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| Gros mots dans un roman ? | |
| | Nombre de messages : 29 Âge : 37 Date d'inscription : 01/01/2020 | Lady Ramkin / Petit chose Dim 12 Jan 2020 - 12:35 | |
| Moi non plus je ne suis pas très fan des gros mots et, comme Irkan, j'ai souvent l'impression qu'ils ne sont pas à leur place dans une situation ou une autre... Mais il m'arrive toutefois d'utiliser des mots un peu plus "crus" pour appuyer l'état d'esprit d'un personnage à un moment donné. Par exemple, s'il est en colère ou a passé une très mauvaise journée, il aura plus tendance à considérer un importun comme un "connard" que comme un "gars pénible". Par contre, j'évite de m'en servir à répétition pour "pimenter" une personnalité - je pense que même un personnage défini comme vulgaire gagne à ne pas tomber dans la démesure. Et puis le faire jurer à tout bout de champ juste histoire d'aider le lecteur à cerner son caractère, ça me semble un peu facile et un peu faible... |
| | Nombre de messages : 1047 Âge : 40 Localisation : Au pays de l'Oiseau d'Or Date d'inscription : 12/07/2023 | Sarashina / Effleure du mal Mer 25 Sep 2024 - 12:19 | |
| Je me posais des questions sur le sujet des gros mots dans un roman et je suis tombée sur ce post, donc je le remonte. Je n'en ai pas souvent mis car ça ne collait pas avec mes personnages, néanmoins j'y réfléchis. Je trouve que dans certaines séries tv c'est utilisé d'une façon qui colore en effet les personnages et rajoute une touche humoristique que j'apprécie (par exemple dans la série Britannia que je regarde il y a pas mal de jurons, de même que dans les séries satiriques d'Armando Iannuci telles que Veep ou The Thick of it,surtout avec le personnage de Malcolm Tucker joué par Peter Capaldi). J'aimerais parvenir au même résultat dans ce que j'écris (avec un usage parcimonieux, je ne veux pas non plus faire une avalanche de gros mots) mais je trouve ça difficile de ne pas tomber dans le vulgaire... j'ai l'impression que ça passe mieux finalement à l'oral, dans les séries (sans doute en partie grâce au talent des acteurs). Qu'en pensez-vous? Comment faire en sorte que ce soit drôle sans être trop vulgaire et sembler sortir de nulle part ? (surtout que j'écris dans un registre assez soutenu en général et mes personnages sont généralement de milieux relativement cultivés). |
| | Nombre de messages : 4666 Âge : 28 Localisation : Bureau Pensée du jour : Pétit coucou Date d'inscription : 12/05/2012 | Radischat / Dr. Danielle Jackson Mer 25 Sep 2024 - 12:35 | |
| À retenir (parce que tes exemples m'y font penser Sarashina) que la relation et l'aisance avec les insultes et les jurons, et leur présence à la télé et dans la fiction en général, sont propres à chaque pays. Les États-Unis ont un gros passif de censure à la télé et bipent encore pas mal de trucs, et des séries typée ados utiliseront des versions édulcorées pour rester PG. Dans les films, un seul fuck de trop peut changer la catégorisation du film dans les cinémas et passer en Restricted.
Le Royaume-Unis n'a jamais pris à ce genre de censure et donc les présentateurs peuvent—fameusement—sortir n'importe quoi, de même pour la fiction dont le langage est toujours... plus chantant, même pour des ados. En France, c'est un peu la poire en deux j'ai envie de dire. Dans le langage courant, les films et les séries, on sort un peu de tout sans problème—par contre, sur les plateaux d'émission, peu de choses passent niveau insultes (même si...)
