Je dis juste qu'il faut se méfier qu'à force de critiques des éditeurs et de difficulté à se faire publier, on finisse par avoir une forme de censure ou d'autocensure dans ce qu'on écrit. Supprimer ou vouloir supprimer ce qui fait l'originalité de son récit parce que l'éditeur Tartempion qui vient de créer sa propre boite ne comprend pas cette partie du fait de cet élément d'originalité que l'auteur a voulu introduire.
Ce ne sont pas des dieux vivants et omniscients, les éditeurs mais des intermédiaires (juste des intermédiaires qui peuvent devenir des aides précieux mais c'est rare) et par lesquels on est obligé de passer pour atteindre nos lecteurs. Il y a des bons et des mauvais passeurs. Comme partout. Et ils ont des schémas voire des stéréotypes dans la tête parfois. Comme nous, comme tout le monde.
Un exemple: mon roman comporte une intrigue policière et au début il y a le meurtre d'un clochard. Tout le monde sait que dans un roman ou film policier, l'explication se trouve généralement à la fin. Tout le monde a lu Agatha Christie au moins une fois dans sa vie non ? Agatha Christie en a fait presque un symbole, les fameuses 10 dernières pages où tout est expliqué. Un des éditeurs m'a demandé pourquoi dans mon roman, ce clochard était tué alors que l'explication vient à la fin. En fait il n'est pas arrivé ou il n'a pas voulu (ça revient au même) lire jusqu'au bout. Signe de crétinerie ou d'intelligence que poser une question pareille dans un polar ? Tout le monde connaît cette espèce de code du polar qui fait que généralement (mais pas toujours) l'explication vient à la fin. En tout cas souvent il faut attendre les dernières pages du bouquin pour comprendre pourquoi  l'auteur a écrit ceci ou cela bien avant, la place de telle ou telle péripétie.

 Shub, je pense que ton éditeur n'a rien compris pour le coup ou alors, sa ligne éditoriale ne correspond absolument pas à ton écrit...et qu'il se permet une pirouette.

@Gwenouille : Là je suis bien d'accord avec toi ! Effectivement e-bou est l'exemple même de la réussite sur ce forum. Il ne vend sûrement pas autant de livres que Lévy ou Musso parce qu'il a choisi un genre littéraire qui est moins "grand public", mais pour un cycle de fantasy ses résultats sont excellents. Et je pense comme toi aussi sur les auteurs qui ont réussi : s'il y en a d'autres, ils doivent consacrer leur temps libre à l'écriture de leurs livres suivants plutôt que de papoter ici !

A part ça, j'ai des exemples directs dans mon entourage de gens qui se sont fait publier chez un grand éditeur sans faire partie du "microcosme parisien" (on vit tous en Suisse romande) : une amie est en train de publier une trilogie romanesque de science-fiction chez l'Atalante, un copain a fait de même pour deux romans (indépendants l'un de l'autre) aussi chez l'Atalante, et un troisième s'est fait publier chez Flammarion pour un roman jeunesse qui était unique au départ, mais l'éditeur lui a demandé d'en faire une série ! Bizarrement il a accepté...   Il avait envoyé son manuscrit par la poste, sans connaître qui que ce soit sur place... Si, si, ça existe ! Et c'est donc possible...

Après, effectivement, il faut rester humble et se demander pourquoi nos manuscrits ne fonctionnent pas, si possible sans s'autoflageller non plus, ce qui du coup serait contre-productif !

cash (éric maravélias) - chez gallimard, mais il est trop occupé pour venir en discuter Moi je sors 7 livres cette année, mais comme c'est sous deux noms différent, je reste zen. Oh, et j'en sors entre 5 et 7 en 2015, c'est top aussi.

Citation :

Si l'envie de se faire éditer prime sur celle d'écrire, on a faux.

Sur ça, tu as entièrement raison. Écrire est la première étape. Il faut aimer ça. Passionnément. À la folie, même. Mais ça n'empêche pas de rêver. Ni de publier. Ni d'avoir (ou non) du succès. Celui qui atteint deux étages est très heureux. Celui qui en atteint 26 aussi. Chacun sa route. Chacun ses obstacles.

S'il faut tous arrêter et dire: bah, tout ça ne sert à rien. C'est un peu triste. Il y a plein de gens qui chantent, ce ne sont pas tous des rockstar non plus. Mais si personne n'osait, il ne se passerait plus rien nulle part.

Tant que l'envie d'écrire est là, l'important est là.

Elenita a écrit:

Sinon, j'ai regardé les photos de Kylie et je suis assez époustouflée de voir qu'un livre se nomme 'Apocalipstick'. Sérieusement ?

Je suis assez époustouflée moi-même de l'avoir acheté   

Elenita a écrit:

Moi comme d'autres ici j'ai finalement choisi l'auto-publication et les quelques bons retours que j'ai eu récemment, ça compense largement tout le temps que j'ai passé à me faire suer à rendre mon bouquin tout beau tout joli pour l'auto-éditer.

