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| La phrase qui vous a marqué (une et une seule) | |
| | Nombre de messages : 240 Âge : 39 Date d'inscription : 11/01/2012 | Clovis / Autostoppeur galactique Mer 8 Mai 2013 - 1:54 | |
| l'immortel de Borges dans le recueil l'Aleph. Au pied de la montagne, s'étalait sans un bruit un ruisseau impur, ralenti par des éboulis et du sable; sur la rive opposée, resplendissait (aux derniers ou aux premiers rayons du soleil) l'évidente Cité des Immortels. l'évidente Cité des Immortels. Je... l'évidente Cité des Immortels quoi... (que je me suis dit et que je me dis encore!) Un rockeur a dit chaque note a un prix, on ne les dépense pas inutilement. Je crois que cette phrase reflète exactement cette idée avec les mots. et vous quelle est la phrase qui vous paraît la plus...évidente?
Dernière édition par Clovis le Jeu 9 Mai 2013 - 1:24, édité 1 fois |
| | | Invité / Invité Mer 8 Mai 2013 - 9:02 | |
| Elle est belle, cette phrase de Borges.
"
Je m'attardai autour de ces tombes, sous ce ciel si doux; je regardais les papillons de nuit qui voltigeaient au milieu de la bruyère et des campanules, j'écoutais la brise légère qui agitait l'herbe, et je me demandais comment quelqu'un pouvait imaginer que ceux qui dormaient dans cette terre tranquille eussent un sommeil troublé. "
Dernière phrase des Hauts de Hurlevent, Emily Brontë. |
| | Nombre de messages : 372 Âge : 33 Localisation : Tahiti Date d'inscription : 21/04/2012 | Oeildelynx / Tapage au bout de la nuit Mer 8 Mai 2013 - 9:39 | |
| - Citation :
Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins. Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants. Le chateau de ma mère, Marcel Pagnol |
| | Nombre de messages : 3363 Âge : 33 Date d'inscription : 31/10/2008 | Hobbes / Attention : chat méchant Mer 8 Mai 2013 - 16:00 | |
| - William Faulner a écrit:
- Between grief and nothing I will take grief.
Dans Si je t'oublie, Jérusalem. Sans contexte, je ne sais pas si la phrase donne grand-chose, mais elle résume un peu toute l'entreprise de Faulkner et sa galerie de personnages qui, mettons, se jettent par la fenêtre parce que, tout simplement, c'est comme ça qu'ils vivent. Je l'exprime mal, mais, promis, c'est très beau. |
| | | Invité / Invité Mer 8 Mai 2013 - 16:21 | |
| " L'étude du Beau est un duel où l'artiste crie de frayeur avant même d'être vaincu" Baudelaire in Le Confiteor de l'artiste. Juste vrai, juste magnifique. le poème intégral ci-dessous : - Spoiler:
Le Confiteor de l'Artiste Que les fins de journées d’automne sont pénétrantes ! Ah ! pénétrantes jusqu’à la douleur ! car il est de certaines sensations délicieuses dont le vague n’exclut pas l’intensité ; et il n’est pas de pointe plus acérée que celle de l’Infini. Grand délice que celui de noyer son regard dans l’immensité du ciel et de la mer ! Solitude, silence, incomparable chasteté de l’azur ! une petite voile frissonnante à l’horizon, et qui par sa petitesse et son isolement imite mon irrémédiable existence, mélodie monotone de la houle, toutes ces choses pensent par moi, ou je pense par elles (car dans la grandeur de la rêverie, le moi se perd vite !) ; elles pensent, dis-je, mais musicalement et pittoresquement, sans arguties, sans syllogismes, sans déductions. Toutefois, ces pensées, qu’elles sortent de moi ou s’élancent des choses, deviennent bientôt trop intenses. L’énergie dans la volupté crée un malaise et une souffrance positive. Mes nerfs trop tendus ne donnent plus que des vibrations criardes et douloureuses. Et maintenant la profondeur du ciel me consterne ; sa limpidité m’exaspère. L’insensibilité de la mer, l’immuabilité du spectacle me révoltent… Ah ! faut-il éternellement souffrir, ou fuir éternellement le beau ? Nature, enchanteresse sans pitié, rivale toujours victorieuse, laisse-moi ! Cesse de tenter mes désirs et mon orgueil ! L’étude du beau est un duel où l’artiste crie de frayeur avant d’être vaincu.
Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris
Tiens, Clovis : je me rappelle de ta nouvelle et d'un œuf qui fait pshhhhh dans sa poêle... |
| | Nombre de messages : 240 Âge : 39 Date d'inscription : 11/01/2012 | Clovis / Autostoppeur galactique Mer 8 Mai 2013 - 21:02 | |
| Blasphémateur, c'était des côtelettes! Damn toutes vos réponses me donnent envie d'en discuter et d'approfondir parce que je les saisis pas toutes Hâte de voir les autres! |
| | | Invité / Invité Mer 8 Mai 2013 - 21:16 | |
| en tout cas ça fait plaisir de te revoir par ici |
| | Nombre de messages : 1687 Âge : 13 Date d'inscription : 21/11/2011 | Lohengrin / Chevalier au Pancréas Mer 8 Mai 2013 - 21:27 | |
| Ce topic est très chouette, mais c'est extrêmement difficile de ne choisir qu'une phrase, je trouve. Allez : - Citation :
- Ils pensèrent enfin qu'une action allait effacer un peu celle-ci, tout en regrettant de ne pouvoir sombrer tout à fait dans sa nausée.
