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 [Structure/Univers] Plusieurs romans dans le même univers ?

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Hibiscus
   
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Hibiscus  /  Barge de Radetzky


Coucou tout le monde !

Depuis quelques temps je me demande si je pourrais envisager de situer plusieurs de mes idées de romans dans le même univers fantasy. Des romans indépendants, sans personnages en commun ou alors juste mentionnés, même pas forcément du même genre littéraire (différentes sortes de romances par exemple, et ensuite du roman d'aventure épique où il faut sauver le monde, un cozy mystery en passant, pourquoi pas un recueil de nouvelles aussi...)

Déjà, est-ce que ça vous semble envisageable/pertinent/intéressant d'un point de vue de lecteur ? Est-ce que vous avez des exemples de romans stand-alone situés dans un même univers et qui vous ont séduits ? Est-ce que ça vous est arrivé de vous dire "tiens, tel livre se déroule dans l'univers de tel autre que j'ai bien aimé, je vais jeter un œil même si ce sont d'autres persos voire un autre genre littéraire" ?

Ensuite, est-ce que ça vous semble envisageable/pertinent/intéressant d'un point de vue éditorial ? Est-ce qu'un éditeur peut accepter de miser sur une sorte de "saga horizontale" avec même auteur, même univers mais personnages voire genres littéraires différents ? Imaginons qu'un éditeur de romance/romantasy (disons l'éditeur A) soit intéressé et que je publie deux ou trois romantasy chez lui, mais que pour mon opus suivant je veuille une aventure épique qui tombe complètement hors de sa ligne éditoriale. Est-ce que je peux le publier chez l'éditeur B dont la ligne éditoriale est compatible, ou est-ce que le fait que l'univers soit déjà utilisé chez A enterre définitivement la possibilité de publier quoi que ce soit utilisant cet univers ailleurs que chez A, et ce même si A ne peut pas le publier en raison de sa ligne éditoriale ?

Et si, en bonus, les événements d'un opus ont des répercussions globales qui influeront sur les opus se déroulant ultérieurement ? Par exemple imaginons que la quête épique conduise à la découverte des dragons ou à une révolution, il faudra bien que j'en tienne compte dans les romantasy ultérieures, ne serait-ce que pour dire "depuis que Dragon le dragon a brûlé la moitié de la ville, ben y a un gros trou"... et là mes stand-alones ne standent plus complètement alone affraid il y a soudain une notion de chronologie, même très vague, dans le sens où "si tu lis le bouquin de 2026 avant celui de 2024 tu vas te spoiler ou ne pas comprendre certains détails mineurs"...

Bref voilà je réfléchis, je tâtonne, j'explore. Mais là, surtout, je cale Mouhahaha donc si vous avez de l'eau à apporter au moulin de la discussion, je suis carrément preneuse, c'est un sujet qui m'interroge depuis un moment et qui peut sûrement en intéresser d'autres I love you merci d'avance !
 
BoiséeNoire
   
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BoiséeNoire  /  Guère épais


Hello !

Dans la plupart des contrats, tu auras une clause qui t'obligera à proposer en priorité à ton présent éditeur tout manuscrit qui se déroulerait dans le même univers ou avec les personnages. C'est normal. Donc, si tu écris une aventure épique... tu devras en priorité la proposer à ta ME de romantasy (par exemple). Cependant, normalement, la ME doit se prononcer dans un délai raisonnable et si refus ou pas de réponse à l'intérieur du délai (généralement 3 mois) prescrit par le contrat, tu es libre d'aller voir ailleurs (chez un autre éditeur).

Entre nous, je trouve que c'est un pari risqué et inutile. Il y aura énormément de contraintes au niveau de l'univers et des contrats... Et si ta première publication floppe, ce sera difficile de convaincre et le même éditeur et un éditeur différent de s'engager sur quelque chose dans le même univers. Les éditeurs poursuivent rarement les sagas quand ça floppe (et ça arrive même aux meilleurs)...

