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| Des astuces pour enrichir son style ? | |
| | | Invité / Invité Lun 7 Nov 2011 - 9:38 | |
| Salut ! J'ai passé tout mon dimanche après-midi à retravailler les deux premiers chapitres de mon roman en faisant la chasse aux répétitions, aux tournures trop lourdes, aux structures de phrases trop monotones, trop énumératives etc... Bien sûr, depuis mon arrivée ici, certains d'entre vous m'ont déjà apporté une aide énoÔorme sur, disons, les bases, comme bannir autant que faire se peut les verbes faibles, l'accumulation des adverbes et des participes présents etc. Or aujourd'hui, je me retrouve confronté à de nouvelles difficultés qui touchent à la structure même de mon écriture, de mes phrases. Ainsi je m'évertue à éviter les démonstratifs à outrance (C'était, ceci, cela etc...), à rester toujours sur des structures simples, du type énumérative (sujet, verbe, complément/ sujet, verbe, sujet, verbe, complément)etc... Je me demandais si vous mettiez en oeuvre des astuces particulières qui vous permettaient de lutter contre ce genre de chose. Cela tient-il à du vocabulaire, à l'emploi de structures types que vous mélangez joyeusement au fil de votre texte, à une approche différente ? Je vous remercie des réponses que vous voudrez bien apporter |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Lun 7 Nov 2011 - 10:01 | |
| à part la personnification, les cinq sens et le dico analogique, rien du tout |
| | Nombre de messages : 3111 Âge : 36 Localisation : Le cul entre deux chaises. Pensée du jour : Les petites boites toutes, toutes pareilles. Date d'inscription : 12/05/2008 | Faro / Sainte Eau de Javel Lun 7 Nov 2011 - 10:12 | |
| Mmm, il n'y a pas de règles à proprement parler - justes certaines écueils à éviter, que tu viens d'ailleurs de soulever.
L'enrichissement du style est, je pense, un automatisme qui s’acquiert au fil des lectures, sans jamais plafonner.
'faut donc lire. Et, principalement, lire de tout. |
| | | Invité / Invité Lun 7 Nov 2011 - 10:20 | |
| pareil que Faro, difficile de te conseiller. Un style c'est personnel et ça évolue. Ça se construit en lisant comme dit Faro, mais aussi en essayant, en tâtonnant et donc en écrivant... bon, un p'tit truc, changer la structure des phrases : nominales, interrogatives, inversement des prépositions, jouer avec la ponctuation ( ne pas oublier les : et ; par exemple) Bref, jouer sur toute la gamme disponible, mais c'est à toi de trouver les accords qui te plaisent Perso j'utilise très peu le dico analogique, voir pas du tout. Faut vraiment que je bloque... et la personnification, je trouve qu'il faut en user avec parcimonie. Bon, en fait, il faut user de tous les effets stylistiques avec prudence, sous peine de risquer d'en faire trop, je pense... surtout quand ce n'est pas notre habitude de les utiliser ( certains ici y arrivent très bien) |
| | | Invité / Invité Lun 7 Nov 2011 - 10:23 | |
| Oui, c'est ce que je pensais également. Tenter de développer les angles d'attaque en changeant le point de vue autour des personnages, ne pas absolument rester sur eux en tant qu'acteur exclusif de la scène ou multiplier les impressions comme le suggère plume_du_reve en passant par les sens et les ressentis des personnages. |
| | | Invité / Invité Lun 7 Nov 2011 - 10:28 | |
| Ben, tu peux multiplier les angles d'attaques, les points de vue, aborder le ressenti de tes personnages et retomber sur les mêmes problèmes de formulation et d'énumération. Ça c'est plutôt du domaine du "fond", ( et c'est très important, oui) mais pas de la forme... Même si les deux sont intimement liés et s'influencent l'un l'autre. varier la narration ( actions, descriptions, dialogues, réflexions internes,) permettant de varier l'écriture elle même. |
| | | Invité / Invité Lun 7 Nov 2011 - 10:56 | |
| Ouaip ! Je suis d'accord. |
| | Nombre de messages : 1156 Âge : 38 Date d'inscription : 13/05/2007 | lulli / Effleure du mal Lun 7 Nov 2011 - 11:01 | |
| Un style riche est-il forcément fait de construction de phrase complexe ?
