Nombre de messages : 2380 Âge : 23 Localisation : Québec Date d'inscription : 22/02/2020 | BoiséeNoire / Guère épais Jeu 31 Mar 2022 - 22:09 | |
| Coucou !
J'ai eu envie de lancer une petite discussion et de recueillir vos différents témoignages.
J'ai toujours entendu dire que le le milieu de l'édition était un milieu d'homme. J'ai aussi entendu nombreux témoignages d'harcèlement (et bien avant l'affaire Marsan). Le compte Instagram @balancetonediteur est un bel exemple de ce qu'on peut croiser dans le milieu...
Cependant, depuis que j'ai commencé à publier, je n'ai essentiellement croisé que des femmes parmi mes éditrices (et ce dans 4-5 maisons d'édition différentes) et ce n'est que tout récemment (ce mois-ci en réalité) que j'ai commencé à travailler avec des hommes.
Je me questionne quant à savoir si les mœurs on évolués, si le milieu change... est-ce que les directeurs des grandes maisons d'édition sont encore majoritairement des hommes ? Les collections, elles, sont-elles dirigées par des femmes ? Y a-t-il plus de femmes dans les "petites" maisons d'édition ? Est-ce que c'est une affaire de maisons d'édition dites "conservatrices" ?
Beaucoup de questions dont il serait intéressant de discuter.
Alors, selon vous et votre expérience personnelle : l'édition est-il encore et toujours un milieu dit "masculin" ? Est-il, au contraire, dominé par les femmes ? Ou y a-t-il une parité des genres ? |
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Nombre de messages : 2075 Âge : 33 Localisation : Entre deux eaux. Pensée du jour : ♫ Date d'inscription : 08/01/2011 | @now@n / @n, bête @lph@ Jeu 31 Mar 2022 - 22:20 | |
| Alors, de ce que j'ai retenu, la chute de la blague, c'est : - l'édition est un milieu composé à 90% de femmes ; - les 10% d'hommes restants réussissent à rendre le milieu masculin par la seule force de leur volonté. Ou celle de leur harcèlement sexuel. |
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Nombre de messages : 2377 Âge : 23 Localisation : là où il fait toujours nuit Pensée du jour : bon. écrire. Date d'inscription : 21/02/2022 | Aliénor / Miss Deadline Jeu 31 Mar 2022 - 22:47 | |
| Votez @now@n.
Alien officiel de la CB since 2022. Modératrice spécialisée dans la Section Édition.
Instagram, pour suivre mes aventures dans la jungle de l'édition. - Parcours éditoriaux:
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Nombre de messages : 4070 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Ven 1 Avr 2022 - 12:42 | |
| Y'a un problème de plafond de verre, surtout. Dans les ME avec lesquelles je travaille, nos interlocuteurs sont des interlocutrices pour ce qui est des contrats, des prises de rendez-vous, du travail éditorial ; mais quand il faut signer ou négocier, c'est le patron qui prend la main. Y'a donc un mec assis en haut d'une pyramide d'employées femmes. |
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Nombre de messages : 995 Âge : 41 Localisation : Dans les montagnes noires. Date d'inscription : 25/02/2021 | MaxenceSardane / Bile au trésor Ven 1 Avr 2022 - 12:59 | |
| Ça dépend aussi des genres littéraires. La romance et le YA sont gérés majoritairement par des éditrices, mais la SF et la Fantasy sont des milieux très masculins (Argyll, l'Atalante, AB Imaginaire, Brague, etc sont gérés par des éditeurs). Certains essaient (ou disent) vouloir promouvoir des autrices, mais au final, ce sont toujours celles qui ont choisi justement de se couper de ce qui est perçu comme "féminin" (en refusant d'insérer de la romance dans leurs histoires et en le revendiquant, par exemple) qui sont adoubées par ces éditeurs. |
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Nombre de messages : 1066 Âge : 33 Localisation : 16 Date d'inscription : 15/07/2021 | Chimère / Constamment Fabulous Ven 1 Avr 2022 - 13:50 | |
| - MaxenceSardane a écrit:
- Ça dépend aussi des genres littéraires. La romance et le YA sont gérés majoritairement par des éditrices, mais la SF et la Fantasy sont des milieux très masculins (Argyll, l'Atalante, AB Imaginaire, Brague, etc sont gérés par des éditeurs). Certains essaient (ou disent) vouloir promouvoir des autrices, mais au final, ce sont toujours celles qui ont choisi justement de se couper de ce qui est perçu comme "féminin" (en refusant d'insérer de la romance dans leurs histoires et en le revendiquant, par exemple) qui sont adoubées par ces éditeurs.
