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| Rejet du féminisme : causes ? | |
| | Nombre de messages : 6963 Âge : 37 Date d'inscription : 03/01/2010 | Lo.mel / Troll hunter un jour, troll hunter toujours Ven 12 Mai 2017 - 15:52 | |
| Mâra, je trouve pourtant que ta manière d'exprimer tes idées sur le féminisme est très soft et tend a l'objectivité, j'ai l'impression que tu essayes de ton côté de voir ce qui peut se poser comme problèmes aux hommes (légitimement ou non) sans les condamner pour autant. Sans violence. Le mouvement FEMEN est violent sur bien des points. - Jiddu Krishnamurti a écrit:
- Croire que la paix puisse s'obtenir par la violence, c'est sacrifier le présent à un idéal futur ; et cette recherche d'une fin juste par des moyens faux est une des causes du désastre actuel.
(Viens on s'chine.)Mais à mon avis, tu te leurres : l'augmentation du nombre d'homosexuels, c'est un complot Illuminatis pour permettre aux reptiliens de féconder plus de femmes. Selon une source proche de la CIA, en 2050, <90% des hommes seront homos. C'EST PROUVAY. Je comprends le positionnement d'Akë, mais c'est un peu ma position globale sur l'excès de discrimination positive. C'est vrai que d'un côté, on permet une meilleure visibilité des femmes. Et d'une autre, dans la démarche, on sépare aux hachoirs les deux genres, ce qui a pour effet de renforcer l'opposition entre eux dans les esprits. Car les injustices sociétales sont le simple résultat de la somme des ségrégations individuelles qui ont été internalisées, consciemment ou non. Surtout non consciemment. Cela dit, je ne sais pas quoi proposer de mieux, je ne sais pas si laisser les choses telles qu'elles sont est une solution vraiment meilleure. Donc pour le moment je trouve le compromis trouvé plutôt raisonnable : une nouvelle rue sur deux nommée selon une femme. L'équilibre se fera naturellement. Mais sur un temps plus long, et de manière moins clivante. Mais d'un autre côté je comprends pourquoi les femmes réclament un changement rapide. (Pas sûr que ce soit possible, malheureusement, d'avoir de vrais résultats rapides. Changer une loi, ça va vite. Changer des mentalités, c'est du travail à long terme. En ça, beaucoup de féminismes se placent dans une position révolutionnaire, et je ne crois pas à l'efficacité profonde d'une révolution par le haut (en France, la révolution n'a pas mis un terme à la lutte des classes, elle en a juste changé la configuration). La révolution se fait avant tout dans les esprits. Par le bas. Et même le futur du bas : par les enfants. C'est malheureusement valable pour toutes les luttes du genre : égalité sociale, non-racisme, écologie... Il y a une partie rapide qui passe par la législation. Et une partie lente qui passe par l'éducation. (Éducation, j'entends : permettre aux esprits de parvenir à une vision objective des choses où les conclusions s'imposent d'elles mêmes. Je crois peu au remplacement des dogmes par d'autres dogmes.) Mais ce n'est pas un avis que je me permettrais de prononcer si j'avais une quelconque influence là-dessus, car je n'en sais rien en fait. Les femmes n'ont pas besoin de mon avis pour trancher la question. |
| | Nombre de messages : 3385 Âge : 28 Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014 | Mâra / Mérou Ven 12 Mai 2017 - 20:53 | |
| @Lo, c'est que mon adhésion au féminisme est en fait plutôt récente. Avant cela, j'étais dans une sorte de flou éthique du type "tout le monde a un peu raison" (et j'étais gavée d'écrivains du 19e et de shojos manga, deux types de littératures spécialement axés sur l'essentialisme de genre hihi). Encore aujourd'hui le féminisme est la seule conviction que je puisse défendre de plein cœur. J'ai eu beaucoup de mal à trouver un équilibre entre mon idéal d'empathie générale aux causes des uns et des autres, et la colère qui m'a submergée pendant quelques mois quand j'ai découvert cette cause-ci, devenue mienne (une sorte de raz-de-marée, de comprendre que tant de choses que je subissais depuis tant de temps étaient en fait liées, pouvaient être combattues, ça m'a travaillée pendant longtemps, il m'arrivait de passer des journées à repasser ce conflit interne, j'avais peur de ce que devenait mon esprit, je me voyais devenir hyper-critique, passer toute mes perceptions au crible de cette conviction naissante, et le monde que je voyais me dégoûtait, entre les pubs genrées, les harcèlement de rue, les remarques misogynes en plein cours, j'en pouvais plus, c'était gerbant de lucidité, proche de la souffrance. J'avais très peur de devenir une de ces personnes