Personnellement, ça me choque pas, j'aime bien un petit merde ou putain dans mes romans, ça rapproche. J'aime pas quand l'auteur·ice et la narration en fond des caisses, par contre, faut doser pour que ça ait du sens. |
| | Nombre de messages : 1047 Âge : 40 Localisation : Au pays de l'Oiseau d'Or Date d'inscription : 12/07/2023 | Sarashina / Effleure du mal Mer 25 Sep 2024 - 13:11 | |
| @Radischat : C'est assez vrai ce que tu dis sur la censure américaine, mais ça dépend quand même des chaînes et producteurs il me semble parce que par exemple la série Veep d'Armandi Iannucci en utilise pas mal et c'est une série américaine (produite par HBO), même si le showrunner est Écossais (c'est presque une transposition américaine de sa série anglaise The Thick of it, de la BBC, qui suivait les mésaventures des ministres britanniques et du porte parole du Premier Ministre, là aussi bourré de jurons). C'est d'ailleurs dans Veep que j'ai appris pas mal de jurons anglais comme nincompoop (imbécile, simplet, qu'on peut aussi traduire comme cornichon ) J'en ai aussi entendu pas mal dans la série Pennyworth", dans laquelle il y a aussi beaucoup d'Anglais mais qui est américaine. Je regarde surtout des séries Britanniques, qui eux, en utilisent sans trop de gêne, en effet. Je trouve aussi que les gros mots anglais sont plus malléables que le nôtres avec l'usage extrêmement varié du "fuck" et de ses déclinaisons, dont le ton aide souvent à l'interprétation (difficile à rendre cependant à l'écrit). Il peut être enthousiaste "fuck yeah!" ou une marque de dépit/irritation "fuck me!" (dans le sens de "c'est une blague ?"/"Vous vous foutez de moi ?"), ou encore fuck off (casse toi) et l'usage basique (merde), et quand ça va vraiment vraiment mal il reste le "fucking fuck" . Chez nous on a pas tant de déclinaisons il me semble lol |
| | Nombre de messages : 77 Âge : 41 Date d'inscription : 18/09/2024 | Laurent_Lhomme / Pippin le Bref Mer 25 Sep 2024 - 13:24 | |
| Pour ma part, j'emploie des gros mots selon la personnalité, la culture et le milieu social du personnage, mais aussi comme juron lorsqu'il est surpris ou terrifié. Et parfois, il y a des personnages qui disent à celui qui dit des gros mots qu'il faut parler un peu plus respectueusement. J'ai même réussi à montrer qu'un personnage qui était très vulgaire en temps ordinaire, une fois face à des gens très importants, se forçait à employer un langage poli. Et là où je me suis amusé, c'est qu'autant on peut être poli, mais ce personnage ne connait pas l'étiquette et les autres règles de bienséance. Par conséquent, il commet des bourdes incroyables, ce qui le rend plus réel et dédramatise un peu la scène. Dans le dernier volume que j'écris, les deux personnages principaux sont très, très vulgaires. Ca peut rebuter au début, mais il faut comprendre que c'est réellement leur manière de se parler. Ils ont l'habitude de s'injurier, sans que ce soit choquant pour l'un d'entre eux. Le souci, c'est qu'il utilisent ce langage trop fleuri avec d'autres, et forcément, ça ne se passe pas très bien A mes yeux, tant que le langage utilisé est crédible, je vois aucun souci. Mais attention de ne pas tomber dans des clichés : tous les gens du peuple ne jurent pas comme des charretiers, et même les élites ne sont pas toujours très patientes. Après il faut différencier la grossièreté de l'injure. Un personnage qui est vulgaire de façon habituelle peut être respectueux de l'autorité, tandis qu'une élite peut envoyer une injure abominablement sournoise dans un parler distingué. Mettre des gros mots pour mettre des gros mots, pour moi c'est non, il faut que ce soit cohérent avec le personnage et l'histoire. Mais je dirais qu'en dehors de ça, je ne me censure pas dans mes écrits : si un personnage qui intervient est un énorme beauf, il s'exprimera en tant que tel, et il n'y a pas de limite au langage employé. |
| | Nombre de messages : 537 Âge : 30 Localisation : Angers Pensée du jour : Ça scribouille ou ça vibe ? Moi j'fous pas grand chose ~ Date d'inscription : 15/05/2023 | Smooth / Dactyloraptor Mer 25 Sep 2024 - 13:34 | |
| En plus des différentes cultures y'a également le schéma social du/des personnages. Dans un langage plus populaire, l'insulte peut faire office de ponctuation si elle n'est pas artificiellement placée. Avec tellement de façons de s'exprimer, un personnage, s'iel est en mesure de maintenir ma suspension d'incrédulité peut articuler plus d'injures que de mots savants sans nuire à ma lecture.
