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| Description d'un personnage | |
| | Nombre de messages : 39 Âge : 36 Date d'inscription : 24/12/2013 | Mr. Jack / Petit chose Mer 25 Déc 2013 - 19:47 | |
| [Edit Nywth] Je n'aime pas le déterrage de sujet... Ta question a été mise dans un nouveau sujet, qui t'est propre. De rien.
Une question me trotte l'esprit depuis quelques temps, notamment depuis quelques lectures de roman sur l'introduction du personnage principal. Est-ce vous pensez que lorsqu'on introduit un protagoniste (surtout si cela a lieu dès les premières lignes), il faut nécessairement affirmer ses traits physiques, son sexe, son intonation, et tout ce qui se rapporte à la visualisation du personnage ?
Parce que là deux écoles s'opposent : celle qui prône une description précise immédiate dès les premières lignes pour que le lecteur se le figure mieux ; puis celle qui temporise, qui instaure une attente, qui précise à peine le sexe du personnage, et encore...
Je suis plutôt partisan de la seconde école concernant l'introduction de mon personnage principal, mais pas forcément pour d'autres qui doivent être visualisé d'emblée par le lecteur quand on est en plein dans l'action. Aussi, je choisis donc de faire parler le narrateur-acteur sans le décrire avant la 5ème page, parce que la suite du récit révèle qu'il y a un gros mystère autour de son identité et de son nom : en clair, ces premières pages incitent à croire qu'il n'est qu'une fiction, qu'un trait d'imagination très vague...
Tout cela pour dire qu'il faut sans doute naviguer entre les deux courants, parce que le premier cas de situation peut être stéréotypé parfois, mais que le second peut se révéler inapproprié à certains moments. |
| | Nombre de messages : 716 Âge : 26 Localisation : Suisse débarqué à Paris Pensée du jour : Néant Date d'inscription : 05/04/2013 | Aëmelle / Blanchisseur de campagnes Mer 25 Déc 2013 - 20:01 | |
| Je ne saurais te conseiller, étant donné que la description est de mes points faibles. Mais je peux te dire que quand je lis, je préfère de beaucoup apprendre quelques détails au fur et à mesure, au risque de les oublier, plutôt qu'on nous balance tout d'un coup, ce qui donne l'impression que l'histoire stagne déjà alors que ce n'est que le début. Quand un nouveau personnage arrive, je préfère savoir en premier lieu ses particularités, ce qui accroche le regard au premier coup d’œil, puis petit à petit, le reste, plus superficiel. |
| | Nombre de messages : 162 Âge : 36 Date d'inscription : 22/12/2013 | thibz / Tycho l'homoncule Mer 25 Déc 2013 - 23:24 | |
| Je pense qu'il n'est pas très utile de tout détailler dès le début. Comme le dit Aëmelle, ce qui accroche l'oeil en premier est le plus important même s'il s'agit d'un détail. De plus, je ne cherche jamais à décrire trop précisément mes personnages, je trouve important que le lecteur puisse s'en faire sa propre représentation mentale. Un point qui me semble assez important cependant (et sur lequel je pense avoir beaucoup de progrès à faire) c'est de rappeler certains traits physiques tout au long du récit (en tout cas pour les personnages que l'on voit beaucoup). Cela permet notamment de faciliter l'écriture en évitant de répéter le nom des protagonistes : fit Eric, fit Eric, encouragea Eric, etc. en mettant par exemple : dit le balafré, fit l'homme au regard hypnotique et j'en passe. |
| | | Invité / Invité Sam 28 Déc 2013 - 10:31 | |
