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| Quelle est l'importance d'un "beau" style ? | |
| | Nombre de messages : 147 Âge : 23 Date d'inscription : 02/06/2024 | Ali Chamyl / Barge de Radetzky Lun 26 Aoû 2024 - 15:32 | |
| Je commence par dire que, pour moi, le style fait partie des critères les plus importants dans l'appréciation d'un récit. Personnellement, un livre écrit de manière lacunaire m'empêcherait d'apprécier l'histoire.
Mais là n'est pas ma question. Vous avez certainement remarqué la mention de beauté dans le titre. En fait ce que j'entends par là c'est la littérarité de l'écriture. Par exemple les figures de style, les mots rares, la poésie, etc.
Ce que j'ai remarqué chez certains amis qui font du jeu de rôle c'est que beaucoup de tentatives stylistiques ne fonctionnent pas. C'est assez symptomatique d'un phénomène que j'ai constaté : pour écrire un beau texte, il faut une grande maitrise. Certains arrivent à présenter une prose littéraire, poétique, lyrique ou peu importe comment on pourrait la qualifier. Sur ce forum on a quelques pépites d'écriture.
En revanche, en ce qui me concerne, je ne pense pas avoir le niveau suffisant pour prétendre à cette richesse littéraire. J'utilise parfois des figures de style comme des métaphores ou des oxymore, mais elles sont limitées. D'une manière générale, mon objectif premier est d'écrire un texte fluide, qui se lit bien, qui soit agréable. C'est tout.
Je pense que la littérarité est à double-tranchant. Si vous maitrisez l'art de l'écriture alors elle propulsera votre texte à un niveau supérieur. Par contre si vous êtes débutant c'est une invitation au désastre. Je relis souvent mes anciens textes et constate tous ces passages que je prenais pour des prouesses littéraires mais qui sont, avec le recul, très maladroits.
Après je pense que c'est une question d'entraînement. Mais pour être honnête, en tant que novice, j'essaie de pas jouer à Baudelaire et de me contenter d'une prose efficace. Je sais qu'un éditeur qui lirait mon roman ne serait pas subjugué par mon style, alors je m'assure qu'il le lise facilement et qu'il lui trouve une certaine fluidité. Bon, pour l'instant ce n'est pas parfait, mais j'estime qu'aller au plus simple est bénéfique dans mon cas.
Voilà, c'était ma petite réflexion de la journée. Je ne sais pas si ce post est vraiment utile mais j'aime bien discuter de ce genre de choses. Je suis dans une étape de ma vie où je travaille mon style, où je trouve de nouvelles techniques pour rendre mon écriture un minimum agréable sans aller dans l'excès. Evidemment, si aujourd'hui je considère mes anciens récits comme catastrophiques, peut-être que demain je relirai mon projet actuel et le trouverai très lacunaire. Je pense que le plus important est d'évoluer, quoique c'est un peu hypocrite de ma part puisque je me mets constamment la pression.
Qu'est-ce que vous en pensez ? Plutôt littérarité ou efficacité ? |
| | Nombre de messages : 53 Âge : 24 Localisation : Paris Pensée du jour : Essayer c'est mieux que rien Date d'inscription : 04/08/2024 | Lynn / Clochard céleste Lun 26 Aoû 2024 - 16:14 | |
| Personnellement je ne me suis jamais vraiment posée la question. Évidemment le ton ou la tournure d'une phrase peut marquer davantage l'attention du lecteur. Mais j'ai déjà lu des livres très connus et très vendus ( romans ou philosophie) savamment écrit ou ardemment stylisé pourtant ils n'en étaient pas moins ennuyeux ou vides d'âme. On en revient donc au fameux débat philosophique qui oppose le beau et le bon : << Nous faisons cas du beau, nous méprisons l'utile>> disait Jean de la fontaine. Pourtant les deux ensemble ne sont pas incompatibles. Ceci dit un texte tout en lyrisme et fringuant d'un fin maniement de la langu n'est pas toujours bon. Comme il faut parfois rendre un texte bon plus agréable à lire pour améliorer l'expérience du lecteur.
