Y'avait donc un marché à prendre dans lesquels ils ont été précurseurs ?  
Je pense qu'ils ont mérité leur succès, alors. Il faut un certain génie, pour dénicher LA NICHE (pun intended) qui va percer.
Respect et admiration.
(Moi, je ne perce pas du tout, par exemple. Pourtant mes bouquins sont excellents, en toute objectivité.)
Je trouve Anne Rice surcôtée, en plus. Sa saga des sorcières, particulièrement, m'est tombée des mains tellement c'était n'importe quoi, et sa saga de la belle au bois dormant aussi. Pourtant, elle aussi est best-seller. Y'a un critère qui m'échappe.

elopez7228 a écrit:

Y'avait donc un marché à prendre dans lesquels ils ont été précurseurs ?  
Je pense qu'ils ont mérité leur succès, alors. Il faut un certain génie, pour dénicher LA NICHE (pun intended) qui va percer.

Je pense qu'il faut effectivement un angle original, une idée "high concept" comme ils disent (Orgueil et Préjugés façon rom-com, Romance d'une ado et d'un vampire sexy) et une bonne stratégie marketing.
Et être aux Etats-Unis.
Je ne suis pas sûre que tu puisses lancer une mode de cette ampleur dans une ME française.

Bonjour

Précurseurs ? Bah, il faut penser que oui. Cela m'amène à la réflexion suivante : quand on demande à l'auteur "pourquoi avoir écrit ce livre" et qu'il ne faut jamais au grand jamais répondre "j'ai écrit le livre que je voulais lire". Désormais, je ne cherche pas plus loin. J'écris ce que je veux lire et basta !
C'est qu'il en reste des genres littéraires à inventer...

Bonne journée.

Tout à fait ; des précurseurs.
twilight, 2005, donc, a vendu un truc qui marchait ; avant ça, il y avait déjà Anita Blake depuis 93, mais sa vitrine n'avait pas autant explosé à l'international.
Et la règle dans ce monde consumériste qui est le nôtre, c'est que si un truc marche, alors pendant les 5, 10, 20... années suivantes, plein de petitz ersatz de ces choses vont fleurir. C'est d'autant plus visible dans l'industrie du divertissement ; vous vous rappelez de quoi étaient chargées les gondoles de nouveautés pendant x temps, après qu'Harry Potter, puis plus récemment Le Trône de Fer, aient explosé ? Eh ouais.

Et je pense que c'est là le cœur du problème ; parce que des trucs médiocres (sous-entendus toxiques) en entraînent d'autres, et ça devient une norme. Le cliché toxique est dangereux quand il se démocratise, surtout auprès d'un public influençable.
Je n'ai pas de problèmes particuliers avec les clichés mièvres, au pire ils me font pester deux secondes et lever les yeux au ciel. Mais ceux qui légitiment les déviances, c'est juste pas possible.

*

Digression ; Anne Rice est surtout plébiscitée pour ses vampires, elle leur a apporté énormément de charisme, du pathos, un point de vue philosophique, religieux confinant au mystique, ect. C'est un univers sombre et torturé mais qui reste beau, avec de vraies bonnes vibes gothiques ; et puis, Lestat, aka "Le Prince Garnement" a beaucoup aidé, il est sémillant et imprévisible avec un petit côté diva, c'est un personnage attachant. La figure de Claudia a aussi eu énormément d'impact, c'était la première fois qu'une enfant vampire, présentée comme une poupée, une merveille, devenait ensuite un monstre froid en se retournant contre ses créateurs qui l'ont condamnée sans le vouloir à passer l'immortalité dans un corps impubère. Claudia a été reprise des millions de fois sous des formes différentes.
J'aime Anne Rice, sans apprécier l'ensemble de sa bibliographie ; mais je lui suis avant tout reconnaissante d'avoir écrit sur le type de vampires que j'aime, à savoir les figures romantico-tragiques (et gothiques) avec des questionnements profonds, et une frontière mince entre monstre et homme.
Pas des abrutis pailletés qui se tapent des ados avec un encéphalogramme aussi plat que la Belgique.

elopez7228 a écrit:

Citation :

séparer le bon grain de l'ivraie prend beaucoup de temps.