| Le plus important est surtout d'éviter de faire une description ennuyante, fastidieuse, non naturelle. Bref, éviter l'arrêt sur image. Enfin je le vois comme ça. Décrire son personnage à travers le miroir de sa salle de bains est un cliché à éviter. Trop d'auteurs l'ont fait, et ça ne surprend plus le lecteur. Une description mécanique est aussi à proscrire. Il faut mettre un peu de vie. Ce que je fais, c'est donner des indices au fur et à mesure que la première scène se déroule. Un détail par ici, un autre par là. Tout en racontant l'histoire. Ça rend la description beaucoup plus dynamique, ça donne plus d'impact. Et le lecteur n'a pas de "pause" dans l'histoire. Les descriptions statiques, pour moi, c'est le mal ! J'exagère, mais ça permet de garder ça l'esprit. Ou alors, décrire à travers le regard d'un autre personnage, mais là encore, il faut essayer d'éviter de faire "catalogue". |
| | Nombre de messages : 39 Âge : 36 Date d'inscription : 24/12/2013 | Mr. Jack / Petit chose Lun 30 Déc 2013 - 2:41 | |
| On est tous d'accord là dessus, un personnage est mieux introduit quand sa description est faite au goutte à goutte plutôt que de prendre une demi-page qui le décrit de la tête aux pieds. Toutefois, certaines apparitions très visuelles et théâtrales impliquent peut-être de se plier à l'exercice quand un personnage fort intervient et doit rapidement être intégré. Je m'imagine un personnage lynchéen, d'une scène de Mulholland ou Lost Highway par exemple, ce sont des passages où la description ne mérite pas l'approximatif.
Après effectivement, l'intérêt est aussi de ne pas mécaniser les descriptions notamment dans les incises, et/ou stéréotyper le personnage comme "le grand" ou "l'homme aux yeux verts". On peut d'ailleurs penser à la gestuelle minutieuse de l'actor's studio (De Niro, Pacino) qui glissent constamment des subtilités qui semblent inutiles mais qui sont en réalité très efficaces. Pour un roman, l'attention prêtée aux détails doit se prêter à ce jeu aussi. |
| | Nombre de messages : 42 Âge : 24 Localisation : Sur ma feuille avec ma plume Date d'inscription : 26/12/2013 | DaLindsey / Petit chose Lun 30 Déc 2013 - 2:49 | |
| Je préfère la seconde, mais cela peut déprendre aussi. J'aime bien connaître un peu le personnage au début et avoir/ écrire plus d'informations au fur et a mesure du récit. C'es vrai qu'une page entière uniquement sur la description peut s'avérer ennuyeux. Et puis .. Il faut un peu aussi laisser une part d'imagination aux lecteurs ! |
| | Nombre de messages : 65 Âge : 33 Localisation : Pas loin de son clavier. Date d'inscription : 26/12/2013 | Natsu / Clochard céleste Jeu 9 Jan 2014 - 11:04 | |
| Je suis bien d'accord avec ce qui se dit. Décrire un personnage principal dans les premières lignes, c'est ennuyant à écrire et même à lire. Après ça dépend vachement du style de chacun. Ensuite, t'as les autres personnages, faut-il faire exactement pareil, varier ? |
| | Nombre de messages : 5431 Âge : 29 Localisation : L'Essone résonne, vide de ma Normandie natale... Date d'inscription : 30/05/2012 | Duvodas / Buffalo Bic Jeu 9 Jan 2014 - 11:09 | |
| Sinon, il n'est pas nécessaire de le décrire physiquement, si ça n'a pas d'importance dans l’histoire. Un trait particulier, quelque chose qui fait qu'on le reconnait en étant mentionné, ça suffit. Après, s'il est gothique ou punk, forcément, ça va jouer sur ses relations, etc, donc là, ça mérite une description, mais voilà, sinon, c'est pas indispensable. On ne regarde pas un film en lisant un livre, donc ce qu'il est plus indispensable de décrire, c'est surtout son lui intérieur, sa psycho. |
| | Nombre de messages : 6 Âge : 27 Localisation : Pas loin de Lyon, plus précisément, Beynost Pensée du jour : Pas sûr que je sois en capacité de fournir une phrase en rapport avec la "pensée" Date d'inscription : 12/01/2014 | Wulftan / Magicien d'Oz Mar 14 Jan 2014 - 22:16 | |