Je pense, qu'un style s’affine et qu'il peu devenir interessant par l'épure et pas forcément le rajout d'un type de vocabulaire plus précieux, de tournure de phrase plus complexe...
Après, c'est très personnel. Pour ma part, je travail le dépouillement, les phrases courte, parfois sans verbe, afin de rendre le tout plus percutant. Mais c'est une voie parmi des centaines d'autres... Le tout c'est que cela te convienne, que tu sache maitrisé ce que tu aura choisi et que tu le travail. |
| | | Invité / Invité Lun 7 Nov 2011 - 11:13 | |
| - lulli a écrit:
- Un style riche est-il forcément fait de construction de phrase complexe ?
Ah non, non, pas du tout, mais justement les phrases 'simples' amènent à l'écueil de devenir monotone. La complexité des phrases en provoque un autre : la lourdeur. Bref ! C'est inextricable, il faut trouver le juste milieu ou développer des trésors de style pour contourner les difficultés |
| | | Invité / Invité Lun 7 Nov 2011 - 11:21 | |
| Tu poses mal le problème, je crois. On peut être simple et varié, complexe et répétitif... là n'est pas le problème. si tu as tendance à écrire avec un style simple, ce qui est mon cas, je ne crois pas que la solution soit de le complexifier. La solution c'est de maitriser cette tendance naturelle. Si je me prends en exemple, je pourrais essayer mille ans d'écrire comme Lo mel par exemple ( et je trouve qu'il écrit très bien) sans jamais y parvenir. Je pense qu'il ne faut pas essayer d'écrire autrement que d ela façon dont cela nous vient de façon spontanée, il faut essayer de polir, s'améliorer, c en'es tpas la même chose . Beaucoup de jeunes auteurs n'ont pas confiance dans leur écriture et cherche à imiter, à écrire comme... c'est peut-être un bon exercice scolaire, mais surement pas la solution à terme... |
| | | Invité / Invité Lun 7 Nov 2011 - 11:37 | |
| Ah ! Mais je suis entièrement d'accord là-dessus, ma réponse précédente pouvait peut-être suggérer le contraire mais il n'en est rien. Mon style est plutôt simple je pense et de fait je me heurte à l'écueil de la monotonie dans la structure et je cherche comme tu le dis à varier et non pas à complexifier ce style. J'aime ma façon d'écrire, (entendons-nous bien, ce n'est pas de l'orgueil mal placé, hein ! ) ce que je veux dire, c'est que j'aime écrire comme ça et je ne souhaite pas changer. Seulement, je veux améliorer cette façon de faire et en l'occurrence, en ce qui me concerne, lutter contre la monotonie qui s'insère sournoisement dans la simplicité de mon style. Cependant, je pense avoir compris quelques trucs au fil de cette discussion |
| | Nombre de messages : 5683 Âge : 42 Localisation : En confinement dans moi-même. Pensée du jour : La solitude est la patrie des forts. Date d'inscription : 23/04/2010 | Orcal / Déesse du foyer à la retraite Lun 7 Nov 2011 - 11:46 | |
| Je me permets de copier ici ma réponse à un MP, qui me posait un peu la même question que la tienne. Bien sûr ma réponse est très subjective, certainement pas complète, et ne prétend pas régler ton problème! J'ai simplement essayé de comprendre comment je faisais moi-même, et tenté de l'expliquer. ------------------------------------------------------------------- A vrai dire, il y a autant de solutions que de tournures de phrases. Mais je vais essayer de t'illustrer certaines reformulations : Prenons un texte de base, un enchaînement d'actions. - Citation :
- Il s'approcha de l'immeuble désert et ouvrit la porte bancale. Il traversa le hall vide ; il entendait ses pas résonner jusque dans les étages. Tout à coup, il perçut un mouvement dans l'obscurité : il n'eut pas le temps de voir la forme étrange qui disparut au coin d'un couloir.
Se mettant à courir, il tenta de la rattraper. Mais lorsqu'il tourna à l'angle, le couloir était désert. Peu rassuré, il s'y engagea; soudain, il sentit une violente douleur dans le dos. Il en perdit le souffle. (Ecrit à l'instant vite fait hein.) A présent, on va tenter de varier un peu tout ça, avec plusieurs méthodes. - Citation :
- Il s'approcha de l'immeuble désert et ouvrit la porte bancale. Il traversa le hall vide ;
Ici, facile: il suffit de remplacer tout ça par une description objective. Cela permet en plus de rajouter des détails. L'immeuble paraissait désert ; la porte pendait sur ses gonds, bancale. Il l'ouvrit et traversa le hall vide; - Citation :
- il entendait ses pas résonner jusque dans les étages.