Enfin, beaucoup de lecteurs se cantonnent à un seul genre. Ta communauté intéressée par tes romantasy... bah y'a peu de chance que tu parviennes à la convertir à la fantasy épique sans romance.... y'en a sûrement qui vont te suivre (on a tous un noyau de lecteurs qui lit absolument tout ce qu'on fait) mais pas une majorité. Du coup, si y'a une chronologie à suivre entre des livres qui ne sont pas publiés par les mêmes éditeurs et qui ne sont pas dans les mêmes genres... pour moi, c'est peine perdu.

En bref et en toute transparence, le concept est intéressant en théorie, mais en pratique... ça ne fonctionne pas (ou alors faut faire de l'auto-édition) et c'est trop compliqué à mettre en place à la fois pour toi, pour les éditeurs que pour les lecteurs (pour suivre tout ce truc).

Et je ne parle même pas du fait que les éditeurs sont DE BASE frileux de s'engager sur une série avec un primoauteur... alors une saga transversale ?

Les auteurs qui débutent en édition (ou en écriture) commencent souvent à élaborer des trucs hyper complexes, des univers à rallonge, des tas de personnages... mais pour vrai, en tant qu'autrice publiée, le meilleur conseil que je donnerais, c'est de commencer avec un one-shot. BIEN plus facile à caser chez un éditeur... et tu limites les risques si jamais tu choisis mal ton potentiel premier éditeur et que la ME ferme ou qu'il y a des problèmes.
 
Alyerel
   
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Alyerel  /  Petit chose


Pour le côté édito, je pense que Boiséenoire est mieux placée et a bien résumé les problématiques.

Côté lectrice, perso, j'adore ce genre d'univers étendu. J'aime retrouvé des petits détails, des personnages secondaires ou des événements communs dans les œuvres d'un seul auteur. Quand on se rend compte que tout est lié, qu'un roman apporte des réponses à des questions qu'on ne se posait pas forcément dans le précédent, il y a une sorte de fierté d'avoir vu, de savoir, et beaucoup de satisfaction. C'est un gros plus pour moi quand je suis fan d'un auteur en particulier de savoir que tout est lié. Par contre, je ne suis pas fan du fait de devoir lire les romans dans un certain ordre pour ne pas être perdue, du genre les films marvel. S'il y a zéro contrainte de lire tel livre pour comprendre tel autre, c'est ok. Dès qu'il faut être obligé de lire chaque ouvrage pour ne pas passer à côté de la moitié des infos, là je trouve bof. C'est un équilibre à trouver.

Côté autrice, je tente le coup actuellement avec l'un de mes univers. Il y a la trilogie de base (fantasy dans un monde contemporain), puis j'ai deux autres projets dans des genres différents mais se déroulant dans le même univers, l'un dans le passé (thriller fantastique), l'autre dans le futur (romantasy un chouïa dystopique).

Mon souhait et ma contrainte, c'est de faire en sorte que chacun se lise comme un one shot, sans avoir besoin de lire la trilogie. Le lore sera redéveloppé dans chacun du point de vue des persos (merci le pov interne), et toutes les questions soulevées dans ces romans trouveront leurs réponses, mais ils apporteront en prime un petit bonus à ceux qui auront lu la trilogie de base. Après, j'ai un univers qui se prête à merveille à l'exercice et qui est auto-édité, alors j'en profite. Surtout que je ne pense pas trouver des éditeurs pour ces deux one shot, donc autant se faire plaisir !
https://alyerelilesi.com/
 
Calathea
   
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Calathea  /  Autostoppeur galactique


Est-ce que vraiment, c'est bloquant à ce point ?

Parce que c'est ce que je comptais faire, sans trop me poser de questions. C'est dommage de cantonner un univers quand même assez riche à un petit roman one-shot. Du coup ça me frustre parce que le monde dans lequel j'ai écrit mon roman, je l'ai imaginé il y a des années et j'ai tendance à mettre un peu tous mes récits dedans, quitte à ce que ce soit à des époques ou des régions du monde totalement différentes.
Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de compliqué dans cette approche, c'est comme ça que ça me vient spontanément. Mon univers, ce n'est pas simplement un truc comme un autre à exploiter, il fait partie de moi, de mon imaginaire propre, au même titre que mon style d'écriture.