Ca valait le coup, non ?   
La félicité du poisson-perroquet fait partie des 4 oeuvres de ma liste-de-chouettes-bouquins-non-édités. Je ne sais plus combien de retours d'éditeurs tu as eus, ni si, avec des envois supplémentaires, tu aurais réussi à décrocher un éditeur, petit ou gros, mais j'aurais trouvé dommage qu'un livre comme ça reste définitivement enterré dans un trou (même s'il est en Indonésie, le trou). La FDDP va peut-être connaître une diffusion confidentielle, mais c'est une diffusion quand même; quelques heures changées dans la vie de quelques personnes... des personnages qui ont pris vie dans d'autres têtes... La preuve qu'on peut se donner les moyens d'exercer, même à faible échelle, ce pouvoir fascinant.

Tu deviens désobligeant, Adl, l'impression que tu veux avoir le dernier mot... Soit. Ce n'est pas moi qui vais mettre en avant la communauté JE, ceux qui sont là depuis suffisamment longtemps savent ce que j'en pense.

A défier la communauté JE comme tu le fais (qui qu'a été publié, hein, qui qu'a été publié ??) tu éludes que, comme toute communauté, tu as sous les yeux une somme d'individualités. Et si la plupart en est au stade "je poste un brouillon voir ce que ça vaut" d'autres en sont à un stade bien plus avancé (on citait e-bou à juste titre plus haut mais il y a un autre auteur (Fierrotp?) publié chez City). Quoi qu"il en soit, ce "palmarès" on s'en fout. Écrire un livre à mon sens n'est pas anodin. L'entreprise procède d'une étape de sa propre évolution, qu'elle soit liée à un événement extérieur ou intérieur. Crois bien que beaucoup ici, une fois l'inspiration trouvée, se concentre plutôt à écrire qu'à venir faire briller ses ongles sur le clavier pour participer aux sujets.

Certain(e)s ont fait le choix de l'auto édition et à en croire leur témoignage, l'expérience est prenante.
D'autres encore on finit par s'adresser à de petits éditeurs et vivent leur nouveau statut d'auteur reconnu mais anonyme comme un aboutissement.

Enfin il y en d'autres encore, comme moi, qui attendent de se sentir prêt à envoyer leur texte. Il faut avoir placé la dernière virgule et réfléchit à qui l'adresser. Il faut encore le faire avec les bons mots et j'ai presque en vie de dire au bon moment. Bref, entre la première ligne et la dernière plusieurs années me semblent un délai courant. Et tant pis si entre temps on biffe, on recommence. Y'a de nous derrière ces lignes.

Je pressens chez toi une fatigue, un travail aussi -de ce que j'ai lu- même si ce qui est sur JE "n'est pas significatif' -(quel art de l'a-propos pour qui se prétend éditable) mais aussi un certain amateurisme et peut-être -sinon comment expliquer que ce talent ne soit pas reconnu ? -une absence totale d'originalité.

Tu prêches d'écrire avant de chercher à publier, c'est antinomique avec ce sujet que tu as toi même créé : si ça te va très bien que les autres écrivent, se heurtent aux portes closes des éditeurs, et finissent par écrire pour eux-mêmes, c'est quoi l'intérêt de les décourager ?

On a la plume dans le sang ou pas. On peut bien passer ça dans autre chose, la musique, la peinture ou que sais-je, le chant ! on finira toujours par l'exprimer. Et tant pis si ça doit passer par la frustration, le découragement et un travail acharné. Le résultat n'en sera que plus sincère et, à la sueur de ces expériences, plus justes.

Lourinki a écrit:

Après, effectivement, il faut rester humble et se demander pourquoi nos manuscrits ne fonctionnent pas, si possible sans s'autoflageller non plus, ce qui du coup serait contre-productif !

Entièrement d'accord. P'têt ça fonctionne pas parce que c'est pas l'époque ? Ou que les éditeurs n'ont pas besoin de faire de longues études pour se proclamer éditeurs ? Ont-ils une licence ou maitrise sinon doctorat de lettres voire plus ?
Certains ont l'air bien pourtant, comme s'ils regrettaient de ne pouvoir pas nous donner une réponse positive: je le reconnais. Inutile de leur jeter la pierre comme dirait un rabbin célèbre. Et passé à la postérité.

Elenita a écrit:

Voilà des paroles censées. (enfin moi j'ai arrêté de me lever le matin pour faire un truc qui me fait chier, mais du coup je suis pauvre, mais je suis heureuse. Mais c'est un autre débat, n'est-ce pas). Sinon la satisfaction en effet de faire partager ses écrits, quelque que soit le moyen, je crois que c'est déjà beaucoup. Moi comme d'autres ici j'ai finalement choisi l'auto-publication et les quelques bons retours que j'ai eu récemment, ça compense largement tout le temps que j'ai passé à me faire suer à rendre mon bouquin tout beau tout joli pour l'auto-éditer.