Mais l'oralisation du texte a ce p'tit truc avec le travail comédien qui rend le tout plus digeste et plus naturel.
C'est vrai que sur de l'écrit ça peut fausser le ton, si le bazar est ajouté pour être ajouté, juste pour être edgy, ben ça casse l'immersion. Dans la façon de ponctuer et écrire également. Écrire comme on parle rend le merdier plus simple, et personnellement, me rapproche plus des personnages. Mais c'est parce que j'bouffe un peu mes mots quand jm'exprime ; l'écrit propre, clair et bien ponctué à ce p'tit truc que j'apprécie ne pas trouver dans de rares histoires et me connecte bien mieux au récit. Articuler, s'pour les gens qu'on du temps à perdre ~
Cela dit, même avec un registre soutenu, un drame, une émotion, ne privent pas un petit mot déplacé en guise d'interjection. Au contraire, comme dit Radida, "ça rapproche" .
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| | Nombre de messages : 1782 Âge : 30 Date d'inscription : 30/03/2023 | Docal / Fiancée roide Mer 25 Sep 2024 - 13:43 | |
| Moi, j'aime bien les gros mots.
Souvent, ça permet de passer tout un paquet d'idées, notamment des réactions émotionnelles fortes, de manière très efficace. Un "merde" bien placé peut valoir tout un paragraphe. Et c'est d'autant plus efficace quand le personnage n'est pas grossier de base.
Pour reprendre les mots du maitre "Si l'on choisit l'option de respecter les doses, les bites et les nichons donnent des ailes à la prose." |
| | Nombre de messages : 1047 Âge : 40 Localisation : Au pays de l'Oiseau d'Or Date d'inscription : 12/07/2023 | Sarashina / Effleure du mal Mer 25 Sep 2024 - 13:47 | |
| Ça a l'air chouette la façon dont tu as su utiliser les jurons/gros mots Laurent ! - Citation :
- Mettre des gros mots pour mettre des gros mots, pour moi c'est non, il faut que ce soit cohérent avec le personnage et l'histoire. Mais je dirais qu'en dehors de ça, je ne me censure pas dans mes écrits : si un personnage qui intervient est un énorme beauf, il s'exprimera en tant que tel, et il n'y a pas de limite au langage employé.
Je suis tout à fait d'accord! Dans le cas présent, je trouve mes personnages trop polis, considérant que ce sont tous des hommes qui se retrouvent dans des circonstances d'une mission militaire dans un endroit reculé avec des évènements surnaturels qui vont exacerber peu à peu les tensions (je parle dans le cadre d'une novella qui se passe en 1902 dans l'Himalaya). Je pense que ces circonstances pourraient justifier de certains mots... C'est un peu galère à gérer parce que pendant une longue partie je n'ai aucune raison de les faire jurer, mais je ne voudrais pas que la transition soit trop abrupte (et je ne le ferais sans doute que pour un ou deux personnages). J'ai d'autres personnages (antagonistes) qui pourraient se montrer plus vulgaires/outranciers, ça collerait à leur personnalité mais j'ai peur d'en faire des clichés. (ce sont des Russes, violents et Occultistes, les jurons ça va peut être faire beaucoup lol je ne sais pas) |
| | Nombre de messages : 77 Âge : 41 Date d'inscription : 18/09/2024 | Laurent_Lhomme / Pippin le Bref Mer 25 Sep 2024 - 14:18 | |
| - Sarashina a écrit:
- Ça a l'air chouette la façon dont tu as su utiliser les jurons/gros mots Laurent !
Merci, c'est gentil ! C'est un peu comme les condiments, il faut en mettre un peu pour relever le plat, mais pas trop sinon c'est trop épicé - Citation :
- Dans le cas présent, je trouve mes personnages trop polis, considérant que ce sont tous des hommes qui se retrouvent dans des circonstances d'une mission militaire dans un endroit reculé avec des évènements surnaturels qui vont exacerber peu à peu les tensions (je parle dans le cadre d'une novella qui se passe en 1902 dans l'Himalaya). Je pense que ces circonstances pourraient justifier de certains mots... C'est un peu galère à gérer parce que pendant une longue partie je n'ai aucune raison de les faire jurer, mais je ne voudrais pas que la transition soit trop abrupte (et je ne le ferais sans doute que pour un ou deux personnages).