extrémistes qui me repoussent, et pourtant la colère était là, je ne pouvais pas la rejeter, elle couvait depuis beaucoup trop longtemps) Mais je reste fidèle à ma conviction première qu'accueillir les expressions des uns et des autres avec bienveillance est le seul terreau fertile pour une meilleure compréhension. Et que pour amener une personne à sa cause, il lui faut la tranquillité nécessaire à la mise en place de l'empathie, l'un des grands moteurs de l'adhésion. Enfin, ce n'est pas facile tous les jours, et je m'énerve souvent quand même par exemple quand on m'assène "il t'a dit qu'il te violerait bien? Bah, le prends pas comme ça, c'était juste un compliment!" ( true story et exemple de situation où je n'ai pas su garder mon calme - et je pense que c'était légitime) C'est pas facile de ne pas être une harpie, voyez-vous. |
| | Nombre de messages : 3717 Âge : 33 Localisation : Dans un château hanté Pensée du jour : Mon idéal c'est d'aimer avec horreur Date d'inscription : 25/05/2012 | Ahava-brumes / Sang-Chaud Panza Ven 12 Mai 2017 - 21:50 | |
| - Mâra a écrit:
- par exemple quand on m'assène "il t'a dit qu'il te violerait bien? Bah, le prends pas comme ça, c'était juste un compliment!" (true story et exemple de situation où je n'ai pas su garder mon calme - et je pense que c'était légitime)
C'est pas facile de ne pas être une harpie, voyez-vous. J'adore le "compliment" en effet. Oups, pardon, j'ai envie de vomir, ça vous dérange si je gerbe sur vos chaussures mon bon monsieur ? |
| | | Invité / Invité Ven 12 Mai 2017 - 21:56 | |
| Le pire reste les mecs qui ne s'intéressent au féminisme ou acceptent de commencer à piger leur statutr de privilégié blanc hétéro valide cisgenre qu'au moment où la nana dit "tu sais les hommes profitent aussi du féminisme!"
POURquoi il te faut quelque chose à y gagner pignouf?
Comprendre de quel avantage tu jouis et comment équilibrer les choses et te comporter suffit pas?
Quand mes amies me racontent ça ça me rend dingue. |
| | | Invité / Invité Ven 12 Mai 2017 - 22:02 | |
| Ça veut dite quoi cisgenre ? |
| | Nombre de messages : 2194 Âge : 38 Localisation : Strasbourg Date d'inscription : 18/04/2017 | Silence écrit / Péril 666 Ven 12 Mai 2017 - 22:04 | |
| | Nombre de messages : 3385 Âge : 28 Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014 | Mâra / Mérou Ven 12 Mai 2017 - 22:18 | |
| Non moi ça ne m'énerve pas tant que ça, si on commence à juger la vertu interne des uns et des autres... Parfois il faut se rendre compte qu'un problème nous concerne pour lui accorder de la valeur, l'humain est egocentrique cette situation ne nous apprend rien. Tant que le résultat y est... Enfin je ne veux pas me poser en critique morale à ce point, quoi Chacun est seul juge des processus internes de sa psyché, ça ne me regarde pas tant qu'on avance dans la même direction |
| | Nombre de messages : 4 Âge : 33 Date d'inscription : 10/05/2017 | Louloulemiséreux / Début de partie Sam 13 Mai 2017 - 8:46 | |
| selon les neurosciences, les filles seraient plus intelligentes que les garçons |
| | Nombre de messages : 2388 Âge : 100 Localisation : ardèche Pensée du jour : Je suis ignorant de ce que j'ignore Date d'inscription : 29/05/2016 | pehache / Guère épais Sam 13 Mai 2017 - 9:14 | |
| Avez-vous lu "la domination masculine n'existe pas ?" Point de vue féministe et darwinien sur la question.
L'égalité homme/femme est une évidence que nous partageons. En revanche, tout combat qui n'est pas mené au nom de l'humanité mais tend à dresser des parties du corps social les unes contre les autres est dangereux. Les femmes ne sont pas une "minorité" (majoritaire, d'ailleurs...) de l'humanité, un groupe spécifique, elles sont l'humanité. |
| | Nombre de messages : 3777 Âge : 26 Date d'inscription : 15/11/2015 | Noxer / Au nom de l'Abeille – Et du Papillon – Et de la Brise – Amen ! Sam 13 Mai 2017 - 9:33 | |
| "tout combat qui n'est pas mené au nom de l'humanité mais tend à dresser des parties du corps social les unes contre les autres est dangereux"
Oulà... Il ne reste plus beaucoup de combat qui ne soit pas dangereux avec ce genre de discours. Et puis je tiens à signaler que ce que tu entends par "humanité" EST un corps social que tu le veuilles ou non - car ce mot n'est pas perçu identiquement par tout le monde. Par exemple, si tu penses que tel combat est pour l'humanité, c'est toujours ta vision de l'humanité qui une fois entrée dans le réel - humanité est abstrait après tout - représente bel et bien une catégorie de personnes (à différentes échelles : Sociales, nationales, etc) .
