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 Donner un but crédible à ses persos

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Myrdhin
   
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J'ai juste envie de dire que, pour qu'un personnage ait un but, il lui faut une histoire, un background, qui ne se révélera pas forcément lors d'un speech ou d'un flash back mélodramatiques ou scénaristiques convenus, mais qui te permettra, même en silence, de faire sentir une densité échappant au lecteur - aussi banale te semble-t-elle - et qui, éventuellement, peut servir de ressort narratif en filigrane, en relation avec d'autres personnages.
Georges Lucas prétend avoir écrit la prélogie avant la trilogie, sans avoir eut, prétend-il, les moyens de la réaliser - d'où la réalisation de la trilogie en premier. Si cela s'avère, Dark Vador avait une densité, qui permit de lui faire dire "I am your father" et de le retourner in fine contre Palpatine, parce que et son fils, et son épouse à la fin du III, ont la conviction - contre Obiwan et bien d'autres - "that there is always some good in him."
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DC
   
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QuillQueen a écrit:
Y a un peu de tout ledel, un méchant est un personnage important comme un autre, il lui faut vécu, objectif, faiblesses, forces, charisme ou non-charisme évident et crédible.

Je pense quand même Mha que dans un film, on se concentre moins sur les motifs et que dans un livre, on les guette. Même s'ils arrivent tard et que le suspense est entretenu, le lecteur aime bien au final en savoir plus, voire plus que le héros.
Les méchants juste méchants dans un courant artistique plutôt penché sur les détails d'émotions et d'intraperception, ça passe comme du travail un peu bâclé, je comprends l'inquiétude de Ledel weiss.
je rejoins les précédents postes sur l'importance du vécu et/ou des faiblesses. Si le joker a été davantage salué avec l'interprétation par Heath Ledger c'est aussi parce qu'il a dégagé une autre émotion, plus "humaine" plus "faible". Si on doti éviter le vécu, je crois que c'est al seule option. mais ni vécu clair ni faiblesses, ça rend trop surhumain pour y croire, je pense.

D'ailleurs, si on y réfléchit, un mec qui se promène la nuit en latex avec des pensées morbides et qui cogne ceux qu'il juge déviants est un milliard de fois plus malsain qu'un chien fou...
 
Ledel Weiss
   
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Ledel Weiss  /  Autostoppeur galactique


Eh ben, je vois que ce sujet inspire ! Merci de votre aide à tous Smile

J'ai conscience en effet que ma "méchante" (bon je n'aime pas la qualifier ainsi, je préfère utiliser son prénom: Eléna), donc j'ai conscience qu'Eléna n'est pas juste méchante, qu'elle est un personnage à part entière avec un vécu, une histoire qui vont la pousser à agir de la façon dont elle agit.
J'ai commencé à inventer son passé, à affiner son caractère etc... Mais fait comme ça j'ai l'impression que c'est un peu artificiel. Genre "Bon, il faut que je lui trouve un passé alors allons-y !"
J'aurais préféré qu'il se révèle à moi au fur et à mesure que j'écris, à force de côtoyer ce personnage... Mais si je commence à écrire sans avoir d'histoire pour ce perso, il me semble que je vais m'embrouiller encore plus... C'est un cercle vicieux !
 
Zuwxy
   
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Personnellement, je dirai que le méchant est le personnage le plus important (peut-être même plus que le héros) et le plus difficile à réaliser. Ce qui fait un bon méchant, ce n'est pas tant le personnage lui-même que sa relation au héros, parce que dans toute histoire, ce que le lecteur/spectateur suit, c'est l'affrontement entre le méchant et le héros, et ce que le lecteur/spectateur attend, c'est le dénouement de ce conflit.

Un héros solide, c'est un héros qui a un méchant en béton armé, et inversement. Un bon méchant, c'est un méchant qui est nécessaire. Si tu regardes, dans le troisième épisode de Star Wars, le chancelier Palpatine est un méchant ignoble et très bien réalisé, car le héros, Anakin, a réellement besoin de lui. Une histoire, à mon sens, ce n'est pas juste le récit d'un héros qui est mis à l'épreuve : derrière, en filigrane, le méchant doit aussi courir à un but, et les objectifs du héros et du méchant doivent nécessairement entrer en concurrence.

Si je devais te donner un conseil, ce serait donc, avant tout, de peaufiner la relation entre les deux personnages ; de cette relation découlera l'essence même du récit. Mais bon, après, c'est mon analyse (que j'approfondirai probablement plus tard, la question étant particulièrement intéressante et complexe), tout en sachant que je ne suis pas un romancier ni un scénariste parfaitement accompli. Wink
 
Shub
   
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Shub  /  Roberto Bel-Agneau


C'est très manichéen, Star Wars. Vision anglo-protestante du bien contre le Mal. Pas particulièrement intéressant comme vision de la complexité des personnages mais la sauce "Lukas" ainsi que l'époque et les décors suffisent amplement à mon avis à emporter le morceau. Même dans la SF on trouve des personnages plus complexes et à la psychologie plus fouillée.
Là dans Star Wars, c'est juste une question d'Œdipe et un léger complexe incestueux entre le frère et la sœur jumelle.
 
