Suite à un post de Plumerose sur le topic des "éditions Lys Bleu", où elle donnait son avis sur "Edith & Nous", je suis allée faire un tour sur leur site, afin de me faire une idée.
https://www.edithetnous.com/
Rapport d'exploration
sur le site de Edith & Nous
C'est payant, et ils ne s'en cachent pas du tout. L'
abonnement de 8 euros par mois me semble potentiellement raisonnable, selon qu'on croit ou non en leur fonctionnement.
8 euros x 12 mois = 96 euros par anL'abonnement est mensuel, avec reconduction automatique. Si on renonce à chercher ou si on a trouvé éditeur, on peut donc le résilier et cesser là les frais.
Edit : oups... 8 euros les deux premiers mois, puis 10 euros.Pour me faire une idée précise, il faudrait sans doute que je crée un compte (je suis assez tentée de le faire), mais de prime abord, Edith me paraît sympathique.
Ainsi que l'ai expliqué récemment sur un autre topic, je crois que les mutations en cours dans le paysage éditorial vont agrandir la place des
intermédiaires entre auteur et éditeur (qui en France sont en contact direct).
Edith se place très clairement sur cette étagère.
Petit tour d'horizon avant de continuer
1 > L'agent littéraire (traditionnel) est payé par l'auteur en pourcentage sur ses droits d'auteur, une fois le livre placé dans une ME, et son rôle est d'aider à trouver ladite maison et négocier le contrat avec elle.
L'auteur doit préparer son manuscrit comme pour l'envoyer à un éditeur, puis s'il est retenu par l'agent, suivre ses indications potentielles pour améliorer le livre, et le laisser effectuer les démarches en direction des éditeurs. En un premier temps, il ne paye rien. L'agent sera rétribué une fois l'éditeur trouvé, c'est à dire après résultat de son travail.
2 > Depuis quatre ans, des structures d'autoédition (Librinova) ont établi des accords avec des grosses maisons. Celles-ci leurs envoient des auteurs refusés, en indiquant dans la lettre-type de refus un code offrant une réduction sur les tarifs de ladite structure et permettant d'avertir ladite ME si le livre se vend bien. La rétribution de la structure d'autoédition est ici effectuée par la ME, et elle n'a donc aucune raison d'aider l'auteur à négocier son contrat.
L'auteur doit effectuer tout le travail de réalisation du livre (correction ultra-attentive, mise en page, couverture) puis de publication (envoi des service-presse, diffusion, etc.). S'il est habile, il aura la chance d'être recruté par une grosse maison, qui récupèrera un livre déjà "goûté et approuvé" par le public et sur lequel on peut supposer qu'il n'y aura pas trop de frais de correction. Notons aussi que le rabattage ne sera effectué que vers une seule maison (celle qui a fourni le code) et que celle-ci peut encore choisir de ne pas ramasser l'auto-édité (si la pépite ne semble pas assez grosse)
3 > A présent, il y a Edith...
Est-ce une arnaque ou un truc intéressant ? Mon avis un peu plus bas. En tous cas, c'est une nouveauté dans le paysage.
Je ne présente ici que les intermédiaires entre auteur et éditeur
les éditeur à compte d'auteur ou éditeur n'ont rien à faire dans ce comparatif,
puisque Edith ne se place par parmi les éditeurs
Edith est payante, selon un système d'abonnement.
Le tarif est abordable : 8 euros par mois, c'est à dire 96 euros par an. On est très loin des centaines réclamées par les éditeurs à compte d'auteur.
Compte tenu de l'
évolution des tarifs postaux, un abonnement sur Edith n'est pas plus cher que quelques envois de manuscrits.
J'ai publié il y a trois ans une série d'articles sur ce sujet. http://scriptorium2.canalblog.com/archives/2017/12/15/35959833.html + http://scriptorium2.canalblog.com/archives/2018/02/03/35997503.html Le prix des timbres "simple vert", qui était de 0,80 € en 2018 passera dans deux semaines à 1,08 €. L'envoi d'un manuscrit de 200 pages coûtera 6,48 euros (+ une deuxième fois le prix si on met une enveloppe retour). A ce prix, l'abonnement chez Edith pour une année équivaut à 7 envois de manuscrit avec enveloppe retour dans la première (sans compter l'impression du manuscrit)
Edit : oups... 8 euros les deux premiers mois, puis 10 euros.