Sinon, d'une manière générale, je trouve que les arguments de complémentarité, d'égalité, scientifiques, etc, jouent en défaveur (malgré une bonne intention j'imagine) du combat féministe parce qu'on l'a bien vu avec les expériences énoncées sur ce topic : Cette égalité n'est pas effective dans le quotidien. La clamer comme argument absolu dans un débat tel que celui-ci tend juste à faire taire le reste qui lui est vécu. (je pense aussi aux interventions d'anti, etc). |
| | Nombre de messages : 10122 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Sam 13 Mai 2017 - 10:03 | |
| Comme par hasard, depuis quelques pages sur ce topic on parle d'humanité, de non-division en genres qui renforcerait le sexisme, blablabla, et ce discours est porté par (je vous le donnerais en 1000) des hommes. Il est facile de parler d'humain avec un grand H quand au quotidien on incarne le neutre, quand tout est pensé, dit, parlé selon notre modèle.
Mha, j'avais commencé une réponse puis je l'avais supprimée : on basculait dans la psychologie. Rapidement : non, je n'ai jamais eu de dissensions majeures en discutant avec mes amies féministes. La manière dont on peut porter un combat ressort de nos personnalités, ce qu'a bien démontré Mâra ici récemment. Cela nous rend plus ou moins efficaces d'un contexte à l'autre, mais cela n'a aucun impact sur la nature du combat porté ni sur sa légitimité.
Akë, j'apprécie ta retenue, mais je répéterai ce qui a déjà été dit au long de ces pages : ce n'est pas aux hommes de juger quels combats sont légitimes pour les femmes. Ne vivant pas leur quotidien, ils ne sont pas les plus à même de déceler ce qui a de l'importance ou pas, de la même manière qu'un blanc ne va pas indiquer à un noir où doit se situer sa lutte. Et deux petites vidéos très pédagogiques : ici ou ici sur la question de la féminisation des noms de métier. |
| | Nombre de messages : 2388 Âge : 100 Localisation : ardèche Pensée du jour : Je suis ignorant de ce que j'ignore Date d'inscription : 29/05/2016 | pehache / Guère épais Sam 13 Mai 2017 - 10:31 | |
| Hommes contre femmes, blancs contre noirs, le grand jeu de l'atomisation du monde. C'est pour l'humanité, sous toutes ses formes et nuances, qu'il faut lutter.
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| | Nombre de messages : 691 Âge : 28 Date d'inscription : 23/05/2015 | Holopherne / Hé ! Makarénine Sam 13 Mai 2017 - 10:52 | |
| - pehache a écrit:
- Hommes contre femmes, blancs contre noirs, le grand jeu de l'atomisation du monde.
C'est pour l'humanité, sous toutes ses formes et nuances, qu'il faut lutter.
