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| Du style... (lettre ouverte aux JE) | |
| | Nombre de messages : 71 Âge : 35 Date d'inscription : 04/03/2012 | Mida / Clochard céleste Dim 25 Mar 2012 - 16:38 | |
| - Molly59 a écrit:
Pour ma part, je ne lis quasiment que ça (du russe, de l'anglais, de l'allemand, etc.) Un bon traducteur peut essayer de restituer quelque chose du style de l'auteur qu'il traduit. Mais tout de même, il est évident que le passage dans une autre langue déforme, voire trahit l’œuvre d'un auteur. Faut-il pour autant rejeter toute traduction, et ne s'intéresser qu'à la littérature francophone (ou être très calé en langues étrangères) ? Si c'est ça, je vais tout de suite me jeter dans la Seine... Y a traduction et traduction... J'ai eu la chance de faire un mémoire sur La Divine Comédie de Dante et d'analyser les différentes traductions existantes... Je peux te dire qu'il y en a des magnifique qui arrivent à chatouiller la version originale mais d'autres... hum... des catastrophes ! A mon avis la collection La Pléiade dispose des meilleurs traductions... (Là je parle des grands classiques bien sûr.) |
| | Nombre de messages : 869 Date d'inscription : 31/08/2010 | Arcturus / Double assassiné dans la rue Morgue Dim 25 Mar 2012 - 17:14 | |
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Dernière édition par Arcturus le Mar 22 Jan 2013 - 14:33, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 71 Âge : 35 Date d'inscription : 04/03/2012 | Mida / Clochard céleste Dim 25 Mar 2012 - 17:32 | |
| - pblegion a écrit:
Ceux qui attaquent le style me font le même effet que ceux qui attaquent la technique : ils dénigrent ce dont ils sont eux-même incapables, afin de camoufler leur médiocrité en détruisant les critères même de la qualité littéraire.
Pour ma part je ne dénigre aucunement le style ni ne l'attaque. Je dis que tout le monde a un style au départ. Une vision. Mais ensuite il faut du travail derrière pour peaufiner ce style pour qu'il arrive à maturité. La phrase soulignée me fait marrer car elle me rappelle un artcile assassin écrit à propos d'Appollinnaire et du fait que les vers de ses poèmes n'étaient pas métriques. L'article disait grosso modo qu'Appollinaire était incapable d'écrire des vers métriques c'est pour cette raison qu'il prônait une poésie libre... Mais le gars qu'avait écrit l'article n'avait pas réellement lu les poèmes d'Appollinaire... Par exemple le poème Zone et ce vers "Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin" Où Apppollinaire écrit un magnifique alexandrin puis... Le casse ! avec "ce matin. Et des exemples comme ça y'en a des millions. Je t'invite à lire la production du mouvement dadaiste et les productions du mouvement surréaliste ! Mais au fond chacun sa conception de l'Art ! Pour Beigbeder et Soral (je n'ai jamais lu le deuxième) c'est des écrivains ils ont écrit des romans peu importe leur qualité, ils ont été lu. Alors on aime ou on aime pas -moi j'aime pas du tout-. Sauf si t'as une preuve qu'ils ont des nègres, là c'est une autre histoire. |
| | Nombre de messages : 969 Âge : 31 Pensée du jour : That's all ; I don't even think of you that often. Date d'inscription : 18/04/2009 | About / Aboutd'souffle Dim 25 Mar 2012 - 19:20 | |
| Je ne crois pas que le style soit une couche de peinture qu'on disperserait par endroits comme du gros sel pour s'auto-ranger parmi les grands esthètes du siècle. C'est bien du raisonnement d'écrivaillon qui dispatche quelques figures de rhétoriques dans ses écrits pour faire joli, ça. Lorsqu'on en a, le style est le constituant du texte et c'est ce qui en conditionne le degré d'intelligibilité. On peut écrire avec ou sans style : dans les deux cas, on donne une forme au récit, et, dès lors, le style n'est un rajout, mais une façon d'articuler.