On reste quand même dans un comparatif raisonnable avec la PosteComme il ne s'agit que de
présenter des manuscrits, et non de réaliser déjà un livre, la correction peut s'autoriser à laisser passer quelques fautes et il n'y a pas non plus à se démener pour la mise en forme et encore moins pour la vente, ainsi que ce serait le cas en auto-édition (avec ou sans code de réduction chez Librinova)
Edith me semble donc à regarder comme une nouvelle façon d'envoyer les manuscrits aux éditeurs.
Plus cher que les envois numériques
Moins cher et plus facile que les envois papier
Envoi commun à plusieurs éditeurs... mais lesquels ?
Il y a une petite liste dans la foire à questions, mais elle se termine par des points de suspension, ce qui est bien dommage.
- Citation :
- Les éditeurs déjà inscrits sur Édith & Nous sont (liste non exhaustive) : l’Archipel ; Michel Lafon ; Le Tripode ; De Borée ; Payot-Rivages ; Les Éditions du Loir ; Liana Levi ; Éditions Prisma ; Éditions Satinvaë ; Nautilus ; Larousse ; Éditions iXe ; Éditions Scrineo ; Éditions Goélette ; Plume d’Ancre ; Maxima ; Livio Éditions ; palémon Éditions ; Éditions Lis & Parle…
Évidemment, ce serait mieux si on avait une liste exhaustive, mais il y en a là-dedans qui valent le coup.
L'abonnement permet de
présenter plusieurs textes à la fois.
Un auteur peut déposer sur le site dix manuscrits simultanément.
A nouveau, on peut comparer avec les tarifs postaux (je vous laisse le faire si vous en avez envie)
Là, si on a beaucoup de textes à caser, ça peut devenir intéressant
Ici, il faut se pencher un instant sur le
genre littéraire de l'ouvrage à placer
Les maisons faisant du roman SFFF prennent en général des manuscrits numériques
En littérature blanche, par contre, il y a beaucoup de "papier"
Pour la poésie et les essais, je ne sais pas très bien mais je crois que là aussi il y a beaucoup de papier.
A mon avis, le nombre des éditeurs ayant accès va augmenter.
Pour le moment, bien que déjà intéressant si on envoie de la Littérature Blanche, il est peut-être relativement réduit (impossible à dire puisque la liste est partielle).
Bien sûr : ne pas s'imaginer que tous les éditeurs vont lire le manuscrit. Comme lors d'un envoi normal, la présentation liée au manuscrit joue sûrement un rôle crucial.
Pour un livre qui peut s'envoyer aux éditeurs par une suite de mails, Edith n'apporte peut-être pas grand-chose. Notamment en SFFF, car je ne vois pas dans la liste de maisons de l'Imaginaire.
Pour un livre qui aurait été expédié par voie postale, par contre, elle devient intéressante.
Le site est clair. On y circule bien. Il explique correctement le service proposé.
Néanmoins
> une importante question sans réponse : peut-on, en même temps, entamer une auto-édition ou le manuscrit doit-il impérativement être non-publié ?
> j'aurais aussi aimé trouver une liste intégrale des éditeurs.
En résumé :
avis plutôt favorable, et même très favorable.
Avis tout de même "de visu" avec quelques points d'examen restés sans réponse.
Mon conseil :
regarder d'abord combien d'envois par mail il est possible d'effectuer, ou bien si le manuscrit se heurte partout à la demande d'envois postaux.
Edit le 19 à 22 h 49
L'enquête se poursuit à la page suivante du topic, et l'approfondissement est moins chouette que la surface (du moins pour le moment)
http://jeunesecrivains.superforum.fr/t56070p30-plateforme-de-mise-en-relation-auteurs-editeurs-edith-et-nous#1109107