J'ai d'autres personnages (antagonistes) qui pourraient se montrer plus vulgaires/outranciers, ça collerait à leur personnalité mais j'ai peur d'en faire des clichés. (ce sont des Russes, violents et Occultistes, les jurons ça va peut être faire beaucoup lol je ne sais pas) Les militaires disent aussi des gros mots, dans le feu de l'action, sous le feu ennemi, ou s'ils constatent par exemple que leur camarade vise à côté ou confond le fil rouge et le bouton vert Mais envers un supérieur, oui ils sont tenus de rester polis, sinon c'est la sanction immédiate (prison militaire, cour martiale, châtiments corporels, privation de confort, corvées, etc). L'éventail est large pour garder les soldats disciplinés. Dans des circonstances très stressantes, ça ne me choquerait pas que certains soldats perdent un peu la boule, mais que le gradé qui les dirige garde la tête froide (parce que... ben c'est son boulot, de garder la tête froide). Peut-être que tu pourrais faire monter la tension narrative en partant d'un corps militaire très carré et sans grossièreté, et la tension narrative augmentant, l'un des soldats serait le premier à jurer, et "contaminerait" les autres soldats qui se mettraient à faire de même... et là, paf, le gradé qui les remet en place comme il faut. Et en rebondissement, tu peux même faire un soldat qui injurie le gradé, et qui se prend une taloche de celui-ci. La difficulté ici, ça va être de trouver des jurons de 1902. Et là, je n'en ai aucune idée. Je ne fais que dans le futuriste, c'est bien plus facile |
| | Nombre de messages : 1047 Âge : 40 Localisation : Au pays de l'Oiseau d'Or Date d'inscription : 12/07/2023 | Sarashina / Effleure du mal Mer 25 Sep 2024 - 14:49 | |
| Ben en fait mes personnages principaux, du côté des militaires en tout cas, sont plus les officiers (lieutenants), et notamment les deux supérieurs (un major et un lieutenant colonel). Les simples soldats obéissent un peu en arrière plan de l'intrigue sauf peut être pour un ou deux plus tard (ce sont des Gurkhas népalais, et des Indiens Afridis, qui servaient dans l'armée des Indes Britannique, mais ne pouvaient pas être officiers, enfin plus depuis la révolte de 1857, seuls les Anglais de souche pouvaient être officiers). Il y a aussi la question de la langue qui se pose parce que les personnages parlent différentes langues en fonction de qui s'adresse à qui ! (anglais, hindustani, népalais, et aussi lowa, un dialecte tibétain). Les simples soldats ne parlent pas nécessairement anglais (ils parlaient hindustani avec leurs officiers), du coup ça m'a forcé à les garder en arrière plan car mon personnage principal ne parle qu'un hindustani très basique et pas du tout les autres langues). Les échanges passent souvent par des interprètes locaux dans ma novella. C'est un contexte multiculturel complexe! Par conséquent j'ai besoin que ce soit mes officiers qui "pètent un cable" lol Bon ce sera probablement les lieutenants, pas le major. Quant au Lieutenant Colonel (le plus haut gradé) il va tomber dans une forme de folie-possession donc il va agir de façon de plus en plus bizarre, et incontrôlable, mais je ne sais pas encore si des jurons colleront! Le coup de la taloche par contre je le verrai bien faire ça tiens haha! (pas trop le major par contre, c'est une homme tout en retenue même si il est très exigeant.) Pour ce qui est des jurons anciens ce n'est peut être pas si différent de ceux actuels en vérité, je sais par exemple que les Anglais utilisent le "fuck" depuis des siècles loool ! Mais je pourrais surement m'amuser avec de vieux jurons oubliés tiens ! J'aime bien "Morbleu!" et "Sacrebleu" https://www.laculturegenerale.com/les-18-anciens-jurons-quil-faut-utiliser-aujourdhui/ |
| | Nombre de messages : 77 Âge : 41 Date d'inscription : 18/09/2024 | Laurent_Lhomme / Pippin le Bref Jeu 26 Sep 2024 - 11:36 | |
| - Sarashina a écrit:
- Ben en fait mes personnages principaux, du côté des militaires en tout cas, sont plus les officiers (lieutenants), et notamment les deux supérieurs (un major et un lieutenant colonel).
