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 Qui sont les "salauds" ?

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Jean-Jacques
   
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Jean-Jacques  /  Tycho l'homoncule


Comme il l'a dit : "Ça roule".
 
Kal'
   
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Kal'  /  Der grüne Fennek


Et sinon Jean-Jacques, une remarque constructive ?
 
Shub
   
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Shub  /  Roberto Bel-Agneau


Vous êtes gentils de pas transformer ce débat en règlement de compte trop personnel soit en complot judéo-maçonnique comme Xiep (c'est vrai que c'est un peu insistant chez vous, ça flirte un peu avec le nauséabond) soit pour dire "nous sommes tous des salauds potentiels, les Anglais, les Russes,les Japonais et mère Teresa en particulier". Sinon qq un modérateur en particulier va fermer ce topic en voyant que ça dégénère et il aura sans doute raison.
Ça a dérivé sur les nazis c'est vrai, un peu ma faute mais bien sûr on va pas se focaliser dessus et que ce sont loin (!) d'être les seuls "salauds".

Ce qu'il y a d'intéressant dans ce topic que j'ai essayé d'ouvrir dans un but de prospective et de recherche, c'est quelle part de nos idéaux projetons-nous dans l'écriture autour d'un ou plusieurs personnages de "salauds".
On pourrait revenir à l'écriture et à la part de fantasme que nous développons tous et toutes dans doute autour de ce terme du "salaud" ? personnellement, je remets en question cette définition mais ce n'est pas pour dire "nous sommes tous des salauds" ou alors oui, mais d'une façon plus nuancée, plus subtile en introduisant des éléments politiques p.ex. c'est une possibilité. Ne prenons-nous pas modèle sur la société et son avidité, sa sécheresse de cœur et son égoïsme qui nous pousse à agir les uns contre les autres et non les uns avec ou pour les autres ? Bon je fais ma mère Teresa donc j'arrête très vite.
Effectivement on peut toujours battre sa coulpe pour des tas de trucs (je suis pas le dernier!) mais je trouve pas ça intéressant sinon quand ça se traduit dans l'écriture.
 
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Invité  /  Invité


Dans la plupart de mes romans, mes salauds - quand il y en a - sont des gens en apparences bien sous tout rapport, totalement en conformité avec les valeurs de notre société. Mais derrière la façade, ça grouille de vers. On voit dans mes livres l'adage partagé à la maison : "Si les médias en disent du bien, c'est probablement une ordure". Comme disait Sartre sur le devoir de l'écrivain, l'engagement et tout, mes héros sont généralement des marginaux, des laissés pour comptes, des parias de la société actuelle.
Mais la vie est complexe : dans mon roman narrant une prochaine guerre civile, le camp qui a ma préférence n'aurait jamais gagné sans l'intervention au début du livre d'une pathétique petite frappe, habillant ses méfaits crapuleux sous le label "guerre ethnico-révolutionnaire", mais qui, par sa présence à l'endroit X au moment Y, mettra en contact deux personnages, un qui sera l'essence, et l'autre qui sera l'allumette...
 
Jean-Jacques
   
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Jean-Jacques  /  Tycho l'homoncule


Ta question ne devrait pas être "Qui sont les salauds", mais "Qui sont les bons". Parce que commencer à dresser une liste des salauds... On en a pour un bout de temps.
Et si je devais répondre à ma propre question, je dirais que les bons n'existent pas... C'est un mythe, une idée, quelque chose qui nous pousse. Comment peut-on être bon (pas fondamentalement, parce que ça, des gens le sont(peut être)) dans une société pareille ? Quand tu penses qu'il est impossible d'obtenir un travail sans compte en banque ou sans téléphone... Personnellement, ça me choque.
 
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Invité  /  Invité


Mais la littérature n'est pas la réalité, dieu merci. Ou hélas, c'est vous qui voyez...
 
gilles
   
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gilles  /  Autostoppeur galactique


Si j’étais un salaud, je dirais :
- Ouh là, ce sujet est une boule puante qui permet de sortir une litanie de clichés, de parler de soi, de son roman, faire son cultivé, je ne peux pas, même par solidarité, dire que le salaud n’est pas toujours celui qu’on pense, que la guerre, les nazis,  comme les politiques qui mentent, tout ça, c’est mal. 
Mais je suis pas un salaud.
http://www.hancotte.com
 
Shub
   
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Shub  /  Roberto Bel-Agneau


Juste un truc à signaler: le terme de "salaud" en français n'a pas toujours une connotation péjorative. Il peut avoir une connotation sexuelle (hé oui!) ou alors de félicitation-admiration comme ces deux amis qui se rencontrent:
— J'ai gagné au loto.
— Eh ben, mon salaud.

Signification ou emploi très usité dans les romans et les films, surtout policiers. Gabin l'emploie souvent. Langage de la rue certainement, enfin de la rue à l'époque de Gabin. Familière et non péjorative.

