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| | Nombre de messages : 801 Âge : 29 Date d'inscription : 11/07/2013 | fleur-de-lyss / Double assassiné dans la rue Morgue Sam 24 Fév 2018 - 15:16 | |
| - Citation :
- J'ai l'impression que vous dites la même chose, de manière différente.
C'est exactement mon impression aussi! Je pense que ce qui rebute surtout les lecteurs, ce sont les descriptions en bloc qui peuvent ralentir l'histoire (surtout si elles se concentrent dans les premiers chapitres), alors qu'on apprécie presque tous les descriptions qui viennent appuyer l'action, exactement comme dans l'exemple de La petite chose - Citation :
- un jeune mal fagoté entre dans le bar. Ses yeux verts me fixent quelques instants avant qu'il me commande un coca. Je pose le verre à coté de sa main et je remarque ses ongles noirs. Quand il rejoint la table, j'entends le bruit de ses chaussures en plastique. Je recommence à respirer, la mauvaise odeur se dissipe.
Après, on a tous une tolérance différente à ce type d'écriture. Personnellement, ce qui me rend dingue, c'est l'association systématique couleurs des cheveux/couleurs des yeux. Une description physique qui se résume à cela ne sert pas à grand chose et je trouve ce procédé très artificiel. Si on précise que le personnage porte des vêtements froissés, des lunettes rondes ou qu'il a deux dents cassés, ça m'intéresse davantage. Au final, je pense que sur ce sujet, on est tous d'accord pour dire qu'il n'y a aucun principe en littérature qui puisse être érigé en règle absolue d'écriture. Pour rebondir sur les propos de Billentête, l'instinct c'est bien, mais se connaître, c'est plus sûr. Quand je fais la chasse aux verbes faibles, aux adverbes, aux descriptions superflues,... il ne s'agit pas de les éradiquer systématiquement, mais de m'interroger sur mon style et de percevoir parfois des redondances stylistiques là où je ne les cherchais pas. Par exemple, il y a quelques mois, une correctrice m'a fait remarqué que j'abusais parfois de pronoms personnels et c'est vrai que "Il passa une main dans ses cheveux", plutôt que "il passa sa main dans ses cheveux", ça sonne mieux! Petit à petit, en partageant avec d'autres nos filons, j'apprends à quoi je dois me méfier pour fluidifier mon texte. |
| | Nombre de messages : 375 Âge : 56 Date d'inscription : 19/12/2016 | Dr Ray / Tapage au bout de la nuit Sam 24 Fév 2018 - 15:37 | |
| Ben non, parce que "il passa une main dans ses cheveux" n'indique pas que cette main soit la sienne... Heu ouais, il faut être dans un récit un tantinet horrifique et légèrement contedelacryptesque, mâtiné de cannibalisme avec un zeste de zombiemanie, mais, à la recherche du staïle, broutilles que tout cela ! Sinon, je suis plutôt en accord avec ce qui a été dit plus haut. |
| | Nombre de messages : 232 Âge : 32 Date d'inscription : 26/05/2017 | Sixte / Autostoppeur galactique Sam 24 Fév 2018 - 16:40 | |
| - fleur-de-lyss a écrit:
Après, on a tous une tolérance différente à ce type d'écriture. Personnellement, ce qui me rend dingue, c'est l'association systématique couleurs des cheveux/couleurs des yeux. Idem. Ça a tendance à arriver comme une sorte de passage obligé, alors qu'on peut faire autrement. |
| | Nombre de messages : 801 Âge : 29 Date d'inscription : 11/07/2013 | fleur-de-lyss / Double assassiné dans la rue Morgue Sam 24 Fév 2018 - 17:00 | |
| - Citation :
- Heu ouais, il faut être dans un récit un tantinet horrifique et légèrement contedelacryptesque, mâtiné de cannibalisme avec un zeste de zombiemanie, mais, à la recherche du staïle, broutilles que tout cela !