Les simples soldats obéissent un peu en arrière plan de l'intrigue sauf peut être pour un ou deux plus tard (ce sont des Gurkhas népalais, et des Indiens Afridis, qui servaient dans l'armée des Indes Britannique, mais ne pouvaient pas être officiers, enfin plus depuis la révolte de 1857, seuls les Anglais de souche pouvaient être officiers). Il y a aussi la question de la langue qui se pose parce que les personnages parlent différentes langues en fonction de qui s'adresse à qui ! (anglais, hindustani, népalais, et aussi lowa, un dialecte tibétain). Les simples soldats ne parlent pas nécessairement anglais (ils parlaient hindustani avec leurs officiers), du coup ça m'a forcé à les garder en arrière plan car mon personnage principal ne parle qu'un hindustani très basique et pas du tout les autres langues). Les échanges passent souvent par des interprètes locaux dans ma novella. C'est un contexte multiculturel complexe! Par conséquent j'ai besoin que ce soit mes officiers qui "pètent un cable" lol Bon ce sera probablement les lieutenants, pas le major. Quant au Lieutenant Colonel (le plus haut gradé) il va tomber dans une forme de folie-possession donc il va agir de façon de plus en plus bizarre, et incontrôlable, mais je ne sais pas encore si des jurons colleront! Le coup de la taloche par contre je le verrai bien faire ça tiens haha! (pas trop le major par contre, c'est une homme tout en retenue même si il est très exigeant.)
Pour ce qui est des jurons anciens ce n'est peut être pas si différent de ceux actuels en vérité, je sais par exemple que les Anglais utilisent le "fuck" depuis des siècles loool ! Mais je pourrais surement m'amuser avec de vieux jurons oubliés tiens ! J'aime bien "Morbleu!" et "Sacrebleu" https://www.laculturegenerale.com/les-18-anciens-jurons-quil-faut-utiliser-aujourdhui/ Merci pour cet explicatif très détaillé, et je dois reconnaitre que tu as vraiment très bien étudié et travaillé le sujet de ton livre, c'est une excellente chose ! D'autant plus remarquable qu'il s'agit d'un thème historique, et qu'en plus, comme tu l'as souligné, dans un contexte culturel complexe d'interactions au sein de l'empire colonial anglais en Inde ! Dans mes écrits de SF qui se déroulent sur Mars dans le futur, il coexiste plusieurs langues, basées sur des langues réelles actuelles ayant évolué. Il s'agit de la " langue basique" ou "basique", qui est une langue ayant puisé dans l'anglais et dans le chinois, puis du rosque (un russe assez similaire à l'actuel), la langue oubliyée (le Y rajouté est volontaire, il s'agit grosso modo d'espéranto). Donc je me suis cantonné à 3 grands dialectes, mais en surimpression j'ai ajouté des langues terriennes encore parlées par des minorités de locuteurs très variés. On trouve par exemple de l'hébreu ou des créoles français selon les régions. Pour ne pas trop perdre le lecteur, j'ai indiqué que ces langues terriennes étaient très mal vues par les martiens car elles étaient vues comme des langues coloniales (Mars a été attaquée par la Terre et en a gardé une haine farouche). Bref, toutes ces langues cohabitant, il y a donc des malentendus, des incompréhensions, des doubles traductions, et bien entendu... tout le monde ne comprend pas toutes les langues ! Donc ça permet d'étoffer un univers, mais ça crée des soucis scénaristiques à perdre par mal de cheveux Du coup je me suis dit : peut-être que tes soldats pourraient lancer des jurons dans leur langue, que les autres ne comprendraient pas forcément. Par exemple j'utilise souvent sur Mars le juron "Raca !". C'est une injure que l'on ne trouve qu'une seule fois, dans le Nouveau Testament, et à ce jour, on ne sait pas trop le sens de ce mot (qui serait proche de "tête sans cervelle" ou "homme privé de sens"). Tu pourrais aussi expliquer que les traducteurs présents ne traduiraient pas forcément tous les jurons, ou qu'ils les traduiraient mal, plus ou moins volontairement. D'ailleurs je te conseille un film sur les "problèmes linguistiques", le film Red Corner, avec Richard Gere, qui se retrouve dans des problèmes en Chine, et ne comprend pas la langue chinoise. Et