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| | Nombre de messages : 3363 Âge : 33 Date d'inscription : 31/10/2008 | Hobbes / Attention : chat méchant Mar 24 Sep 2019 - 12:20 | |
| Tout chauds sortis de chez l'imprimeur. Pas encore le tirage définitif — noirs ternes, tracés baveux, surtout que la photo n'aide pas — mais ça commence à y ressembler d'assez près. Sortie prévue le 13 novembre. J'organiserai sans doute des précommandes à un mois du lancement. Frétillant et heureux. - Spoiler:
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| | | Invité / Invité Mar 24 Sep 2019 - 13:40 | |
| Super |
| | Nombre de messages : 10122 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Mar 24 Sep 2019 - 14:18 | |
| tellement hâte |
| | Nombre de messages : 6963 Âge : 37 Date d'inscription : 03/01/2010 | Lo.mel / Troll hunter un jour, troll hunter toujours Mar 24 Sep 2019 - 14:30 | |
| Très belle couverture, déjà. |
| | Nombre de messages : 7093 Âge : 43 Pensée du jour : Zut Date d'inscription : 27/05/2012 | Manfred / Pouyoute (© Birdy) Lun 28 Oct 2019 - 15:56 | |
| | Nombre de messages : 3363 Âge : 33 Date d'inscription : 31/10/2008 | Hobbes / Attention : chat méchant Lun 28 Oct 2019 - 16:52 | |
| Ah, bah, pris de vitesse. Merci, Quod ! Pour ceux qui ne savent pas encore, j'ai reçu les livres — beaux comme des cœurs — aujourd'hui et les précommandes sont ouvertes pour des envois en avant-première via ce lien. - Spoiler:
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| | Nombre de messages : 10122 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Lun 28 Oct 2019 - 17:17 | |
| Idem, commande passée tellement hâte de le lire ! |
| | | Invité / Invité Lun 28 Oct 2019 - 17:31 | |
| j'espère le préco bientôt également |
| | Nombre de messages : 7093 Âge : 43 Pensée du jour : Zut Date d'inscription : 27/05/2012 | Manfred / Pouyoute (© Birdy) Mer 30 Oct 2019 - 16:15 | |
| Wow, rapide la livraison ! Je ferai un petit retour quand je l'aurai fini. |
| | Nombre de messages : 3363 Âge : 33 Date d'inscription : 31/10/2008 | Hobbes / Attention : chat méchant Mer 23 Déc 2020 - 19:38 | |
| Je suis en plein dans les corrections du quatrième titre, Femelles, un essai sur la transidentité, les œuvres de Valerie Solanas, la manosphère, le porno, l'histoire du féminisme et Internet, dont l'argument central brosse le genre comme violence ourdie par défaut contre soi-même pour le désir d'autrui. C'est très brillant, très subversif, très bien écrit et plein d'intuitions super chouettes donc je ne résiste pas à vous faire suivre quelques morceaux choisis, sachant que la traduction définitive sera bien sûr appelée à bouger selon l'état de mes TOC d'ici la sortie prévue courant mars ou avril 2021. - Spoiler:
Quelques explications s’imposent. Pour le problème qui nous occupe, j’appellerai femelle toute opération psychique dans laquelle le moi se sacrifie au profit des désirs de l'autre. Ces désirs peuvent être réels ou fantasmés, concentrés ou diffus — les exigences sexuelles d’un petit ami, un faisceau d’attentes culturelles, une grossesse matérielle —, mais le moi se vide quoi qu’il en soit de lui-même et sert d’incubateur à une puissance externe. Être femelle c’est laisser quelqu’un d’autre mener le travail du désir à sa place, à ses dépens aussi. Ça signifie que la femellité, bien qu’elle ne fasse souffrir qu’à des moments donnés, est par essence préjudiciable. Son retentissement ultime, au moins dans les cas recensés jusqu’ici, est la mort. Il s’agit, ça va de soi, d’une définition hautement contestable. Elle semble d’autant plus fantaisiste si vous, comme moi, l’appliquez à tout le monde ; littéralement tout le monde, chaque petit être humain depuis la création de la planète. Donc c’est bien ça : quand je parle de femelles, je ne parle pas de sexe biologique, quoique je ne fasse pas référence au genre non plus. Je parle en fait de quelque chose qui pourrait tout aussi bien être le sexe tel que les réactionnaires le décrivent (permanent, toujours identique à lui-même, etc.), mais dont la nature est ontologique, pas biologique. La femellité n’est pas le caractère anatomique ou génétique d’un organisme mais plutôt la condition existentielle universelle, l’unique