Ah, j'ai justement envoyé des manuscrits chez Argyll récemment - parce que je rentre (normalement) dans leur ligne éditoriale en premier lieu - mais j'avais fini par voir la mention comme quoi ils recherchent effectivement des autrices, qui sont sous-représentées chez eux : "Nous souhaitons être les plus égalitaires possibles. Nous encourageons donc la mixité. Nous cherchons en priorité des manuscrits de plumes féminines, car nous en manquons cruellement. N’ayez pas peur de nous soumettre votre manuscrit, qui que vous soyez. Nous serons bienveillants." C'est du bullshit ? |
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Nombre de messages : 14908 Âge : 49 Localisation : Côte d'Or & d'Opale Pensée du jour : Confiance et longueur de Temps... Date d'inscription : 11/01/2013 | Séléné.C / La femme qui tomba amoureuse de la lune Ven 1 Avr 2022 - 14:01 | |
| - MaxenceSardane a écrit:
- mais au final, ce sont toujours celles qui ont choisi justement de se couper de ce qui est perçu comme "féminin" (en refusant d'insérer de la romance dans leurs histoires et en le revendiquant, par exemple) qui sont adoubées par ces éditeurs.
En même temps... pourquoi la romance devrait-elle être typique de la créativité féminine ? Une femme qui ne donne pas dans la romance est tout de même une femme Et elle aura peut-être une autre façon de concevoir le rude barbare armé d'une hache ( ringarde mais héritée de son trisaïeul) que ses confrères masculins, sans qu'il soit utile de centrer le roman sur une idylle avec la reine des elfes (qui a autre chose à cirer parce que ses fonctionnaires sont en grève) |
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Nombre de messages : 995 Âge : 41 Localisation : Dans les montagnes noires. Date d'inscription : 25/02/2021 | MaxenceSardane / Bile au trésor Ven 1 Avr 2022 - 14:03 | |
| - Chimère a écrit:
"Nous souhaitons être les plus égalitaires possibles. Nous encourageons donc la mixité. Nous cherchons en priorité des manuscrits de plumes féminines, car nous en manquons cruellement. N’ayez pas peur de nous soumettre votre manuscrit, qui que vous soyez. Nous serons bienveillants."
C'est du bullshit ? Mhm... je pense qu'ils veulent vraiment promouvoir les autrices, mais à condition qu'elles écrivent de la SF ou de la Fantasy "couillue", si j'ose dire, correspondant aux goûts qu'ils pensent être ceux de leur lectorat. Ce lectorat (qui constitue les CL de ces ME) sont assez allergiques au female gaze en SF ou Fantasy. Les romans des autrices qu'ils publient vont partir dans des thèmes sociétaux, environnementaux, etc, mais évitent très largement de se frotter à un grand tabou : l'histoire d'amour vue et vécue à travers un regard féminin. Ça se faisant pourtant chez de grandes autrices de SFFF il y a quelques décennies (Anne Rice, Tanith Lee, Robin Hobb, Marion Z Bradley etc), mais avec la multiplication des ME spécialisées en romance SFFF s'adressant à un public féminin, il y a vraiment une sorte de "grand partage" dans le paysage éditorial français et les ME de SFFF refusent les manuscrits contenant du "female gaze", tout en continuant à accepter la même chose d'une plume masculine, avec un protagoniste homme. |
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Nombre de messages : 995 Âge : 41 Localisation : Dans les montagnes noires. Date d'inscription : 25/02/2021 | MaxenceSardane / Bile au trésor Ven 1 Avr 2022 - 14:08 | |
| - Séléné.C a écrit:
- MaxenceSardane a écrit:
- mais au final, ce sont toujours celles qui ont choisi justement de se couper de ce qui est perçu comme "féminin" (en refusant d'insérer de la romance dans leurs histoires et en le revendiquant, par exemple) qui sont adoubées par ces éditeurs.
En même temps... pourquoi la romance devrait-elle être typique de la créativité féminine ? Une femme qui ne donne pas dans la romance est tout de même une femme Et elle aura peut-être une autre façon de concevoir le rude barbare armé d'une hache (ringarde mais héritée de son trisaïeul) que ses confrères masculins, sans qu'il soit utile de centrer le roman sur une idylle avec la reine des elfes (qui a autre chose à cirer parce que ses fonctionnaires sont en grève) Justement, ça ne l'est pas, puisque les auteurs hommes se permettent d'en mettre en SF et fantasy... mais du point de vue d'un homme. En revanche, quand ils disent vouloir publier des autrices, ils veulent dire "des autrices concevant un rude barbare armé d'une hache" ( ce qui peut aussi inclure de la romance au passage...). Or, vouloir à tout pris enfermer les femmes dans des attributs perçus comme "masculins", c'est justement renforcer ces stéréotypes. C'est l'exemple type de la "fille pas comme les autres (filles)", qui aime la bonne baston, la bière, etc et délaisse les princesses et les elfes. C'est cette partition barbares + bières = truc de mecs, princesses et elfes = truc de filles qui pose problème. |
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Nombre de messages : 1066 Âge : 33 Localisation : 16 Date d'inscription : 15/07/2021 | Chimère / Constamment Fabulous Ven 1 Avr 2022 - 15:42 | |
| Ce que je leur ai envoyé ne comporte pas de romance du tout (il y a la notion d’amour au travers des liens du sang et de l’amitié, mais personne ne roule de pelle ni ne finit à poil haha), parce que l’intrigue n’en a tout simplement pas besoin, c’est vraiment pas utile. Et ça ne manque pas. Vu que je n’ai pas mis de « trucs de fille », j’ai mes chances alors ? 8D
(Ouais, c’est un brin ironique. Ça me blase.) |
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Nombre de messages : 2380 Âge : 23 Localisation : Québec Date d'inscription : 22/02/2020 | BoiséeNoire / Guère épais Sam 2 Avr 2022 - 1:36 | |
| - elopez7228 a écrit:
- Y'a un problème de plafond de verre, surtout. Dans les ME avec lesquelles je travaille, nos interlocuteurs sont des interlocutrices pour ce qui est des contrats, des prises de rendez-vous, du travail éditorial ; mais quand il faut signer ou négocier, c'est le patron qui prend la main. Y'a donc un mec assis en haut d'une pyramide d'employées femmes.
