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 Ce qui vous empêche d’écrire

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Pèlerine
   
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Pèlerine  /  Effleure du mal


Bonsoir à toutes et à tous,

J’ouvre ce sujet pour vous proposer une discussion sur nos freins dans l’écriture.

Pour ma part, j’étais très prolifique durant mon adolescence et jusqu’à mes vingt ans. L’écriture m’apportait alors une joie immense : c’était un exutoire formidable et un moyen de m’évader, de coucher tous mes univers, mes pensées complexes, mon vécu, et cela m’apportait beaucoup. Cependant, en progressant dans l’écriture (par « progresser », je veux dire intégrer certains codes bourgeois qui déterminent ce qui fait la « finesse », la « sophistication » et la « beauté » d’un texte), j’ai commencé à me mettre une pression monstrueuse pour écrire des choses « de qualité ». Mon désir de perfection a progressivement étouffé le plaisir d’écrire. Je peux mettre des mois à écrire une page, la lire et la relire dix fois, me fatiguer, me décourager et revenir à la case départ. Mes moments d’écriture m’apportaient autrefois beaucoup de joie et d’excitation. Aujourd’hui, ils me stressent et deviennent une corvée pour laquelle je procrastine. Cette absence de lâcher-prise me freine énormément, et mes écrits sur une année sont courts et se comptent sur les doigts d’une main.

Est-ce qu’il y a d’autres personnes dans ce cas ? Ce topic peut aussi servir de réceptacle pour nos plaintes et encouragements.
 
Sanelle
   
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Sanelle  /  Tapage au bout de la nuit


Je comprends ça. De mon côté, ayant fait des études littéraires, je me suis sentie tellement "petite" à côté des monstres que j'étudiais que ça m'a pas mal freinée. J'ai laissé passé de longues années sans plus écrire de "littéraire" et je m'y suis remise il y a quelques années. Mais là, depuis que j'ai fini mon premier roman et que j'attends sa publication, je n'arrive pas à me mettre à autre chose (sauf un peu de poésie) car je doute beaucoup. Si j'ai des retours positifs, je pense que je pourrai écrire à nouveau. Dans le cas contraire, je crains d'être à l'arrêt un moment.
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Daeyco
   
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Daeyco  /  Autostoppeur galactique


Bonjour,

Quel sujet intéressant ! Et j'encourage tout le monde à partager son ressenti sur la question.

Je suis dans la même veine que Pèlerine et je ressens à 100% la pression que l'on se met dès qu'il faut "passer à l'acte", écrire. Dans ma tête ça fuse en général assez vite, je me raconte mille histoires sous la douche, en courant, en m'endormant etc... mais dès que vient le moment de tout coucher sur le papier, ça bloque.
Et ça bloque pour les mêmes raisons que toi (Pèlerine), la pression de la "qualité" instaurée par tout ce qu'on lit (publications ou autres d'ailleurs, même ici certaines découvertes me font douter, vous êtes forts !  coeur ).

J'ajouterai à cette réflexion la question de la performance. Et c'est quelque chose qui se généralise à toutes les activités. Des chiffres sur son temps de sommeil, son nombre de mots, son nombre de pages lus cette semaine...
Moi la première, je suis totalement accro à ce genre de statistiques. Et la performance ne s'applique pas qu'à la quantité, mais aussi la qualité. C'est terrible.
Je pense que nous avons tous une très mauvaise manie de comparer nos performances et d'appliquer des chiffres à quelque chose qui n'en a peut-être pas besoin. Surtout dans l'écriture qui est une activité très intime.

Plus facile à dire qu'à faire.

Des fois je me dis que c'est parce que je manque de temps, que je n'utilise pas le bon support (numérique ou papier)... mais ce sont des excuses. Le vrai problème est plus profond.

L'écriture ce n'est pas une activité rentable. Ce n'est pas non plus une activité sportive où on voit sa progression physiquement. Et c'est là que ce trouve mon blocage. Je veux quantifier. Je veux que ce soit immédiatement parfait, optimisé, je veux être efficace à l'instant T... et c'est impossible.
 
Hibiscus
   
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Hibiscus  /  Barge de Radetzky


Coucou !


