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 Du style... (lettre ouverte aux JE)

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Arcturus
   
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Arcturus  /  Double assassiné dans la rue Morgue


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Dernière édition par Arcturus le Mar 22 Jan 2013 - 14:41, édité 1 fois
 
attchibhatt
   
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attchibhatt  /  Autostoppeur galactique


Bonsoir à tous de la part d'un abonné absent au style

(pour citer l'auteur de ce topic sur un commentaire qui me concerne).
Pardon pour l'irruption, ma baballe est tombée dans la cour des grands, je la récupère et m'en vais.
Le style est à la littérature ce que la gastronomie est à la cuisine.
Même un maître (c'est comme ça que se font appeler les chefs en haute gastronomie) ne se nourrit pas chaque jour des mets super élaborés qu'il prépare pour les consommateurs avides d'* ou de macarons.. Pour les avoir fréquentés personnellement, je sais qu'ils préfèrent une vraie tomate (pas d'Espagne, pas achetée au supermarché) avec juste un filet d'huile d'olive (dégotée au moulin) sans sel ni vinaigre pour ne pas dénaturer la saveur délicieuse du produit. D'autres se font plaisir avec une simple purée de pommes de terre introuvables dans le commerce... au goût inoubliable.
La gastronomie, n'est donc pas qu'une addition prohibitive qui donne des crampes d'estomac au consommateur et le laisse sur sa faim, tant l'assiette finement décorée, aux couleurs chatoyantes est vide.
Le style seul n'est rien.
Tous les pays que j'ai visités ont endossé l'uniforme MacDo (l'Inde aussi depuis 4/5ans). Des produits insipides, aux valeurs nutritives douteuses. Des produits stériles qui pourtant se reproduisent à vitesse grand V aux quatre coins de la planète. Du sans style, ni fond, ni forme.
En littérature aussi, il semble que la vente, le fric, la grande consommation, la mode, la pub, les média, déforment le style au point que même en l'absence totale de style un auteur devient un best seller. Au point qu'un happy meal devient plus digeste qu'un "Sors de moi ou j'entre..."
Soit dit en passant, ami David, tu pourrais améliorer ton style pour nous dire que nous n'en avons pas. Embarassed
Ah ! J'ai retrouvé ma baballe, je retourne dans la cour des absents.
Amicalement
 
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Namasté Attchibhatt,

L'important est de trouver son public, fusse t-il un. Ma vision "personnelle" ( Wink Lohengrin) n'engage que moi et ne s'impose qu'à ceux qui portent le même regard sur la littérature. Après, j'ai jamais ouvert un Musso ou un Lévy, et leur succès ne me dérange pas.

J'exprime ici mes attentes d'un texte sur JE, ce qui somme toute est légitime étant donné mes heures de présence et mes commentaires.

Il y a un mur des commentateurs sur JE, dont j'ai initié l'idée : celle-ci a toujours été de faire coïncider l'offre à la demande.

Nous sommes ici dans un forum, et comme dans tout forum, les échanges peuvent se croiser ou s'éviter. Nos attentes sont différentes, nos aspirations aussi. Tu as trouvé ton public, c'est l'essentiel. Pour beaucoup d'entre nous la publicité de nos plumes se borne à cet espace. Autant l'organiser au mieux.

Et il ne t'a pas échappé qu'un auteur que j'encense (Mida) apprécie ton roman, que j'ai commenté en soulignant le style, aux abonnés absents. Toi, Molly et d'autres encore. Des personnes derrière des plumes que je ne mésestime pas, c'est juste que je trouve pas dans vos lignes ce qui me tient à cœur quand je découvre un livre. Ma vision est réductrice, j'ai toujours dénigré les lectures de mes proches, épouse ou mère, pour ces raisons-là. Mon amour n'en a pas été tâché pour autant.

Il y a suffisamment d'auteurs ici pour que chaque liseur que nous sommes trouve son compte. Ça ne nous enlève pas le droit de défendre notre idée de la chose alors ne te fâche pas : c'est de la littérature tout ça, pas du jugement de valeurs.