de plus, son traducteur attitré ne lui traduit pas tout ! Tu pourrais y jeter un petit coup d'oeil Pour ce qui est des sanctions aux jurons, dans l'armée normalement les sanctions vont crescendo : avertissement, remontrance, puis privation de confort, corvées, petite peine de prison, longue prison, châtiment corporels, expulsion de l'armée, voir peloton d'exécution. Normalement les commandements font dans l'ordre croissant. D'ailleurs je me demandais : est-ce que les différentes cultures présentes dans ton corps expéditionnaire auront leurs propres pratiques culturelles et leurs croyances ? Ca enrichirait considérablement le texte, même si ça sera encore plus difficile ! En tout cas, je suis enthousiaste à l'idée d'un jour lire ton récit, qui à déjà l'air très travaillé et réfléchi |
| | | Invité / Invité Jeu 26 Sep 2024 - 13:03 | |
| Jusqu'à il y a quelques temps les gros mots ne m'avaient jamais dérangée dans les romans (ou même dans n'importe quel média). Si le vocabulaire utilisé correspond au profil des personnages, ça ne peut être que positif. Il y a quelques mois pourtant, je suis tombée sur plusieurs textes/séries/films où j'ai trouvé l'usage des gros mots un peu artificiel. J'ai eu l'impression que l'auteurice/réalisateurice avait juste ajouté des gros mots pour donner un côté plus "mature" à son travail. J'ai eu l'impression que l'auteurice disait "Non, regardez mon livre n'est pas à destination des jeunes, j'ai écrit "fuck" plusieurs fois dans les diagogues, ça ne convient pas aux jeunes". Ce qui est doublement idiot parce que 1) ça n'a jamais été moins noble d'écrire pour les plus jeunes que d'écrire pour les plus vieux et 2) si l'intrigue, les personnages etc correspondent à une littérature jeunesse ou YA, pourquoi la déguiser en littérature adulte au risque de rater son public ? Du coup maintenant j'ai un avis un peu plus mitigé sur l'utilisation des gros mots dans un roman. |
| | Nombre de messages : 1047 Âge : 40 Localisation : Au pays de l'Oiseau d'Or Date d'inscription : 12/07/2023 | Sarashina / Effleure du mal Ven 27 Sep 2024 - 19:54 | |
| - Citation :
- Dans mes écrits de SF qui se déroulent sur Mars dans le futur, il coexiste plusieurs langues, basées sur des langues réelles actuelles ayant évolué. Il s'agit de la "langue basique" ou "basique", qui est une langue ayant puisé dans l'anglais et dans le chinois, puis du rosque (un russe assez similaire à l'actuel), la langue oubliyée (le Y rajouté est volontaire, il s'agit grosso modo d'espéranto). Donc je me suis cantonné à 3 grands dialectes, mais en surimpression j'ai ajouté des langues terriennes encore parlées par des minorités de locuteurs très variés. On trouve par exemple de l'hébreu ou des créoles français selon les régions. Pour ne pas trop perdre le lecteur, j'ai indiqué que ces langues terriennes étaient très mal vues par les martiens car elles étaient vues comme des langues coloniales (Mars a été attaquée par la Terre et en a gardé une haine farouche). Bref, toutes ces langues cohabitant, il y a donc des malentendus, des incompréhensions, des doubles traductions, et bien entendu... tout le monde ne comprend pas toutes les langues ! Donc ça permet d'étoffer un univers, mais ça crée des soucis scénaristiques à perdre par mal de cheveux
Sympa comme choix ! Mais en effet contraignant ! J'ai aussi un roman de fantasy avec diverses langues mais dans lequel le plus souvent mes personnages utilisent une "langue commune" (ce qu'on pourrait appeler une lingua franca). Je n'utilise les autres langage que quand j'ai un besoin particulier (par exemple que deux personnages ne se comprennent pas et ne puissent pas échanger certaines infos trop facilement haha). - Citation :
- Du coup je me suis dit : peut-être que tes soldats pourraient lancer des jurons dans leur langue, que les autres ne comprendraient pas forcément. Par exemple j'utilise souvent sur Mars le juron "Raca !". C'est une injure que l'on ne trouve qu'une seule fois, dans le Nouveau Testament, et à ce jour, on ne sait pas trop le sens de ce mot (qui serait proche de "tête sans cervelle" ou "homme privé de sens").