D'abord, cookies sur toutes les deux patpat je pense qu'on est beaucoup à passer par là et à galérer pour en sortir, pour trouver des approches qui marchent, pour tout simplement retrouver le goût de créer "à l'ombre des Grands". La pression c'est vraiment une plaie ! Je vais donc citer les sages paroles d'une pote : "la pression, c'est seulement dans le frigo !" (et avec modération évidemment I love you )
Blague à part, une vraie question, sans jugement aucun, qui me semble assez pertinente dans un contexte de complexe d'infériorité par rapport aux "grands" auteurs, les "vrais", les "beaux", ceux avec "du poil aux pattes" et des prix plein les poches, complexe par lequel on passe ou est visiblement passées toutes les trois (et on est loin d'être les seules je pense). Est-ce qu'au lieu de s'inquiéter de "est-ce que j'arrive à faire aussi bien que [Auteur Illustre de la Grande Littérature]" on ne ferait pas mieux de se demander "est-ce que j'ai envie de faire aussi bien que [Auteur Illustre de la Grande Littérature]"... voire "est-ce que j'ai besoin de faire aussi bien que [Auteur Illustre de la Grande Littérature]" ?

Je pose ça là pour nourrir la conversation, et j'embraie sur le pavé "moi, ma vie, mon œuvre, mes retours d'expérience que personne n'a demandés mais que je partage quand même parce qu'on ne sait jamais ça peut servir" Razz


Comme vous, j'étais très prolifique avant de manger des auteurs classiques (et moins classiques, mais ils m'ont moins marquée Razz ) à toutes les sauces pendant plusieurs années. Pendant presque dix ans j'ai ensuite été incapable d'écrire "pour moi" tant tout ce que je produisais me semblait nul, souffrant de la comparaison avec les "grands auteurs" que j'avais un peu trop côtoyés.
Digression sur les "bons textes" :
Sur cette période j'écrivais uniquement du RP, et même alors je passais souvent plus d'un mois sans rien écrire d'autre que des papotages en CB. Causes probables : manque d'envie, manque "d'inspiration", complexe d'infériorité vis-à-vis de certains partenaires de jeu d'un bien meilleur niveau, crainte de mal faire, contrainte de longueur...
Digression sur la contrainte de longueur :

Aujourd'hui ça va mieux, mais la production reste laborieuse. J'ai toujours tendance à lâcher mes projets au bout de quelques mois parce que j'en suis insatisfaite pour une raison ou une autre, ma régularité est absolument inexistante, et j'ai toujours un mal fou à me mettre à écrire parce que "pfff". Dans mon cas, "pfff" peut recouvrir un manque d'espace mental pour cette activité créative, une flemmingite aiguë, un manque de volonté face à la difficulté, la certitude d'écrire des trucs nuls, "il fait trop chaud j'allume pas l'ordi"... bref, la moitié au moins de ces raisons pourrait être surmontée avec suffisamment d'efforts de ma part. Malheureusement, je ne me sens pas encore capable de fournir ces efforts sans ruiner le plaisir que je trouve à écrire - car oui, même si je suis rarement satisfaite à 100 % de ce que j'écris, au moment où j'écris et à la fin de la session d'écriture je suis quand même contente de voir quelque chose naître sous mes doigts. Même avec le présent pavé XD Ce n'est pas parfait, ça ne l'est jamais, mais c'est une petite avancée, un entraînement, il y a toujours une ou deux phrases que je suis contente de citer à mes camarades d'écriture parce qu'elles me plaisent... et j'essaie de me concentrer là-dessus, quitte à renvoyer la relecture à l'étape mythique du "quand tu auras fini le premier jet" (atteinte deux fois en vingt ans d'écriture, et jamais suivie de relecture).

Je considère que l'écriture doit rester un plaisir, sans doute car ce n'est pas mon gagne-pain et que je n'ai jamais été publiée. Si elle devient une corvée, je ne force pas. Pour que ça reste un plaisir, j'ai dû lâcher prise (un peu) sur ce que j'appelle affectueusement "ma perfectionnite". Ca n'a pas été facile XD mais j'ai été si longtemps dans une démarche de "soit tu produis un truc parfait, soit tu ne produis rien du tout" que, comme toi Pèlerine, j'ai été confrontée à beaucoup de stress et surtout à une frustration absolument stratosphérique... parce que le peu que je parvenais à produire ne me convenait pas.