Beaucoup qui décrient cette idée de la littérature la réduisent à un gracieux effet de manche. Il n'en est rien. La vérité sous toutes ses formes, c'est mon crédo. Quel que soit les mots employés. Et force est de constater que ceux qui s'en approchent avec leurs mots sont bien mieux inspirés. je t'ai invité à lire Hemingway... pas vraiment Flaubert question approche mais l'essentiel y est : une situation, des nuances et un fond. En quelques mots. Pas de phrase à rallonge ou de mots compliqués. Non, juste des mots, les siens et un rythme. Et on en fait le plus grand auteur américain du XXème siècle.
C'est peut être vers ça que ceux auquel les images échappent ou ne viennent qu'après un long travail, qu'ils doivent tendre: les faits, juste les faits. Oui, mais à travers leurs yeux.


Dernière édition par David le Lun 26 Mar 2012 - 20:38, édité 1 fois
 
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Faust, je ne sais pas pourquoi mais ton post sur la bouffe qui a du caractère m'a fait penser à une femme très sensuelle, une femme qui a vraiment des formes et pas seulement au niveau des roberts ou des fesses, ça serait une femme avec un rire de gorge, une répartie brutale mais non dénuée de subtilités, une femme qui a de la force, tant physique que morale et qui est jolie sans pour autant émouvoir par sa beauté. Peut-être, enfin, une femme qui a du charisme.

En fait, le style, c'est le charisme du texte Shocked (ou alors je suis dans mon délire toute seule :nyancat: )
 
attchibhatt
   
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attchibhatt  /  Autostoppeur galactique


Ami David,

Mon style te ferait-il penser que je suis fâché ? Mauvaise pioche.
Je me garderai bien de l'être un jour sur un forum sympathique où, somme toute, tout le monde est courtois.
Me commente qui veut. Même pour me dire que c'est de la m... J'accepte.
Chaque œil est différent, il n'est pas certain que le vert que je perçois s'imprime dans le même ton de couleur sur ta rétine. Aucune chance, en fait.

Nous sommes là, tout au moins moi, pour communiquer, échanger. En partie parce que je cherche à m'améliorer.
Je n'ai pas de public, ami.
Si j'en avais un je ne serais pas ici, et jusqu'à preuve du contraire il n'y a pas d'auteur (stylé ou non) dont la réputation n'est plus à faire ici. Je n'y croise que de jeunes écrivains qui se cherchent, y compris toi. Je suis ton miroir au même titre que tu es le mien. Désolé de te faire perdre ton temps en réfléchissant mal.
Ici, en Inde, un grand maître respecte les élèves, tous ses élèves. Y compris le dernier, qui avec l'innocence qui est la sienne, lui apportera ce qu'il cherche un jour. Qui sait?
En cuisine, comme en pâtisserie, les plus grandes recettes, les plus connues et les plus usitées aujourd'hui, sont nées d'erreurs de marmitons comme de commis ou de chefs. La pâte feuilletée par exemple, c'est un apprenti qui l'a inventée en mettant la matière grasse au milieu d'une détrempe au lieu de l'incorporer à la farine comme on le lui avait enseigné. Sais-tu ce qu'il a reçu comme droits d'auteur à l'époque: des coups de pieds au cul. Comme quoi...

Puisque ton temps est si précieux, ne le gâche pas, car à mon avis, celui qui, parmi nous, possède le style que tu revendiques n'a guère besoin de conseils sur JE. Que ceux qui pensent le contraire me pardonnent de généraliser ainsi.
Ce n'est que mon impression.
Proverbe indien qui, une fois traduit, ressemble à un dicton français :
Bhatt assanne hai. Karna mushkhil hai!
La parole est aisée. L'action est difficile.
Amicalement
 
Faust Federel
   
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Daffyneko a écrit:
En fait, le style, c'est le charisme du texte Shocked (ou alors je suis dans mon délire toute seule Du style... (lettre ouverte aux JE) - Page 5 3925143802 )

Non, au contraire, j'aime bien cette image. Elle est bien trouvée même.

