J'avais compris, hein.

Tordre le cou à certains préjugés était l'une des raisons de raconter cette histoire. Quand j'ai passé trois semaines à attendre entre le mail du secrétaire de rédaction et la réponse positive, j'ai éclusé tellement de blogs sur le monde hostile de l'édition... J'ai dû les lire tous, ou presque. Et à chaque fois, la même certitude tenace que les dés étaient pipés dès le départ.
Tout le monde se foutait éperdument de mon histoire. J'ai des copains qui ont lu le livre et m'ont dit après coup "je l'ai lu parce que c'était toi, hein, je m'en foutais un peu de tout ça" et qui étaient tout surpris d'avoir adoré.
Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, en volume (pas en proportion), Gallimard est l'une des maisons qui publie le plus de jeunes inconnus. Bon, c'est genre six par an, hein, sur huit mille soumissions de manuscrits, mais six, c'est mieux que zéro, non?

Je crois que je vois ce que tu veux dire sur la couleur et le ton Gallimard. Je suis pas certain d'être d'accord mais je vois ce que tu veux dire. C'est de la littérature "blanche" quoi. (ce qui fait d'ailleurs de moi un des OVNIS de la maison).

Et bien voilà le fameux compte rendu. Et quel compte rendu ! On peut dire que tu sais ménager tes effets !
Bravo en tous cas, de ce que je lis depuis que je suis inscrite sur le forum, tu as presque réussi l'impossible !

Merci pour ce partage d'expériences très intéressant et très stimulant surtout !

Ça me donnerait presque envie d'aller lire ton bouquin, tiens (alors que bon, les trucs de guerre, tout ça, c'est pas trop mon truc a la base) !

Citation :

Ça me donnerait presque envie d'aller lire ton bouquin, tiens (alors que bon, les trucs de guerre, tout ça, c'est pas trop mon truc a la base)

Tu es exactement le type de personnes que j'essaie de toucher avec ce bouquin, justement

Je fais pas de retape, hein, mais les premières pages sont disponibles pour ceux qui, comme toi, pourraient être piquées de curiosité. Le lien est dans la fiche technique

au début, j'ai pensé : la vache Gallimard !!!

puis après j'ai lu qu'ils ne filaient pas d'à-valoir, hé bé !

ceci dit félicitations, Galimard ça restera un rêve pour bcp

Après, l'à-valoir, c'est important, mais c'est pas non plus l'alpha et l'oméga hein. Surtout pour un premier livre. Je sais que des gens (genre stoni sur son blog) sont très centrés là-dessus, et je peux comprendre. Mais j'en ai pas fait une ligne rouge.
Et très honnêtement, à ma place, je ne crois pas que beaucoup en auraient fait une ligne rouge. Je me trompe peut-être.

Je pense aussi que j'aurais signé dans à valoir. 😁
Joli temoignage hooah (je viens de faire la relation avec le pseudo.)

Gallimard, Hoooooah Félicitations !

Déjà, ce que j'aime chez toi, c'est ta modestie et ta façon de présenter ton aventure. Tu ne te la pètes pas, tu mets tout ça sur le compte de la chance. Certes, la chance y est pour beaucoup. Mais ton roman serait un navet, la chance n'aurait rien pu faire pour lui. Alors, bravo, rien que pour ça.

Ton extrait m'a donné très envie de te lire. En général, j'aime pas trop les récits de guerre, mais il y a quelque chose qui m'a titillé, peut-être la dernière phrase : "L’exercice du commandement est aussi une leçon de solitude." Je te lirai donc

Quant à l'à-valoir, il est important dans les petites maisons, pour s'assurer que l'éditeur va bien faire son boulot et ne pas laisser dormir ton roman dans ses cartons. Gallimard, de par son nom, offre quand même une certaine visibilité de facto. Tu nous le prouves avec tes 3000 exemplaires ! Moi aussi j'aurais signé avec eux même sans à-valoir

Bah moi aussi, j'aurais signé sans à-valoir, faut pas déconner. J'étais juste étonnée.

