|
|
| Ce qui vous empêche d’écrire | |
| | Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Sam 10 Aoû 2024 - 15:45 | |
| Mais je viens justement de dire que ça n'avait pas seulement de rapport avec la religion (à moins de voir le sport comme une religion mais c'est un peu tiré par les cheveux). |
| | Nombre de messages : 1338 Âge : 32 Localisation : Ne perd pas le Nord mais depuis l'Est Pensée du jour : Quelques (r)onces d'espoir Date d'inscription : 18/09/2013 | Epineuse / Agent 006 Sam 10 Aoû 2024 - 15:51 | |
| Oh je suis vraiment navrée de lire ça, Pèlerine J'ai aussi des phases de ce genre, et la paralysie est ultra frustrante. Pour paraphraser une phrase que j'avais vue passer sur tumblr et que j'aime beaucoup, donc, à la fois pour toi et pour ceux qui doutent ici : une guirlande de Noël et une fleur sont toutes les deux très belles d'une façon très différente. C'est pareil pour un Van Gogh et un Da Vinci, pour un Victor Hugo et un Rupi Kaur. J'entends tout à fait que ce soit compliqué de s'affranchir des codes dominants. Le truc qui me rassure et me porte, personnellement, c'est le fait que la beauté est toujours diverse, que ce soit dans les gens, dans les arts, dans les livres ! Je ne te connais pas assez bien pour trop m'avancer, mais du peu que j'ai pu échanger avec toi, de ce que j'ai lu de toi, le sujet de la diversité te tient à cœur : il y a peut-être des mêmes mécanismes de bienveillance à appliquer pour ton écriture ? A la fois dans l'affirmation que la beauté prend des formes différentes, et que l'efficacité prend aussi des aspects différents (parce que tout n'est pas beauté, je suis consciente de faire quelques raccourcis pour ce parallèle) ? Du coup, de la même façon qu'une Simone Biles et une Ilona Maher peuvent être chacune incroyables, ton écriture peut, sans ressembler à celles qui t'ont nourrie, être unique, exceptionnelle, percutante, poignante ! Je ne veux pas non plus tirer la couverture à moi, mais je partage aussi un petit rien suite à la publication de mon roman. Promis, ça a sa pertinence ! Cœur de Cyclone est atypique : les persos ont des noms improbables, l'univers est un mélange chelou et à moitié inclassable… J'avais très peur que toutes ces bizarreries le desservent. Et pas du tout : des retours que j'ai, les lecteurs aiment ce récit non pas en dépit de ses bizarreries mais pour elles, grâce à elles. Je trouve ça très healing, et j'espère que partager ça te redonnera confiance dans le fait que ce qu'on considère comme nos étrangetés voire nos imperfections sont l'émerveillement de quelqu'un d'autre ! Enfin sur la question de la performance… Il y aura toujours des gens pour faire tout vite et bien, et c'est une source éternelle d'envie (en tout cas pour la limace que je suis) Mais pour avoir aussi vu des collègues aborder une course d'orientation avec une incroyable stratégie à base de "je cours d'abord et je regarde la carte ensuite", parfois il vaut mieux aller lentement mais sûrement Voilà voilà, pardon, j'ai fait un petit pavé sans tout lire avant (mon cerveau est très petit et ma concentration absente). |
| | Nombre de messages : 1047 Âge : 40 Localisation : Au pays de l'Oiseau d'Or Date d'inscription : 12/07/2023 | Sarashina / Effleure du mal Sam 10 Aoû 2024 - 17:27 | |
| - fabiend a écrit:
- Mais je viens justement de dire que ça n'avait pas seulement de rapport avec la religion (à moins de voir le sport comme une religion mais c'est un peu tiré par les cheveux).
