|
|
| Lettre ouverte à ceux qui rêvent d'être édités | |
| | | Invité / Invité Ven 18 Juil 2014 - 18:42 | |
| De mon expérience personnelle, les refus lorsque je les appréhendais sous un angle critique en éludant tout jugement de valeurs, me permettent d'améliorer mon style et la construction de mes récits. J'ai écrit 4 romans complets dont ont été abondement commentés ici, et commencé deux autres dont l'un à un stade très avancé. Un a fait le tour des éditeurs de Paris, l'autre a concouru dans deux concours nationaux. Rien d'édité mais ceux qui auront la curiosité de consulter les retours obtenus verront bien que l'expérience vaut bien une édition bas de gamme.
Si je ne renie pas ces 4 précédents j'ai bien conscience que je suis bien plus efficace maintenant et que mes textes passés sont largement critiquables, particulièrement sur le plan de l'édition. A force de recevoir des "non" je me remets en cause à chaque fois et surtout : je lis ce qui se publie. Et force est de constater que pour la littérature que j'affectionne, il y a bien des éléments qui m'ont manqué. Enfin, et comme je n'ai déjà écrit ici, il y a la question de l'opportunité : lorsqu'un récit -même anonyme- fait écho à l'actualité, sa capacité à toucher le plus grand nombre (je crois bien que c'est une ambition commune à tous les éditeurs) est réelle. Si en plus il est agréablement construit - avec une narration dense ou au contraire minimaliste mais qui fonctionne- y'a moyen de moyenner comme dirait l'autre.
Il faut à l'écrivain sortir de sa tour d'ivoire et ouvrir les yeux sur les autres, exploiter ses ressorts intérieurs susceptibles d'apporter quelque chose -divertissement, réflexion, expériences...- à l'autre.
C'est un peu comme adapter ses anecdotes en fonction de l'ambiance. Il ne s'agit pas de dire ce que les autres veulent entendre mais de les emmener vers ce que l'on ressent, pense ou nous fait plaisir.
Le fond de ma pensée quand j'interviens ici est le suivant : si ça se trouve ceux qui se plaignent de ne pas trouver éditeur sont peut-être les auteurs de textes copie conforme dans l'idée et le ton à ce qui a déjà été publié... il y a 30 ans.
Et l'expérience de notre nouvel ami xiep, me fait sourire, oui : refuser d'être édité dans des maisons reconnues sur la place de Paris ? Qui peut croire un truc pareil ? Ils sont combien les bloggeurs à faire la même démonstration que le monde est pourri tous les jours, dans toutes les langues ? Voir si c'est ce que vous avez envie de lire, hein... moi j'y vois que des nombrilistes complètement paumés et paranoiaques |
| | | Invité / Invité Ven 18 Juil 2014 - 18:53 | |
| Je n'ai pas dis que c'était Gallimard non plus. moi j'écrivais des livres pour manger, pas pour filer 90 % de mes droits à un éditeur qui vendrait ses livres auprès de centres de vente dont je connaissais déjà les membres. Mais moi je suis un cas à part. |
| | | Invité / Invité Ven 18 Juil 2014 - 18:55 | |
| c'est si substantiel que ça, ce que tu as touché, ces deux années ? |
| | | Invité / Invité Ven 18 Juil 2014 - 18:58 | |
| Ouaip, j'en ai vécu pendant deux ans. En gros, j'ai gagné dans les 80.000 euros net. Le bouquin d'avant, vendu deux fois plus mais via un éditeur m'a rapporté à vue de nez dans les 25.000 |
| | | Invité / Invité Ven 18 Juil 2014 - 19:03 | |
| incroyable ! pardonne moi mais j'y crois pas. Avec un livre à, disons 18 euro... faut en vendre tellement pour atteindre 40 000 euro de bénéf (sans compter les cotisations sociales parce là faut pense se déclarer si c'est pas le cas) que j'imagine mal un éditeur passer à côté. Pour reprendre l'exemple si cher à Shub, l'auteure de conneries tâchées de café passée chez Ruquier, cette fille donc, a été éditée parce qu'elle avait réussi à attirer quelques milliers de lecteurs (followers...) sans gagner un centième je pense de ce que tu annonces. Avec de telles ventes, Xiep, sachant qu'un auteur chez EhO touche dans les 10 000 à 20 000 d'à valoir, tu devrais être un poil connu, non ? |
| | Nombre de messages : 131 Âge : 57 Date d'inscription : 30/09/2012 | Lourinki / Barge de Radetzky Ven 18 Juil 2014 - 19:07 | |
| C'est sympa de le traiter de menteur... Et qui te dit qu'il n'est pas connu ? |
| | | Invité / Invité Ven 18 Juil 2014 - 19:08 | |
| la démonstration reste à faire car pour l'instant on est dans la brume. |
| | | Invité / Invité Ven 18 Juil 2014 - 19:08 | |
| - Citation :
- Si je ne renie pas ces 4 précédents j'ai bien conscience que je suis bien plus efficace maintenant et que mes textes passés sont largement critiquables, particulièrement sur le plan de l'édition.