Parce qu'un style n'existe pas comme ça, hors de tout le reste, il renvoie nécessairement à quelque chose d'idéel. Le style est solidaire du propos, comme disait l'autre avec ses majuscules. Reste à voir si ce quelque chose d'idéel est assez déployé pour qu'on lui colle l'étiquette "intrigue". M'est avis que tout ça n'est qu'une question de degré de développement. L'histoire peut être discrète, un peu à la façon de Faulkner, comme elle peut l'emporter sur tout le reste, à la façon de la littérature scénaristique ou du sus-cité Keyes (que je ne range pas parmi les scénaristes).
Mida, tout le monde n'a pas un style. À moins que ton acception du style ne se confonde avec celle de l'écriture, et dans ce cas, effectivement, tout le monde écrit et donc a un style. Mais lorsqu'on parle de style, on renvoie à la singularité de l'écriture d'un auteur, la façon dont il l'a travaillée, pensée, et ce faisant, c'est par sa patte qu'on peut le reconnaître. Bref. Avoir du style c'est, déjà, être reconnaissable. Car il faut bien reconnaître (ah ah) qu'en règle générale, les manières d'écrire ont tendance à être assez homogènes. Après, estimer qu'un style est bon, c'est surtout une question d'appréciation personnelle, même si on peut cerner quelques éléments plus objectifs : travail, complexité, fluidité, efficacité.
Évidemment, la définition est insuffisante. Les auteurs changent de style avec le temps, voire en adoptent plusieurs à la fois. En se braquant sur la critère de reconnaissance, l'enjeu sera de dénicher le dénominateur commun à l'ensemble des textes (à coups de factorisations hasardeuses, par exemple).
Partant, je ne crois pas qu'approcher le phénomène d'avoir du style soit satisfaisant. Le style n'est pas nécessairement en congruence avec une personne qui l'aurait. Alors, le plus pertinent serait de s'interroger sur ce que c'est que de faire du style. Faire du style, et je pompe Deleuze qui synthétise ça foutrement mieux que moi, c'est infliger un traitement syntaxique à la langue, c'est générer de la syntaxe. J'énonce tout ça, mais je ne suis pas trop d'humeur à faire une dissertation deleuzienne, je ne garde là que les grosses choses. Bref : faire du style, c'est tordre, distordre la langue et la syntaxe pour l'adapter à sa volonté. À voir, maintenant, si on me cherche des poux en m'annonçant que le jeune esthète hypokhâgneux dissertant en philosophie distord la langue dans ses élucubrations mensuelles. |
| | Nombre de messages : 688 Âge : 31 Pensée du jour : The sun is blue like the eggs in Winter. Date d'inscription : 23/11/2011 | Echotoïne. / Hé ! Makarénine Dim 25 Mar 2012 - 19:34 | |
| - Mida a écrit:
Pour la première partie de ton texte je suis tout à fait d'accord, dire que la SF la Fantasy ou le policier y pas besoin de style est une erreur et c'est ce qui fait le plus de mal à cette littérature (qui est je le rappelle classée comme paralittérature)
Bon, avant toute chose, je précise que je suis une grande amatrice de SF. Quand je lis Herbert ou Damasio, par exemple, je me régale, parce qu'en plus d'un univers très abouti, il y a un style vraiment intéressant. MAIS je persiste en disant que le style n'est pas le facteur PRINCIPAL d'un bon livre de SF. Chez Asimov par exemple, je ne trouve aucun style particulier, et pourtant il a créé une oeuvre monumentale que reconnaît tout amateur de SF ! Même chose pour la Fantasy ou le Policier, on peut le voir avec Tolkien pour l'un, Modiano pour l'autre. Je disais juste que ce sont des types de littérature qui peuvent se permettre, contrairement à d'autres, d'être intéressantes, crédibles, sans que l'auteur ait un style particulier. Et, Condor, je trouve ça très intéressant, de dire que toute littérature est science-fiction. Ouais, vraiment pas mal. Personnellement je pense que j'ai le genre dans lequel on peut encore innover, ce qui est moins évident ailleurs. Il y a une sorte de liberté toujours grandiose. Mais le fait est, encore une fois, que je trouve que ce qui prédomine là-dedans, c'est l'univers. Prédomine, pas existe seul. Quant à la littérature américaine, je trouve ça aberrant de dire que c'est une littérature sans style ! Tu as lu Hemingway, Kerouac, Bukowski, Burroughs, Palahniuk, Ellis, etc, en VO ? Si ces mecs là n'ont pas de style ( qu'on y adhère ou pas ), fichtre, que l'on m'explique. |