Est-ce que vraiment, les lecteurs et les éditeurs le remarqueront à ce point ? Y a vraiment besoin d'un copyright ?
J'envisageais par exemple de revenir plus tard sur le destin d'un personnage à peine évoqué dans mon roman actuel (genre personnage légendaire ayant vécu il y a 3000 ans dont on ne sait presque rien), parce que quand je l'ai imaginé plus en détail, il m'a paru y avoir des choses potentiellement très intéressantes à traiter thématiquement parlant. Ce serait toujours de la fantasy bien que beaucoup moins orientée romance (j'avoue que pour moi la romance est un thème comme un autre plus qu'un carcan dont je devrais ne jamais me départir). A priori, dans tous les cas, l'idée n'est pas qu'il faille lire l'un pour comprendre l'autre.
Je comptais faire se dérouler mes romans/nouvelles dans le même univers sans le mettre particulièrement en valeur. Je serais complètement dégoûtée de n'avoir droit qu'à des univers "kleenex". Après tout, la littérature blanche se déroule exclusivement dans notre monde sans avoir besoin de tout avoir lu au monde pour ne pas être perdu.

Je n'ai pas l'impression que ce soit si rare, non plus ? Il me semble que c'est assez banal (en fantasy comme ailleurs), et que comme d'habitude, je mets les pieds dans le plat éditorialement parlant sans même m'en rendre compte. Sans avoir eu l'occasion de l'approcher pour le moment, l'édition me paraît de plus en plus restrictive et hostile à la créativité...

Ça me fait me demander si je ne devrais pas envisager de m'auto-éditer, sur le long terme, exclusivement, quitte à ce que ce soit un énorme chantier s'étalant sur une voire des décennies (je commence à avoir des idées en terme de ligne éditoriale).

Même mon supposé prochain roman sur lequel j'ai un peu commencé à écrire des choses se passerait dans cet univers dont il creuserait le lore (avec des personnages totalement différents). Artificiellement, je peux décider qu'il se passe dans un monde différent, mais les éléments seront quand même similaires... Je trouve ça ridicule. Ça me coupe carrément l'herbe sous le pied, ça me décourage d'écrire.

Enfin dans tous les cas il est absolument hors de question que mon roman actuel soit le seul à se dérouler dans l'univers que j'ai inventé depuis des années, quitte à devoir changer (censurer, de mon point de vue) tous les noms de lieux.
 
BoiséeNoire
   
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BoiséeNoire  /  Guère épais


Pour moi, c'est un pari risqué... mais j'ai déjà dit tout ce que j'avais à dire sur les enjeux éditoriaux.

Calathea a écrit:
Est-ce que vraiment, les lecteurs et les éditeurs le remarqueront à ce point ?

J'ajouterais simplement que ce n'est pas une question de si l'éditeur va le remarquer ou pas... c'est contractuel. Et si l'éditeur se rend compte que tu n'as pas respecté ton contrat en ne lui proposant pas en premier, par exemple, un roman se déroulant dans le même univers... tu peux être dans la mouise. D'autant plus si tu rencontres du succès et que l'éditeur se sent floué.

Enfin... si c'est trop subtil pour être remarqué... personnellement, j'en questionnerais la pertinence.
 
Calathea
   
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Calathea  /  Autostoppeur galactique


Beaucoup d'auteurs le font déjà, en fait. Il suffit de faire une recherche rapide pour se rendre compte que c'est extrêmement commun, on pourrait presque parler de norme en fantasy.

