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Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


J'ai fini Les Années, d'Annie Ernaux (j'étais tombée sur un extrait de ce livre à l'oral du CAPES).
On a parfois envie de dire merci, quand quelque chose nous touche aux larmes. Évidemment chez Ernaux c'est humble, presque trop, parfois ça agace d'humilité, même si ça bouge sous le vêtement serré. Cette finesse, cette captation du bruit des temps et la manière dont elle emmêle sans y toucher sa voix singulière, cette manière de retranscrire les opinions vagues et parfois d'y glisser la sienne, de l'époque ou de maintenant (la fierté de la découverte du féminisme, de la lutte pour l'IVG, même longtemps après). La tristesse quand Bourdieu meurt parce qu'il avait trouvé les mots pour expliquer ce qui s'était passé dans cet itinéraire de femme. La chaleur du soleil sur la peau dont elle fait sa madeleine, les corps superposés de l'enfant, de l'adolescente, de la femme et de la femme plus âgée. Cette captation du temps et de la superposition de ses couches qui rencontre mes propres angoisses. Ça brille moins que Proust dont elle parle comme l'inspirateur, mais ça dit quelque chose du temps et de la vie qui vaut bien Proust.
 
art.hrite
   
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art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


ça a l'air cool ! enfin bien. du coup je vais peut-être le lire (après Mémoire de fille... tu l'as lu ?)
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Oui et adoré encore plus ! et toi ?
 
art.hrite
   
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art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


pas encore, mais bientôt du coup I love you
 
Manfred
   
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Oh, Pasi, tu donnes vraiment envie ! I love you
Tu as lu La Honte ? Certains passages m’ont émue, comme celui sur l’odeur de la Javel.
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Non je ne l'ai pas lu, mais je le mets dans ma liste à lire I love you
J'ai envie de tout découvrir de cette autrice maintenant. Plus jeune j'avais lu Une femme et trouvé ça ennuyeux et plat. Comme quoi, la maturité finit par venir et par nous rendre (ultra)-sensibles à certaines choses
 
DC
   
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DC  /  Gueule d'ange et diable au corps


Enfin lu "le coeur blanc" de Catherine Poulain, ben ça tape, comme prévu.

Là, je suis partie sur tout autre chose, à savoir En dérivant avec Ulysse, de Jean-Paul Mari
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Il s'est passé quelque chose dans le métro. J'ai commencé à lire Jack Spicer (il lit Lorca mais c'est lui). Les poèmes et les idées sur la poésie de Spicer. Et je suis tombée, à un âge de ma vie où je ne le croyais plus possible, amoureuse. Comme quand c'était Genet la première fois ; ou Woolf qui faisait vibrer Rhoda ; ou Rilke dans la nuit. Ces derniers temps j'ai lu de bonnes choses, qui m'ont parfois touchée aux larmes (Ernaux, Pinget, Goldsmith). Des choses qui m'ont un peu habitée, un peu fait penser et avancer sur ce petit chemin de vie qui est le mien. Mais je ne m'étais plus reconnu de... maître ou d'âme sœur ? Eh bien là il y a Spicer et ses poèmes. Quelle claque. Ça ne ressemble à rien, à rien du tout, sauf à la manière intime dont je perçois mes poèmes. Résonances, images matérielles, histoires. Je peux habiter le poème. Parce qu'il y a les poèmes que j'aime, auprès desquels je me promène : Akhmatova, Dickinson. Je les trouve beaux et ils m'émeuvent mais je ne les habite pas. Spicer, je suis dedans, je me déploie et je résonne, parce qu'au fond c'est tout comme si j'avais écrit ses poèmes. J'aurais la tentation de dire que ce sont les miens et que, oui, je les ai écrits en un autre temps, temps d'oiseau lune et d'oiseau soleil sur une branche, et qui se récitent des choses qu'on n'entend pas. Je posterai des petites choses par ci par là dans les jours à venir.
 
Hiver
   
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Hiver  /  La Papesse


des poèmes des poèmes des poèmes
 
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oh oui on en veut là ! 07h07
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


 
DC
   
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DC  /  Gueule d'ange et diable au corps


En dérivant avec Ulysse est pas mal, en faisant le lien entre l'odyssée et les thématiques plus contemporaines...

J'essaye Seul l'amour peut te briser le coeur, un recueil d'articles de David Samuels; en alternance avec Marion Brunet - Dans le désordre
 
Manfred
   
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Manfred  /  Pouyoute (© Birdy)


Je viens de finir Ce que le jour doit à la nuit, de Yasmina Khadra.

L’histoire d’un homme algérien bien intégré parmi les pieds-noirs, qui se cherche entre adoption, amours impossibles et guerre d’indépendance.

J’y ai trouvé pas mal de lourdeurs, des envolées lyriques parfois tirées par les cheveux, mais au final, c’est assez beau et émouvant. On a vraiment l’impression de lire un vieux monsieur respectable et lettré, mais à l’âme simple.
 
