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| Profusion de verbes pauvres / faibles | |
| | Nombre de messages : 356 Âge : 49 Date d'inscription : 26/09/2011 | melusine / Tapage au bout de la nuit Sam 22 Sep 2012 - 13:40 | |
| Voilà à chaque fois que je passe à la correction et la relecture de mes écrits c'est systématique les verbes être, avoir, faire, pouvoir etc me sautent au yeux ! comme j'écris le plus souvent à l'imparfait je me retrouve avec une flopée de : il était, elle avait... J'ai beau essayer de tourner les phrases autrement pour arranger ça, au final je trouve mon texte encore plus lourd Avez-vous une astuce ? Un truc magique ? Bon une amie (qui n'a pas tord du tout dans son conseil) me dit il faut lire beaucoup pour corriger ça. Le problème c'est que depuis ma plus tendre enfance je lis minimum 2 livres par semaine. Je suis dyslexique c'est peut-être ça ? mais j'en doute fort. |
| | Nombre de messages : 869 Date d'inscription : 31/08/2010 | Arcturus / Double assassiné dans la rue Morgue Sam 22 Sep 2012 - 13:59 | |
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Dernière édition par Arcturus le Dim 3 Fév 2013 - 18:51, édité 1 fois |
| | | Invité / Invité Sam 22 Sep 2012 - 14:04 | |
| Sauf que la langue française justement dispose de mots infiniment plus précis que ces mots passe partout, vagues, sans contenu, dont la répétition est lourde et désagréable à la lecture. Et ça sans pour autant passer par des termes précieux. C'est la joie d'écrire en français et non en anglais, justement ! |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Sam 22 Sep 2012 - 14:09 | |
| faut surtout penser à préciser ton idée. Il a fait un gâteau => il a cuisiné un gâteau. Souvent on oublie d'employer un verbe issu du champ sémantique qui tourne autour de l'objet/l'action et on prend un verbe vague. j'avais listé des astuces pour réduire son nombre de mots dans un roman. La toute première parle des définitions cachées. Vois par toi-même : - Spoiler:
1° les définitions bien cachées : plusieurs mots peuvent tout simplement signifier un seul. Exemple relevé dans mon roman : Elle cherchait des éléments de réponse qui lui permettraient de faire le tri entre sa quête de compliments, et les pensées réelles de Denis.
Ici, « éléments de réponse » = indices. Donc, cela devient : Elle cherchait des indices qui lui permettraient de faire le tri entre sa quête de compliments, et les pensées réelles de Denis.
Déjà, si tu veilles à cela, tu auras moins de verbes ternes. Egalement, tu peux transformer deux phrases en une car ce verbe être ou avoir t'a induit en erreur. Exemple : - Spoiler:
5° Etre ou ne pas être… Nous abusons du verbe être. Et d’autre verbes « ternes » aussi : faire, avoir… M’enfin, « être », c’est le plus vicieux. Il est tellement petit, tellement passe-partout. Voyez, je n’avais même pas songé à cela : Lena était derrière la porte-fenêtre. Elle guettait son arrivée, une tasse à la main… Derrière la porte-fenêtre, Lena guettait son arrivée, une tasse à la main… Ce petit « était » avait ralenti mon rythme plus que je ne l’imaginais ! Attention donc.
édit : - Arcturus a écrit:
- ce sont au contraire des mots riches de sens multiples, parmi les plus polysémiques de la langue française.
c'est justement parce qu'ils ont trop de sens divers qu'ils prennent trop la place d'autres mots, parfaitement normaux, et qui eux, n'ont pas d'autres occasion de se trouver présents dans le roman, tout en ne laissant aucun doute sur leurs sens propres. Et pour citer une telle phrase de Valéry, tu dois avoir fameusement changer ta façon d'écrire, car de ce que j'ai lu de toi je ne trouve pas que tu choisis souvent le moindre, pourtant, on ne peut pas dire que tu écris mal, non ? Ce n'est pas une critique, juste que ce paradoxe dans ta réaction m'interpelle.