La partie de ma réponse par rapport à ce que j'ai cité de ton message ne parle pas de religion, mais de ce que tu dis que ça peut transmettre comme message. J'ai sauté une ligne pour revenir à l'aspect religieux ou non du mot, par rapport à ce que Sanelle avait dit, mais ça n'était sans doute pas assez clair. |
| | Nombre de messages : 81 Âge : 27 Date d'inscription : 23/05/2024 | Lucebel / Pippin le Bref Sam 10 Aoû 2024 - 23:01 | |
| Personnellement, ça fait quelques mois que je suis bloquée niveau écriture, malgré l'envie de mettre en mots une nouvelle histoire. Pour être honnête, ce n'est pas tellement le besoin de qualité qui me bloque, mais le besoin de quantité... Est-ce que j'arriverai à écrire "assez" ? Est-ce que j'ai suffisamment de péripéties pour nourrir le récit ? J'ai une idée, super, mais est-ce que j'arriverai à la développer assez pour en faire un roman ? Bien sûr, la solution c'est d'essayer, mais j'ai tellement peur de ne pas y arriver que je n'ose pas me lancer J'ai des tonnes d'idées de romans notées un peu partout, mais elles restent au stade d'idées à cause de ça. |
| | Nombre de messages : 118 Âge : 33 Date d'inscription : 28/08/2023 | Hibiscus / Barge de Radetzky Sam 10 Aoû 2024 - 23:20 | |
| Lucebel > j'ai souvent une variante de ce souci, à savoir "j'ai le début, les persos principaux, le système magique, et... ah bon, il faut une intrigue ?" Est-ce que tu as essayé de passer par des méthodes de planification ou de construction du récit pour te permettre de voir les articulations et le volume de ton récit ? Personnellement j'utilise la méthode Snowflake (méthode flocon de neige en français) mais il en existe d'autres, Save the Cat ou même le voyage du héros par exemple. On ne va pas se mentir, ça prend du temps en amont de la phase d'écriture, et ça marche surtout pour les architectes et un peu les paysagistes (beaucoup moins pour les jardiniers) mais perso ça m'aide vraiment. Ca me permet de voir les points forts et les points faibles du récit avant de l'écrire, de rembourrer les endroits qui en ont besoin, de cerner les faiblesses logiques... de me rendre compte que ma scène d'exposition fait la moitié du total du texte et qu'il n'y a pas d'acte 2... ce genre de choses |
| | Nombre de messages : 81 Âge : 27 Date d'inscription : 23/05/2024 | Lucebel / Pippin le Bref Dim 11 Aoû 2024 - 3:16 | |
| Justement, même la phase de planification, je n'arrive pas à m'y mettre. J'ai tellement peur d'être déçue de moi-même si je n'arrive pas à développer l'histoire que ça me bloque C'est très frustrant parce que je sais très bien que si je ne tente pas, l'histoire n'ira nulle part... J'essaie de m'y mettre petit à petit, par exemple en trouvant des noms aux personnages, noter quelques détails par-ci par-là en espérant avoir enfin le déclic. |
| | Nombre de messages : 1146 Âge : 31 Date d'inscription : 21/10/2022 | Pèlerine / Effleure du mal Ven 16 Aoû 2024 - 0:00 | |
| - Epineuse a écrit:
- Oh je suis vraiment navrée de lire ça, Pèlerine J'ai aussi des phases de ce genre, et la paralysie est ultra frustrante.
Pour paraphraser une phrase que j'avais vue passer sur tumblr et que j'aime beaucoup, donc, à la fois pour toi et pour ceux qui doutent ici : une guirlande de Noël et une fleur sont toutes les deux très belles d'une façon très différente. C'est pareil pour un Van Gogh et un Da Vinci, pour un Victor Hugo et un Rupi Kaur.