Sur quels critères ?

Sans troller, je pose sincèrement la question.

Difficile de donner des critères précis et objectifs. Je cherche des romances avec des personnages masculins en 3 dimensions et des personnages féminins en 3 dimensions. Je trouve ça facilement chez Robyn Carr, assez souvent chez Nora Roberts (mais ses vieux romans des années 80 - 90 piquent un peu les yeux parfois, le "héros" qui tape sur sa copine pour lui remettre les idées en place, c'est bof), et ça se trouve aussi à la pelle en auto-édité, mais là à chaque fois je dois lire quelques pages pour voir dans quoi je risque de m'engager (je ne me rappelle pas avoir eu de mauvaises surprises une fois les 5 ou 10 premières pages passées, quand le début me plait, en général le reste passe sans problème).

J'avoue qu'en romance, j'ai des critères extrêmement précis pour les tropes et le genre d'histoires que je lis. Est-ce que je lis toujours la même chose ? Oui. Sont-ce de bons romans ? Non. Suis-je divertie ? Oui.

Il me faut en gros : une héroine pas nunuche mais pas militante (si je veux un cours, je lis un essai), un héros pas macho (et qu'il n'enferme pas l'héroine dans un bâtiment quelconque au passage), sans enfant, qui ne soit pas son ex, que les ex n'apparaissent pas dans l'histoire tout court, si possible sans histoire de transmission d'entreprise, que l'héroine ne travaille pas pour le héros (sauf si elle a sa propre entreprise et que le héros est son client) avec un bonus pour un contexte victorien, et l'utilisation du trope "ils doivent faire croire à tout le monde qu'ils sont mariés" pour une raison x.

Voilà voilà.

Je ne suis pas sûre de savoir ce qu'est un bon roman d'amour, par contre dans les Harlequins j'ai plein de titres en tête qui étaient franchement mauvais (je lis pas ce genre de truc d'habitude parce que je suis snob mais un jour où j'avais vraiment une migraine atroce, pas possible de regarder un écran car yeux explosés ni de lire un truc intelligent, bam, j'ai lu un ou deux Harlequins gratuits...Dieu que c'était mauvais !). Les intrigues étaient plates pas crédibles, les personnages stéréotypées, les histoires elles-mêmes sont des copies conformes et même la langue était pas super. Y avait le petit passage cul obligatoire avec deux trois mots qui destinés à faire frétiller mais on sentait bien qu'il fallait pas se montrer trop kinky non plus pour pas effaroucher la ménagère de moins de 50 ans. Objectivement, c'était des livres sans identité dans le seul but était d'assurer un succès commercial

Édit : merde, tengaar, je te compterai jamais parmi mes lecteurs/lectrices l'héroïne est militante et elle retombe amoureuse de son ex !

Pendant une période, j'étais une grosse consommatrice de Harlequin (en moyenne 2 par jour) qu'on achetait par caisses entières dans les brocantes et qu'on triait juste sur la base de la 4e de couverture (du coup, c'était des vieux Harlequins).
Et oui, c'est toujours exactement la même structure :

Chapitre 1 présentation de l'héroine
Chapitre 2 et 3 présentation du héros et du contexte
Chapitre 4 rencontre avec le héros, ça se passe mal
Chapitre 5 un événement change la donne
Chapitre 6 rapprochement avec le héros
Chapitre 7 sexe
Chapitre 8 idylle
Chapitre 9 quiproquo / un événement sépare le couple
Chapitre 10 drama
Chapitre 11 le couple essaie de se retrouver
Chapitre 12 drama
Chapitre 13 le couple surmonte son problème et dénouement
Chapitre 14 ils se marient et ont beaucoup d'enfants

le tout avec une poignée de scénarios différents : l'employée qui doit accompagner/se marier avec son boss/un milliardaire because raison, l'héritière qui doit demander l'aide d'un millionnaire pour éviter la faillite de son entreprise, la fille sage qui doit se faire passer pour sa soeur jumelle pour sortir cette dernière d'une impasse, la fille qui se fait embaucher pour garder les enfants d'un beau milliardaire (il m'en manque deux ou trois je pense).