• En blanche : Zola, Balzac, Murakami, Bret Easton Ellis
• Fantastique : H.P. Lovecraft, Stephen King
• En SFFF : Isaac Asimov, Thierry Pratchett (Disquemonde), Tolkien (Seigneur des Anneaux et Sillmarillion), George RR Matin (si on prend le Trône de Fer et des nouvelles telles que Duncan et l'œuf par exemple ; ), Robin Hobb (ici pour l'essentiel ça se suit, à l'exception de quelques nouvelles),  Diana Wynne Jones
Parmi ceux que je n'ai pas lus, mais que j'ai vus cités en recherchant rapidement des auteurs écrivant différents romans dans un même univers sans appartenir à la même série : Ursula le Guin, Joe Abercrombie, Brian Sanderson (Cosmere), China Miéville, Anne McCaffreyn Iain M Banks, Larry Niven, David Mitchell, David Gemmell, Robert Heinlein, Anne Bishop, Orson Scott Card, William Gibson, Leigh Bardugh, L.E. Modesitt Jr, Sharon Shinn, Rick Riordan, Seanna McGuire, N.K. Jemisin, Michael J. Sullivan, Alastair Reynolds, Neal Asher, CJ Cherryh,  (il y en a d'autres)...

Et honnêtement, en faisant cette recherche, certes je trouve avant tout des sources anglosaxonnes, mais les lecteurs trouvant qu'il s'agit d'une mauvaise idée constituent une extrême minorité, la plupart semblent même très enthousiastes face à ce type d'univers (ici par exemple). Même les articles plus neutres de conseil en écriture semblent considérer ça comme une bonne chose.
Donc pour le coup ton avis ne me semble pas représentatif (ou très mené par le côté mercantile uniquement).

Est-ce que les éditeurs demandant une clause d'exclusivité sont la norme ? Quels sont-ils, quelqu'un a-t-il des exemples concrets à présenter ? Parce que toutes ces personnes ont bien réussi à se faire éditer, et j'imagine que toutes n'étaient pas à leur dixième roman (même si c'est le cas de quelques uns des plus connus que j'ai cités).

Et encore une fois, je ne vois pas non plus en quoi un seul univers est plus pertinent que deux univers interchangeables s'ils fonctionnent exactement selon les mêmes règles.
Pour ne pas en voir l'intérêt, peut-être simplement que ta sensibilité ne s'oriente pas vers la fantasy ?
 
Cabossée
   
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Cabossée  /  Clochard céleste


Bonjour !

L'exemple classique qui me vient en tête : Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux, deux romans de Tolkien, de la fantasy dans les deux cas, un même univers, mais le ton, la longueur, le public-cible... sont très différents.
En tant que lectrice, ce dont tu parles m'a un peu fait penser aux fix-up (je ne sais pas s'il existe un terme en français) : des nouvelles indépendantes mais qui finalement (volontairement ou après un retravail) forme un tout (recueil/roman) cohérent. C'est quelque chose dont je suis friande et qui est fréquent en SFFF. Retrouver un univers que j'ai apprécié, c'est chouette ! Néanmoins c'est vrai que ça peut compliquer le travail éditorial si les genres sont très différents, dans le sens où certains lecteurs s'attendent à retrouver "la même chose" et peuvent être déçus si ce n'est pas le cas.

Je ne pense pas qu'un éditeur puisse t'empêcher d'utiliser ton univers et de signer chez un concurrent. En tout cas le changement est possible. Je pense à Adriana Lorusso : les trois tomes de Ta-Shima ont été publiés chez Bragelonne, et ses Nouvelles de Ta-Shima chez Ad Astra.
 
BoiséeNoire
   
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BoiséeNoire  /  Guère épais


Calathea a écrit:
Est-ce que les éditeurs demandant une clause d'exclusivité sont la norme ? Quels sont-ils, quelqu'un a-t-il des exemples concrets à présenter ? Parce que toutes ces personnes ont bien réussi à se faire éditer, et j'imagine que toutes n'étaient pas à leur dixième roman (même si c'est le cas de quelques uns des plus connus que j'ai cités).