J'entends tout à fait que ce soit compliqué de s'affranchir des codes dominants. Le truc qui me rassure et me porte, personnellement, c'est le fait que la beauté est toujours diverse, que ce soit dans les gens, dans les arts, dans les livres ! Je ne te connais pas assez bien pour trop m'avancer, mais du peu que j'ai pu échanger avec toi, de ce que j'ai lu de toi, le sujet de la diversité te tient à cœur : il y a peut-être des mêmes mécanismes de bienveillance à appliquer pour ton écriture ? A la fois dans l'affirmation que la beauté prend des formes différentes, et que l'efficacité prend aussi des aspects différents (parce que tout n'est pas beauté, je suis consciente de faire quelques raccourcis pour ce parallèle) ? Du coup, de la même façon qu'une Simone Biles et une Ilona Maher peuvent être chacune incroyables, ton écriture peut, sans ressembler à celles qui t'ont nourrie, être unique, exceptionnelle, percutante, poignante !
Je ne veux pas non plus tirer la couverture à moi, mais je partage aussi un petit rien suite à la publication de mon roman. Promis, ça a sa pertinence ! Cœur de Cyclone est atypique : les persos ont des noms improbables, l'univers est un mélange chelou et à moitié inclassable… J'avais très peur que toutes ces bizarreries le desservent. Et pas du tout : des retours que j'ai, les lecteurs aiment ce récit non pas en dépit de ses bizarreries mais pour elles, grâce à elles. Je trouve ça très healing, et j'espère que partager ça te redonnera confiance dans le fait que ce qu'on considère comme nos étrangetés voire nos imperfections sont l'émerveillement de quelqu'un d'autre !
Enfin sur la question de la performance… Il y aura toujours des gens pour faire tout vite et bien, et c'est une source éternelle d'envie (en tout cas pour la limace que je suis) Mais pour avoir aussi vu des collègues aborder une course d'orientation avec une incroyable stratégie à base de "je cours d'abord et je regarde la carte ensuite", parfois il vaut mieux aller lentement mais sûrement
Voilà voilà, pardon, j'ai fait un petit pavé sans tout lire avant (mon cerveau est très petit et ma concentration absente). Très touchée par ton adorable message, Epineuse, merci pour ces encouragements Merci à toutes et tous pour vos partages et conseils ! On se sent beaucoup moins seule tout à coup. J'ai ouvert dans les journaux un topic d'écriture automatique et pour l'instant, ça aide énormément à se détacher de l'envie de bien faire, du regard d'autrui et de tout ce qui est admis comme "beau", je recommande vivement l'exercice pour ce qui est du blocage quant à la qualité et à la performance. |
| | Nombre de messages : 10 Âge : 33 Localisation : de retour dans mon chez moi, en angleterre Pensée du jour : fatiguée, le boulot c'est épuisant Date d'inscription : 11/08/2024 | kosmicbabz / Homme invisible Ven 16 Aoû 2024 - 17:46 | |
| bonjour! l'introduction de mon message sera: j'ai un tdah - et cela impacte plus ma vie que je ne l'aurais pensé. je sais qu'à première vue, ça peut sembler soit être une excuse ou tout simplement ça peut sembler banal. mais ce côté manque d'attention est difficile à gérer lorsque je veux me poser et écriture. un petit bruit autour de moi et c'est fini. écrire avec une playlist m'aide énormément à me concentrer ceci dit. mais j'avoue que, parfois, ce n'est malheureusement pas suffisant. de plus, étant très imaginative, j'ai énormément de mal à me concentrer sur une seule idée (en plus du tdah). mon cerveau semble aimer produire des idées à tout va. je me demande souvent: suis-je la seule? (j'en doute) si ce dernier point vous est familier, comment arrivez-vous à passer au dessus? et à ne vous concentrer que sur un seul projet. |
| | Nombre de messages : 154 Âge : 43 Localisation : Au grand air Pensée du jour : Ciel, ma constance ! Date d'inscription : 02/08/2022 | Lucille / Tycho l'homoncule Sam 17 Aoû 2024 - 1:46 | |