Comment j'ai réussi à me remettre à écrire, à baisser mon seuil d'exigence et à lâcher prise, rien qu'un tout petit peu ? La n°5 va vraiment vous étonner, les médecins la détestent !
Non, sérieusement. Je suis loin, très loin d'être un exemple en matière de régularité dans l'écriture, de confiance dans mes productions ou en quoi que ce soit en fait, mais comme je reviens de très loin... on ne sait jamais, un retour d'expérience ça peut peut-être aider quelqu'un ? coeur je mets en spoiler pour que ça ne prenne pas trop de place.
Je précise que je n'écris que des romans et quelques machins apparentés à des nouvelles, certains retours d'expérience peuvent ne pas être compatibles avec d'autres formes littéraires et notamment tout ce qui n'est pas narratif !
TL;DR :
Version longue :

Voilà. J'avais beaucoup de confiture à étaler sur la tartine XD


EDIT : Daeyco a écrit son message pendant que je corrigeais le mien XD cookie sur toi aussi !
La pression de la performance est effectivement un enjeu très lourd, qui rejoint j'ai l'impression le ressenti de Sanelle et celui de certains auteurs publiés qui n'arrivent apparemment plus à écrire (ou beaucoup moins) parce qu'ils ont complètement intériorisé l'injonction implicite "j'ai été publié, je dois faire au moins aussi bien que mes textes précédents !". Pourquoi ? Parce que sinon je suis nul, parce que sinon ça veut dire que j'ai été édité par un coup de chance et/ou en volant la place de quelqu'un qui la méritait davantage, parce que sinon je vais trahir mes lecteurs, parce que sinon personne ne va plus acheter mes livres, PARCE QUE JE DOIS TOUJOURS FAIRE MIEUX, PARCE QUE JE N'AI PLUS LE DROIT A L'ERREUR.
Sauf que si. Un auteur publié reste un être humain, ça ne donne pas soudain des pouvoirs surnaturels et l'immense responsabilité d'en user pour guider l'humanité vers un monde meilleur. De Grands Auteurs de la Vraie Littérature qu'on Apprend à l'Ecole se sont magistralement viandés, et parfois au sommet de leur carrière. Et avant de me lancer des tomates pourries sur la question de "qu'est-ce que la Vraie Littérature" : d'abord si vous voulez en discuter je crois avoir vu passer un topic dédié, ensuite j'ai passé mes études de lettres à chercher comment caser de la fantasy et du roman historique dans mes dissertations.
Quant à la pression de la rentabilité... comme je le disais, tant qu'on ne vit pas au moins en partie de l'écriture (ou du dessin, ou du théâtre, ou de la corde à sauter), pour moi ça doit rester un plaisir - un loisir. Un loisir, par définition, ça n'a pas à être rentable, qu'on parle de mots par jour ou de centimes à l'heure. La seule rentabilité qu'on devrait en attendre à mon sens, c'est le plaisir éprouvé. Après, si le plaisir passe par l'amélioration de ses résultats, par la complétion de ses textes, pourquoi pas ? Aussi longtemps que le plaisir est supérieur à la frustration voire à la douleur, c'est valide. Dans le cas contraire, à mon avis toujours, il y a un problème. Après, le problème vient-il de soi, de sa pratique du loisir, de la société, de ses attentes, de sa perception, de tout ou partie de ces éléments, ou d'encore autre chose... chaque situation est unique.