En fait, à bien y réfléchir :
- une bonne histoire avec un style moyen pourra donner un bon roman ;
- une histoire moyenne avec un bon style pourra aussi donner un bon roman.
Par contre, pour donner un GRAND roman, un de ceux qui marquent le lecteur de façon durable, il faut la rencontre d'une bonne histoire et d'un bon style. Je simplifie un peu, peut-être, mais y a de ça.
 
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Marc Anciel a écrit:
Pour moi c'est au style qu'on fait la différence entre un artiste et un artisan. L'artisan ne fait qu'appliquer des recettes qui marchent pour fabriquer des produits calibrés. Ca demande un certain talent, un savoir faire mais au final, le produit n'a pas "d'âme", il est presque impersonnel tandis que l'artiste ajoute à ça une recherche personnelle, une prise de risque voire une certaine folie. Il prend bien plus de risques parce que ça ne laissera pas indifférent: on aime ou on aime pas.
Néanmoins, entre un produit artisanal et une oeuvre d'art, il y a des millions de nuances.
Q!u?E!s?T!c?E!q?U!u?N!e?O!e?U!v?R!e?D!a?R!t

I!l?Y!a?S!u?R!t?O!u?T!i?C!i?D!e?S!é?C!r?I!v?A!i?L!l?O!n?S!s?A!n?S!s?U
!c?C!è?S!q?U!i?C!r?I!t?I!q?U!e?N!t?D!e?S!é?C!r?I!v?A!I?L!l?O!n?S!c?É!l?E!b?R!e?S

Spoiler:
 
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second degré a écrit:
Q!u?E!s?T!c?E!q?U!u?N!e?O!e?U!v?R!e?D!a?R!t

I!l?Y!a?S!u?R!t?O!u?T!i?C!i?D!e?S!é?C!r?I!v?A!i?L!l?O!n?S!s?A!n?S!s?U
!c?C!è?S!q?U!i?C!r?I!t?I!q?U!e?N!t?D!e?S!é?C!r?I!v?A!I?L!l?O!n?S!c?É!l?E!b?R!e?S

Je sius tletoament d’acrocd aevc tio, mias nuos smoems srotut des ércaviloilns en dveneir puls que des ércaviloilns snas scuecs…

Spoiler:
 
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Je connaissais cette étude et je suis bien d'accord, j'ai tout compris.

Ce sont là de nouveaux styles, que ne peuvent pas comprendre les artisans qui ne font qu'appliquer des recettes qui marchent pour fabriquer des produits calibrés, et qui jugent un texte uniquement sur sa ponctuation, comme si l'essentiel était là, alors que les règles sont faites pour être transgressées.
 
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Yoni a écrit:
Yoni a écrit:
je donne le pourquoi parce qu'autrement mon humour délicieux ne sera pas compris (je n'ai pas lu deleuze donc c'est pour la beauté du geste) :
après tout, la syntaxe ne vient pas du stylo de l'écrivain mais de son écriture, et, de premier chef, de ce qu'on appelle rétrospectivement les figures de style ; je dis rétrospectivement, parce ce les serait considérer comme autant de trucs à appliquer dans l'acte d'écrire, quand ce qu'on veut dire c'est qu'écrivant il produit ces figures (comme autant de façons déterminables, décontextualisables, déterritorialisables (LOL) de produire de la syntaxe : l'écriture entrée dans les manuels ; et c'est par là qu'on distingue l'écrivain du philistin, je renvoie à notre ami nabokov). et, certes, si l'on pense en premier lieu aux anacoluthes ou asyndètes, comme jeux précisément syntaxiques, c'est applicable à toute figure de style en tant qu'elle est susceptible de faire montre d'une originalité d'écriture en tant qu'elle est par essence travail sur la langue (c'est pour cela qu'on l'appelle figure de style). bien que la métaphore porte sur le sens et non la forme, comme je l'ai fait remarquer plus haut, mais à un niveau micro et non macroscopique, ils sont comme in-détachables, si bien que la manière d'amener le sens propre à la métaphore se peut très bien doubler d'une manière originale de l'articuler en tant que portant sur le sens elle est susceptible de révéler cette articulation mieux encore. lala