Les soldats ne parlent quasiment pas. Il faut dire que j'ai beaucoup de personnages déjà dans ma novella, entre les gradés, les civils anglais (des scientifiques, cartographes etc) et les Népalais et Lobas. Sans oublier mes antagonistes (Russes et Cosaques, et quelques Chinois). Je verrai quand même si je peux caser ça quand la situation sera plus tendue (pour le moment ils ne savent pas encore ce qui les attend haha). Le groupe militaire reste minoritaire dans l'environnement où ils sont (le Royaume de Lo, actuel Mustang). Leur découverte de cette zone cachée dans l'Himalaya me permet de mieux la faire découvrir aux lecteurs, mais je le fais surtout du PDV de mes personnages qui sont anglais/occidentaux car ça les marque sans doute plus que des soldats qui sont nés dans ces terres. Un de mes personnages principaux est John Roxton, le personnage de Sir Arthur Conan Doyle qui apparait, entre autre, dans le roman " Le monde perdu". J'ai pensé la novella comme un hommage Conan Doyle et j'adore le personnage de Roxton, ensuite j'ai cherché quel contexte irait pour une aventure et comme j'aime l'Asie j'ai choisi cette zone. La présence de milliers de grottes (creusées par des hommes dans les falaises, il y a plus de 1300 ans) sert aussi à mon intrigue. - Citation :
- D'ailleurs je me demandais : est-ce que les différentes cultures présentes dans ton corps expéditionnaire auront leurs propres pratiques culturelles et leurs croyances ? Ca enrichirait considérablement le texte, même si ça sera encore plus difficile !
Pas au sein du corps expéditionnaires. Les Gurkhas sont hindous et les Afridis sont musulmans mais ça ne rentre pas trop en compte car je me concentre surtout sur le Bouddhisme qui est pratiqué majoritairement au Mustang. C'est le Bouddhisme Vajrayana (une forme de Bouddhisme tibétain ancien, qui est tantrique donc avec des éléments qu'on pourrait qualifier de magiques, et de nombreuses croyances superstitieuses). Je parle aussi de divers personnages propres au monde tibétain et himalayen comme les amchis, des médecins traditionnels qui distinguent entre des maladies à cause "naturelle" et cause "non naturelle" (possiblement lié à des ensorcellements ou l'actions de mauvais esprits). Et j'espère aussi pouvoir évoquer les choses qu'ils accrochent au dessus des portes, des sortes de pièges à fantômes constitués d'un crâne d'animal et d'un cadre avec un tressage particulier). En voilà un exemple : - Spoiler:
Par contre je pense aussi évoquer un peu l'Islam car les Russes viennent au Mustang après avoir découvert un manuscrit ancien lié à Tamerlan (conquérant musulman qui bâtit un immense empire, et anéantit certaines cités, faisant parfois des piles de crânes de ses victimes pour faire peur aux autres). Dans mon histoire je dis qu'il est venu dans cette région, à la fin du 14è siècle pour chercher quelque chose qui intéresse aussi les Russes (qui comme Tamerlan veulent conquérir le monde, les choses semblent de ne pas devoir changer de siècle en siècle hein ! mdr mon histoire a beau se passer il y a 122 ans, les Russes continuent de vouloir contrôler les autres!) Je dirai en gros que les mauvais esprits sont appelés d'une façon par les musulmans et d'une autre par les Bouddhistes mais qu'au fond c'est juste une question d’appellation ! ^^ J'évoquerai aussi les croyances pré-bouddhistes de la région (le chamanisme Bön, qui a donné beaucoup de ses éléments au Bouddhisme tantrique tibétain). Du coup je n'ai pas du tout la place d'évoquer l'hindouisme des soldats Gurkhas, j'ai déjà assez à faire! (si je trouve l'occasion je voudrais aussi évoquer la thématique des rébellions indiennes mais je ne suis pas sure que ce sera possible). - Citation :
