture et la lecture du texte ? L'auteur d'hier ou celui d'aujourd'hui ?

Par contre attention à ce genre de propos sur internet, tu n'es pas à l'abri que Christopher Nolan se serve de cette phrase pour faire un étron cinématographique de deux heures, il ne lui en faut pas plus. Son personnage s'appellera : l'Auteur.


Et aussi ce que je retiens, c'est que comme souvent, la question n'est pas forcément la bonne, peut être est elle mal interprété aussi.
 
Mikaroman
   
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Mariolo a écrit:

Par contre attention à ce genre de propos sur internet, tu n'es pas à l'abri que Christopher Nolan se serve de cette phrase pour faire un étron cinématographique de deux heures, il ne lui en faut pas plus. Son personnage s'appellera : l'Auteur.

Oui, mais qui sera responsable ? Nolan ou moi ? Wink
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