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 Lettre ouverte à ceux qui rêvent d'être édités

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AdL
   
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   Pensée du jour  :  N'espère rien de l'homme s'il travaille pour sa propre vie et non pour son éternité (Saint Exupéry)
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AdL  /  Tycho l'homoncule


Cher toi,

Comme j'aimerais ne pas briser ton rêve, toi qui viens tout juste d'accrocher le mot FIN au bas de ton manuscrit...

Mais ne nous y trompons pas : le monde de l'édition est imperméable à ta plume et à ton talent. Je sais que tes écrits sont pour toi la plus belle création intellectuelle que ton imagination fertile a su à merveille coucher sur une page blanche. Hélas, hélas, seuls tes yeux ou quelques regards amis ou bienveillants concèderont qu'il s'agit d'une oeuvre digne d'être connue par l'humanité et se mettront en quatre pour qu'enfin, ton livre figure en bonne place dans une librairie visitée par des centaines de curieux.
C'est tout ce que je souhaite pour toi (et pour moi) mais encore une fois, il va falloir en convenir rapidement : ton talent littéraire n'intéresse que les marchands d'ISBN qui feront de toi un infortuné, un déçu, un dubitatif complexé ...

Gallimard, Albin Michel ou Grasset  ? Mais mon pauvre et cher ami, comment oses-tu même envoyer ton oeuvre géniale à ces maisons si prestigieuses. Et après tout, pourquoi pas ? Pourquoi ton manuscrit ne pourrait-il pas les convaincre ? Des inconnus ont bien été édités chez eux un jour ou l'autre ? C'est tout le muystère de l'édition. Pourquoi l'autre et pas toi ?

Mais n'espère pas trop. Pas du tout, même. Que l'écriture reste pour toi un vrai plaisir créatif, un moment personnel et unique où ta pensée procrée un monde qui n'appartient qu'à toi. Je sais la douleur des refus, je connais la déception des critiques impitoyables, mais passe outre, l'ami. Fait fi de cet univers qui n'est pas le nôtre. La reconnaissance ne peut-être que fortuite. Ecris sans cesse mais sans espoir d'être édité et peut-être qu'un jour, quand tu ne t'y attendras pas, quand tous tes espoirs se seront envolés, la chance s'autorisera à te couvrir de sa grâce pour faire de toi ce dont tu ne rêveras plus : être l'écrivain que tu as toujours été.

Au plaisir de te lire et de t'écrire encore.
 
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Pourquoi un tel post ? De récents refus qui cicatrisent mal ? (je ne remets pas en cause la réalité que tu clames)
 
AdL
   
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AdL  /  Tycho l'homoncule


Parce qu'il faut bien se rendre à l'évidence. Le monde de l'édition comme nous aimerions le connaître est bien inaccessible pour le commun des auteurs que nous sommes...bien que talentueux.
En ce qui me concernent, pas de cicatrices  Smile , non, mais un retour d'expérience dont tout un chacun a déjà vécu et qu'il convient d'en parler pour ne pas s'emballer et faire naître des espoirs en vain.

Mais je crois que beaucoup d'entre nous en ont déjà conscience....
 
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Le_Chiant  /  Barge de Radetzky


AdL a écrit:
toi qui viens tout juste d'accrocher le mot FIN au bas de ton manuscrit...

Y a vraiment des gens qui font ça ?
 
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Citation :
Parce qu'il faut bien se rendre à l'évidence.
Oui, oui, je ne remets pas en cause la triste réalité !
Mais tu parles surtout des prestigieuses ME, et dans celle-là, la majorité des auteurs n'y sont pas arrivés avec leur 1er roman, ils sont passés par d'autres avant. Et même certains auteurs de ces ME se sont  longtemps vu refuser leur 1er roman un peu partout avant de se faire éditer dans des ME modestes.


Dernière édition par porthos le Mar 8 Juil 2014 - 12:08, édité 1 fois
 
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C'est sûr qu'envoyer un premier roman à d'aussi importantes ME relève de l'utopie, y être accepté est encore plus impossible, personne ne se fait d'illusions là-dessus, je pense. Il y a des tas d'autres ME, petites ou moyennes, les lettres de refus s'entassent chez tous les écrivains. Werber a été refusé six fois de sa maison d'édition actuelle. Il faut persévérer Wink
 
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Citation :
Werber a été refusé six fois de sa maison d'édition actuelle. Il faut persévérer

Bien d'accord Madouce ! Les exemples comme ça sont nombreux.
 
Violine
   
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Violine  /  Autostoppeur galactique


Je ne suis pas bien d'accord avec ce post. Si les envois sont bien ciblés, que le roman tient la route, qu'il est bien écrit, bien ficelé, qu'il ne rabâche pas ce qu'on a déjà lu 150 fois ou au contraire, qu'il s'insère parfaitement dans la mouvance d'un genre, mais avec finesse, il n'y a pas de raisons que cela ne fonctionne pas.

 
idmuse
   
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idmuse  /  Blanchisseur de campagnes


Bah oui, quoi. Éric Maravélias est chez Gallimard. Il faut croire en soi, que diantre. Qui d'autre le fera, autrement?