| | Nombre de messages : 71 Âge : 35 Date d'inscription : 04/03/2012 | Mida / Clochard céleste Dim 25 Mar 2012 - 19:58 | |
| - Echotoïne. a écrit:
Quant à la littérature américaine, je trouve ça aberrant de dire que c'est une littérature sans style ! Tu as lu Hemingway, Kerouac, Bukowski, Burroughs, Palahniuk, Ellis, etc, en VO ? Si ces mecs là n'ont pas de style ( qu'on y adhère ou pas ), fichtre, que l'on m'explique. Relis mon post... Jamais dit ça au contraire je faisais que répondre à Condor... Je trouve les traduction sans style par contre les originaux du point du style sont magnifiques ! Fante est ma principale source d'inspiration. Pour la SF, moi j'arrive pas à lire la plupart de la SF à cause du style. Je trouves qu'il y a peu d'efforts. Et que cette littérature gagnerait beaucoup si les écrivains y mettait plus de style. Je prendrais des exemples plus récents comme Jean-Michel Truong ou Dan Simmons. Qui mettent à pied d'égalité le style et l'intrigue ce qui donne des romans beaucoup plus aboutis. About : Je suis d'accord avec ton premier paragraphe qui m'a bien fait marrer: - Citation :
- Je ne crois pas que le style soit une couche de peinture qu'on disperserait par endroits comme du gros sel
Et je crois que t'as mis le doigt sur un truc ! Faut avant toue chose faire la différence entre "figure de style" et "style" ! Quand à la find e ton post tu invoque Deleuze j'ai plus l'impression que c'est la défintion d'une figure de style. D'ailleurs Michael Rifaterre donne quasiment la même défintion d'une figure de style. Lui parle de noeud sémantique, syntaxique... Que du style. Il existe par exemple le style journalistique ! Le style journaliste qui a pour caractéristique de ne pas utiliser (ou peu) de figure de style... Et pour revenir à la question de "chacun-possède-un-style-qui-lui-est-propre", je ne dit que tout le monde à un style totalement personnel et aboutit ! Il faut beaucoup de travail, de lecture pour enrichir son style, pour le développer, pour qu'il arrive à maturité. Mais étant des être humains à part entière, nous n'écrivons pas tous de la même manière, je peux prendre trois gars qui ont jamais écrit de leur vie je leur donne un synopsis et leur demande d'écrire la même histoire il n'écriront sûrement pas de la même manière. Chacun aura un style pas aboutit, peut être "pauvre" mais chacun racontera l'histoire à sa manière... |
| | Nombre de messages : 688 Âge : 31 Pensée du jour : The sun is blue like the eggs in Winter. Date d'inscription : 23/11/2011 | Echotoïne. / Hé ! Makarénine Dim 25 Mar 2012 - 20:09 | |
| - Mida a écrit:
- Echotoïne. a écrit:
Quant à la littérature américaine, je trouve ça aberrant de dire que c'est une littérature sans style ! Tu as lu Hemingway, Kerouac, Bukowski, Burroughs, Palahniuk, Ellis, etc, en VO ? Si ces mecs là n'ont pas de style ( qu'on y adhère ou pas ), fichtre, que l'on m'explique. Relis mon post... Jamais dit ça au contraire je faisais que répondre à Condor... Je trouve les traduction sans style par contre les originaux du point du style sont magnifiques ! Fante est ma principale source d'inspiration. J'ai bien compris, ce n'est pas à toi que je m'adressais à ce moment là... Mais je ne savais plus qui avait dit ça, alors je me suis contentée de sauter des lignes. - Citation :
- Pour la SF, moi j'arrive pas à lire la plupart de la SF à cause du style. Je trouves qu'il y a peu d'efforts. Et que cette littérature gagnerait beaucoup si les écrivains y mettait plus de style. Je prendrais des exemples plus récents comme Jean-Michel Truong ou Dan Simmons. Qui mettent à pied d'égalité le style et l'intrigue ce qui donne des romans beaucoup plus aboutis.