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| | Nombre de messages : 2338 Âge : 27 Date d'inscription : 05/01/2021 | hodobema / Six-Cent-Team Lun 26 Aoû 2024 - 17:09 | |
| Perso... je trouve que le style fait tout dans un roman. En tout cas, mes romans préférés ont une plume particulière. Un roman peut direct être prenant si la plume est belle. Alors qu'une plume basique bah... peut être que l'histoire sera cool mais pour moi elle sera oubliable. Par exemple. J'ai adoré Silo de Hugh Howey, mais le tome 3 m'a gonflé parce qu'à chaque page, y avait le même verbe "opiner" ça m'a trop soûlé, ce manque de vocabulaire (même si je pense que c'est le traducteur qui a merdé). Ça m'a empêché d'apprécier ce tome. Alors que Fight Club, franchement, le roman est cool mais je connaissais déjà l'histoire. 0 surprise. Mais je l'ai adoré parce que la plume était particuliere et originale |
| | Nombre de messages : 147 Âge : 23 Date d'inscription : 02/06/2024 | Ali Chamyl / Barge de Radetzky Lun 26 Aoû 2024 - 17:22 | |
| - hodobema a écrit:
- Perso... je trouve que le style fait tout dans un roman. En tout cas, mes romans préférés ont une plume particulière. Un roman peut direct être prenant si la plume est belle. Alors qu'une plume basique bah... peut être que l'histoire sera cool mais pour moi elle sera oubliable.
Par exemple. J'ai adoré Silo de Hugh Howey, mais le tome 3 m'a gonflé parce qu'à chaque page, y avait le même verbe "opiner" ça m'a trop soûlé, ce manque de vocabulaire (même si je pense que c'est le traducteur qui a merdé). Ça m'a empêché d'apprécier ce tome. Alors que Fight Club, franchement, le roman est cool mais je connaissais déjà l'histoire. 0 surprise. Mais je l'ai adoré parce que la plume était particuliere et originale Moi c'est l'inverse. J'aime une belle histoire et une atmosphère envoutante. Je trouve que le style est là pour porter le contenu, comme l'emballage habille le cadeau. Tant que l'écriture est fluide et que l'auteur a une prose distinctive, ça me convient. |
| | Nombre de messages : 2400 Pensée du jour : L'art de l'écrivain consiste surtout à nous faire oublier qu'il emploie des mots (Bergson) Date d'inscription : 21/08/2012 | Marybat / Guère épais Lun 26 Aoû 2024 - 17:34 | |
| - Ali Chamyl a écrit:
- hodobema a écrit:
- Perso... je trouve que le style fait tout dans un roman. En tout cas, mes romans préférés ont une plume particulière. Un roman peut direct être prenant si la plume est belle. Alors qu'une plume basique bah... peut être que l'histoire sera cool mais pour moi elle sera oubliable.