- Tu pourrais aussi expliquer que les traducteurs présents ne traduiraient pas forcément tous les jurons, ou qu'ils les traduiraient mal, plus ou moins volontairement. D'ailleurs je te conseille un film sur les "problèmes linguistiques", le film Red Corner, avec Richard Gere, qui se retrouve dans des problèmes en Chine, et ne comprend pas la langue chinoise. Et de plus, son traducteur attitré ne lui traduit pas tout ! Tu pourrais y jeter un petit coup d'oeil Wink
Oui ce sont de bonnes idées, et je note le titre du film, je ne crois pas l'avoir vu et j'adore Richard Gere, merci ! ^^ - Citation :
- En tout cas, je suis enthousiaste à l'idée d'un jour lire ton récit, qui à déjà l'air très travaillé et réfléchi Wink
Merci! J'espère seulement parvenir à trouver un éditeur, c'est galère pour une novella fantastique et historique ! Le seul roman similaire que j'ai trouvé c'est "Dolpang" (qui se passe dans une région inventée mêlant Mustang et Dolpo), sorti chez Rouergue, dans la collection de fantasy "Epik' malheureusement c'est pour du young adult. Je ne crois pas que ma novella en soit... |
| | Nombre de messages : 2338 Âge : 27 Date d'inscription : 05/01/2021 | hodobema / Six-Cent-Team Ven 27 Sep 2024 - 20:06 | |
| Perso, j'utilise des gros mots dans mes romans. Et je préfère largement le langage oral voire vulgaire à quelque chose de poétique. Je trouve que c'est plus facile à lire et qu'en plus ça transmet bien des émotions.
C'est depuis Fight Club (le roman) que j'ai compris que j'adorais le style oral ! Je le conseille à toustes celleux qui souhaitent lire un livre très vulgaire mais sans que ça soit lourd |
| | Nombre de messages : 325 Âge : 30 Localisation : France Pensée du jour : Écrire est un travail Date d'inscription : 01/12/2020 | Sasha Dahanramsar / Tapage au bout de la nuit Sam 28 Sep 2024 - 17:08 | |
| Pour moi, un juron, comme n’importe quel mot, a un sens et un but. À partir du moment où c’est justifié et logique parce que ça exprime quelque chose, je ne vois aucun problème à mettre un juron. Le choix du juron me paraît important, parce qu’il ne doit pas être oppressif (y a assez de bouquins oppressifs comme ça, pas la peine d’en rajouter), il doit coller au personnage et à la situation. Je fais au cas par cas en fonction de tous ces paramètres. Mais je ne vois d’intérêt ni à bannir les jurons ni à les systématiser. Je les traite comme tous les autres mots en fait : ils sont là où ils doivent être parce que ce qu’ils expriment doit être présent à ce moment précis. Après, si on veut que ce soit un peu drôle et remarquable (dans le sens que ça se voie), je pense que c’est mieux de mettre un seul juron isolé bien placé plutôt que d’en glisser deux ou trois au milieu de chaque phrase. Dans mes romans, j’ai assez peu de jurons, mais j’ai toujours au moins une scène où mon héroïne se retrouve dans une situation très frustrante et lâche un merde de circonstance. C’est mon show-don't-tell pour dire « à cet instant, l’héroïne était à bout et ne voyait pas comment se sortir de cette situation ». Pour pas que ce soit vulgaire, je pense que déjà faut pas essayer d’en glisser à chaque réplique et ensuite faut faire très attention au choix du juron. Les jurons ne sont pas des suites de lettres aléatoires, ils ont un sens très précis ! D’ailleurs, à ce sujet, je pense que c’est moins la présence ou non de jurons qui est un marqueur social, que le type de jurons employé. Et pour pas que ça sorte de nulle part, je reboucle sur ce que j’ai commencé par dire : faut que ça exprime quelque chose, comme n’importe quelle autre phrase. Le juron pour le juron, je ne vois pas l’intérêt. Mais le juron pour dire quelque chose, oui ! |
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