Dernière édition par Hibiscus le Jeu 8 Aoû 2024 - 19:20, édité 1 fois
 
Sanelle
   
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Sanelle  /  Tapage au bout de la nuit


Je te rejoins Hibiscus sur la méthode boule de neige, qui m'a bien aidée moi aussi. Et comme toi, j'utilise beaucoup les commentaires dans la marge. Ça me permet d'avancer sans m'interrompre trop, tout en ayant déjà des pistes sur ce que j'essaierai d'améliorer par la suite.
Concernant le dernier point que tu soulèves (le fait de ne pas se donner le droit à l'erreur pour un 2e ouvrage), il existe à mon avis une parade : écrire quelque chose de très différent. En tant que lectrice, j'aime lire des choses différentes et je ne comprends même pas qu'un.e écrivain.e ne cherche pas à s'amuser à écrire des trucs différents, pour se donner des défis, pour expérimenter. Je ne citerai pas de noms mais certains auteurs (connus) m'assomment parce que j'ai l'impression de toujours lire la même chose à chaque nouvelle parution.
Mon 1er roman est historique j'ai envie de tenter autre chose (j'ai des pistes que je dois encore explorer), d'autant que j'ai passé beaucoup de temps à faire des recherches et que je me dis qu'en situant ma prochaine intrigue dans un contexte contemporain, je m'épargnerai ce temps et j'aurai plus de liberté de faire des comparaisons avec des choses actuelles (ce qui m'était impossible car anachroniques dans ce premier écrit).
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Piraeus
   
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Piraeus  /  Pour qui sonne Lestat


J'ai envie d'écrire, et en même temps, j'ai un "à quoi bon" qui raisonne dans ma tête dés que je prends un stylo.

J'y arrive plus du tout.

Et pourtant je sais que ça pourrait me faire du bien.

La seule chose que j'arrive à faire ce sont des écritures automatiques. Occasionnellement je prends un carnet qui est dans un tiroir sous ma table de chevet, et j'écris des textes décousus, aux volontés pseudo-poétiques. J'essaie de me libérer en écrivant de manière fluides des choses qui ne veulent rien dire. parfois j'obtiens des textes qui m'amusent et que j'aime relire de temps à autre. j'en ai même publié quelques uns ici. Mais vraiment c'est tout ce que j'arrive à faire je suis tombé au néant nada de l'improductivité (alors que, adolescent, j'étais du genre prolixe/robinet tu me donnes une feuille un stylo je noircissais ça fissa ça coulait tout seul).

Si j'étais sur un canapé en thérapie, je pense que je remonterais justement à l'adolescence... Car alors même que je me définis comme un ado qui "a été prolixe" je sais aussi que c'est une période où j'ai très mal vécu l'expérience scolaire de l'apprentissage de l'écrit et de l'étude de la littérature. Je me souviens qu'en école primaire quand il y avait un exercice d'expression écrite pour moi c'était un paradis : je laissais libre court à mon imagination, j'écrivais des histoires longues pendant que les autres élèves n'écrivaient que quelque paragraphes avec peine. Au collège quand il y avait un exercice d'expression écrite, j'avais encore ce 'feu', mais il a été terni par des enseignants assez malveillants. je me souviens de moments très difficiles, la prof nous avait donné un temps pour rédiger un texte, et moi comme toujours j'étais parti dans un grand récit hyper long, comme au primaire... Sauf que cette prof était l'incarnation même de la pisse froide passive agressive, et quand elle a ramassé les copies, que je n'avais pas fini, déjà premier sarcasme "encore un roman Antoine ?". Et puis ensuite je sais pas ce qu'il m'a pris, je me suis entêté (il aurait mieux valu que je décide d'inachever le texte et basta mais j'ai continué). Et après le truc s'est enlisé : j'ai continué à écrire, écrire, et la prof m'humiliait devant les élèves - elle continuait son cours en m'ignorant et puis de temps à autre se tournait vers moi pour siffler ses petites remarques mesquines "oh lala, encore une copie illisible qui va être bourrée de fautes !". Et puis j'ai terminé mon texte... Je ne me souviens même pas de la note que j'ai eu mais le moment en lui même était horrible. même les autres élèves de la classe m'ont parlé ensuite et ont unanimement reconnu que la pof avait été une peau de vache (et on sait à quel point les ado ne sont pas gentils les uns envers les autres donc pour en arriver à ce genre de solidarité entre des gamins c'est clairement que le prof est dans l'abus...).