Par exemple. J'ai adoré Silo de Hugh Howey, mais le tome 3 m'a gonflé parce qu'à chaque page, y avait le même verbe "opiner" ça m'a trop soûlé, ce manque de vocabulaire (même si je pense que c'est le traducteur qui a merdé). Ça m'a empêché d'apprécier ce tome. Alors que Fight Club, franchement, le roman est cool mais je connaissais déjà l'histoire. 0 surprise. Mais je l'ai adoré parce que la plume était particuliere et originale Moi c'est l'inverse. J'aime une belle histoire et une atmosphère envoutante. Je trouve que le style est là pour porter le contenu, comme l'emballage habille le cadeau. Tant que l'écriture est fluide et que l'auteur a une prose distinctive, ça me convient. Je suis d'accord avec toi, Ali Chamyl, et j'aimerais faire mienne la phrase qui est sous mon avatar : "L'art de l'écrivain consiste surtout à nous faire oublier qu'il emploie des mots" (Henri Bergson). Pour moi le vrai talent de l'écrivain est dans sa capacité à faire en sorte que le lecteur oublie qu'il est en train de lire tellement il est absorbé par l'histoire, les émotions et les images créées. La première des choses qui doit passer, à mon avis, c'est le contenu, l'univers décrit. Le contenant doit s'effacer, même si parfois, en relisant un passage, on se rend compte que telle phrase ou telle expression est particulièrement jolie et bien écrite. A la lecture, je pense qu'elle ne doit pas arrêter le lecteur. Ce n'est que mon avis. |
| | Nombre de messages : 16 Âge : 24 Date d'inscription : 15/07/2024 | Dewen / Homme invisible Lun 26 Aoû 2024 - 17:49 | |
| Hello ! Pour ma part je trouve que ce débat varie tant d'un auteur à l'autre que d'un lecteur à l'autre. À mes yeux (et je précise que je suis une lectrice d'imaginaire et principalement de jeunesse/YA, peut-être qu'en blanche on voit les choses autrement), un roman avec un très bon style n'est pas forcément un bon roman, il peut tout aussi bien être creux disons. Il ne faudrait pas oublier qu'un roman ce n'est pas que des phrases, mais aussi des personnages, une histoire, tout ça. Cela dit, les romans qui m'ont le plus marquée comme lectrice et comme autrice ont tous un très beau style (ou du moins un style très maîtrisé, ce qui n'est pas tout à fait la même chose) : Pierre Bottero, Madeline Miller, Christelle Dabos... plus récemment j'ai aussi vu que les moments que j'avais préférés dans Pallas de Marine Carteron étaient ceux où le style était le plus beau. Récemment, les romans que j'ai lus m'ont plu, mais sans plus, et je sais que c'était en partie parce qu'il n'y avait pas cette étincelle dans le style (et du coup, aussi chouettes soient les persos et l'histoire, ça donne un côté plus générique au roman). Je pense qu'au fond, l'émotion est aussi portée par une manière d'agencer les mots, les phrases, les paragraphes... Bref j'ai l'impression de me perdre en moi-même Pour moi le style importe, mais plus au service du reste je dirais ? Et évidemment, en tant qu'auteur, quand essaie d'en faire trop... ça se voit et ça fait maladroit. Mais pour moi, ça ne veut pas dire pour autant qu'il faut arrêter d'essayer : si pour toi le style c'est super important, oui au début tes tentatives paraîtront ridicules, mais ça se sculpte, un style, après tout, c'est comme tout. J'imagine que je préfère un style maladroit qui essaie de faire quelque chose (mais pas de se la raconter haha) à un style juste fonctionnel et sans âme (suis-je d'accord avec moi-même ? Impossible à dire xD). |
| | Nombre de messages : 18 Âge : 43 Date d'inscription : 22/08/2024 | Wilfried / Homme invisible Lun 26 Aoû 2024 - 19:39 | |
| En tant que lecteur, j'ai du mal à me passionner pour un texte au style fade, peu importe l'histoire. Cependant, un style abouti ne doit pas nécessairement contenir douze figures de style à la ligne; je pense qu'il s'agit plutôt d'une manière de raconter, de décrire ou de faire parler ses personnages qui accompagne au mieux les émotions, l'action ou les idées. Il peut être très simple ou très alambiqué, l'important est à mon sens qu'il soit l'outil idéal pour le propos du roman ou du passage, qu'il soit au service de quelque chose et pas une fin en soi. En tant qu'apprenti écrivain, c'est une autre histoire... Se façonner un style prend, comme beaucoup de choses, du temps, de l'expérience et de l'effort. J'essaie déjà de varier les tournures de phrases, d'être clair et compréhensible, pas trop ennuyeux, de pas abuser des images qui ne servent à rien à part à se sentir bien en tant que fin styliste, surtout dans les descriptions. L'espoir est qu'un style émerge au fil du temps. |
| | Nombre de messages : 1047 Âge : 40 Localisation : Au pays de l'Oiseau d'Or Date d'inscription : 12/07/2023 | Sarashina / Effleure du mal Lun 26 Aoû 2024 - 20:26 | |
| - Citation :
- La première des choses qui doit passer, à mon avis, c'est le contenu, l'univers décrit. Le contenant doit s'effacer, même si parfois, en relisant un passage, on se rend compte que telle phrase ou telle expression est particulièrement jolie et bien écrite. A la lecture, je pense qu'elle ne doit pas arrêter le lecteur. Ce n'est que mon avis.