Quand j'en aurai marre de me lever pour un boulot pourri, tu m'accueilleras dans ta cabane en Indonésie ?     Peut-être que je recommencerai enfin à vivre.

Sinon, pour l'auto-édition, j'hésite encore. Je sais à quelle point c'est chronophage et vu que je suis une grosse feignasse, je ne franchis pas le pas. Et puis, je sens de plus en plus que j'ai besoin de spectacle vivant. Résultat, je vais sûrement me remettre au théâtre à la rentrée.

Reste à trouver la bonne troupe... une expédition, ça aussi...

Faust a écrit:

Quand j'en aurai marre de me lever pour un boulot pourri, tu m'accueilleras dans ta cabane en Indonésie ?     Peut-être que je recommencerai enfin à vivre.

Ma cabane est ouverte. (c'est presque pas une métaphore vu que les murs sont en bambou).

L'auto-édition, c'est sûr ça prend du temps. Et encore, moi je n'ai fait que la partie édition proprement dite, je n'ai sans doute pas assez d'énergie comme Kylie pour aussi passer du temps à faire un peu de promotion (au sens honorable du terme, s'entend).

Kylie a écrit:

Ca valait le coup, non ?   
La félicité du poisson-perroquet fait partie des 4 oeuvres de ma liste-de-chouettes-bouquins-non-édités. Je ne sais plus combien de retours d'éditeurs tu as eus, ni si, avec des envois supplémentaires, tu aurais réussi à décrocher un éditeur, petit ou gros, mais j'aurais trouvé dommage qu'un livre comme ça reste définitivement enterré dans un trou (même s'il est en Indonésie, le trou).

Merci bien. Oui ça valait le coup, je crois. J'aurai pu continuer à les envoyer ces manuscrits, peut-être que ça aurait fini par payer. Mais les quelques retours qui me disent 'j'ai éteint ma lampe à 2h du mat pour le terminer', ça n'a pas de prix.
Pour reprendre ce que disait David plus haut, chacun son truc. On peut s'en satisfaire ou pas, trouver que c'est du temps perdu ou pas, perséverer ou pas.

Et la FDPP est bien contente d'être dans la liste-truc de Kylie  

"Tu deviens désobligeant, Adl, l'impression que tu veux avoir le dernier mot... Soit. Ce n'est pas moi qui vais mettre en avant la communauté JE, ceux qui sont là depuis suffisamment longtemps savent ce que j'en pense."

David, je ne cherche pas à être désobligeant. La réalité de l'édition ne t'inquiète pas ? tant mieux pour toi. Je persiste à dire qu'il est inutile d'entretenir des espoirs d'édition et qu'il serait vain de vouloir à tout prix écrire pour être à tout prix édité. Le dire, le reconnaître, est-ce donc si tabou pour le cacher aux écrivains en herbe de passage sur le forum ?

"Crois bien que beaucoup ici, une fois l'inspiration trouvée, se concentre plutôt à écrire qu'à venir faire briller ses ongles sur le clavier pour participer aux sujets."

Vu le nombre de tes messages sur ce site, cette réflexion m'interpelle. Mais bon.....

AdL a écrit:

"Crois bien que beaucoup ici, une fois l'inspiration trouvée, se concentre plutôt à écrire qu'à venir faire briller ses ongles sur le clavier pour participer aux sujets."

Vu le nombre de tes messages sur ce site, cette réflexion m'interpelle. Mais bon.....

  L'arroseur arrosé.

ou l'inspiration en berne.

De tout de façon si l'on ne veut pas perdre le goût de l'écriture la seule solution est de se protéger en évitant les refus idiots et injustifiés. Combien de textes géniaux trainent sur le net alors qu'ils seraient TELLEMENT bien mieux exposés en vitrines ? Et combien de livres minables trouvez-vous sur des étagères pour des prix astronomiques ? 20 euros le dernier Musso et puis quoi encore ? On trouve des Maupassant à 2,10 c'est quoi ce bordel ?

Hélas, ce bordel, ça s'appelle le business, le retour sur investissement, le marketing sur un nom. Etc.

C'est bien triste mais c'est comme ça. L' édition fait vivre beaucoup plus de personnes que l'écriture.

Pour ce qui est des refus, il faut essayer de garder la tête froide. Il arrive que des refus soient justifiés.   et c'est très bien qu'on trouve des Maupassant à bas prix. De toutes façons, ce pauvre Guy ne touche plus de droits d'auteur

Citation :

On trouve des Maupassant à 2,10 c'est quoi ce bordel ?

  Musset n'a pas (encore) le privilège d'être un classique...