Haha! Peut-être que dans ce type d'univers, les possessifs ne sont pas de trop! |
| | Nombre de messages : 763 Âge : 27 Localisation : Seoul Pensée du jour : 1011000011 Date d'inscription : 04/11/2017 | Agent Seven / Blanchisseur de campagnes Sam 24 Fév 2018 - 18:28 | |
| Maintenant que j'y pense, c'est vrai que c'est inutile de faire une description cheveux/yeux, mais en fait, j'aime ça. Enfin, pour les personnages principaux. Pas pour le professeur d'anglais qu'on revoit plus jamais, lol. Je dois admettre que pour les personnages principaux, j'aime imposer comment je les vois. Il faut dire également que dans mon roman, les personnages n'ont pas des couleurs de cheveux et d'yeux qu'on connait. Par exemple, de jeunes adolescents ont des cheveux blancs et des yeux couleurs lavandes, il y a plus de roux que de personnes aux cheveux bruns. Alors, dans cet univers, c'est plutôt rare de croiser une jeune fille aux cheveux bruns et aux yeux verts. Alors bon, dans mon historie ces descriptions fonctionnent, mais je comprends que c'est pas partout. |
| | Nombre de messages : 178 Âge : 37 Date d'inscription : 18/08/2015 | Billentête / Tycho l'homoncule Lun 26 Fév 2018 - 8:59 | |
| - Agent Seven a écrit:
- Maintenant que j'y pense, c'est vrai que c'est inutile de faire une description cheveux/yeux, mais en fait, j'aime ça. Enfin, pour les personnages principaux. Pas pour le professeur d'anglais qu'on revoit plus jamais, lol. Je dois admettre que pour les personnages principaux, j'aime imposer comment je les vois. Il faut dire également que dans mon roman, les personnages n'ont pas des couleurs de cheveux et d'yeux qu'on connait. Par exemple, de jeunes adolescents ont des cheveux blancs et des yeux couleurs lavandes, il y a plus de roux que de personnes aux cheveux bruns. Alors, dans cet univers, c'est plutôt rare de croiser une jeune fille aux cheveux bruns et aux yeux verts. Alors bon, dans mon historie ces descriptions fonctionnent, mais je comprends que c'est pas partout.
Effectivement ca s'y prête bien ! Je suis un peu comme toi pour tout dire. J'aime imposer ma vision des choses. Quand on y pense c'est très mégalo ! Pour rebondir sur ce qui a été dit plus haut, voici la description (premier jet), concernant le bonhomme dont je vous parlais précédemment : - Citation :
- — Éris ?
Derrière mes écouteurs, je perçus la voix nasillarde d’Hector. Je fermai davantage mes paupières, tentant de chasser mentalement celui qui venait perturber l’un de mes rares moments de quiétude. Je me concentrai sur les effluves sucrées du maïs fraîchement coupé et le rythme endiablé de la batterie. Mais rien n’y fit. — Éris ! Ramène tes fesses, on a besoin de toi ! Impossible d’avoir la paix cinq minutes. Je poussai discrètement une branche et aperçus le jeune garçon en contrebas. Sous cet angle, il paraissait encore plus maigrelet qu’à l’accoutumée. Ses bras et ses jambes, bien trop longs, lui donnaient des allures de pantin désarticulé. J’observai un instant ses traits tirés et les poches sous ses yeux sombres et rapprochés. Il devait être anxieux, une veine bleutée saillait sous sa peau mate. — Bordel, Éris, t’es où ? Il se passe un truc, des vigies ont rappliqué en ville ! Je consultai ma montre. 14 h 34. Leur tour de garde ne devait pas commencer avant plusieurs heures. Je tirai sur les fils blancs et la voix de Jared Leto se dissipa. D’un bond, je descendis de la branche sur laquelle j’avais, crédule, espéré pouvoir somnoler un peu. Il sursauta. Il était crasseux et mal fagoté. Sa crinière n’arrangeait rien, elle ressemblait à s'y méprendre à un nid d’oiseaux. Agacé, il me tendit le semi-automatique qui reposait contre le tronc du vieux chêne.
En général, je tente de le faire sous cette forme. Je distille les informations le plus possible pour éviter l'effet catalogue tout en donnant des indices sur la façon dont j'envisage le personnage. Après, je tente au maximum de supprimer les évidences. Par exemple, ici, Hector a la peau mate, y'a peu de chance pour qu'il ait les cheveux roux ou blonds, donc pas besoin de préciser qu'il a une tignasse noir corbeau, ca coule de source. Par contre, impossible de me passer de ces précisions. Que ce soit en tant qu'auteure ou lectrice. A mon sens, c'est l'âme d'un texte. |
| | Nombre de messages : 1845 Âge : 45 Pensée du jour : "C'est cela la littérature : rendre à l'existence sa magie que la vie quotidienne semble vouloir lui refuser." R. de Muralt Date d'inscription : 04/01/2018 | la petite chose / Journal du posteur Lun 26 Fév 2018 - 9:51 | |
| | Nombre de messages : 149 Âge : 39 Date d'inscription : 16/10/2017 | David Raymond / Barge de Radetzky Ven 30 Mar 2018 - 15:12 | |
| - Agent Seven a écrit:
- Maintenant que j'y pense, c'est vrai que c'est inutile de faire une description cheveux/yeux, mais en fait, j'aime ça.