Pour ma part je pense qu'il n'y a pas à opposer les deux, ce sont plutôt des choses complémentaires qu'adverses. Et les chefs d’œuvre littéraires, à mes yeux, sont sans doute les romans qui parviennent le mieux à allier un contenu et un contenant de qualité, si je reprends tes mots. Après ça n'empêche pas de bons romans où l'un ou l'autre seulement soit mis en avant. Par exemple, dans les classiques, le roman " Une vie" de Maupassant est le récit d'une vie ratée, mais l'écriture est marquante. Il faut tout de même définir ce qu'on appelle beau style d'écriture. Je ne pense pas qu'il y ait une seule définition, cela varie plutôt d'une personne à l'autre, puisque dans tout rapport au "beau" il y a une part de subjectivité. Pour ma part c'est une écriture que j'éprouve du plaisir à lire mais j'aurais du mal à la définir précisément. Je sais seulement que parfois je suis marquée par des passages et ça ne me sort pas du tout du récit, au contraire, c'est un réel plaisir. J'essaie d'écrire de façon à aimer lire mes propres textes et en général je crois que ça fonctionne bien aussi pour les autres lecteurs. |
| | Nombre de messages : 147 Âge : 23 Date d'inscription : 02/06/2024 | Ali Chamyl / Barge de Radetzky Lun 26 Aoû 2024 - 20:49 | |
| Je pense que vous n'avez pas forcément compris ce que je veux dire. Ce n'est pas grave, mon post n'était pas très clair. En fait, ce que je demande, c'est ce que vous privilégiez entre un style qui est efficace et très fluide et un style esthétique avec notamment des figures de style. L'utilisation du mot "beau" est peut-être confuse car un style comme celui de Camus ou de Maupassant peuvent très bien être considérés comme beaux sans avoir une littérarité exagérée.
En ce qui me concerne trop de littérarité - lyrisme exacerbé et lexique très rare - peuvent rapidement me faire perdre la volonté de lire. En vérité tout est une question de dosage ; ma citation préférée de la littérature vient du Horla de Maupassant par exemple. Pourtant en lisant ce texte je n'ai constaté aucune complexité exagérée (contrairement à Balzac qui, excusez mon langage, me gonfle rapidement). Je tiens aussi à ajouter que pour un écrivain débutant s'essayer à un style très littéraire est un piège dangereux et on a vite fait d'enchaîner les tentatives maladroites. |
| | Nombre de messages : 3718 Âge : 35 Pensée du jour : "Le génie de Mozart, de Picasso, de Joyce, d'Einstein réside dans la multiplication d'une manie, l'amplification d'une tare." ANISSA CORTO - YANN MOIX Date d'inscription : 16/01/2011 | Thomas / Sang-Chaud Panza Lun 26 Aoû 2024 - 21:11 | |
| Pour répondre à ta question, je privilégierai toujours l'esthétique du style. En tant que lecteur et en tant qu'auteur. En tant qu'auteur, encore plus, je ne peux plus lire une histoire qui aurait pu être écrite par n'importe qui. Qui ne repose que sur un scénario, aussi efficace soit-il. Je m'ennuie. S'il n'y a pas une once d'originalité dans l'écriture, je n'en vois pas vraiment l'intérêt.