Salut Hooah,

Ton histoire rend ton commentaire sur mon texte encore plus précieux.

Je m'interrogeais sur ton pseudonyme et ce sujet semble confirmer mes soupçons.

Je vais lire les premières pages également.

Bravo !

Ahava-brumes a écrit:

Bah moi aussi, j'aurais signé sans à-valoir, faut pas déconner. J'étais juste étonnée.

Tu en as eu un à chaque fois ?

C'est un très beau parcours que tu racontes là ! Bravo. Et puis franchement, ça fait plaisir à lire, parce que tu as l'air de vraiment apprécier ton aventure littéraire. Fille de militaire, je me suis toujours tenue assez éloignée de cet univers (pas volontairement d'ailleurs, je sais pas trop pourquoi), mais je n'exclue pas du tout de te lire, bien au contraire. Je ne vais pas manquer d'aller lire les premières pages en tout cas. Merci pour la vague d'optimisme que tu apportes et encore félicitations !

Alice de Castellanè a écrit:

Gallimard, de par son nom, offre quand même une certaine visibilité de facto. Tu nous le prouves avec tes 3000 exemplaires

C'est vrai que la visibilité joue beaucoup. C'est sans doute le plus gros avantage, en fait, ça, et la disponibilité presque partout.
Après, les murs de Gallimard sont remplis de textes confidentiels qui se vendent à quelques centaines d'exemplaires. Il a fallu que je me démène un peu pour atteindre ce qui est (m'a-t-on dit) le seuil de "rentabilité" du livre. Ce qui explique aussi, peu-être, la bienveillance de mon éditeur dans l'attente d'un éventuel 2e livre

Mais ce n'est pas du tout une garantie d'être lu. Le service de presse a arrosé tout Paris et la Province, certes, et l'originalité de mon cas a permis d'avoir un peu d'attention, mais j'ai surtout eu la chance d'avoir un lectorat un peu ciblé et influent (sur Twitter notamment) qui a pas mal attisé la curiosité. D'ailleurs, ils ont été au top, mes lecteurs, j'ai même été parmi les finalistes du prix des lecteurs de Gallimard en janvier, et franchement, je crois que j'étais le plus "petit" auteur dans le tas. Comme quoi, internet, ça fonctionne parfois

Je vous raconterai la drôle d'aventure de la "promo" (je mets entre guillemets parce que c'était pas vraiment de la promo) un peu plus tard, aujourd'hui si je trouve le temps, c'est assez intéressant comme histoire, notamment pour se rendre compte du syndrome "petit poisson dans un océan".

Merci à vous tous pour vos retours et réactions en tout cas.

Bon. Tu m'étonnes que ce n'est pas que de la chance ! Je viens de lire les 20 pages disponibles, et le prologue m'a déjà arraché un frisson...

C'est vraiment une excellente idée d'avoir axé ton témoignage sur l'humain, un chapitre pour chaque personne qui t'a marqué ou touché. Il me semble que ce n'est pas une approche commune pour un récit de guerre. Le peu que j'ai lu m'a vraiment donné envie de découvrir la suite !

Et je suis curieuse de connaître ta démarche "promotionnelle".

Gros, gros bravos !!!

Mon Général, vous êtes vous investi dans la promotion du livre, ou est-ce que la vente s'est faite toute seule ?