je reprends cette réflexion de yoni, qui me semble intéressante.
menant à son terme la logique de l'argument ici exposé, l'on pourrait aboutir à une définition du style qui, je pense, mettra d'accord tous les gens de goût, en tant qu'elle traduit aussi bien un niveau microscopique (l'écriture se faisant, les mots buttant entre eux : ce qui dit et ce qui est en train de se dire) que macroscopique (l'écriture faite : ce qui est dit et la manière dont c'est dit) : le style, c'est une manière originale d'articuler le sens. (j'utilise articuler parce que ça dénote aussi bien la mécanique propre à l'écriture qu'on sépare ensuite en fond/forme comme descartes le faisait de la pensée et de l'étendue (je suis spinoziste) que la matérialité propre à tout texte (je renvoie quant à ce dernier point aux intéressants travaux de roland barthes);

Je suis plutôt d'accord parce que je suis une personne de goût.

Autrement, tu fais allusion à quel texte de Barthes ?


Dernière édition par About le Mer 28 Mar 2012 - 9:40, édité 1 fois
 
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Bonsoir à tous !
Je pense qu'écrire, c'est canaliser ses pensées à travers ses doigts (dans le cas d'un clavier) et de les transmettre donc sur un support. Chaque paire de main appartient à un seul et unique écrivain. Et si il y a 500 millions d'écrivains dans le monde, donc autant de types et de femmes qui se bornent à étaler quelque chose sur un espace blanc, alors il y a certainement 500 millions de styles différents. Des écrivains, il y en a donc énormément. Des BONS styles, il n'y en a surement pas autant que ça vu que les avis sont toujours divergents chez l'humain, chacun, en occurrence, ne pensant qu'à imposer son idée... sa pensée.
Le style, cela dit, n'est il pas ni plus ni moins que le reflet de la personnalité de l'écrivain ? Aucun style ne serait le bon, vu ainsi.
Il y aurait juste des styles qui ne peuvent être compris par certaines personnes plutôt que par d'autres.
Il y aurait juste 500 millions d'écrivains dont la majeure partie ne se comprend pas. La partie restante demeurant la seule qui se comprend, se définit comme "Le Bon Style" et considère l'essentiel des autres comme des débutants qui le resteront.
 
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about : je disais ça pour la blague é_è mais tu peux toujours lire "le plaisir du texte"
 
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Nox  /  Vacher polyvalent


Yoni : :nyancat:

Pas mieux.

Sauf que je me serais jamais lancé dans une telle explication.
Car je pense qu'elle n'a aucun intérêt a priori, mais seulement a posteriori de la compréhension du schmilblick pour valider son intuition de la chose.

(je me comprends et c'est le principal)
 
Le Condor des Andes
   
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Le Condor des Andes  /  Rapace du monde


Le plus surprenant dans tout ça, c'est que moi aussi, je vous ai compris.



Enfin, je crois.

Et même si je n'y vois aucun intérêt.
 
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Marc Anciel a écrit:
Pour moi c'est au style qu'on fait la différence entre un artiste et un artisan. L'artisan ne fait qu'appliquer des recettes qui marchent pour fabriquer des produits calibrés. Ca demande un certain talent, un savoir faire mais au final, le produit n'a pas "d'âme", il est presque impersonnel tandis que l'artiste ajoute à ça une recherche personnelle, une prise de risque voire une certaine folie. Il prend bien plus de risques parce que ça ne laissera pas indifférent: on aime ou on n'aime pas.
Néanmoins, entre un produit artisanal et une oeuvre d'art, il y a des millions de nuances.
Et quelles sont les nuances entre un produit artisanal et un produit industriel ?
 

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