Le truc, c'est que la majorité des amateurs de SF confèrent une plus grande importance à l'univers développé qu'au style de l'auteur, même si, encore une fois, c'est mieux lorsque la qualité est là des deux côtés. |
| | Nombre de messages : 3872 Âge : 119 Pensée du jour : ;gloireàmay; Date d'inscription : 24/01/2009 | Le Condor des Andes / Rapace du monde Dim 25 Mar 2012 - 20:22 | |
| On s'en fout de l'aboutissement du style (quelle idée bizarre, déjà). C'est d'abord une question de démarche d'écriture, et cela, force est de constater que tout le monde ne l'a pas.
Sinon, pour la littérature américaine sans style, si vous lisez bien ce que j'ai écrit, vous devriez voir que ce n'est pas mon avis... je dis ça au kazoo. |
| | Nombre de messages : 688 Âge : 31 Pensée du jour : The sun is blue like the eggs in Winter. Date d'inscription : 23/11/2011 | Echotoïne. / Hé ! Makarénine Dim 25 Mar 2012 - 20:27 | |
| Bon, c'est pblegion qui l'a dit qui l'est. Comme ça les gens arrêteront de se sentir visés.
Donc, pour te répondre, pblegion, j'imagine que tu ne mettais pas tous les auteurs dans le même sac, mais tu as énoncé ton propos telle une vérité générale, et ça, c'est pas cool. |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Dim 25 Mar 2012 - 21:15 | |
| - Echotoïne. a écrit:
Donc, pour te répondre, pblegion, j'imagine que tu ne mettais pas tous les auteurs dans le même sac, mais tu as énoncé ton propos telle une vérité générale, et ça, c'est pas cool. +1 Fichtre ! Sacrebleu ! |
| | Nombre de messages : 1906 Âge : 49 Localisation : Roazhon (Rennes) Pensée du jour : Cthulhu is my best fiend... Date d'inscription : 24/01/2011 | Faust Federel / Journal du posteur Dim 25 Mar 2012 - 21:29 | |
| S'il y a une chose encore pire qu'un écrivain qui n'a aucun style, ce sont les écrivains qui cherchent à tout prix à en avoir un...
Un romancier raconte avant tout une histoire. S'il est bon, son histoire sera intéressante. S'il est très bon, il arrivera en plus à insuffler à son œuvre un style en adéquation avec son histoire. Le pire qui puisse arriver, c'est un écrivain qui a une bonne histoire et qui, pour se donner un genre, lui calque par-dessus un style artificiel qui ne correspond pas... Là, il s'est simplement tiré une balle dans le pied... |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Dim 25 Mar 2012 - 21:46 | |
| je me répète mais... +1 Faust federel.
Et ça n'a rien avoir avec le continent dans lequel on a crié ses premiers "ouin ouin" et embrasser son premier amour. |
| | Nombre de messages : 869 Date d'inscription : 31/08/2010 | Arcturus / Double assassiné dans la rue Morgue Dim 25 Mar 2012 - 22:31 | |
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Dernière édition par Arcturus le Mar 22 Jan 2013 - 14:33, édité 1 fois |
| | | Invité / Invité Dim 25 Mar 2012 - 22:51 | |
| Les nationalités = tel type de littérature c'est un stéréotype grossi par des tendances présentes. C'est loin d'être un systématisme. Puis facile de comparer une littérature bicentenaire avec une millénaire.
Plein d'américains jouent sur le style : Robbins, Salinger, pour n'en citer que deux.
Et puis les francais, conteurs de scénars : werber, gavalda, lévy et j'en passe. Pas de style mais succès de fou, et pour werber bonnes histoires.
Evidemment la aussi je grossis le trait. |
| | Nombre de messages : 688 Âge : 31 Pensée du jour : The sun is blue like the eggs in Winter. Date d'inscription : 23/11/2011 | Echotoïne. / Hé ! Makarénine Dim 25 Mar 2012 - 23:02 | |
| - pblegion a écrit:
- Je me répète aussi : dans ce cas écrivez des scénarios, là au moins vous êtes sûrs qu'il n'y aura aucun parasitisme stylistique, et ça fera de la place dans les rayons des librairies.
Tu peux étoffer le parallèle avec la littérature américaine ? |
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