structure de la conscience humaine. Être, c’est être femelle : les deux sont identiques. Il s’ensuit donc que, bien que toutes les femmes soient femelles, toutes les femelles ne sont pas des femmes. En fait, l’existence empirique, passée et présente, des genres autres que masculin et féminin signifie que la majorité des femelles ne sont pas des femmes. C’est ironique mais pas contradictoire. Tout le monde est femelle, mais la manière dont quelqu’un se débrouille avec le fait d’être femelle — les mécanismes de défense spécifiques conscients ou inconscients qu’on met en branle à titre de formation réactionnelle contre sa propre femellité, tout ça dans les limites de ce que nous offre la conjoncture historique et socioculturelle —, voilà ce qu’on appelle ordinairement le genre. Hommes et femmes doivent donc être entendus non comme des opposés inconciliables, ou même comme deux pôles sur un spectre, mais plus simplement comme les deux variétés de phyla les plus représentées au royaume des Femelles. On serait en droit de se questionner : si les hommes, les femmes et toutes les autres identités de genre partagent cette même condition, pourquoi garder un terme aussi expressément genré que femelles pour la nommer ? Réponse : parce que c’est ce que tout le monde fait déjà. Les femmes détestent être femelles autant que n’importe qui d’autre ; mais à la différence des autres, nous en sommes les dépositaires privilégiées.
- Spoiler:
Tout le monde est femelle, et tout le monde déteste ça. Si c’est la vérité, alors le genre est tout bonnement la forme que prend cette haine de soi selon les cas. Tout genre est de la misogynie intériorisée. Être femelle c’est se nourrir de la haine d’autrui, à la manière d’une amibe qui gagne son noyau en gobant sa voisine. Ou, pour le dire de manière plus subtile : le genre n’est pas que la somme des attentes misogynes assimilées par une femelle mais également le processus d’intériorisation lui-même, le suicide délicat commandité par le désir et le narcissisme de quelqu’un d’autre. L’affirmation qui veut que le genre soit socialement construit sonne creux depuis des décennies pas parce qu’elle est menteuse, mais parce qu’elle est sévèrement incomplète. Il est trivialement vrai qu’un grand nombre de choses, aussi bien l’argent que les lois ou les typologies de littératures, sont construites socialement. Ce qui fait que le genre est le genre — la substance du genre, en quelque sorte —, c’est le fait qu’il exprime forcément les désirs d'autrui. En ce sens, le genre est complémentaire de l’orientation sexuelle : si l’orientation sexuelle est l’expression sociale de notre sexualité, alors le genre est l’expression sociale de la sexualité de quelqu’un d’autre. Dans le premier cas, je vise un objet ; dans le second, c’est moi qui suis l’objet. En ce sens, et considérés au point de vue du genre, nous sommes toutes et tous des blondes écervelées.
- Spoiler:
L’idée au cœur du sissy porn tient à ce que les femmes qu’il dépeint (certaines cisgenres, certaines trans, la plupart blanches mais pas toujours) sont en fait d’anciens hommes qui ont été féminisés (« sissified ») par le recours forcé au maquillage, à la lingerie, et l’accomplissement d’actes de soumission sexuelle. Cette transformation se produit par le biais, inédit jusqu’alors, de légendes en formes d’apostrophes écrites à la deuxième personne : par exemple « ça t’excite de la prendre dans le cul » ou « tu meurs d’envie de sucer de la bite ». (Le sissy porn utilise souvent bite comme un inquantifiable, un peu à la manière du sucre ou de l’eau, probablement parce qu’il peut toujours y en avoir davantage.) Les légendes avertissent les spectateurs que le fait même de visionner du sissy porn constitue un acte de dégradation sexuelle, ce qui implique aussi qu’avec ou sans leur consentement, ils seront inévitablement changés en femelles à leur tour. Le sissy porn incarne à ce titre une espèce de métapornographie, c’est-à-dire de porno qui traite de ce qui se passe en vous quand vous consommez du porno. Pour le dire autrement, le sissy porn s’empare des propriétés féminisantes de la pornographie dans son ensemble (même la plus ordinaire) et les exalte au point de les rendre explicites, souvent