Je déteste les descriptions capillaires pour ma part. Car honnêtement on tourne vite en rond. Sans compter que si on accumule les personnages dans le récit, peu de chance que le lecteur se souvienne des bouclettes dorées avec une mèche noire du premier personnage introduit. Ou alors faire d'un signe distinctif d'un héros une vraie particularité que l'on puisse mettre en avant. Et une fois le texte envoyé, le pauvre stagiaire qui va lire le chapitre, ce même gars qui a déjà lu 20 livres avec les mêmes phrases, constructions et expressions que l'on met sans même s'en rendre compte, eh bien, lui, il ne va pas aimer ^^ |
| | Nombre de messages : 801 Âge : 29 Date d'inscription : 11/07/2013 | fleur-de-lyss / Double assassiné dans la rue Morgue Ven 30 Mar 2018 - 21:50 | |
| - Citation :
- ce même gars qui a déjà lu 20 livres avec les mêmes phrases, constructions et expressions que l'on met sans même s'en rendre compte
Difficile de lutte contre les collocations D'ailleurs, c'est le dernier arrivé de ma propre "check-list". Je traque tout ce qui sonne déjà-vu. Mais impossible d'échapper à tout! |
| | Nombre de messages : 1145 Âge : 45 Localisation : Quelque part, dans ma tête... Pensée du jour : Euh... Date d'inscription : 11/03/2016 | Lily M / Effleure du mal Dim 8 Avr 2018 - 18:09 | |
| - Billentête a écrit:
Pour rebondir sur ce qui a été dit plus haut, voici la description (premier jet), concernant le bonhomme dont je vous parlais précédemment :
- Citation :
- — Éris ?
Derrière mes écouteurs, je perçus la voix nasillarde d’Hector. Je fermai davantage mes paupières, tentant de chasser mentalement celui qui venait perturber l’un de mes rares moments de quiétude. Je me concentrai sur les effluves sucrées du maïs fraîchement coupé et le rythme endiablé de la batterie. Mais rien n’y fit. — Éris ! Ramène tes fesses, on a besoin de toi ! Impossible d’avoir la paix cinq minutes. Je poussai discrètement une branche et aperçus le jeune garçon en contrebas. Sous cet angle, il paraissait encore plus maigrelet qu’à l’accoutumée. Ses bras et ses jambes, bien trop longs, lui donnaient des allures de pantin désarticulé. J’observai un instant ses traits tirés et les poches sous ses yeux sombres et rapprochés. Il devait être anxieux, une veine bleutée saillait sous sa peau mate. — Bordel, Éris, t’es où ? Il se passe un truc, des vigies ont rappliqué en ville ! Je consultai ma montre. 14 h 34. Leur tour de garde ne devait pas commencer avant plusieurs heures. Je tirai sur les fils blancs et la voix de Jared Leto se dissipa. D’un bond, je descendis de la branche sur laquelle j’avais, crédule, espéré pouvoir somnoler un peu. Il sursauta. Il était crasseux et mal fagoté. Sa crinière n’arrangeait rien, elle ressemblait à s'y méprendre à un nid d’oiseaux. Agacé, il me tendit le semi-automatique qui reposait contre le tronc du vieux chêne.
En général, je tente de le faire sous cette forme. Je distille les informations le plus possible pour éviter l'effet catalogue tout en donnant des indices sur la façon dont j'envisage le personnage. Après, je tente au maximum de supprimer les évidences. Par exemple, ici, Hector a la peau mate, y'a peu de chance pour qu'il ait les cheveux roux ou blonds, donc pas besoin de préciser qu'il a une tignasse noir corbeau, ca coule de source.
Par contre, impossible de me passer de ces précisions. Que ce soit en tant qu'auteure ou lectrice. A mon sens, c'est l'âme d'un texte. J'aime beaucoup ! ça me donne envie d'en savoir plus |
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