C'est confortable, on sait exactement ce qu'on va trouver et on ne cherche ni l'originalité ni le style. L'intérêt réside juste dans les variations de la recette de base.
Sur toute la masse que j'ai lu, je crois que je m'en souviens de deux : l'un parce que j'avais aimé le scénario qui changeait un peu (la fille voulait séduire le gars qui ne voyait absolument rien même quand elle se pointait devant lui avec une robe à fourreau rouge le soir de la St Valentin c'est très rare dans les Harlequins que j'ai lu que la fille prenne une quelconque initiative) et l'autre parce que c'était dans la collection "Audace" et le plot c'était "un auteur demande à une fille random de lui montrer comment elle se fait plaisir parce que ses retours sur ses scènes de sexe étaient catastrophiques" et c'était très ... décomplexé

J'ajoute que en lisant des masses de Harlequins de 1970 à 2000 à peu près, j'ai pu voir l'évolution des tropes et surtout l'évolution du personnage féminin à travers le temps. Il y aurait matière à une fascinante étude.

Citation :

Il y aurait matière à une fascinante étude.

Je suis sûre que ça existe.

Notez que Harlequin la collection classique qui est là depuis 1950 et qu'on trouve en gare, n'a pas exactement le même profile que &H, la collection contemporaine. C'est la même ME, c'est la même enseigne, c'est la même équipe... Mais ce n'est pas exactement le même contenu.

Effectivement, je parle de la collection classique, avec 140 pages.
Jamais lu de &H je crois bien.

J'avais cherché une étude un peu poussée à une époque mais je n'avais rien trouvé. Ou des études qui prenaient un ou deux bouquins comme exemple mais pas une étude "de masse". Peut-être depuis plus de choses sont sorties.

J'ai trouvé une étude autrefois très intéressante sur kes rôles féminins dans les Harlequins et la prédominance de toutes les formes verbales qui semblaient montrer le fait que le protagoniste féminin était sous l'emprise de l'homme avec "elle ne put s'empêcher de". Il y avait également une étude sur la position sociale des protagonistes, leur âge moyen selon les collections (audace, moderne, classique ou "blanche" le truc qui fait vivre les fantasmes sur les uniformes d'infirmières). C'était très intéressant à lire mais je me souviens avoir souffert pour la chercheuse qui s'était tapé un corpus de + 100 Harlequins (je juge mais je dois avouer que j'en ai pas lu bcp et sans doute pas les meilleurs donc sentez vous libres d'aimer les Harlequins)

Moi j'en publie, alors je ne vais pas cracher dans la soupe !

Bonjour,
Merci pour ce sujet très intéressant, je me suis souvent posé la question ! ^^
Je rejoins la plupart des avis déjà postés : la romance mal amenée c'est assez énervant !

A mon avis, la raison pour laquelle les histoires avec des romances bien faites et le genre romance sont aussi populaires, c'est parce qu'ils permettent de vivre le sentiment amoureux par procuration. Dans la vie, tomber amoureux c'est un sentiment super fort et magique, mais évidement on ne tombe pas amoureux tous les jours (qu'on soit célib ou en couple d'ailleurs). Alors que dans les livres, films... on peut le revivre à l'infini.

J'avais beaucoup aimé l'histoire d'amour dans la Passe-miroir (même si on est sur le trope du mariage forcé ). Je la trouvais vraiment mignonne (je lis surtout du jeunesse et j'aime quand c'est mignon ^^) et elle représentait une part importante de l'histoire.

Mais je suis d'accord que de mettre systématiquement en avant le couple comme but dans la vie peut poser question. D'autant que la grande majorité de ces histoires (jeunesse donc) restent hétéronormées. Il n'y a que récemment que j'ai lu Le Renard et la Couronne où l'héroïne tombe amoureuse d'une fille !

Vous noterez aussi que dans les romances de type Harlequin, les personnages principaux sont à 99% WASP (white anglo-saxon protestant).

Dans ceux des années 60, oui.
Depuis y'a du mieux, quand même.

(et puis l'invisibilisation des "minorités", c'est pas propre aux romances...)