| Hello @kosmicbabz Je crois que beaucoup d'artistes sont submergés d'idées - l'imagination travaillant un peu à la fonction d'un muscle, plus on la sollicite, plus elle produit. Je pense souvent à vendre mes idées pour te dire car j'en ai pour des décennies avec mes débuts de manuscrit - Et en même temps je peine à clôturer ma trilogie ;-) Je n'ai pas de recette miracle, je note parfois des passages de roman qui me viennent mais avec l'âge (et ma disponibilité réduite pour l'écriture au vu du boulot et du quotidien), l'autodiscipline se met plus facilement en place. Et puis je crois (comme Marie Vareille l'explique) que le cerveau travaille toujours en arrière plan quand on reste focalisé sur un projet et chez moi, le stade "incubation" peut prendre énormément de temps avec l'avantage (heureusement!) d'un premier jet parfois déjà bien développé (je ne retravaille pas beaucoup mes manuscrits, enfin sur des bricoles qui peuvent me prendre ds heures, mais je réécris très rarement). Il y a aussi des écrivains qui arrivent très bien à gérer plusieurs projets en parallèle (comme Aliénor ici si c'est toujours le cas), il faut tester et se faire sa propre popotte. D'ailleurs, écrire autre chose que son roman actuel permet souvent de le relancer après quand on revient dessus, comme si on était plus "relax". Et surtout ne pas se figer - le processus d'écriture est quelque chose d'assez immuable dans certaines étapes (l'effervescence du début, la phase de découragement... avec le temps, je repère chez moi des constances) mais en même temps je trouve qu'il bouge aussi tout le temps et les routines peuvent changer selon l'état d'esprit, l'époque... (outchi, je m'arrête là car je m'embrouille moi-même ). Bonne écriture |
| | Nombre de messages : 10 Âge : 33 Localisation : de retour dans mon chez moi, en angleterre Pensée du jour : fatiguée, le boulot c'est épuisant Date d'inscription : 11/08/2024 | kosmicbabz / Homme invisible Sam 17 Aoû 2024 - 2:45 | |
| - Lucille a écrit:
- Hello @kosmicbabz
Je crois que beaucoup d'artistes sont submergés d'idées - l'imagination travaillant un peu à la fonction d'un muscle, plus on la sollicite, plus elle produit. Je pense souvent à vendre mes idées pour te dire car j'en ai pour des décennies avec mes débuts de manuscrit - Et en même temps je peine à clôturer ma trilogie ;-) Je n'ai pas de recette miracle, je note parfois des passages de roman qui me viennent mais avec l'âge (et ma disponibilité réduite pour l'écriture au vu du boulot et du quotidien), l'autodiscipline se met plus facilement en place. Et puis je crois (comme Marie Vareille l'explique) que le cerveau travaille toujours en arrière plan quand on reste focalisé sur un projet et chez moi, le stade "incubation" peut prendre énormément de temps avec l'avantage (heureusement!) d'un premier jet parfois déjà bien développé (je ne retravaille pas beaucoup mes manuscrits, enfin sur des bricoles qui peuvent me prendre ds heures, mais je réécris très rarement). Il y a aussi des écrivains qui arrivent très bien à gérer plusieurs projets en parallèle (comme Aliénor ici si c'est toujours le cas), il faut tester et se faire sa propre popotte. D'ailleurs, écrire autre chose que son roman actuel permet souvent de le relancer après quand on revient dessus, comme si on était plus "relax". Et surtout ne pas se figer - le processus d'écriture est quelque chose d'assez immuable dans certaines étapes (l'effervescence du début, la phase de découragement... avec le temps, je repère chez moi des constances) mais en même temps je trouve qu'il bouge aussi tout le temps et les routines peuvent changer selon l'état d'esprit, l'époque... (outchi, je m'arrête là car je m'embrouille moi-même ). Bonne écriture merci à toi, vraiment c'est vrai qu'avec la vie, le travail etc., c'est un peu compliqué parfois d'écrire - entre ça et le syndrome de la page blanche - c'est pas l'éclat' tous les jours! je devrais peut-être tester de bosser sur plusieurs projets en même temps et voir vers quoi je me dirige en fonction de mon humeur et/ou mon envie! à voir, l'avenir nous en donnera la réponse |
| | Nombre de messages : 2724 Âge : 100 Localisation : Dans ma grotte. Pensée du jour : Fais de ta vie un rêve et d'un rêve une réalité. Date d'inscription : 12/07/2024 | Nymphalis / Psychopompe Sam 17 Aoû 2024 - 14:11 | |
| En ce qui me concerne c'est pas compliqué, ce qui m'empêche d'écrire c'est moi-même.