Après le collège, il y a eu le lycée, on a commencé les analyses de texte, ça me fascinais au début, là encore j'ai connu cette cassure : j'étais hyper emballé au début, et puis j'ai eu un gros coup de frein, et je suis tombé à un niveau médiocre. J'étais bloqué... Le tout avec les commentaire TELLEMENT sympathiques sur les bulletins "peut mieux faire" "a les capacités mais ne les exploite pas" "se complet dans le minimum". Ben, eu... non, en fait, c'était un "choix" d'être médiocre, j'étais bloqué... Mais bref.

De plus, au lycée j'ai pris conscience que mes problème de dyslexie étaient clairement pas réglé (je fais partie de ces gamins à qui on a diagnostiqué de la dyslexie durant l'enfance, mais à l'époque ou genre, comme un rhume : on envoyait le gamin chez l'orthophoniste et après "c'était réglé"). Sauf que lol non, c'était pas réglé, j'a pris conscience un peu dans la honte de mon incapacité totale à écrire correctement sans faire de fautes, sans dysorthographier totalement et systématiquement les mots. J'ai pris à cette le réflexe d'avoir une écriture illisible, quasi cryptée, pour maquiller les fautes qui me font honte.

Ces derniers mois, en même temps que je fais mes écritures automatiques, j'essaie aussi de travailler sur mon écriture, pour me débarrasser de la honte, en me disant 'tant pis si on voit les fautes'. J'essaie de travailler en ce sens déjà, corriger l'écrit, et je me dis que peut-être je reprendrai un peu confiance en l'écrit.
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Hibiscus
   
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Hibiscus  /  Barge de Radetzky


Kopine de Snowflake !  coeur  Je m'en sers avec le "résumé Pixar" pour l'instant, quand j'aurai réussi à produire quelque chose de potable avec ça j'essaierai de me détacher un peu de la structure en 3 actes pour tester d'autres schémas narratifs... l'inconvénient de la structure en 3 actes (qui colle très bien au résumé Pixar comme au Snowflake), c'est qu'elle est tellement utilisée et suivie au pied de la lettre que je ne suis même plus surprise que le midpoint arrive quasiment pile au milieu de toutes mes dernières lectures... mais vraiment, tu regardes la tranche du livre, ce n'est pas décalé d'un millimètre par rapport au milieu. Je trouve ça un peu tristoune.

Le fait d'écrire complètement autre chose est une super idée ! C'est vrai qu'on a souvent tendance à se "spécialiser" dans un genre, peut-être parce qu'il nous plaît ou parce qu'on s'y sent à l'aise (ou parce que ce genre ne se vend pas trop mal, toutes proportions gardées par rapport au marché français du livre, je pense à la romance par exemple), mais personne n'empêche d'aller voir ailleurs et de tester d'autres choses !

Les auteurs connus justement me semblent les seuls à avoir une certaine légitimité à tomber dans le "piège" de la rentabilité : pour vivre de sa plume il faut (très) bien vendre, donc ne pas décevoir/effrayer le lecteur, et donc tester de nouvelles choses peut être (ou sembler) périlleux. J'ai vu passer sur des forums anglophones le conseil d'utiliser un pseudonyme par genre où on écrit (un pour la romance, un pour le space-opera, un pour la littérature jeunesse...) afin de ne pas dérouter les lecteurs et/ou de ne pas associer deux genres "incompatibles" dans leur esprit. Par exemple, si tu écris de la romance olé-olé, tu n'as pas forcément envie que ce soit sous le même nom que ton roman tout mimi pour les 6-9 ans ^^' peut-être certains auteurs connus font-ils la même chose ?


EDIT : Piraeus patpat c'est terrible que tu sois tombé sur des peaux de vaches pareilles en guise de profs ! Surtout celle du collège... il y a des gens qui n'ont vraiment rien à faire dans l'Education Nationale, c'est si facile de traumatiser des gamins et même de détruire des vies avec ce genre de malveillance.

Pour la dyslexie, d'abord si tu n'avais pas indiqué que tu en souffrais je n'aurais même pas imaginé que tu pouvais être concerné à la lecture de ton post, pas mal de gens qui n'en souffrent pas pourraient en prendre de la graine ! Ensuite et surtout, si je comprends bien, tu te mets beaucoup de pression pour ce résultat... alors j'aimerais juste te dire que, vraiment, même si tu n'arrives pas à t'en mettre moins pour des écrits publics, tu n'as pas besoin de t'en mettre davantage. La pression, c'est dans le frigo ! (et avec modération Razz)

Dans la même veine toujours, petite anecdote du point de vue de quelqu'un qui a la chance de ne pas être dyslexique.