En même temps, je comprends un peu le sens de la lettre. Écrire un roman est une chose. Écrire un roman publiable en est une autre. L'important, c'est d'écrire et aimer ça. Le reste, c'est du bonbon Smile
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AdL
   
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AdL  /  Tycho l'homoncule


Mon post procède d'une discussion ce we avec une personne du milieu qui me parle d'entregent, de cooptation, de complaisance pour être édité dans des ME de référence; et je ne fais pas état de certaines piles de manuscrits pré-sélectionnés par le comité de lecture mais qui finit au pilon sans autre consultation véritable parce que .... "ils ont leur quotas".
Même fonctionnement pour les moyennes ME. D'autant plus qu'ils s'attachent leurs auteurs fidèle pour leur permettre de réduire leur frais de diffuseur si les ventes fonctionnent.
Après tous ces obstacles, et si la ME fait qq bénéfices, elle tente l'avanture avec certains manuscrits. C'est un pari sur l'avenir pour renouveler ses auteurs, ces derniers ayant souvent bénéficié initialement d'entregent, de cooptation ou de complaisance. La boucle est bouclée...
 
idmuse
   
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idmuse  /  Blanchisseur de campagnes


Bah alors, raconte-nous cette discussion tiens Wink
Mais bon, ça va, je vise juste une moyenne maison Razz
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AdL
   
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AdL  /  Tycho l'homoncule


Un exemple évoqué : Romain Sardou. Il écrit bien, je l'admet mais son nom lui a ouvert les portes sans difficulté. Son PREMIER roman s'est vendu à 300 000 exemplaires et traduit en 16 langues (Pardonnez nos offenses). Sous un pseudo, aurait-il eu le même écho ? Bien sûr que non.
Pour ce qui est de la pléthore d'écrivains ayant des nègres, c'est aussi très instructif dans la manière d'être édité.
Bref, c'est beau, c'est fort et ça nous fait rêver. Heureusement que nous relativisons.

Allez, nous ne sommes pas des Victor Hugo. Ni certains d'entre eux d'ailleurs.

Et comme l'écrit si bien IDMUSE : l'important c'est d'écrire et aimer ça.
 
idmuse
   
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idmuse  /  Blanchisseur de campagnes


Il y a des exceptions pour tout (J.K. Rowling sous pseudo qui ne vend pas), mais il y a aussi l'inverse: des inconnus qui sortent chez Gallimard. Tout dépend ce qu'on veut bien voir. Ouais, tout est une question de point de vue.

En même temps, pour suivre le forum, la plupart des JE ne visent que peu souvent de grands éditeurs, ils préfèrent un oui, plus rapide, d'un plus petit éditeur au lieu d'attendre. Bref... si tant est que le roman est de qualité, chacun trouvera sa niche quelque part. Je ne pense pas que les gens soient amers pour ça. Il y a même des autoédités qui ne s'en tirent pas trop mal.
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Marc Anciel
   
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Marc Anciel  /  Sous-chef de projet démoniaque chez Édilivre


D'où l'intérêt des revues littéraires, des petits éditeurs, des concours, de l'auto-édition... Effectivement, tabler sur un gros éditeur, ou même un moyen, en étant un parfait inconnu, n'est pas très réaliste. Mais il faut tenter quand même, parce que ça arrive. Et si ça ne passe pas, bah faut se faire un nom, à son rythme.
Ça ne sert à rien de se dire que le mode de fonctionnement des gros éditeurs ne permet pas d'y accéder en claquant des doigts. Le problème, réel, c'est que les écrivains dans leur très large majorité ne le connaissent pas, ce mode de fonctionnement. Il suffit donc de l'expliquer, de le rabâcher et après chacun s'adapte, ou pas.
D'ailleurs, il n'a rien de bien exotique, ce mode de fonctionnement. C'est à peu près le même que dans n'importe quelle entreprise. Si on se pointe la bouche en coeur avec un CV vierge en clamant qu'on peut rapporter des dizaines de milliers d'euros, on nous répond, très logiquement et invariablement: "Qu'est-ce qui nous le prouve? Faites vos preuves. Gagnez en expérience. Commencez au bas de l'échelle et ensuite on avisera."
http://leguidedelecrivainambitieux.blogspot.fr/
 
Frigga
   
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Frigga  /  Effleure du mal


Les fictions se vendent mal. Il faut faire du témoignage si on veut vendre : "Moi, Kevin, violé à cinq ans par une amie de ma mère". Rappelez-vous l'auteure qui avait inventé qu'elle avait été élevée par des loups. Ça a super bien marché jusqu'à ce qu'on découvre que ce n'était pas vrai. Lol
 

 Lettre ouverte à ceux qui rêvent d'être édités

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