Pas le manque d'idée, ni le manque de temps, juste moi qui, avec mon humeur fluctuante, me prends pour une warrior un jour, et une nulle le lendemain.
J'ai des phases où je suis confiante et j'écris des pages et des pages, mes idées sont supers, j'écris trop bien wahou.
Et les phases où je me sens comme une imposteur, qui écrit des trucs nuls, avec des idées nulles. Dans cette phase je suis incapable d'écrire quoi que ce soit, j'essaye, mais rien ne veut sortir parce que "pourquoi MOI je serai capable d'écrire des livres".
C'est un conflit permanent dans ma tête, j'essaye de travailler dessus mais c'est difficile. |
| | Nombre de messages : 118 Âge : 33 Date d'inscription : 28/08/2023 | Hibiscus / Barge de Radetzky Sam 17 Aoû 2024 - 15:27 | |
| - Nymphalis a écrit:
- "pourquoi MOI je serai capable d'écrire des livres"
Je me suis posé la même question, et voici la réponse parfaitement objective (hum) et pas du tout aigrie (du tout) qui m'est apparue après la fréquentation un peu trop assidue du rayon "Romance" de mon supermarché : Parce que quand on voit les bouses qui sortent tous les jours et qui sont vendues contre de l'argent, franchement, on a toutes nos chances non seulement pour l'écriture de nos livres, mais encore pour leur publication XDEt je parle bien de livres parus à compte d'éditeur dans de grosses boîtes. Alors oui, c'est pas très sympa pour les auteurs des ouvrages en question, mais je trouve que prendre conscience du niveau abyssal de certaines publications aide vraiment à relativiser le syndrome de l'imposteur et les complexes d'infériorité qu'on peut nourrir envers nos propres travaux. Bien sûr, je ne veux pas dire que publier est à la portée du premier venu, simplement que si des horreurs sans style, sans solidité narrative, sans sous-texte, sans rien, et dont les seuls intérêts se résument à "un thème et un genre en vogue", sont considérées comme assez solides pour être publiées (et vendues contre de l'argent, j'insiste !)... alors c'est que ce sont probablement nos critères à nous, auteurs stressés, qui sont trop stricts. Et vous savez ce que ça veut dire ? Ca veut dire que si on croit en nous autant que ces auteurs doivent croire en eux, qu'on s'accroche, qu'on s'en donne les moyens, on peut écrire et être publiés ! |
| | Nombre de messages : 73 Âge : 26 Localisation : Par ris Date d'inscription : 24/07/2024 | Ranish Kadjah / Clochard céleste Sam 17 Aoû 2024 - 18:09 | |
| - Nymphalis a écrit:
J'ai des phases où je suis confiante et j'écris des pages et des pages, mes idées sont supers, j'écris trop bien wahou.