Kid
   
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Kid  /  Un talent FOU


Salut, beaucoup des livres m'ont traversé les mains ces dernières semaines, voici quelques lectures :

Moonglow

l'auteur nous met sur la sellette du début à la fin au sujet de la véracité de son récit. on ne saura que dans la dernière page s'il s'agit d'un remarquable récit fictif ou d'un exercice d'auto fiction.
Le grand-père anonyme de l'auteur, donc, est une figure de virilité obsolète qui traîne en silence ses traumas accumulés au cour de la Seconde Guerre mondiale et après, au cour de son mariage complexe et rempli de secrets avec une survivante des camps française. Sale gosse, dur à cuire, avec un cerveau assez génial, il étudie pour être ingénieur dans l'Armée et se retrouvera chasseur de nazis en Europe, où il entamera la chasse romanesque du scientifique Werner von Braun, que les USA entendent récupérer avant les Russes. La course-poursuite sous fond de roman de guerre, digne d'un Tarantino, est reflétée de manière assez amusante par la chasse, 30 ans plus tard, d'un serpent mangeur de chats par le personnage vieilli qui entend conquérir une belle de sa maison de retraite.
Sautillant d'un époque à l'autre, d'un registre à l'autre, entre le comique et le tragique, on finit par voir se dessiner cette désillusion envers la science et cette chute de notre sens désiré de l'histoire qui traverse la littérature américaine depuis une soixantaine d'années. Ce grand-père qui déballe tout sur son lit de mort, d'abord admiratif du scientifique von Braun et qui finira par caviarder son nom dans tous ses ouvrages de référence, représente cette perte de sens, cette échec à faire face à la dualité des vérités douloureuses. Il sait que l'auteur fera de sa déception un roman, un récit composite qui crée du sens à une vie qui, ressent-il, n'en aura pas eu ; et ça l'emmerde, mais il s'abandonne quand même à l'exercice, de sa propre initiative, de guerre lasse peut-être ?
La grand-mère, elle, est une française fantasque, énigmatique, qui traîne au poignet un tatouage numéroté et dans le cerveau un cheval écorché, hallucination cauchemardesque qui ressurgit toujours sans crier gare. L'auteur, bien sûr, n'apprend tout ça que bien plus tard, au travers des récits et des documents médicaux. Pour lui, c'était simplement une de ses grand-pères qui réconforte et qui terrifie à la fois, qui aime le mysticisme et lui expose ses cartes de divination lorsqu'ils sont seuls, dans un rituel complice. Il s'agira, dans un rebondissement de fin de récit, de combiner les deux images à travers le prisme de l'imposture


La forêt des Mythagos

Aussi titré la forêt des Mythimages dans une édition antérieure, un titre que je préfère personnellement car il retranscrit bien la nature de ces créatures qui peuplent le bois de Ryhope : dans ce petit bout de terrain de 10km carré, forêt inviolée depuis le dernier âge glaciaire, se baladent des projections mentales des humains vivant autour, images issues des anciens mythes de l'Angleterre dont les traces subsistent dans notre inconscient collectif. Il y a donc une famille vivant à l'orée de cette forêt magique, dont le patriarche, scientifique obsessionnel et tempétueux, consacre toute son existence à étudier et décrire ses projections qui reflètent à la fois l'ancien folklore - on évoque le roi Arthur, un embryon de Robin des Bois ou encore un terrifiant marcheur "branchu" - et les mouvements de son propre subconscient. Ce sont les deux fils qui, après la mort du père redouté, continueront son travail et s'enfonceront, toujours plus loin et toujours plus longtemps, dans cette forêt qui à la manière d'un Tardis est plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur et où le temps s'écoule de manière aléatoire.
Fantastique roman d'ambiance. La forêt primitive est un bon renvoi au subconscient mystérieux et torturé des personnages : impénétrable, parsemée d'images fantasmagoriques et peuplées de figures de violence et de sexualité. Cas d'école, la belle chasseresse des temps anciens qui fascine tous les garçons de la famille et qui se réincarnera toujours légèrement différente, légèrement empreinte de leur propre désir enfoui.
Et quand il s'agira, dans l'ultime partie du roman, d'enfin aller voir ce qu'il se passe au coeur de cette satanée forêt, les petits filets d'eau, à la manière de nos idées, deviennent des fleuves torrentiels. La végétation devient si impénétrable qu'il faut emprunter des chemins secrets et détournés pour aller toujours plus loin. Les jours deviennent des mois. On croise des peuples oubliés, des guerres terminées, des langues mortes. On finit par endosser soi-même le manteau de la légende.
ça a le souffle des rêves et des mythes païens. j'en ai été si retourné que je suis allé lire l'Edda dans la foulée.
C TRE BI1
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AppleCokes
   
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AppleCokes  /  Pectine sauvage


J'entame les Carnets Intimes de Sylvia Plath, elle m'émeut cette femme. Suicidée à 30 ans après des séjours en hôpital psychiatriques, un amour déçu et tant d'autres choses qui marquent sa vie de poétesse et d'écrivaine. J'en suis même pas au premier tiers mais c'est déjà bouleversant.

En parallèle pour les cours, l'Acacia de Claude Simon. Récit/témoignage qui prend place pendant la seconde guerre mondiale. Je dois le lire vite pour jeudi alors je n'apprécie pas pleinement ma lecture je dois dire...
http://applecokesread.blogspot.com
 

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