Dernière édition par QuillQueen le Sam 22 Sep 2012 - 14:14, édité 1 fois |
| | | Invité / Invité Sam 22 Sep 2012 - 14:12 | |
| Ceci dit on prépare plutôt un gâteau, une salade, une paella, que l'on ne le ou la cuisine . On peut cuisiner quelqu'un mais ça ne veut pas dire le passer au four, non plus . |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Sam 22 Sep 2012 - 14:16 | |
| on a le choix entre les deux. Mais le débat n'est pas là. Il est dans le fait de trouver des trucs pour éviter des verbes ternes. |
| | Nombre de messages : 6963 Âge : 37 Date d'inscription : 03/01/2010 | Lo.mel / Troll hunter un jour, troll hunter toujours Sam 22 Sep 2012 - 14:25 | |
| - Arcturus a écrit:
- "Entre deux mots, il faut choisir le moindre", — Paul Valéry.
Il n'y a rien de pire pour rendre un texte illisible que des flopées de synonymes précieux là où le mot simple fait parfaitement son travail. "Avoir", "être", "faire" n'ont rien de pauvre : ce sont au contraire des mots riches de sens multiples, parmi les plus polysémiques de la langue française.
Vouloir se passer de ce genre de verbes, c'est comme vouloir écrire en anglais sans utiliser "must", "should", "can", could", "will"… J'approuve. La chasse aux verbes dits "faibles" est un réflexe scolaire hérité du temps des rédactions. |
| | | Invité / Invité Sam 22 Sep 2012 - 14:31 | |
| Trouver des trucs, mais aussi éviter de produire les effets indésirables sur lesquels on bute en voulant éviter les verbes ternes . Et justement, je trouve redondant la formulation : cuisiner + un plat... quand on prépare un gâteau on cuisine forcément, on ne tricote pas... donc cuisiner un gâteau, c'est pas loin du pléonasme... Bon d 'accord, c'est qu'un exemple. Ca mérite pas une dissert... lo mel va lire quelques textes bourrés de verbe faire, mettre, pouvoir et reviens nous en parler Ensuite, c'est toi qui parle de chasse... C'est stupide d'y faire une chasse absolue... si ces mots existent c'est qu'ils sont utiles. Et ils le sont : "être" utilisé une fois en verbe dans un texte aura une puissance mille grace justement à sa rareté. C'est leur trop grand nombre qui appauvrit singulièrement l'écriture, pas leur existence même. |
| | Nombre de messages : 1687 Âge : 13 Date d'inscription : 21/11/2011 | Lohengrin / Chevalier au Pancréas Sam 22 Sep 2012 - 14:34 | |
| - Lo.mel a écrit:
- Arcturus a écrit:
- "Entre deux mots, il faut choisir le moindre", — Paul Valéry.
Il n'y a rien de pire pour rendre un texte illisible que des flopées de synonymes précieux là où le mot simple fait parfaitement son travail. "Avoir", "être", "faire" n'ont rien de pauvre : ce sont au contraire des mots riches de sens multiples, parmi les plus polysémiques de la langue française.
Vouloir se passer de ce genre de verbes, c'est comme vouloir écrire en anglais sans utiliser "must", "should", "can", could", "will"… J'approuve.