Je sais pas si ça apporte une pierre au débat ma remarque.
En prenant appui par exemple sur l'emploi fréquent fait par Gabin et qui a joué de nombreux truands au cinéma, celui qui mérite le qualificatif de salaud a droit certainement à une admiration refoulée, ou inavouée de la part de ses congénères quand c'est un truand qui a réussi un coup formidable. Le "salaud" dans notre culture ? Celui qui transgresse des lois (morales) le plus souvent à son avantage, en pénalisant les autres. Probablement plus ou moins clair quant au sens à une certaine époque plutôt qu'une autre. Et plus dans certains milieux. Mieux défini.
Le "salaud" dans la pègre n'est pas le "salaud" en col-blanc qui détourne des millions sans que le fisc ni les actionnaires s'en aperçoivent. C'est précisément pour le "salaud en col-blanc" que le terme selon moi prend tout son sens.
Il a l'air bien sous tout rapport, roule en Mercedes, laisse de généreux pourboires au restau, etc. alors que le "salaud" dans la pègre serait celui qui trahit ou donne ses complices.
Qui se douterait ou se serait douté de la vérité comme pour Cahuzac ? Jérome Kerviel est-il un salaud parce qu'il a fait perdre des milliards à la SG, après lui en avoir fait peut-être gagner d'autres avant mais ça on n'en parle pas à la SG ?
On peut mettre les 2 en balance, Cahuzac et Kerviel et se dire que bof...
 
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gilles a écrit:
Si j’étais un salaud, je dirais :
- Ouh là, ce sujet est une boule puante qui permet de sortir une litanie de clichés, de parler de soi, de son roman, faire son cultivé, je ne peux pas, même par solidarité, dire que le salaud n’est pas toujours celui qu’on pense, que la guerre, les nazis,  comme les politiques qui mentent, tout ça, c’est mal. 
Mais je suis pas un salaud.

Les pauvres types ne sont jamais des salauds...
 
Shub
   
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Shub  /  Roberto Bel-Agneau


"Salaud de pauvres", réplique célèbre de Gabin dans le film La Traversée de Paris avec De Funès et Bourvil.
 
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Invité  /  Invité


Shub a écrit:
"Salaud de pauvres", réplique célèbre de Gabin dans le film La Traversée de Paris avec De Funès et Bourvil.

Oui, ou Mel Brooks dans la Folle Histoire du Monde

- Pourquoi votre père a été enfermé à la Bastille ?
- Il a dit quelque chose à un de vos soupers et on l'a entendu
- Mais qu'a-t-il dit ?
- Il a dit : les pauvres ne sont pas si mauvais
- Pouilly fissé ! Les pauvres ne sont pas si mauvais ? Qu'il s'estime heureux d'être encore en vie !
 
souplicourt
   
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souplicourt  /  Clochard céleste


Bonsoir,

Alors d'abord je précise que je n'ai pas lu tous les commentaires. Pour de multiples raisons, la principale étant de ne pas me laisser influencer. (Promis, je les lis après.)

Pour moi, dans la vraie vie, nous sommes tous le fruit d'un savant mélange de circonstances et de ce moule plus ou moins cabossé qu'est notre environnement social. Donc pas de salauds nés mais des salauds de circonstances.

Dans les livres, c'est souvent différent. Je suis convaincue que nous laissons toujours un peu de nous dans chacun de nos personnages quelque soit notre genre de prédilection. Même chez les plus antipathiques "méchants". De là à en conclure que nous sommes tous des salauds en puissance, il n'y a qu'un pas que je ne franchirais pas ce soir. Quoique ?  Rolling Eyes 


J'ai sans doute été "le salaud" de quelqu'un plusieurs fois dans ma vie. J'ai même un événement précis en tête. Pourtant je n'ai pas voulu nuire. Contrairement aux salauds de mes histoires qui, eux, savent qu'ils vont faire mal (pour la plupart). Certains le font même par plaisir.

Est-ce une manière de ressentir l'effet que cela fait par procuration ? A votre avis ?

 
Shub
   
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Shub  /  Roberto Bel-Agneau


C'est clair qu'en cherchant bien, il y a forcément chez la plupart d'entre nous un ou plusieurs actes qui pourraient (je dis bien pourraient) nous définir comme "salauds".
— On ne prend pas la peine d'écouter un SDF qui quémande quelques malheureux euros ? Salaud.
— On n'est pas assez attentifs à son copain ou sa copine lorsqu'il ou elle se plaint ? Voire garde (trop longtemps) le silence par exemple après une dispute ? Salaud.
— On ne se soucie pas assez des voisins, comme cette brave petite dame octogénaire qui habite au 5e ? etc.

En dehors de la culpabilité qu'on nourrit, il est assez probable que ce terme retraduit certaines limites voire incapacités de notre société à prendre en charge les autres dans leurs difficultés, détresse, etc. et là inévitablement on est amené à tenir des propos + politiques ou humanitaires comme l'abbé Pierre ou mère Teresa. Ceci dit y, je crois que l'écriture est traversée par ces thèmes et amènent ou doit amener à s'interroger sur le sens de nos activités et notre "position" sociale, mais pas seulement. La nature de notre présence au monde, le rapport à la science et au "progrès", à l'autre sexe, au cosmos même...
Il est assez rare de caractériser qq comme un "salaud absolu", cependant il y en a. Le "salaud absolu" c'est un peu comme le Mal absolu chez Hegel: ça sert à exercer une hiérarchie pour relativiser.
 
Myrdhin
   
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Myrdhin  /  Hé ! Makarénine


J'appelle salauds les manipulateurs.
Certes, nous manœuvrons tous, mais ceux qui prennent le monde pour un spectacle de marionnettes me débectent.
http://jeanbaptistecigogneau.blogspot.fr
 
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Le_Chiant  /  Barge de Radetzky


Shub a écrit:
Les nazis tuaient par plaisir, c'est complètement évident. Et parce que chez eux le schéma commandement-obéissance est très prégnant.

Évident + soulignage = désolé les gars, j'ai pas d'argument. Je traduis, hein.

Jamais entendu parler des demandes de mutation des SS d'Auschwitz et consorts, qu'assumaient totalement de plus supporter ce qu'ils faisaient ? (Aïe, le schéma commandement-obéissance très prégnant en prend un coup.)
 

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