ça veut dire quoi, "sur le plan de l'édition" ? Il y a des codes spécifiques ? - Citation :
- . Enfin, et comme je n'ai déjà écrit ici, il y a la question de l'opportunité : lorsqu'un récit -même anonyme- fait écho à l'actualité, sa capacité à toucher le plus grand nombre (je crois bien que c'est une ambition commune à tous les éditeurs) est réelle. Si en plus il est agréablement construit - avec une narration dense ou au contraire minimaliste mais qui fonctionne- y'a moyen de moyenner comme dirait l'autre.
Oui, il y a des codes précis. Ce n'est pas impossible, d'être publié. Mais il faut prendre conscience qu'à un moment où l'autre, il faudra faire des sacrifices. Celui de mes romans qui a été le plus facilement publié se démarque des autres en ce qu'il rentre beaucoup plus dans les critères attendus -par les éditeurs- du roman historique mettant en scène un personnage féminin. En gros, il faut que ledit personnage, même si à son époque les femmes brochaient peu, parle plus haut et fort que les hommes, se fasse respecter, avec si possible une couleur locale ou temporelle dans le phrasé. Mon éditrice m'a d'ailleurs demandé de transformer le parler de mon personnage en le rendant plus "XIX" eme siècle, ce que je trouve un peu dommage. Pourquoi n'aurait-on pas le droit de l'anachronisme dans les romans historiques ? Parce que ça ne plait pas au public. Du moins c'est ce que croient les éditeurs. Je ne renie pas ce roman mais l'exemple est significatif. Quand j'ai grandi, quand j'ai voulu faire preuve d'un peu plus d'audace, écrire enfin ce qui me parlait, ce qui m'était urgent d'écrire, j'ai mis beaucoup plus de temps pour trouver un éditeur. Réécrivez l'Illiade et l'Odyssée en y ajoutant de la magie et des nains, le tout sur fond de seconde guerre mondiale, et à moins de ne pas savoir tenir une plume ou de ne pas savoir taper sur un clavier, vous serez publiés. Il faut bien se mettre en tête que pour beaucoup d'éditeurs, lecteur = personne qui ne prend pas d'initiatives, qui n'aime pas sortir des sentiers battus, qui attend d'être diverti ou de recevoir la leçon de morale qu'il espérait. Ils ont, pour la plupart encore, d'incroyables qualités en matière de marketing (ce que je dis sans mépris, et ce qui n'est pas un atout négligeable), mais sous-estiment de beaucoup la capacité du lecteur à s'ouvrir sur autre chose. |
| | | Invité / Invité Ven 18 Juil 2014 - 19:13 | |
| j'ai vendu 3000 bouquins à 35 euiros pièces. Fais le compte. Ca a été une bonne période 1997-2003. Après évidemment, ça a été beaucoup moins faste, en parte par la faute du marché, aussi par ma faute. J'ai quand même eu à posteriori deux ou trois bons trucs avec ce bouquin : j'ai été traîné dans la merde par un hebdo bien-nensant, mon bouquin a été brandi comme "le livre le plus dangereux de l'année" sur FR3... J'ai eu ensuite un gros coup de mou, plus rien écrit pendant 7 ans, et je m'y remets lentement. |
| | | Invité / Invité Ven 18 Juil 2014 - 19:16 | |
| Et non, je ne donnerais pas ma vraie iidentité, j'ai assez donné comme ça. Vous le verrez bien quand je posterais mes écrits. |
| | | Invité / Invité Ven 18 Juil 2014 - 19:17 | |
| c'est un chiffre impressionnant qu'envient tous les éditeurs. Pourquoi l'anonymat sur JE ? |
| | | Invité / Invité Ven 18 Juil 2014 - 19:18 | |
| nos messages se croisent. Toi qui a l'air si perspicace tu comprendras que je reste circonspect. Encore moins convaincu. |
| | | Invité / Invité Ven 18 Juil 2014 - 19:19 | |
| Je me permets de poser la question par curiosité : tu as écris quoi, Xiep, ou du moins quel genre de livre ? |
| | Nombre de messages : 414 Âge : 58 Date d'inscription : 20/11/2011 | valaire / Pour qui sonne Lestat Ven 18 Juil 2014 - 19:23 | |
| Comme Lemineche, je m'interroge
Xiep, j'ai été faire un tour sur ton site web mais aucune référence à tes livres.
Bon courage en tout cas si tu te remets à écrire
|
| | | Invité / Invité Ven 18 Juil 2014 - 19:23 | |
| Parce que je n'ai pas envie de me faire virer ou troller de suite. Disons que j'ai été légèrement échaudé par le passé... Et ce n'est pas parce que tu as vendu 3000 livres tout seul qu'un éditeur te prendras. Souviens toi de ce qui est arrivé à Albin Michel avec Chauvy.
|
| |
|
|