La chasse aux verbes dits "faibles" est un réflexe scolaire hérité du temps des rédactions. +1. Tout est dans l'agencement, la tournure. Ce ne sont pas les mots en soi qui sont ternes... |
| | Nombre de messages : 253 Âge : 33 Pensée du jour : Longues agonies d'un hiver trop tardif Date d'inscription : 10/06/2012 | Natanaël Esykie / Autostoppeur galactique Sam 22 Sep 2012 - 14:49 | |
| Tout dépend évidemment. Je pense qu'il faut les éviter pour éviter une trop grande simplicité, mais ça ne veut pas dire ne pas les utiliser. A partir du moment où tu (ou des lecteurs) considères que l'ensemble transmet ce que tu voulais transmettre, qu'il y ait écrit "il y avait un cheval" ou "là, se tenait un cheval", on s'en fiche. Le mot en lui-même n'a aucun poids dans le cadre du roman, il s'agit surtout de fluidifier ta prose. Pas besoin de sur-analyser |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Sam 22 Sep 2012 - 14:59 | |
| donner des astuces, n'oblige en rien à les employer sur tous les verbes, extrémistes... les débat noir/blanc : du temps perdu. Mais les verbes deviennent ternes dès lors qu'ils sont "suremployés". Si on utilisait trop "connaître" il deviendrait terne. Je ne vois pas ce qu'il y a de compliqué à piger ça...
Le souci c'est qu'en français, les verbes trop utilisés sont souvent les mêmes... |
| | Nombre de messages : 474 Âge : 41 Date d'inscription : 11/09/2012 | Pêche Melba / Pour qui sonne Lestat Sam 22 Sep 2012 - 15:00 | |
| Quand on se retrouve à écrire un paragraphe au plus-que-parfait, il faut bien assouplir ce réflexe à un moment ou à un autre. Etre et avoir sont aussi des auxiliaires, pas seulement des verbes mous passe-partout.
Faîtes le test : ouvrez un roman que vous jugez bien écrit et comptez-les. Quand on les cherche, on les trouve, mais si c'est bien fait, on n'y voit que du feu. |
| | | Invité / Invité Sam 22 Sep 2012 - 15:05 | |
| le plus que parfait a tendance à être lourdingue justement à cause des répétitions "était, avait" qu'il induit... Je dis bien "tendance" Je ne dis pas qu'il faille l'éviter ou quoi que ce soit... Mais ça nécessite de bosser son texte, de savoir aussi employer l'imparfait, de connaitre sur le bout des doigts sa table de concordance des temps... Bref, pas le plus simple quand on débute... |
| | Nombre de messages : 1687 Âge : 13 Date d'inscription : 21/11/2011 | Lohengrin / Chevalier au Pancréas Sam 22 Sep 2012 - 15:09 | |
| Je teste pour vous avec le premier livre à portée de main, Les vagues de Woolf, passage choisi au hasard :
"Ça, c'est mon visage, dit Rhoda, dans le miroir derrière l'épaule de Susan - ce visage est mon visage. Mais je vais plonger derrière elle pour le cacher, car je ne suis pas là. Je n'ai pas de visage. Les autres ont un visage ; Susan et Jinny ont un visage ; elles sont là. Leur monde est le monde réel. Les objets qu'elles soulèvent sont lourds. Elles disent Oui, elles disent Non; alors que moi j'hésite et je change et l'on me perce à jour en moins d'une seconde. Si elles rencontrent une servante celle-ci les regarde sans rire. Mais elle se rit de moi. Elles savent quoi répondre quand on leur parle. Elles rient pour de bon; elles se mettent en colère pour de bon; alors que moi il faut d'abord que je regarde et fasse ce que font les autres une fois qu'ils l'ont fait."
En gras, les verbes avoir, être et faire. |
| | | Invité / Invité Sam 22 Sep 2012 - 15:11 | |
| T'oublie un détail important : c'est un dialogue ! Ca ne s'écrit pas comme de la narration, un dialogue... Mais si tu veux, ouvre du Musso ou du Levy, tu devrais trouver ce que tu cherches, sans problème. Pauvreté de vocabulaire au rendez-vous assurée. Ceci dit, oui, tu pourras sans doute me trouver d'excellents passages de grands maitres sachant manier être et avoir en verbe. Je n'en doute pas un instant. Mais encore une fois, personne n'a dit qu'il fallait les pourchasser jusqu'au dernier...
Dernière édition par ilham le Sam 22 Sep 2012 - 15:17, édité 1 fois |
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