Chmike a écrit:

Mon Général, vous êtes vous investi dans la promotion du livre, ou est-ce que la vente s'est faite toute seule ?

 et
C'est qui le général?
Plus sérieusement, la vente ne s'est pas faite toute seule. Franchement, à moins d'être un gros gros nom ou un effort de promotion de fou (et même dans ce dernier cas, rien n'est jamais automatique), je crois qu'aucune vente ne se fait toute seule.
Après, c'est une conjonction entre l'actualité, l'intérêt du public à ce moment-là, l'attention de la presse à ce qu'elle reçoit, et, enfin, surtout, le bouche à oreille. La promotion peut faire varier les chiffres, mais elle ne décide pas vraiment si le livre fonctionne ou pas.
Ce qui est rassurant, d'ailleurs, pour les aspirants auteurs: les éditeurs avouent sans sourciller qu'ils ne savent jamais à l'avance ce qui va marcher ou pas. Ils misent sur de mauvais chevaux. Ils sont tout étonnés qu'un livre se vende. Ils ratent des coups, en réussissent. Ils prennent des risques aussi: je suis une de ces prises de risque.

Concrètement, je pense que dans mon cas, ils aimaient le texte mais ne nourrissaient pas d'espoirs démesurés à son sujet. Sortie en novembre, juste avant-juste après les gros prix de l'automne, dans la foulée d'une rentrée littéraire interminable où la critique ne fait plus vraiment attention, encore un peu loin de Noël, c'était pas évident. Je crois que j'ai dû écluser mon premier tirage, ou pas loin.

Ils ont été surpris parce que finalement pas mal de gens m'ont relayé sur les rézosociaux, que j'ai eu un peu de presse et de média (une ITW sur France Info le jour de la sortie, quelques critiques dans divers journaux et magazines, allant du Figaro Mag à Télé Z par exemple, un passage sur TV5 Monde un poil plus tard...), quelques retours de bloggeurs défense. Les instances de communication des armées m'ont aussi relayé. Du coup, le livre est "passé", selon le terme consacré.
N'étant pas sur Paris, j'ai aussi raté quelques belles opportunités d'interviews. Et ensuite, le rythme de l'actu fait qu'on en parle moins, voire plus du tout.
Mais je crois que je ne leur fais plus perdre de sous. Le reste, c'est du bonus pour eux. Il y a des prix pour lesquels je suis étudié, voire en sélection, des trucs modestes, mais qui feront augmenter un peu le lectorat. On me dit souvent que le moindre détail compte.

J'ai eu un service de presse super, mais que j'ai fait bizarrement. Normalement, l'auteur vient signer chaque exemplaire prévu pour la diffusion média, vérifie et annote la liste, met un petit mot gentil, tout ça. Mais moi j'étais pas sur place, donc ils ont juste envoyé mon bouquin avec un petit dossier, une photo de ma tronche et une petite bio. Et ils ont arrosé tout le monde, je crois qu'en tout il y a pas loin de 120 exemplaires qui ont été diffusés. C'est la vraie force de frappe d'une grosse maison, ça aussi.

Sur ce que j'ai fait moi, perso, j'ai relayé, des interviews, des critiques quand je les trouvais chouettes, des trucs comme ça. J'ai pas créé de page Facebook pour l'occasion. J'ai veillé à ne pas parler que de ça sur mon compte Twitter parce que c'est gonflant, sinon. J'ai fait savoir que j'étais disponible et à quelles dates.
J'ai activé un peu le réseau, aussi:  deux séances de dédicaces la semaine de la sortie, au cours desquelles j'ai vendu respectivement 85 et 55 livres par le seul truchement du bouche à oreille, du réseau de copains et de connaissances.
Bref, j'ai eu de la chance, là encore. Et puis je vois que le bouche à oreille continue de fonctionner, que de temps en temps on vient encore me parler du livre. J'ai même reçu du courrier, à l'ancienne!
Je sais pas jusqu'où il ira. Je rêverais qu'il se vende suffisamment bien pour être édité en poche (parce que ça le rendrait plus accessible au grand public), mais je ne sais pas quelle est la frontière et franchement, je doute fort d'en arriver jusque là.

On verra avec le suivant, s'il voit le jour!
Je ferai une compile de liens avec quelques recensions sympas pour ceux que ça intéresserait.
'Fin voilà quoi. On ne devient pas coqueluche des médias ou invité du 20h comme ça, en tout cas, faut se donner un peu