Zuwxy
   
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Zuwxy  /  Petit chose


Absolument, mais un méchant réussi n'est pas nécessairement un méchant complexe dans une histoire complexe. C'est, encore une fois d'après moi (la question étant tout à fait ouverte à débat de par sa richesse), un méchant (ou plutôt un adversaire) qui a un lien fort avec le héros. Même un scénario linéaire peut être rendu fantastique grâce à une relation héros/adversaire réussie.

Mais encore une fois, c'est l'avis d'un écrivain/critique on ne peut plus amateur !
 
LagoLePollack
   
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LagoLePollack  /  Pippin le Bref


Je pense que tu prends le problème à l'envers, Ledel Weiss.
Si je ne me trompe pas, tu comptes raconter une histoire avec ce personnage.
Jusqu'à présent tu ne parles que de ton personnage, mais quel est ton histoire ?
Que veux-tu raconter.

Est-ce le développement de cette société secrète ? La quête d'un héros pour la faire tomber ?
Quand on écrit, c'est qu'on a envie de raconter quelque chose.

Si tu as juste envie de créer un personnage méchant, pour le créer, ça ne marchera pas.
Pas tant que tu n'as pas ton histoire.
C'est comme si tu voulais mettre des gens dans une maison avant même d'avoir construit les murs (certains propriétaires véreux le font, mais bon…)

Mine de rien, pour t'aider, dans la création de ton personnage, tu dois le penser au milieu d'un ensemble d'autres personnages (les principaux, les secondaires), tout ceux qui vont intéragir avec Elena.

Tu dois aussi, dans un tout premier temps, te demander quel type de personnages elle sera.
C'est un peu comme les jeux de rôles si tu veux qu'on simplifie : sera-t-elle un guerrier ? Un sage ? Une reine ? Un escroc ?etc…
On appelle ça des archétypes, que l'on adapte ensuite à son histoire.

Ensuite, pour construire ton personnage, tu dois le définir d'une certaines manières.
Quelles sont ses faiblesses ?
Quel est son besoin ?
Quel est son désir ?
Quel est son problème au début de l'histoire ?
Quel est son adversaire ?

Après tu dois rentrer des constructions plus précises :
Quel est son plan ?
A qui va-t-elle se confronter ?
Quand va-t-elle se confronter ?
Quelle révélation va-t-elle avoir à la fin de l'histoire ? (Cette révélation est censé répondre - de manière positive ou négative - à son besoin)
Quel "nouvel équilibre" trouvera-t-elle à la fin ?

Voilà.

Déjà une bonne base pour créer ton personnage, mais la règle la plus important selon moi c'est qu'on ne crée pas un personnage, un crée un réseau de personnages qui vivent et interragissent entre eux.
 
L'Elfe
   
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L'Elfe  /  « On le sait que t'es nyctalope »


LagoLePollack a écrit:
C'est comme si tu voulais mettre des gens dans une maison avant même d'avoir construit les murs (certains propriétaires véreux le font, mais bon…)

C'est ce qu'on fait dans les Sims :mrgreen:

Blague à part, je ne sais pas si partir d'archétype n'est pas une fausse bonne idée. Tu risques de tomber facilement dans le personnage stéréotypé. En revanche, savoir comment il interagit avec son environnement, ça me parle davantage.

Laisse mûrir tes personnages petit à petit, invente les obstacles qu'ils rencontreront et c'est ainsi qu'ils se construiront. Il est possible qu'à la relecture certains disparaissent ou changent un peu ou carrément que certains débarquent sans crier gare. C'est à ça que servent les relectures.

 
Clownface
   
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J'avoue que ton sujet me pousse à me poser des questions sur le mien de méchant.
Je suis assez d'accord avec l'ensemble des commentaires, un background, des raisons, de la détermination, tout ça, c'est vrai.
Après, il y aura toujours des gens en mal de pouvoirs et de fric. Peut-être que leur maman leur a pas fais assez de câlins, que leurs petits camarades étaient méchant parce qu'il était roux... Je sais pas si c'est si importants, beaucoup de personnes sont très binaires.
Tout le monde cite Darth Vader. Faut pas oublier que pendant 2 films on ne sait même pas qui c'est, il est juste très, très méchant (je rajouterais que selon la rumeur Lucas a pas franchement fouillé les scénars de Star Wars, d'autres s'en sont chargés pour lui et que la prélogie décrédibilise le perso plus qu'autre chose). Là, j'ai peu d'exemples en bouquins où le méchant est super développé (c'est plutôt raisons politiques ou meurtrier d'un proche...).
Si on part du principe manichéen bon/méchant, un des meilleurs exemples en la matière (du moins pour moi) c'est les comics. Et si il y a quelques méchants emblématiques, connus et appréciés, la plupart sont justes très méchants et veulent diriger le monde.
Enfin bref, tout ça pour dire que parfois la soif de pouvoir et d'argent peut suffire, certains veulent juste avoir l'impression d'être au-dessus des autres, se sentir supérieur. Certains sont justes mauvais.