Et les phases où je me sens comme une imposteur, qui écrit des trucs nuls, avec des idées nulles. Dans cette phase je suis incapable d'écrire quoi que ce soit, j'essaye, mais rien ne veut sortir parce que "pourquoi MOI je serai capable d'écrire des livres". Tout pareil. Qu'est-ce que c'est dur de pas écouter cette voix, "Tu n'as pas de légitimité à t'exprimer". - déjà parce que j'ai pas vécu la guerre, ni l'exil, ni de terrifiantes épreuves : donc mon témoignage, mon regard sur le monde, est vraiment semblable à ceux de beaucoup d'autres. Non pas que ça le rende vain, mais ça ne le rend certainement pas spécial : et on a tendance à chercher du spécial, dans les livres. - ensuite, en raison du grand nombre d'auteurs qui ont déjà abordé les thématiques qui m'intéressent. D'ailleurs, c'est plutôt logique : on lit en priorité ce qui nous intéresse, donc, plus on lit de beaux livres, moins on se sent le droit d'en écrire. En revanche, pour se motiver, plusieurs idées (qui rejoignent certaines postées par vous tous <3) : - Voir l'écriture comme une longue aventure. On est un perso, on a des stats ; et quand on écrit un roman bof, certes, il est bof, mais il fait gagner de l'Xp pour les compétences d'écriture. On gagne de l'Xp, le prochain livre sera meilleur. Et c'est pour ça qu'il FAUT terminer ses projets, selon moi : pour gagner l'Xp, faut finir le combat. Si tu descends pas le Boss à 0 PV, ben tu gagnes pas tout. Et en plus, laisser une œuvre inachevée est très démotivant ! Donc vraiment, j'encourage tout.es les écrivains à se pousser au bout du truc - Se rappeler qu'on aura pas 18 millions de lecteurs. On est pas destinés à changer l'univers par notre livre. Ainsi, moins de pression : notre livre sera lu par ceux qu'il intriguera, qu'il intéressera. Mais il n'est pas nécessaire de le rendre parfait. Cette humilité, selon moi, est davantage un soutien : on peut être perfectionniste, mais on n'est pas forcé de l'être vis-à-vis d'un Jugement Mondial Impitoyable. Et les erreurs (orthographe, personnage bancal, intrigue trouée...) n'attireront pas un cataclysme sur nous. Au contraire : faire ces erreurs, c'est les comprendre. Cela dit, je sais que l'écriture est une question de vie ou de mort. De sens ou de non-sens. Et effectivement, si j'écrivais par-dessus la jambe, ça me déprimerait. Donc, quand même : oui, soyons exigeants et cherchons à bien faire, quitte à donner nos années au livre. (Je me contredis c'est super).Bon et je termine sur un truc qui me bloque : les évènements stressants proches. Du type : si j'ai un rendez-vous avec ma cheffe dans 2 jours, ben je vais pas pouvoir écrire pendant ces 2 jours, alors qu'ils sont tout à fait libres. Juste, y a ce truc à l'horizon qui nique le moral. Très frustrant !! Encore une fois force à tous ceux et celles qui doivent dépasser de grosses angoisses pour s'exprimer librement sur leurs pages. |
| | Nombre de messages : 1149 Âge : 41 Date d'inscription : 14/11/2023 | Seb / Effleure du mal Jeu 22 Aoû 2024 - 17:38 | |
| Détail amusant : si j'avais posté ma réponse elle aurait été la première du topic. Mais je me suis ravisé, j'ai pensé que plein de gens allaient dire des trucs bien mieux que moi et mes formulations étranges et j'ai classé ça en brouillon sans suite... Et rien à voir mais c'est vrai aussi que les gens sur la CB sont un vrai frein à l'écriture ! Je crois qu'avec le temps j'ai intégré qu'on traverse différentes phases dans notre vie. Si mon écriture est ce qu'elle est aujourd'hui, c'est aussi grâce à toutes mes tentatives à l’amener à être ce qu'elle n'est pas. L'écriture c'est un peu une forme particulière de relation à soi. Dans cette relation il peut y avoir un coup de foudre, une première rencontre avec l'écriture, une lune de miel que l'on cherche ensuite à retrouver. Mais ça ne marche pas, bien sûr. Pour durer cette relation doit se réinventer. Dans cette relation, on croit que l'écriture exige