Là aussi, au lieu de parler de la perception à travers le personnage, on raccourcit et on parle directement de ce qui est perçu. Ainsi, on supprime tous les verbes de perception (voir, entendre, sentir, etc). ses pas résonnaient jusque dans les étages. - Citation :
- Tout à coup, il perçut un mouvement dans l'obscurité : il n'eut pas le temps de voir la forme étrange qui disparut au coin d'un couloir.
Là, je décide de mettre en sujet de phrase ce qui est perçu, et ensuite de décrire l'effet sur le personnage, au lieu de la construction classique "il + verbe + COD" qui donne l'impression désagréable que tout rayonne à partir du personnage : Un mouvement dans l'obscurité attira son attention ; une forme étrange disparut au coin d'un couloir, sans qu'il eut le temps de la voir. - Citation :
- Se mettant à courir, il tenta de la rattraper. Mais lorsqu'il tourna à l'angle, le couloir était désert.
Déjà, on va chercher à éviter les inévitables participes présents qui aiment s'inviter lorsqu'on fait dépendre trop de verbes du "il". Comme on n'a pas trop saturé au début, je remplace donc par un "il" tout simple. Pour la 2e phrase, je reformule encore en mettant le décor en avant Il se mit à courir et tenta de la rattraper. Mais une fois l'angle contourné, le couloir lui apparut désert. - Citation :
- Peu rassuré, il s'y engagea; soudain, il sentit une violente douleur dans le dos. Il en perdit le souffle.
Pour éviter la succession de "il" ici, on peut ruser un peu ; la tournure "à peine avait-il" est bien un il+verbe; inversée, elle passe comme une lettre à la poste car le rythme n'est pas du tout le même. Et on finit par une autre mise en sujet de la sensation. Hop, on peut ainsi faire disparaître la dernière phrase puisque l'information qu'elle contient peut être insérée dans celle d'avant. Peu rassuré, il s'y engagea; à peine avait-il fait quelques pas qu'une violente douleur dans le dos lui coupa le souffle.Et ça donne : L'immeuble paraissait désert ; la porte pendait sur ses gonds, bancale. Il l'ouvrit et traversa le hall vide; ses pas résonnaient jusque dans les étages. Un mouvement dans l'obscurité attira son attention ; une forme étrange disparut au coin d'un couloir, sans qu'il eut le temps de la voir. Il se mit à courir et tenta de la rattraper. Mais une fois l'angle contourné, le couloir lui apparut désert. Peu rassuré, il s'y engagea; à peine avait-il fait quelques pas qu'une violente douleur dans le dos lui coupa le souffle.Bon, c'est pas du grand art, mais au moins on ne se dit pas : "mince, l'auteur n'avait pas d'idées pour varier ses phrases ou quoi?" |
| | | Invité / Invité Lun 7 Nov 2011 - 11:55 | |
| Ah oui ! Très intéressante cette reformulation, à l'instar de celles que tu as eu la gentillesse de faire à propos de mon propre texte. Le plus ici est l'explication pas à pas |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Lun 7 Nov 2011 - 12:10 | |
| c'est cool tes idées orcal, mais la forme passive aussi, faut parfois s'en méfier. Bien que j'aime la personnification, je sais que je ne dois pas en abuser. |
| | Nombre de messages : 1840 Âge : 29 Pensée du jour : Le meilleur moyen de se délivrer d'une tentation est d'y céder Date d'inscription : 18/05/2007 | ecriture / Journal du posteur Lun 7 Nov 2011 - 19:44 | |
| Pour améliorer ton style, je ne peux que te conseiller de lire. De tout, comme les autres l'ont dit. C'est vraiment grâce à ça, je pense, qu'on peut évoluer. Personnellement, j'ai écrit la nouvelle dont je suis le plus fière en ayant clairement et volontairement été influencée par "Le Horla" de Maupassant. Ca m'a beaucoup aidé, et je te conseille donc de beaucoup lire (très utile mon message n'est-ce pas ) |
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