avec des résultats spectaculaires. Au centre du sissy porn gîte le trou du cul, un genre de vagin universel au travers duquel la femellité reste accessible en toute circonstance. En pleine crise du sida, le critique gay Leo Bersani a fameusement noté que l’horreur collective soulevée par le sexe anal était en fait le signe d’une jalousie amère pour « le spectacle intolérable d’un homme adulte, les jambes en l’air, incapable de résister à l’extase suicidaire de se faire baiser comme une femme ». Le sissy porn prend ce genre de notation au pied de la lettre. Se faire baiser rend femelle parce que c’est l’essence d’une femelle de se faire baiser. On y traite de surcroît le baiseur avec une indifférence absolue. Les hommes apparaissent, pour peu qu’ils apparaissent, à titre de fragments : une main, un cul, une jambe esseulée. Les actifs sont des accessoires ; leur fonction est purement structurelle. « C’est encore trop flatter un homme que le comparer à un animal », écrit Valerie dans le SCUM. « Il n’est qu’une mécanique, un godemiché ambulant. On prétend souvent que les hommes utilisent les femmes. Les utilisent à quoi ? En tout cas, sûrement pas au plaisir. »
Je remets, pardon, je sais que c'est très mal : problème de BBCode inexplicable qui faisait sauter les citations, c'est-à-dire l'intérêt du message hormis ma jolie prose délicatement germanopratine. |
| | Nombre de messages : 2075 Âge : 33 Localisation : Entre deux eaux. Pensée du jour : ♫ Date d'inscription : 08/01/2011 | @now@n / @n, bête @lph@ Mer 23 Déc 2020 - 20:08 | |
| Ces citations ont déferlé sur mézigue comme les vagues sur la nageuse imprudente et je me tiens sur ce post à deux doigts de la noyade.
Je voudrais bien précommander ce bouquin quand il sera précommandable.
Je tiens un blog d'écriture |
| | Nombre de messages : 3363 Âge : 33 Date d'inscription : 31/10/2008 | Hobbes / Attention : chat méchant Ven 15 Jan 2021 - 17:55 | |
| Pardon, je mets mille ans à répondre parce que mon ordinateur et mon téléphone ont eu la bonne idée de mourir chacun leur tour à moins d'une semaine d'intervalle et que j'ai beaucoup de travail de part et d'autre mais a) merci, vraiment, pour l'enthousiasme, heureux et honoré que ça déferle sur autrui, et b) précommande disponible à finalisation de la couverture, donc on espère avant la fin du mois.
Le texte est presque prêt. Il faut juste que je tranche deux ou trois questions de pure forme et que je prenne conseil auprès d'une personne plus directement concernée par la transidentité sur deux ou trois choses qui me semblent litigieuses en français. Après ça, en principe, on devrait pouvoir mettre la machine en branle. |
| | Nombre de messages : 3363 Âge : 33 Date d'inscription : 31/10/2008 | Hobbes / Attention : chat méchant Ven 22 Jan 2021 - 1:05 | |
| On commence à en voir le bout. - Spoiler:
Les images sont cliquables au cas où vous souhaiteriez les avoir dans une qualité décente. C'est le moment ou jamais si vous repérez une coquille ou si quelque chose sur le plat vous agace. Plus qu'à valider le devis de l'imprimeur, vérifier les cotes, faire une dernière lecture pour ne pas dire n'importe quoi, enlever les scories potentielles et je lance la fabrication avec les précommandes qui vont bien. Pas encore absolument décidé de la date de sortie — ça dépendra de mes délais d'impression — mais je pense qu'on se dirige plutôt vers avril pour faire les choses sereinement. |
| | Nombre de messages : 2858 Âge : 40 Localisation : Antichambre de Louis XIV Pensée du jour : CI-GÎT TENGAAR QUI SUCCOMBA À UNE SURDOSE DE FANFICTION Elle ne l'a pas volé, on l'avait prévenue, déjà que la fantasy c'est pas de la littérature, alors la FF, bon... enfin, c'est triste quand même Date d'inscription : 21/04/2017 | Tengaar / (de Dunkerque) Ven 22 Jan 2021 - 19:50 | |
| | Nombre de messages : 3363 Âge : 33 Date d'inscription : 31/10/2008 | Hobbes / Attention : chat méchant Lun 15 Mar 2021 - 14:54 | |
| Ça paraît dans trente jours et c'est joli comme un cœur. Le livre est plus rose et moins lisse en vrai mais le soleil ambigu de la mi-mars a contrarié mes talents de photographe. - Spoiler:
Précommandes disponibles via ce lien. |
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