Nombre de messages : 2075 Âge : 33 Localisation : Entre deux eaux. Pensée du jour : ♫ Date d'inscription : 08/01/2011 | @now@n / @n, bête @lph@ Lun 15 Mar 2021 - 17:34 | |
| C'est commandé.
Je tiens un blog d'écriture |
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Nombre de messages : 10122 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Lun 15 Mar 2021 - 17:35 | |
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| Invité / Invité Lun 15 Mar 2021 - 17:39 | |
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Nombre de messages : 3363 Âge : 33 Date d'inscription : 31/10/2008 | Hobbes / Attention : chat méchant Mer 7 Avr 2021 - 12:19 | |
| Les précommandes viennent de partir. Vous devriez les recevoir d'ici la fin de la semaine si tout roule.
Merci pour le soutien, c'est chouette et rassurant de trouver un écho si favorable par ici même près de deux ans après le crowdfunding et les premières parutions. |
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Nombre de messages : 3363 Âge : 33 Date d'inscription : 31/10/2008 | Hobbes / Attention : chat méchant Lun 2 Mai 2022 - 16:12 | |
| Mes vies, Après le succès mondial de Femelles et la destruction permanente du cistème, je retourne à la fiction avec un roman d'horreur tout fraîchement signé. Pas encore de pitch immuable mais ça ressemble à un mélange choral entre Dennis Cooper et Blake Butler, ou Stephen King en pas raté : ennui visqueux typique des petites bourgades étasuniennes, adolescents cyclistes à tendances dépressives, vague de suicides inexpliqués avec messages énigmatiques et succès croissant d'une drogue douce dont les propriétés tiennent de la magie noire. Je vous traduis vite fait les deux petits blurbs de l'édition américaine. - Blake Butler a écrit:
- Comme la poussière issue d'une collision entre le Dennis Cooper du cycle George Miles et Au-delà de l'arc-en-ciel noir, le talent polyphonique de [l'auteur] pour la mise en voix d'adolescents cabalistes et drogués puise dans les phénomènes de possession mentale et de réincarnation, dans les univers parallèles, les états de conscience altérés, les tueries de masse en milieu scolaire, les idées fixes, les rêveries suicidaires et encore bien d'autres choses pour dégager des tunnels inconnus dans l'espace flou entre le corps et l'esprit, les morts et les vivants. Un coup de seringue bien ajusté dans le bras de l'horreur conceptuelle moderne.
- James Nulick a écrit:
- Vous vous êtes déjà demandé où vont les adolescents la nuit ? Il vaut peut-être mieux ne pas savoir. Il y a quelque chose de pourri à Kinsfield, bourgade aussi morose et terne que celle où vous vivez, n'étaient l'épidémie de suicide d'adolescents, les parents dépassés, les attitudes sectaires voisines de la psychose et un déluge de filaments, des filaments partout. [Ce livre] est un collage hypnotisant de messages de forums, de mèmes et de corps détruits qui se balancent au bout d'une corde. La plupart des romans modernes ont perdu le sens du magique. [Ce livre] est une réfutation éblouissante du quotidien.
Un petit bout d'essais de traduction, évidemment très provisoires mais qui — je crois — donnent un bon aperçu de la facture générale du texte. C'est exigeant mais ça ressemble assez peu aux précédents titres. - Spoiler:
Ce serait facile de dire que tout a commencé avec le suicide d'Hector mais, croyez-moi, ce n'est pas le cas. Il n'était qu'un rouage ; un rouage d'une machine étroitement liée à notre ville, et peut-être à toutes les villes du monde. C'est encore en train d'arriver. Maintenant. À l'infini. Ça se pousse en avant. Parce que le suicide n’a pas de fin. Les poignets saignent encore. Les pieds quittent encore la surface du pont. Le nœud coulant serre encore. Ça ne s'interrompt jamais. Kinsfield est construite sur des tombes. Comme toutes les autres villes, mais peut-être encore plus qu'ailleurs. Sur les sentiers, vous auriez trouvé plus de pointes de flèches que n'auraient pu en accueillir vos poches. Un nombre tel qu’on avait fini par s’en foutre. La ville rapetissait. De mois en mois, on avait le sentiment de voir décliner le nombre de magasins, de restaurants, de maisons. De gens. La ville entière livrée à la décrépitude comme les vieux laminoirs où nos ancêtres avaient peiné, fileurs d’étoffes, écorcheurs d’arbres à l’affût du papier. Tout s’étiolait en parcelles solitaires. Du vide en expansion. La rivière Ashuelot se frayait un chemin dans une déchirure de montagne, à travers le barrage, comme un serpent jusqu’à l’ouest de la ville. Les marécages rognaient lentement sur les maisons. Le soir tombait comme un couvercle à mi-chemin du ciel et de la cime des montagnes, et vous pouviez sortir dans le goulet de la nuit pour sentir Kinsfield prendre haleine. Je ne parle pas que des camionnettes qui grondaient sur la route 12A ou du vrombissement des oscillateurs dans les hangars et l’éclairage public. Plus bas, sous les bruits de la vie de tous les jours, on entendait Kinsfield accumuler de l’air et ensuite le cracher.
- Spoiler:
L'été a brûlé en un souffle. On a tourné plus de contenu pour notre chaîne vidéo. On n'a rien trouvé d'exploitable mais on a produit des images stylées de lui et moi en train de faire des freestyles. Tyler a dit qu'il avait envie de se baigner alors on a fait le chemin à vélo jusqu'aux abords du pont Lily Williams. Il fallait passer par une pente abrupte pour atteindre la rivière en bas mais il y avait quand même un sentier partiellement battu, donc on s'est servi des buissons pour cacher nos bécanes et on est descendu en glissant parmi les roches et la boue. On est arrivé tout en bas et Tyler s'est figé, silencieux, les yeux rivés sur le pont juste au-dessus. Une masse confuse pendait au bout d'une corde. Trop loin pour qu'on en distingue les contours. « Ouais, a murmuré Tyler. C'est ça. » Une sirène de police a braillé depuis le pont. On a remonté la pente dans l'autre sens, ramassé nos vélos et on est reparti. On a appris plus tard que c'est Tina la Fille-Mère Sans le Bac qui avait prévenu la police. Elle s'était dit qu'un sac avait glissé depuis le rebord du pont et avait craint qu'il n'atterrisse sur un type en kayak ou quelque chose dans ce genre. Elle se plantait. Ce n'était pas un sac. Ses fringues étaient raides de sang sec, de boue et de touffes de poils d'animaux. Il était resté suspendu assez longtemps pour que son visage se liquéfie. On avait dû se servir de son dossier dentaire pour vérifier que c'était bien lui. Trevor Wright. Cette nuit on s'est soûlé et on s'est blotti peau à peau sur le canapé sale. J'ai mis ma tête contre son torse, de sorte que je pouvais sentir son cœur bégayer au travers de ses côtes. J'ai posé un baiser juste en dessous de son téton. Sa peau avait le goût de la sueur et de la cendre. J'ai imaginé son corps durcissant et séchant, s'effilochant, rendu méconnaissable par les coups de dents des charognards. Son corps réduit à quelque chose d'intangible et de lointain, qui coulerait de mes doigts comme de la neige fondue. « Si je meurs ici, a dit Tyler, les laisse pas m'enterrer. » J'ai resserré mon étreinte sur son corps maigrichon. « Fous-moi dans la rivière » Il a dit que ce serait le seul moyen pour lui de savoir qu'il s'était échappé.
Sortie prévue autour d'avril 2023. Titre de travail : Démoniste. Possible que ça bouge même si je l'aime beaucoup. |
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