En novembre dernier, j'ai eu l'occasion d'assister à une masterclass sur ce sujet "Diagnosing story problems" par l'autrice américaine Mary Robinette Kowal. Elle a remporté plusieurs prix prestigieux pour ses romans, donc elle sait plutôt de quoi elle parle, et elle est très pédagogue, vraiment, un plaisir à écouter.

Eh bien cette masterclass a eu un effet souverain sur moi : grâce à elle, je me suis remise à travailler sur un projet de roman, alors que ça faisait des années que je n'écrivais plus. C'est une petite phrase de sa part qui a eu l'effet d'un électrochoc sur moi : une fois qu'elle a eu listé tous les différents types de blocages techniques qui peuvent survenir au cours de l'écriture d'un roman, elle a ajouté :
"Bien sûr, il existe un autre type de blocage : la dépression." Et elle a pris le temps de parler un peu de santé mentale, tout ça tout ça, et comment il faut savoir prendre soin de soi avant de prendre soin de son écriture.

Du coup, j'ai pris un long moment pour m'interroger. Est-ce que je suis en dépression ? Est-ce que c'est pour ça que je n'écris plus ?
J'en ai conclu que non. Par contre, je suis un peu surmenée : traductrice littéraire la journée, éditrice dans une ME associative le soir, bon, ça laisse peu de temps (surtout de temps où le cerveau est réceptif, hein) pour l'écriture, c'est sûr. Mais... ça veut pas dire que je ne peux plus écrire du tout, juste que je serai plus lente. Et que mes blocages ont une raison technique, pour laquelle il existe des solutions concrètes. Et ça, ça m'a mis un super coup de boost.

Bref, comme ça m'a bien aidée, j'ai eu l'envie d'en faire profiter d'autres gens.

J'ai donc traduit et adapté cette masterclass au format article de blog. Si ça vous intéresse, c'est par ici.

Mary Robinette envisage les blocages dans la rédaction et les retours des bêta lecteurs comme autant d'outils de diagnostic pour identifier les problèmes du récit, et surtout, elle donne des solutions concrètes à ces problèmes. J'ai trouvé cette approche super rafraîchissante, et je pense que potentiellement, il y a beaucoup d'auteur.ices qui pourront y piocher un conseil ou une méthode utile. ^^

Merci pour cette traduction !

C'est intéressant parce que c'est du concret, alors que souvent beaucoup de conseils, je trouve, manque de concret. (Ça relève un peu mon opinion sur les masterclass.)

Robinette comme middle name, je ne m'en lasse pas.
Joe Robinette Biden.

Effectivement c'est hyper important de faire attention à sa santé mentale. L'écriture peut être aussi bénéfique que toxique. Perso, j'ai décidé de faire une pause complète avec l'écriture (et les relectures etc) parce que je sentais que j'overdosais et je me sens vraiment mieux depuis.
En tout cas, merci pour l'article très intéressant !

Je suis bien d'accord.
J'écris quand je suis bien et que mon esprit est disponible, sinon ce n'est que de la souffrance !

Il m'arrive souvent d'écrire parce que je ne suis pas si bien que ça, puis parti sur ma lancée, de ne plus savoir m'arrêter, de me mettre trop de pression, et d'être mal de trop écrire.

Merci infiniment pour le partage.

Merci pour ce travail bénévole, Verowyn !

J'avoue être très intriguée par la dimension des blocages dans l'intrigue, même si les premiers éléments sont déjà super intéressants (je crois que je les coche tous ).

Merci tout le monde, contente de voir que ça vous intéresse !

Enirtourenef a écrit:

C'est intéressant parce que c'est du concret, alors que souvent beaucoup de conseils, je trouve, manque de concret. (Ça relève un peu mon opinion sur les masterclass.)

Oui, alors j'avoue que j'ai un peu de mal avec les "masterclass" autoproclamées : le principe d'une "classe de maître", normalement, c'est qu'une institution invite un professionnel reconnu dans son domaine pour venir partager son expérience avec ses collègues moins expérimentés. Ici, c'était donc IceCon, un festival SFFF qui invitait une autrice confirmée. Et comme c'est un professionnel qui s'adresse à des étudiants ou des professionnels débutants, en général, oui, ça va pas mal dans le concret.
Quand c'est quelqu'un (avec une expérience variable) qui donne des conseils de sa propre initiative, ça peut être très bien et très intéressant, mais en toute logique ça devrait pas s'intituler masterclass. C'est un peu manquer d'humilité, à mon avis, disons, que de décider pour soi-même qu'on est un "maître" dans son domaine. ^^

Elopez : oui, et en plus c'est épicène visiblement. Un prénom vraiment incroyable.

Leasaurusrex : ah cool
Bon, ben je vais essayer de me pencher sur la question des problèmes d'intrigue selon Mary Robinette, alors. ^^

Le problème des masterclass, c'est que tu peux écrire très bien mais ne jamais avoir théoriser sur ta pratique et au final ne pas avoir grand chose de bien intéressant à transmettre (mais c'est un autre débat).

Je me joins aux autres, merci pour cette retranscription. Tu sais si l'intervention est disponible par ailleurs ?

Alors je sais qu'elle était diffusée en direct en même temps, mais je crois pas qu'il ait été mentionné que ça serait archivé et j'ai pas trouvé d'adresse où ça le serait.

Par contre, Mary Robinette a participé à de nombreux épisodes du podcast "Writing excuses", et je trouve qu'elle est très agréable à écouter. (Elle a aussi été marionnettiste et ça se sent qu'elle a l'habitude de la scène, elle sait poser sa voix et mettre de la vie dans son texte.)

Bonjour

Je découvre ce topic ainsi que ton blog. Très intéressant ce retour. J'ai appris des choses et je vais les mettre en pratique.

Bonne journée.

Super ! Ravie que ça te soit utile.

Bonsoir Verowyn.

Merci pour ce partage et surtout pour les non-anglophones (rire).
Extrêmement intéressant.
Ça va peut-être m’aider à terminer certains romans restés en plan (re-rire)

Si ça marche, je le dirai…

En toute reconnaissante amitié, Philippe.

Merci beaucoup pour ce retour.


J'aime beaucoup lire (et parfois écouter) des interviews/reportages/témoignages de grands auteurs lorsqu'ils nous expliquent un peu (ou beaucoup) la théorie de l'écriture. Le problème c'est que, n'étant pas bilingue, ni même très bonne en langue, écouter ou lire de l'anglais me demande un effort et souvent, par flemme, j'y renonce (pourtant j'en aurais les capacités). Alors merci 1.000 fois pour ce retour en français.


Lire/écouter ce genre d'intervention (que ce soient des masterclass ou autre chose) me permet aussi souvent de comprendre pourquoi, parfois, je ne suis pas satisfaite de ce que j'ai écrit, même en l'ayant retouché 50 fois.

Ecrire ce n'est pas juste aligner des mots, sauf pour certains génies pour qui c'est presque naturel. Vu que je ne suis pas un génie, ces "cours" me sont toujours très utiles.  

Merci Philippe et Natf, je suis heureuse que ça vous soit utile.

Me voilà de retour pour partager la seconde partie : Résoudre les problèmes d'intrigue où je présente un outil mis au point par Mary Robinette Kowal, le ratio 4E (MICE quotient, en anglais) qui permet de régler certains problèmes de structure.