Rencontre d'une stressée de l'orthographe et d'un dys+++ (ça finit bien):

L'orthographe ne te définit pas.
Comme je disais quelque part dans mon pavé de tout à l'heure, l'orthographe, Antidote peut la lisser si nécessaire et un correcteur humain s'occuper du reste, mais le raisonnement, la cohérence, la beauté de la phrase et l'idée que tu développes, rien ne peut encore les remplacer. C'est ça l'important dans tes écrits, c'est ça qui est beau et qui fait ta force, qui fait que ce sont les tiens et ceux de personne d'autre, que ce sont des petits bouts de toi que tu partages avec toi-même ou avec le monde entier. Et ça, ni la peau de vache qui t'a servi de prof au collège, ni les profs de lycée qui n'ont pas su voir tes blocages et t'aider à les dépasser, ni les collègues relous au travail, ni les anonymes d'Internet allergiques aux erreurs (et encore moins ceux qui se permettent de les corriger si tu n'en as pas fait la demande, eux en plus d'être allergiques ils n'ont pas appris le savoir-vivre) ne pourront jamais te l'enlever.

Alors vraiment, de tout mon petit cœur de nana ex-allergique aux mots mal écrits et toujours ultra-stressée à l'idée d'en laisser traîner un seul dans ses propres textes : ne laisse pas l'orthographe t'empêcher de t'exprimer. Tant pis s'il y a une erreur par paragraphe, par phrase, par mot même. Tu pourras les corriger après, ou les faire corriger, ou même ne pas les corriger du tout ! Après tout c'est ton texte, tu en fais ce que tu veux. Mais une phrase que tu n'as pas osé écrire n'aura jamais de problèmes d'orthographe, parce qu'elle n'existera pas.

J'espère n'avoir été blessante à aucun moment de ce message, dans le cas contraire ce serait involontaire (je veux toujours bien faire mais je peux être maladroite) et en plus de te présenter de plates excuses je veillerais naturellement à ne pas recommencer. Dans tous les cas, cookie sur toi ! :cookies:

coeur


Dernière édition par Hibiscus le Jeu 8 Aoû 2024 - 22:40, édité 1 fois (Raison : Un "ver" en poésie, à part s'il mange le papier... (j'avais prévenu XD))
 
GF
   
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...il y a le puits 《 du vécu 》 qui se vide aussi tranquillement, mais assurément avec le grand âge... Quand on se dit: ça rime à quoi de vivre encore sur cette planète ?! la plume se pose et le recueil se ferme...
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Oui, j'ai lu ça aussi que certains auteurs prennent un pseudo selon le genre. Je me vois mal écrire certains trucs sous mon vrai nom Ce qui vous empêche d’écrire 1f606
Pour ce qui est de l'orthographe, je te rejoins aussi Hibiscus, j'étais une ayatollah de l'orthographe quand j'étais enfant ou ado, je dénichais les erreurs dans les bouquins. On ne dit plus "faute" d'orthographe en effet mais "erreur" car il y a une connotation morale/religieuse dans le premier terme qui n'existe pas dans le second. D'ailleurs, on parle d'erreur de calcul en maths, pas de faute.
Et je suis sincèrement désolée pour toi Piraeus que tu aies eu ce genre d'amère expérience. Il existe aujourd'hui des aménagements pour les dyslexiques/dysorthographiques etc. au collège et au lycée mais qui n'ont pas toujours existé et qui nécessitent un diagnostic et un dossier. Que cela ne t'empêche pas d'écrire : plein d'auteurs font des erreurs, ce n'est pas un drame, il y a des correcteurs informatiques ou humains pour remédier à cela.
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Sarashina  /  Effleure du mal


Citation :
Pour ce qui est de l'orthographe, je te rejoins aussi Hibiscus, j'étais une ayatollah de l'orthographe quand j'étais enfant ou ado, je dénichais les erreurs dans les bouquins. On ne dit plus "faute" d'orthographe en effet mais "erreur" car il y a une connotation morale/religieuse dans le premier terme qui n'existe pas dans le second.