Presque 100% de la vingtaine de contrats d'édition que j'ai signés chez une dizaine d'éditeurs comportaient une clause de préférence sur les textes reprenant le même univers ou les mêmes personnages. C'est généralement une clause de préférence et pas d'exclusivité (même si ce ne serait pas impossible). Cette clause, dans ce contexte, oblige l'auteur à présenter en priorité à son éditeur tout texte reprenant le même univers ou les mêmes personnages. C'est "normal" au sens où l'éditeur veut garder un droit de préférence sur un univers qui deviendra potentiellement best-seller, notamment grâce à la promo dans laquelle il aura aura lui-même investi pour faire connaître le roman. En revanche, si l'éditeur refuse le texte présenté, l'auteur est libre d'aller voir ailleurs et de publier ailleurs. Même chose si l'éditeur ne se prononce pas dans le délai imparti au contrat (généralement autour de 3 mois). Ce n'est donc pas impossible d'éparpiller son univers chez plusieurs éditeurs, mais c'est plus compliqué. Et enfin, en théorie, un auteur pourrait négocier pour faire retirer ladite clause de préférence sur l'univers et les personnages à la signature, mais cela demandera quelques talents de négociateur!

Je donne un avis seulement pour le côté éditorial, basé sur mon expérience en édition française et mes connaissances actuelles d'un certain marché. Je ne m'exprime pas comme lectrice ici ! 😉


Dernière édition par BoiséeNoire le Jeu 14 Nov 2024 - 2:25, édité 2 fois
 
Yunaka
   
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Yunaka  /  Petit chose


Bonjour,

Les points de vue de chacun sont très intéressant. En plus, on a une la compréhension éditoriale grâce à Boisée Noire.
De mon côté, mon avis est plutôt proche de Calathea qui cite pas mal d'examples.

En tant que lectrice, je dirais que ça ne me choque pas. Et puis, il n'y a aucune obligation de dire que c'est le même univers pour nous faire (re)découvrir le même univers. J'ai déjà lu des ouvrages fantasy pour après me rendre compte que, sans que ça ai été précisé où que ce soit, je retrouvais des créatures, des systèmes, voire même des personnages, présents dans d'autres opus. Ils ne faisaient pourtant pas partis de la série, et je les ai plutôt vu comme des petites pièces d'un puzzle plus grand. Je ne les aurais pas remarqué sans la connaissance du reste, mais ça m'a fait plaisir. Ce que je veux dire, c'est que même sans connaissance du reste j'étais contente, et l'expérience était complète. Pourtant la présence d'éléments d'un même univers sans être prévenu m'a fait aussi plaisir.

Calathea a écrit:
Je comptais faire se dérouler mes romans/nouvelles dans le même univers sans le mettre particulièrement en valeur. Je serais complètement dégoûtée de n'avoir droit qu'à des univers "kleenex". Après tout, la littérature blanche se déroule exclusivement dans notre monde sans avoir besoin de tout avoir lu au monde pour ne pas être perdu.

Honnêtement, je serais frustrée aussi..
Personnellement, c'est même pas tant la création d'un monde qu'un imaginaire pluriel. J'ai envie que mes histoires se passent dans un imaginaire commun - sans pour autant retrouver une planète précise ou des personnages - mais les histoires se recentrent sur des bases communes (par exemple : si je décide que les licornes ça existe en mode normal, façon cheval, dans tous les univers, est ce que ça devient une problématique ?)
 
Mika
   
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Mika  /  Tentatrice chauve


Certains auteurs écrivent, dans leur même univers, de l'adulte ou du jeunesse. Je pense au Seigneur des Anneaux/Le Hobbit par Tolkien ou Lanfeust/Gnome de Troy par Arleston pour citer des exemples connus. Pour rester sur l'exemple de Lanfeust, la première saga est un pur récit de fantasy aventure/hard fantasy/med-fantasy, alors que la suite un récit de SF (un space opéra donc de la fantasy aussi en quelque sorte). Les deux se déroulent dans le même monde. Non seulement Arleston est édité, mais c'est aussi un des plus grand succès fantasy BD. 

En revanche, je mets un bémol : la plupart des auteurs cités plus haut ne s'éloignent pas de leur genre initial. S'ils écrivent de la littérature blanche, tous les tomes restent de la littérature blanche. C'est le cas de Balzac. Aussi, Asimov écrit de la SF. Je ne l'ai jamais vu en polar ou romance dans le même monde SF. 

J'imagine que c'est donc faisable de changer de genre dans un même monde, mais tout dépend comme c'est fait.