| Personnellement, je suis plus adepte de faire découvrir un personnage de la même manière que tu découvrirais une personne : une personne, tu vois sa tête dès le début, en faisant connaissance tu apprends deux trois choses sur lui, mais c'est en passant du temps avec lui que tu le découvres vraiment... Et que tu te mets à l'apprécier ou pas. Un personnage de roman, je ferai pareil : balancer une description qui se fixe sur le physique (après, faut réussir à introduire une description qui ne fasse pas trop lourde, je suis d'accord pour dire que c'est déjà un peu compliqué ) Après, ben choix de l'auteur... Le personnage laissera découvrir sa personnalité par le biais de ses actions et de ses paroles, et c'est à monseigneur la plume de décider s'il influence le lecteur dans sa perception du perso : phrase à caractère méliorative, péjorative ou parfaitement neutre, de manière à ce que le lecteur se fasse son propre avis sur ledit perso. |
| | Nombre de messages : 3829 Âge : 112 Localisation : Haute-Garonne Pensée du jour : "Toute personne qui aime la musique ne sera jamais vraiment malheureuse"- F. Schubert Date d'inscription : 29/08/2011 | Molly / Sang-Chaud Panza Jeu 16 Jan 2014 - 10:05 | |
| Si tu choisis une focalisation interne qui ne change pas tout au long du roman, ça va être compliqué de donner une description physique de ton personnage, sauf s'il se regarde dans un miroir, ce qui, comme l'a fait remarquer Revan, fait très artificiel/téléphoné/déjà vu. Le mieux est de ne pas le décrire, sauf peut-être à travers certains indices (des répliques dans un dialogue, etc.) et de laisser faire l'imagination du lecteur. Comme l'a dit Duvodas, rien n'oblige à décrire l'apparence extérieure d'un personnage. Par exemple, si j'ai bon souvenir, Orson Scott Card dans La stratégie Ender ne donne aucune description de son perso principal (à savoir le héros, Ender).
Après, si la focalisation est externe (narrateur omniscient) ou si elle varie d'un chapitre/paragraphe à l'autre en changeant de perso (comme dans Le Trône de fer), tu peux décrire ton/tes personnage(s) par le biais du regard que les autres posent sur lui(eux). Mais quoiqu'il en soit, il vaut mieux, à mon avis, éviter le gros pavé descriptif plein de détails inutiles, un ou deux indices devraient suffire à une bonne visualisation par le lecteur. |
| | Nombre de messages : 39 Âge : 36 Date d'inscription : 24/12/2013 | Mr. Jack / Petit chose Mer 29 Jan 2014 - 7:06 | |
| La question de la focalisation est effectivement intéressante, et il reste encore de nombreuses astuces pour contourner le problème, selon le type de discours et le temps utilisé. Il est pas inconcevable qu'un personnage essaie de se saisir à distance, d'évaluer la propre opinion qu'il a de lui-même. Ou à titre de réminiscences, de se juger péjorativement ou méliorativement (ex: "j'avais des écailles à la place des cernes ce jour-là"). Ce qui peut s'avérer tout aussi judicieux malgré la 3ème personne, en une espèce de dédoublement de personnalité (ex: "Il a le pas conquérant, au seuil de l'arrogance, et surplombe le monde entier du haut de ses deux mètres").
Actuellement dans mon roman (3ème personne du singulier, imparfait/passé), l'action est décrite du point de vue du personnage principal (on ne le quitte jamais) parce qu'en fait, il s'avère que la narration ne sont que des ressouvenirs/des reconstitutions d'une réalité vécue par ce protagoniste, qu'il réassemble quelques mois après le début de l'histoire. En même temps, l'utilisation du "Il" est justifié par une distanciation avec son ancienne identité, un déni des actes qu'il a pu commettre. Ainsi, je n'hésite pas à décrire ses intonations, son apparence ou son masque social, tout en inscrivant parfois des pensées subjectives en italiques (comme George R.R. Martin justement).