(Genet, Miracle de la rose) Je propose qu'on ouvre un topic à côté réservé à la poésie (non ?) |
| | Nombre de messages : 240 Âge : 39 Date d'inscription : 11/01/2012 | Clovis / Autostoppeur galactique Mer 8 Mai 2013 - 21:42 | |
| Merci David, c'est idem pour moi Ouvres en un Lohen, hésite pas (moi j'ai accroché sur le titre: le miracle de la rose c'est beau! ) |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Mer 8 Mai 2013 - 21:52 | |
| y en a deux mais qui se répondent malgré le point, alors je les poste. - Citation :
- Anna se réveilla puis fit un cauchemar. Il dura quinze ans.
tiré du prologue de "la petite femme aux cigarettes" de Florian Houdart |
| | Nombre de messages : 234 Âge : 53 Pensée du jour : "Pourquoi tombe-t-on, Mr Wayne ? Pour mieux se relever!" Date d'inscription : 28/07/2012 | Nepal / Autostoppeur galactique Mer 8 Mai 2013 - 22:02 | |
| "La rancune est une prison où l'on s'enferme avec son bourreau" Meyer, Berceuse assassine, Tome 3. |
| | Nombre de messages : 240 Âge : 39 Date d'inscription : 11/01/2012 | Clovis / Autostoppeur galactique Jeu 9 Mai 2013 - 0:10 | |
| ÇA cogne Quill! Continuez j'aime ça... Des fois j'ai l'impression que je lis plus à la recherche de ces phrases que pour l'histoire. À date je réalise que la puissance des idées passe vraiment par dessus l'esthétisme! |
| | | Invité / Invité Jeu 9 Mai 2013 - 0:16 | |
| Eh bien moi je vais m'y risquer avec un peu de poésie, et quelques vers tirés de La Légendes des siècles, du poème "Le crapaud" (la pensée est contextualisée dans le poème mais garde à mon avis son sens même isolée) : - Citation :
- La bonté qui du monde éclaire le visage,
La bonté, ce regard du matin ingénu, La bonté, pur rayon qui chauffe l’Inconnu, Instinct qui dans la nuit et dans la souffrance aime, Est le trait d’union ineffable et suprême Qui joint, dans l’ombre, hélas ! si lugubre souvent, Le grand ignorant, l’âne, à Dieu le grand savant. [EDIT : alors le mieux est encore de lire le poème avant mon explication, mais pour les plus pressés je vais en expliquer rapidement le contenu. Des enfants trouvent un crapaud sur la route, et le martyrisent : bâton pour lui crever l'œil, jets de pierres... Torture gratuite et cruelle, jusqu'au moment où arrive un âne tirant une charrette. Le crapaud, comme les roues, est dans l'ornière. Et l'âne, le voyant, fait un effort insurmontable pour éviter ce crapaud haï par l'homme. Fouetté et blessé par le charretier, l'âne tient bon et évite le crapaud sous le regard incrédule d'un enfant qui lâche la pierre : il vient de comprendre la bonté, accordée par un misérable à un plus misérable que lui :] La sagesse lui a été apprise par le plus misérable des animaux. Il y a d'ailleurs une autre phrase qui exprime tout aussi bien cette idée dans le même poème : - Citation :
- Pour ne pas écraser un crapaud dans la fange,
Cet âne abject, souillé, meurtri sous le bâton, Est plus saint que Socrate et plus grand que Platon Du coup, l'extrait que j'ai cité à la base contient la quintessence de cette bonté, de cet accès à l'invisible sagesse : Dieu reste Dieu (je précise que je ne suis pas croyant au cas où, je ne prêche pas quoi que ce soit ), mais quiconque peut se rapprocher de sa grandeur grâce au "trait d'union" que représente la bonté. En résumé j'ai peut-être plus fait une explication de texte, mais ce que j'ai aimé c'est ce rapprochement entre Dieu et l'âne, entre l'infiniment grand et l'infiniment petit. C'est d'ailleurs d'autant plus marquant que l'âne a une certaine symbolique chez Hugo, qui lui a consacré un énorme poème, qui en fait la monture d'un prophète dans ce même recueil, etc. J'aime cette idée que la grandeur est à la portée du plus petit.]
Dernière édition par Akëdysséril le Jeu 9 Mai 2013 - 1:29, édité 3 fois |
| | Nombre de messages : 1360 Âge : 46 Date d'inscription : 02/06/2011 | Pomcassis / Tentatrice chauve Jeu 9 Mai 2013 - 0:43 | |
| - Citation :
J’avais envie de répondre à Nayadja Aghatourane, de hurler à travers la nuit chaude que l’étrange est la forme que prend le beau quand le beau est sans espérance, mais je restais bouche close, et j’attendais.
Des anges mineurs, Antoine Volodine |
| | Nombre de messages : 240 Âge : 39 Date d'inscription : 11/01/2012 | Clovis / Autostoppeur galactique Jeu 9 Mai 2013 - 1:14 | |
| Salut tous quand je disais une phrase et une seule je parlais de votre phrase préférée mais j'aimerais bien que vous me parliez un peu de l'effet qu' elle vous fait, votre ressenti sur elle Ceux qui ont déjà posté et qui reviennent par curiosité sur celles des autres je vous invite à éditer votre post et vous exprimer sur cette phrase qui s'est détachée des autres (pas besoin d'écrire un roman mais juste une impression.) Ex: -j'ai fait Whoa et j'ai jeté le livre! puis j'ai tourné en rond dans ma chambre en me la répétant -Cette phrase m'a fait faire un lien sur telle préoccupation à propos de tel problème philosophique qui s'impose à moi depuis un bout de temps. -Wow, je suis trop jaloux. -Etc... |
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