de nous une sorte de perfection. C'est faux, comme toujours, mais on veut être à la hauteur de ce que l'on place en elle. En réalité, c'est elle qui nous travaille, qui nous creuse, à la recherche de l'étincelle. Durant ce chemin vers le cœur de soi, toutes ces hésitations, ces pressions, ces errements, ce sont comme des exercices pour nous préparer aux étapes nécessaires pour se trouver dans l'écriture. Comme disait un ami, c'est de la sueur. Beaucoup de nos écrits sont de la sueur. Contrairement à Daeyco je crois que l'écriture est comme le sport. C'est une activité dans laquelle on voit sa progression. On la voit quand il est temps. Quand cela devient nécessaire. Le plus souvent on avance à l'aveuglette. On a seulement quelques balises, quelques repères pour savoir où on en est dans la brume des mots. Même les plus grands champions ne peuvent prévoir leurs résultats aux épreuves. Ils savent seulement se créer les meilleurs conditions pour atteindre leurs objectifs. Parfois ça marche, parfois non. Puis j'ai aussi réalisé que j'écrivais tout le temps. Même quand je n'écrivais pas. Même quand je retravaillais la même unique poignée de pages pendant 10 ans. Même quand je boudais l'écriture ou que j'avais l'impression qu'elle me faisait la gueule. Tout cela m'a appris quelque chose. Sur moi, sur la langue, sur le dire et le non-dire. Sur le silence. Je ne sais pas exactement quoi. Je ne sais pas vers où ça va. Je sais juste qu'écrire est une relation et qu'elle change avec le temps. J'ai aimé chaque période que j'ai aussi parfois détesté, sur le coup. Cette relation est toujours vivante, même si elle devait sembler s'arrêter là, elle ne ferait que changer de forme. Elle est infinie... Alors maintenant j'ai repris ce brouillon pour le poster. Maintenant je vois qu'il est daté du 07 aout. Maintenant je réalise. Maintenant j'y lis la phrase suivante qui achevait son ébauche : "Si j'avais la certitude qu'en cessant d'écrire à présent, je composerais un unique poème capable de toucher un âme, "J'aime le fait que j'ai arrêté d'écrire sur cette phrase. J'aime son suspens au bout de la virgule. J'aime le fait que je l'ai écrite et laissé en vol le jour où j'ai posté "Aujourd'hui je vais délier."J'aime le vertige de savoir qu'au moment où j'écrivais cette phrase j'ignorais tout ce qui adviendrait ensuite. J'aime qu'en disant cela j'ignore tout ce que je vivrais demain. J'aime que l'écriture me surprenne, encore, toujours, qu'elle me travaille, me corrode, m'attrape, parfois me lâche, se brise sur moi, me brise en elle, j'aime qu'elle me fasse vaciller et qu'elle me permette parfois de naviguer sur son dos jusqu'à des terres que je découvre, j'explore jusqu'à m'y perdre, les yeux fous, j'aime qu'elle soit comme l'escalier d'un phare trop haut que je maudit marche après marche avant d'atteindre le sommet où je deviens l'ile, l'océan, le signal, l'horizon, les récifs, le naufrage et les oiseaux de mer avant de redescendre, le sourire aux lèvres, acheter des pâtes, des tomates, de l'huile d'olive et |
| | Nombre de messages : 5448 Âge : 57 Localisation : Paris Pensée du jour : Three blinds rabbits. Date d'inscription : 05/11/2017 | Jdoo / Maîtrise en tropes Ven 23 Aoû 2024 - 7:35 | |
| C'est l'acte physique d'écrire que je trouve chiant, se relire aussi c'est chiant. Faudrait pouvoir se brancher des électrodes directe dans le cortex à brancher sur un port USB du pc pour que ça écrive tout seul. L'orthographe la grammaire c'est chiant aussi. En fait je me demande bien pourquoi j'écris tellement globalement je trouve tout chiant dans cette activité. Je crois que je gagnerais à plus réfléchir sur ce que j'écris avant de passer à l'acte d'écrire, je gagnerais du temps, mais même ça, ça me fait chier. La seule satisfaction que j'en tire c'est une fois le texte terminé, là je dois recevoir une bonne dose de dopamine, et ça doit être ça qui me pousse à recommencer. |
| |
|
|