Pourtant on utilise bien toujours "adorer" qui est aussi un terme à connotation religieuse (ça veut dire "rendre un culte", et mes grands-parents me disaient toujours, "on adore que Dieu" quand je leur disais, enfant, que j'adorais telle ou telle chose).
Et je suis sure que ce n'est pas le seul terme qui vient de la religion qu'on utilise au quotidien, donc je ne vois pas de pbs à dire "une faute d'orthographe" (en plus une erreur d'orthographe je trouve que ça sonne mal, oralement).
"Faute", dans ce contexte, je l'ai toujours considéré comme en lien avec "faux" plutôt que fauter au sens religieux. Une orthographe fausse par rapport à celle correcte.

(et je précise que je suis agnostique donc impartiale ^^)
 
Piraeus
   
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Si les fautes d'orthographes étaient des pêchers je passerais ma vie à l'église.
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Sanelle  /  Tapage au bout de la nuit


C'est pourtant la raison qui m'a été donnée pour ne pas dire faute mais erreur quand j'étais professeure stagiaire. Moi, je pense qu'aujourd'hui aucun élève ne voit la connotation religieuse quand on lui rend une copie (dans le public, je précise) mais bon... Et comme Sarashina, j'ai souvent entendu qu'on n'adorait que Dieu (entourage pourtant non religieux).
De toute façon, le problème n'est pas vraiment là : qu'on fasse des erreurs ou des fautes d'orthographe, la difficulté d'écrire, la honte qu'on peut éprouver devant des gens pas très malins/sympas qui se moquent, voire qui nous dénigrent sont terribles mais ne devraient pas couper l'élan créateur, car indépendamment de l'orthographe, tout le monde peut avoir des choses intéressantes et/ou belles à raconter.
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Sasha Dahanramsar
   
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Sasha Dahanramsar  /  Tapage au bout de la nuit