- @now@n a écrit:
- Alors, de ce que j'ai retenu, la chute de la blague, c'est :
- l'édition est un milieu composé à 90% de femmes ; - les 10% d'hommes restants réussissent à rendre le milieu masculin par la seule force de leur volonté. Ou celle de leur harcèlement sexuel. Très intéressant ! À mon sens, vos deux opinions/expériences du milieu se rejoignent. Merci de les avoir partagées, je vous y rejoins. Quant à Argyll, j'ignorais qu'ils recherchaient des plumes féminines en ce moment. J'imagine que tu as tes chances, Chimère : je croise les doigts ! Il est peut-être donc vrai, comme le dit Maxence, que les femmes sont beaucoup représentées dans les genres littéraires dont on dit qu'ils sont "féminins" ou dans les genres littéraires que certaines personnes pourraient considérer "bien seyants" ou "inoffensifs" (comme la littérature jeunesse). On tiendrait les femmes à distance (que ce soit intentionnel ou non ou simplement le résultat de siècles d'oppression sur la femme) des genres considérés comme plus "violents" (thriller, historique, heroic fantasy, fantastique...) et dont le cœur de cible serait plus général, voire historiquement masculin. |
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Nombre de messages : 2858 Âge : 40 Localisation : Antichambre de Louis XIV Pensée du jour : CI-GÎT TENGAAR QUI SUCCOMBA À UNE SURDOSE DE FANFICTION Elle ne l'a pas volé, on l'avait prévenue, déjà que la fantasy c'est pas de la littérature, alors la FF, bon... enfin, c'est triste quand même Date d'inscription : 21/04/2017 | Tengaar / (de Dunkerque) Sam 2 Avr 2022 - 2:17 | |
| J'avais lu qqpart (#sourceréférencée) que les éditeurs de certains genres (SFFF, thriller) ne prenaient pas de femmes (ou du moins n'affichaient pas de noms de femme sur la couverture) parce que les hommes qui en constituent le public majoritaire n'achèteraient pas un livre écrit par une autrice. Comme ça se vend moins, on publie moins etc.
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Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Dim 3 Avr 2022 - 0:02 | |
| C'est comme ça que les éditeurs traditionnels ont complètement ou presque délaissé le genre le plus lucratif (celui de la romance). Pensez donc ! Des histoires de bonnes femmes. Et celui du roman policier cozy, au lectorat très féminin aussi, quoique dans une moindre mesure, a été longtemps délaissé aussi. Enfin, tant mieux, ça fait le bonheur des autoédités. - Citation :
- les hommes qui en constituent le public majoritaire n'achèteraient pas un livre écrit par une autrice.
Cela dit on rencontre justement le phénomène inverse dans ces genres ultra-féminins, où il est souvent recommandé de choisir un nom de plume féminin pour espérer vendre. |
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Nombre de messages : 48 Âge : 52 Localisation : Nord Gironde Pensée du jour : Choisir, c'est renoncer. Date d'inscription : 14/10/2021 | CatNoy / Petit chose Dim 3 Avr 2022 - 9:17 | |
| J'ai résolu le problème : j'ai un pseudo avec un prénom mixte... et c'est totalement volontaire. Je ne sais pas si je serai éditée un jour, mais j'ai de suite pensé à ça : Ne pas savoir si l'auteur est une femme ou un homme change-t-il le regard du lecteur ? |
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Nombre de messages : 995 Âge : 41 Localisation : Dans les montagnes noires. Date d'inscription : 25/02/2021 | MaxenceSardane / Bile au trésor Dim 3 Avr 2022 - 9:58 | |
| - Tengaar a écrit:
- J'avais lu qqpart (#sourceréférencée) que les éditeurs de certains genres (SFFF, thriller) ne prenaient pas de femmes (ou du moins n'affichaient pas de noms de femme sur la couverture) parce que les hommes qui en constituent le public majoritaire n'achèteraient pas un livre écrit par une autrice.
Comme ça se vend moins, on publie moins etc.
C'est exactement pour ça que j'ai pris pour pseudo un prénom épicène... avant de reprendre un pseudo féminin lors de ma première publication (c'était pourtant en SF). |
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