Je te donne mon avis de lecteur : trop s'éloigner du genre pourrait être un frein pour moi. Par exemple je ne suis pas friande de romance. Si j'ai super accroché à ton roman de fantasy, que ta héroïne a vaincu un dragon et fait tout un tas de trucs cools. Disons que si dans ton 2e tome, une autre bonne femme est enfermée dans un cercle de domesticité avec soit disant un mec non toxique, histoire de chercher un public plus féminin, tu me mettrais, moi, en PLS. Pas sûre que ce soit la lecture que je rechercherais s'il n'y a plus d'aventure par exemple. Si dans ton tome 2, elle devient détective pour une agence et enquête sur un meurtre, ça peut être bizarre, mais pourquoi pas. À voir ce que tu veux nous dire en faisant ça, quel elément de ton monde justifie ces différentes approches.
 
Si ton monde est plutôt SF, partons sur un truc dénoncant l'eugénisme comme Bienvenue à Gattaca. Un second tome romance pourrait être intéressant, montrant comment l'eugénisme s'immisce dans la vie privée et pourrit le couple. Un thriller pourrait se jouer dans un tel monde si malgré les analyses ADN, l'autorité ne souhaite pas arreté ceux avec l'ADN pur. Ça montrerait l'inégalité, les dérives.

Si tu pars sur fantasy à la Hobb avec une magie qui dénonce l'addiction. Tu peux rester sur de l'aventure, mais voir combien l'addiction via ce système de magie ruine un couple et pourrit la vie des enfants, pourquoi pas. 

À voir comment c'est fait, mais c'est jouable a mon avis, même pour des questions de publication. Tout dépend de tes thèmes, de ce que tu veux dire en jonglant avec les genres dans un même monde de fantasy.
 
Chofienette
   
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Chofienette  /  Autostoppeur galactique


En fait la question c'est surtout, est-ce qu'on peut caser des textes avec des genres différents mais situés dans la même univers chez des éditeurs différents ?

Imaginons un tome d'heroic fantasy publié chez éditeur n°1, celui-ci peut ensuite se déclarer pas intéressé par un volume de romantasy situé dans le même monde. Dans ce cas on est libre de le proposer ailleurs. Mais est-ce qu'un autre éditeur sera intéressé par un univers initialement découvert dans une autre ME ?
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Valatha
   
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Valatha  /  Autostoppeur galactique


Bonjour,

Pour répondre à ta question. Quand un auteur crée un monde unique, il possède les copyrights de ce monde. Le monde de Star Wars appartient à Star Wars.

Tous les autres auteurs séduits par ce monde, peu importe l’histoire qu’ils vont créer, vont devoir regarder auprès de celui qui en possède les copyrights. Au fond, cela rejoint l’aspect fan fiction (il y a un topic dessus).

Maintenant, une Maison d’Édition n’achète pas ton monde, mais ton histoire. Mais si ton monde est si singulier, unique et vendeur, cette maison d’édition pourrait parfaitement acheter les copyrights de ton monde et donc, tout écrit (les tiens ou d’autres auteurs), va se retrouver face à une obligation de cette Maison d’Édition d’une manière légale.



Conclusion : tu peux créer tous les genres que tu veux dans ton monde et cela n’est pas une chose nouvelle. Si ce monde possède des Copyrights, il s’agit simplement de savoir qui les a. Au fond, la seule chose dont une Maison d’Édition va surtout se préoccuper, c’est qu’ils sont les seuls à posséder ton histoire, ce livre (sinon, ils vont perdre de l’argent s’il y a un autre possesseur de cette histoire, ce livre).



En espérant donner une information pertinente sans insulte ou préjugés. Merci beaucoup.
En ligne
 
Calathea
   
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Calathea  /  Autostoppeur galactique


Boisée Noire a écrit:
Presque 100% de la vingtaine de contrats d'édition que j'ai signés chez une dizaine d'éditeurs comportaient une clause de préférence sur les textes reprenant le même univers ou les mêmes personnages. C'est généralement une clause de préférence et pas d'exclusivité (même si ce ne serait pas impossible). Cette clause, dans ce contexte, oblige l'auteur à présenter en priorité à son éditeur tout texte reprenant le même univers ou les mêmes personnages. C'est "normal" au sens où l'éditeur veut garder un droit de préférence sur un univers qui deviendra potentiellement best-seller, notamment grâce à la promo dans laquelle il aura aura lui-même investi pour faire connaître le roman.