Il n'y a pas de contradiction entre lutter pour l'humanité et lutter pour sa race ou son genre. Puisque vous citez souvent Michéa, je vous ferai remarquer que la lutte des classes selon Marx implique un rapport conflictuel entre des groupes distincts et opposés. Pour autant, c'est bien le genre humain que la lutte des classes à terme émancipe en abolissant les rapports de domination. La lutte, l'opposition, est un moment dialectique nécessaire à l'établissement d'un monde égalitaire. Il en va de même pour le genre ou la race. Tout projet émancipateur implique de penser la société comme un lieu de conflictualité, de "contradiction". Une conception de la société comme "corps" et "unité" est banalement conservatrice: 'elle revient légitimer, en les invisibilisant, les oppressions et contradictions réelles qui traversent la société. |
| | Nombre de messages : 2944 Âge : 120 Localisation : À l'Ouest mais sans rien de nouveau Pensée du jour : Aller cueillir les escargots nu sur les baobabs Date d'inscription : 12/09/2013 | Shub / Roberto Bel-Agneau Sam 13 Mai 2017 - 11:55 | |
| Allez au risque de déplaire je suis qq qui rejette le féminisme (cette phrase provocatrice pour attirer l'attention bien sûr car elle est subjectivement et politiquement fausse, on ne rejette pas l'anti-racisme ni d'autres combats pour l'égalité pour les mêmes raisons bien sûr!). Témoignage: dans ce pays on aime débattre avec en arrière-fond le côté "laïque, obligatoire". Du coup au fil ds interventions, la question n'est plus "s'il y a rejet du féminisme, quelles en sont ou seraient les causes ?" ce qui me semble la question posée en ouverture mais "pour ou contre le féminisme", ce qui est une absurdité comme question de mon point de vue. Perso, j'ai arrêté définitivement la politique sous son angle militant le jour où en allant pour la première fois à une réunion d'un groupuscule politique écologique et libertaire dont je tairai le nom mais assez connu grâce à Ignacio Ramonet qui l'a quasiment fondé en France et dans le monde, les femmes étaient en majorité du point de vue du nombre ce qui était loin de me gêner ou déplaire évidemment. La question à l'ordre du jour était de voter pour savoir qui d'un candidat ou d'une candidate devait représenter la section de ce groupe. Le vote a fini par déterminer que ce serait "le" candidat et non "la" candidate qui représenterait la section au cours d'une réunion nationale pour des raisons objectives et liées à la politique bien sûr. Sans doute culpabilisant en tant que femmes-féministes d'avoir dû faire ce choix hautement douloureux et drastique selon leurs critères, les femmes ont quasiment pris le pouvoir ce soir-là chez la personne qui invitait et organisait la réunion et demandé (ordonné serait plus juste comme terme) à tous les hommes d'effectuer les tâches ménagères culturellement dévolues aux femmes dans la société patriarcale soit débarrasser la table, faire la vaisselle etc. Moi qui venait pour la première fois à une réunion de ce groupe, on m'a collé une poubelle dans les mains charge à moi de la déposer au RDC dans l'endroit idoine.
Y a-t-il une morale dans cette histoire ? A vous de me le dire... En tout cas, je n'ai plus jamais refoutu les pieds dans une réunion de ce groupe dont je m'estimais pourtant au départ assez proche. |
| | | Invité / Invité Sam 13 Mai 2017 - 12:40 | |
| Pasiphae, l'argument que tu cites est celui que j'avais annoncé : "tu n'es pas un homme, tu ne peux pas comprendre" ; et je le trouve extrêmement limitant, dans la mesure où il interdit, quelque part, quelqu'un de mon sexe de prendre la parole avec légitimité. Pour relativiser : le topic s'intitule "Rejet du féminisme : causes ?" Je venais simplement exposer mon avis et ce qui, selon moi, dessert, justement, cette cause féministe. Après, que des femmes ne soient pas d'accord avec mes idées, c'est un autre problème auquel on pouvait s'attendre. Dans tous les cas, on peut retenir que je tiens hautement les femmes en respect, et je me demande si ce n'est pas le plus important — et ce, que je dise "Madame le principal" ou "Madame la principale".
Personnellement, je me contrefiche à un niveau absolument maximum qu'on puisse, un jour, revenir à la règle de proximité pour l'accord de l'adjectif. C'est bien ; que ça se fasse ; je pense qu'on trouvera autant de cas particuliers où ça fonctionne mal qu'avec la règle actuelle. En revanche, qu'on en fasse un objet de lutte féministe, ça me dérange un peu. Les femmes sont sans doute capables d'avancer des arguments convaincants sans avoir à prôner l'égalité homme-femme pour faire opérer ce changement ; sans brandir la bannière féministe par-dessus. À moins que l'objectif soit, justement, que ça se sache ? Ce serait dommage.
En tout cas, si j'occupais cette fonction, je ne m'offusquerais pas qu'on me donne le titre de "sage-femme" (quand bien même existerait le terme "maïeuticien"). Mais là encore, on va me reprocher d'être un homme, et me dire qu'il est facile d'être grand seigneur en faisant de petites concessions quand on ne vit pas le quotidien des femmes. Cette impossibilité de débat est finalement, je crois bien, ce qui m'ennuie le plus lorsqu'on aborde la cause féminine. C'est ce qui fait que j'ai probablement fait le tour de ce que je pouvais dire sur ce topic. Je ne sais pas si tu comprends bien ce que j'essaie d'exprimer. Je t'assure que c'est quelque chose d'assez désarmant !
Quant aux vidéos que tu as postées : l'altercation à l'Assemblée Nationale est pathétique, qu'il s'agisse des femmes ou des hommes concernés. Ce n'est pas l'image que j'ai d'échanges réfléchis entre personnes adultes et de sexe différent. Mais bon, passons, je ne suis qu'un homme ! :p |
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