Dernière édition par Clownface le Ven 29 Aoû 2014 - 23:34, édité 1 fois
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Je crois que dans les comics, les méchants les plus emblématiques sont ceux qui ont un passé, des motivations bien définies etc. Le Joker est devenu le personnage aimé qu'il est, à mon avis, grâce à l'interprétation d'Heath Ledger qui lui a donné une âme ... Un personnage méchant parce qu'il faut un méchant fonctionne moins bien il me semble .... Il peut être fou, dérangé ou dérangeant mais il doit avoir une logique, la sienne et pas juste "je suis un méchant mouhahaha"
 
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L'Elfe a écrit:
Je crois que dans les comics, les méchants les plus emblématiques sont ceux qui ont un passé, des motivations bien définies etc. Le Joker est devenu le personnage aimé qu'il est, à mon avis, grâce à l'interprétation d'Heath Ledger qui lui a donné une âme ... Un personnage méchant parce qu'il faut un méchant fonctionne moins bien il me semble .... Il peut être fou, dérangé ou dérangeant mais il doit avoir une logique, la sienne et pas juste "je suis un méchant mouhahaha"  
Faut arrêter avec ça. Le Joker n'a pas attendu Heath Ledger pour être apprécié. C'est l'ennemi le plus employé de Batman depuis 75 ans. Personne a attendu Nolan pour en faire un vilain emblématique. De même Nolan n'a rien inventé. La vision du Joker en pur terroriste a été utilisé avant, et d'ailleurs, ce n'est qu'une vision du personnage.
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Pour les fans de comics probablement, mais je n'en suis pas une. Pour la majorité du public il me semble que c'est cette version qui marque. Je ne nuance pas mon propos à coup de "il me semble", "à mon avis" etc pour rien. On peut ne pas être d'accord sans pour autant me sauter dessus comme ça. D'ailleurs ce n'était qu'un exemple, on peut en avoir d'autres et je t'en prie, éclaire-moi. Je suis sûre que tu as d'autres exemples de méchants qui ont pris une autre dimension lorsqu'on a dévoilé leur passé et leurs motivations profondes.
 
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Entièrement d'accord avec L'Elfe. Sauf sur Batman, parce que je ne regarda pas tout simplement parce que je n'aime pas...
 
Clownface
   
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L'Elfe a écrit:
Pour les fans de comics probablement, mais je n'en suis pas une. Pour la majorité du public il me semble que c'est cette version qui marque. Je ne nuance pas mon propos à coup de "il me semble", "à mon avis" etc pour rien. On peut ne pas être d'accord sans pour autant me sauter dessus comme ça. D'ailleurs ce n'était qu'un exemple, on peut en avoir d'autres et je t'en prie, éclaire-moi. Je suis sûre que tu as d'autres exemples de méchants qui ont pris une autre dimension lorsqu'on a dévoilé leur passé et leurs motivations profondes.
C'est pour ça que je parlais de comics et pas d'adaptation. Déjà se sont deux genres, deux médiums bien différents. Et le point que je soulevais était que si les ennemis emblématiques ont généralement des motivations poussées, la plupart sont justes mauvais pour être mauvais.
D'ailleurs quand on regarde bien, dans les adaptations de comics, les méchants sont souvent assez peu creusés.
Magnéto est un bon contre-exemple. Ses origines qui sont présentés dans l'intro du premier X-Men ne sont arrivés que tard dans le comics.
Faut aussi voir que sur du super-héros on fonctionne à l'archétype. Le Joker n'est que l'anti-thèse de l'archétype qu'est Batman. Et pour en revenir sur les adaptations, l'interprétation de Nicholson ou le personnage doublé par Mark Hamill dans le dessin-animé des années 90 ont marqués les esprits.
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L'Elfe
   
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Le méchant comme antithèse du héros est un classique, pas seulement dans les comics mais aussi dans les Disney par exemple. Il me semble justement que l'idée qu'on a tous plus ou moins c'est qu'il faut s'éloigner de ça, du méchant pour être méchant parce qu'il faut mettre le héros en valeur. Après à Ledel Weiss de choisir ou pas de le faire ainsi (on peut avoir de bons méchants juste méchants, ça me paraît juste moins intéressant à creuser en littérature).
 

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