Ce qui m’empêche d’écrire, ce ne sont pas des craintes liées à l’estime de soi, ce sont des considérations matérielles.
Ça me fait beaucoup réfléchir de lire vos réponses, parce que je vois que la question de se sentir à la hauteur revient souvent dans vos blocages.
Curieusement, de mon côté, alors que je suis une personne qui a tout à fait ce type de blocages sur d’autres sujets, je ne les ai pas concernant l’écriture. Je ressens l’écriture comme une nécessité, comme quelque chose que je n’ai pas choisi, comme respirer. J’écris parce que j’en ai besoin et c’est pour moi presque naturel. Mais après, si un jour on me faisait comprendre qu’en vérité mes écrits sont nuls, je pense que je ferai en sorte de ne plus les imposer au regard d’autrui. Néanmoins, je ne pense pas que je pourrais arrêter d’écrire, parce que dans l’acte, c’est moins pour moi une question de performance que de sincérité automatique.
Mes blocages dans l’écriture viennent beaucoup plus de l’extérieur que de l’intérieur. Quand j’étais enfant et ado, je procrastinais énormément parce que mes parents m’avaient mis dans la tête qu’écrire n’est pas un métier et que je devais privilégier mes études. Or écrire ça demande beaucoup de temps. Moi je considère vraiment ça comme un travail pour moi, pas un hobby. Donc si je ne m’y consacre pas sérieusement avec suffisamment de temps, ça passe facilement à la trappe, tout simplement parce que l’effort que ça demande ne lui permet pas de tenir le rang de hobby face aux jeux vidéo par exemple qui sont mes hobbies et qui m’apportent la détente sans la notion de travail.
Une fois adulte, j’ai ressenti beaucoup de honte et de regrets d’avoir écrit si lentement enfant et ado, ça m’a mis un coup de boost pour m’y astreindre de manière beaucoup plus assidue. Là, les nouveaux obstacles étaient les études, le travail, les tâches ménagères… la vie quoi, et les injonctions et obligations de la société actuelle qui ne nous laisse que très peu de temps pour nous et qui refuse de considérer l’écriture comme un vrai travail, et donc un métier rémunéré dont on peut vivre. Or, pour moi, avant même de se poser la moindre question introspective, rien que sur le plan matériel, comment veut-on écrire si on n’a pas le temps, les moyens, les conditions matérielles pour le faire ? C’est très prosaïque, mais moi j’ai besoin d’un salaire, d’un logement, etc. Tout ça, ça bouffe un max de temps. Or j’ai aussi besoin de temps pour écrire. Donc l’écrire se retrouve en conflit avec mon boulot et mes corvées. C’est ça qui m’empêche le plus d’écrire finalement.
S’ajoute à ça tout un tas d’autres facteurs dans ma vie qui mettent à mal ma santé, or écrire quand on n’a pas non plus la condition physique et mentale pour, c’est très dur.
Je me dis souvent que si j’étais libérae du travail, des corvées ménagères et de ces choses qui détruisent ma santé, rien ne m’empêcherait d’écrire. Alors, peut-être que là j’aurais des blocages intérieurs et des considérations de type sentiment d’illégitimité face à mieux que moi. Mais pour le moment, quand j’ai réussi à écrire un truc, je suis tellement contens d’avoir bravé les obligations de la vie pour le faire que je me demande même pas si ce que j’ai écrit est à la hauteur des grand·e·s auteurices de ce monde. J’ai la conviction que c’est bon, parce que j’y ai mis mes tripes. Après, c’est peut-être me fourvoyer et peut-être vais-je découvrir un jour que j’écris vraiment comme une merde Razz Mais pour le moment, j’ai eu la chance enfant et ado d’avoir de bons retours sur ce que j’écrivais et la chance dans la malchance adulte de n’avoir presque aucun retour sur ce que j’écris, donc c’est vrai que pour le moment je suis protégeae d’un blocage qui viendrait d’une critique négative, ce qui je pense devient un énorme blocage quand c’est vécu (comme Piraeus, soutien à toi, tes profs ont vraiment été pas top).
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Effectivement, sémantiquement, une faute et une erreur, ce n'est pas tout à fait la même chose. Si l'on ne veut pas convoquer la dimension religieuse, et pour coller à l'actualité, on peut regarder du côté du sport, où c'est là aussi l'aspect moral / volontaire qui va faire la différence. Si je suis un sportif et que je deviens physiquement agressif vis-à-vis d'un adversaire, je vais commettre une *faute* (plus ou moins grave), et je vais écoper d'une sanction de la part de l'arbitre. Si je reste fair play, mais que mon adversaire est très bon, alors la moindre *erreur* va me coûter la victoire.

Donc oui, c'est subtil mais on ne transmet pas la même chose à un enfant en lui disant qu'il a commis une faute (honte sur toi ! gare à la sanction !) ou fait une erreur (aïe, mais pas grave, on est là pour apprendre, on va regarder comment faire pour que tu ne la commettes plus).

Mais dans le fond ça ne change vraiment pas grand-chose.
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Sarashina
   
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Citation :
Donc oui, c'est subtil mais on ne transmet pas la même chose à un enfant en lui disant qu'il a commis une faute (honte sur toi ! gare à la sanction !) ou fait une erreur (aïe, mais pas grave, on est là pour apprendre, on va regarder comment faire pour que tu ne la commettes plus).
Franchement je ne sais pas. Mes profs ont parlé de fautes pendant toute ma scolarité et j'avoue que je n'avais jamais fait l'association avec le religieux avant de lire le post qui en parlait plus haut, ni même vécu ça négativement. C'était faux, point.
Je n'ai pas non plus l'impression que les autres enfants avec qui j'étais l'aient plus mal vécu que moi (et puis qu'on parle d'erreur ou de faute, dans tous les cas on a une "sanction" en général, la perte d'un point ou d'1/2 point quand c'est un travail noté; de même que parler de faute n'empêche pas de "regarder comment faire pour ne plus la commettre").

Je pense aussi qu'il faut le raisonnement d'un adulte qui a les références religieuses pour y voir un parallèle, enfant je n'aurais pas compris si on m'avait parlé de ça. La religion était inexistante dans ma vie comme dans la plupart des autres enfants que je connaissais, et je pense que c'est encore plus marqué maintenant.
 

 Ce qui vous empêche d’écrire

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