Après, si ça se passe bien et que le roman devient effectivement un best-seller (ce qui est quand même très peu probable pour une primo-autrice), il n'y a pas forcément de raison d'aller voir ailleurs. Ce qui me ferait peur, ce serait le cas où l'éditeur pinaillerait alors que le premier roman n'aurait pas bien marché, ou si le deuxième n'entrait de toute façon pas dans son scope.

Cela dit, c'est en partie pour ce genre de raisons que je pressens que je devrais viser les éditeurs fantasy plutôt que romance en priorité. Il y a quand même de bonnes chances pour que je finisse par postuler dans des maisons romances qui font aussi de la romantasy, mais entre les couvertures de bonhommes musclés torse nu et le fait qu'elles semblent très à cheval sur les tropes de la romance, je ne le sens vraiment pas trop.

Mika a écrit:
Je te donne mon avis de lecteur : trop s'éloigner du genre pourrait être un frein pour moi. Par exemple je ne suis pas friande de romance. Si j'ai super accroché à ton roman de fantasy, que ta héroïne a vaincu un dragon et fait tout un tas de trucs cools. Disons que si dans ton 2e tome, une autre bonne femme est enfermée dans un cercle de domesticité avec soit disant un mec non toxique, histoire de chercher un public plus féminin, tu me mettrais, moi, en PLS. Pas sûre que ce soit la lecture que je rechercherais s'il n'y a plus d'aventure par exemple.

J'avoue que ça me chagrine un peu, cette façon d'opposer systématiquement fantasy et romance. J'ai l'impression que beaucoup de monde a tendance à considérer (peut-être surtout en France) que d'un côté on a la romance nunuche qui fait l'apologie de la toxicité en amour, d'un autre la hard fantasy où tout le monde se doit d'être sérieux et asexuel ou presque (s'il y a une raison politique derrière le fait de se mettre en couple ou de baiser, on tolère).  

Ça m'ennuie. J'essaie quand même de brasser des thèmes profonds, avec une psychologie des personnages développée. C'est  vers ça (dans un cadre fantasy) que j'orienterais la ligne éditoriale de mes propres romans, plus que sur l'importance que tient la romance dans l'intrigue. J'aime bien en mettre, a minima, parce que j'estime que l'amour est un moteur puissant, dans pas mal de domaines, pour le meilleur et pour le pire. Mais pour autant, je ne tiens vraiment pas à me cantonner à LA romance comme genre sous prétexte que c'est ce que j'ai beaucoup développé cet aspect dans mon premier livre (sans forcément respecter tous les tropes, d'ailleurs).

Je ne vois pas en quoi dans ton exemple, la romance développée dans ce deuxième tome devrait forcément être aliénante. Par exemple, on peut imaginer que la protagoniste s'est refermée sur elle-même lors de sa quête du premier tome et que son love interest l'aide à lutter contre cette blessure (ce qui peut entraîner aussi plein d'autres choses émancipatrices). Ce n'est pas parce qu'on change de "genre" qu'on va écrire quelque chose de totalement régressif et opposé au premier dans l'esprit.

Chofienette a écrit:
Mais est-ce qu'un autre éditeur sera intéressé par un univers initialement découvert dans une autre ME ?

J'ai du mal à comprendre en quoi ce serait un tel problème si les histoires sont déconnectées et compréhensibles sans avoir lu les autres romans, justement. On souligne souvent (à raison) qu'en faire des tonnes sur le worldbuilding est une mauvaise chose quand on écrit un roman de fantasy, alors pourquoi ce besoin soudain de se l'accaparer sans ses moindre aspects si ce n'est pas supposé être l'argument principal de vente ?
Bon après peut-être justement que ça dépend aussi à quel point le worldbuilding est un élément prééminent dans le roman en question. Chez moi, il est avant tout là pour servir les thématiques de fond quand bien même je cherche à le rendre cohérent.
 

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