D'ailleurs dans la continuité du sujet, je me demandais récemment comment s'organise la description quand est introduit un (plus ou moins) large groupe de personnes en même temps, toutes essentielles à l'histoire. Prenons le cas à l'extrême : l'arrivée des nains dans Le Hobbit (je n'ai pas le livre chez moi en ce moment donc je ne peux m'y référer), comment Tolkien peut-il s'y prendre ? Faut-il consacrer 2 lignes de description brève pour chaque personnage, puis les étoffer plus tard lors d'une de leur prise de parole ? Ou bien peut-on se permettre une description plus développée pour chacun d'entre eux ?
On se visualise toujours bien nos personnages en tant qu'auteurs, mais que ce soit pour deux indices ou 10 lignes, il subsiste toujours un doute quant à la compréhension que peut avoir le lecteur sur un personnage... |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Mer 29 Jan 2014 - 8:00 | |
| ca dépend du temps imparti aussi. Moi le roman que j'écris actuellement l'action arrive dès la troisième page et s'enchaîne vite après, alors d'office, pas de place pour la description lente. je suis le genre de lectrice qui aime que l'auteur la guide dans son univers, j'attends de lui qu'il me donne les détails pour m'approcher au mieux de ce qu'il pense. Rie ne me fait plus chier que de devoir imaginer une silhouette posant des actions sans savoir quel physique a cette silhouette.
Après, il ne faut pas être statique. Et les détails doivent allier le physique au psychologique. Indiquer que quelqu'un est propre ou sale sur lui, qu'il porte des habits chics ou des vêtements troués, donnent des indices qui vont au-delà de l'apparence. |
| | Nombre de messages : 109 Âge : 27 Localisation : Nowhere... ou Elsweyr, peut-être... Date d'inscription : 27/01/2014 | Kraal Pendragon / Barge de Radetzky Mer 29 Jan 2014 - 8:44 | |
| Pour avoir une expérience des Jeux de Rôle, les personnages auxquels je me suis le plus attaché (et surtout ceux que je n'ai pas lâché !!! ) sont les moins détaillés. En effet, plutôt que d'essayer de batailler fortement pour imposer une psychologie, un physique, une histoire, je me suis rendu compte qu'il valait mieux me laisser entraîner par le personnage tout en gardant, évidemment, un fil conducteur. Donc je pense qu'il vaut mieux donner des détails de base, grossiers, un bloc d'informations, réparti avec cohérence dans le récit, pour que le lecteur le sculpte de son burin imaginaire et le façonne à son grès. (Jeu de mots !!!) |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Jeu 30 Jan 2014 - 8:02 | |
| je ne vois pas en quoi la présence de détails empêche de se laisser entraîner par le personnage. |
| | Nombre de messages : 39 Âge : 36 Date d'inscription : 24/12/2013 | Mr. Jack / Petit chose Jeu 30 Jan 2014 - 8:10 | |
| C'est marrant parce que je tombe justement sur des discours assez contradictoires. D'un côté, des personnes qui demandent à ceux que les personnages soient très détaillés physiquement, assez tôt mais aussi progressivement, en ajoutant des détails selon les scènes (je suis de ceux là, j'identifie ensuite les personnages a des acteurs pour m'imprégner ensuite de leurs mimiques). Et d'un autre côté, ceux qui n'aiment pas trop que l'auteur leur mâche le travail, qu'il se contente du strict minimum parce qu'il doit laisser une "amplitude" au lecteur pour s'imaginer le personnage. Ce qui peut être plutôt rassurant pour l'auteur : il doit prendre conscience que ses lecteurs prennent vite en charge le récit et ses protagonistes, comme s'il fallait laisser les choses suivre leurs cours. |
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