Après attention de ne pas confondre style - qui est pour moi la voix singulière d'un écrivain, ce qui le distingue de la masse, la patte qui fait qu'on le reconnaît en une phrase, et la litteratité exacerbée dont tu parles, faites de tournes de phrases alambiquées et de mots compliqués. Ce ''est pas la même chose.
Le style, c'est la voix. Ce n'est pas les mots. |
| | Nombre de messages : 759 Âge : 27 Localisation : Seoul Pensée du jour : 1011000011 Date d'inscription : 04/11/2017 | Agent Seven / Blanchisseur de campagnes Mar 27 Aoû 2024 - 8:05 | |
| Bon, je ne sais pas comment organiser mon message, mais je voulais partager mon opinion.
D'abord, il faut différencier style littéraire (figures de style) et style travaillé/imagé. Je suis Québécoise et je crois qu'il est d'avis général, même dans les milieux universitaires (surtout?) que les figures de style font vieux. Après, j'aime bien les figures de style, mais j'avoue que si j'abuse peut-être de la comparaison (je m'améliore), j'use très peu de l'anaphore et je ne me souviens plus de quand j'ai utilisé la gradation pour la dernière fois. Je me suis surprise récemment à employer l'oxymore. Selon plusieurs de mes enseignants, les figures de style, c'est s'éloigner de la littérature. Évidemment, il y en a plein, donc on en utilise sans doute sans s'en rendre compte, mais vous voyez ce que je veux dire?
Personnellement, je privilégie une style travaillé. J'aime quand il y a des images, que ce soit un style littéraire ou non. Après, je peux m'en passer aussi si le style est fluide et efficace. Disons que quand je note un livre, je considère avant tout le contenu (l'action/l'intrigue). Toutefois, j'ai été séduite par La Passe-Miroir de Christelle Dabos grâce au style et à l'histoire. À moins que ce soit mal écrit, je ne déplore pas un style commun. Cependant, j'admet que ces derniers temps, surtout dans mes lectures de littérature générale, je recherche la richesse des images. Je veux lire le livre et me dire à certains moments « J'aimerais écrire comme ça ». Ça stimule ma propre écriture.
D'ailleurs, je suis en train de lire un roman dans lequel je picore des passages, des images pour m'inspirer, mais l'histoire en elle-même ne va nulle part. On dirait carrément que l'autrice voulait faire l'étalage de ses prouesses d'écriture. La recherche de la belle image prend ainsi le pas sur l'histoire et, selon moi, c'est un point négatif. Certaines images du roman sont même très vagues/abscons et auraient mieux leur place dans un recueil de poésie.
En bref, le style est important. Plus personne n'écrit rien de nouveau, alors autant travailler son style, mais il ne faut pas verser dans les excès.
Dernière édition par Agent Seven le Mar 27 Aoû 2024 - 22:46, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 1047 Âge : 40 Localisation : Au pays de l'Oiseau d'Or Date d'inscription : 12/07/2023 | Sarashina / Effleure du mal Mar 27 Aoû 2024 - 18:22 | |
| - Citation :
- Je suis Québécoise et je crois qu'il est d'avis général, même dans les milieux universitaire (surtout?) que les figures de style font vieux.
- Citation :
- Selon plusieurs de mes enseignants, les figures de style, c'est s'éloigner de la littérature. Évidemment, il y en a plein, donc on en utilise sans doute sans s'en rendre compte, mais vous voyez ce que je veux dire?
C'est bien la première fois que j'entends ça! Pour moi les figures de style sont un outils de l'écriture et c'est plutôt la façon de l'utiliser qui va faire que c'est bon ou pas, mais dire que c'est vieux, j'en tombe des nues ! Et mettre toutes les figures de style dans le même sac, ça me rend encore plus perplexe et dubitative sur cette idée. Je vois mal en quoi la comparaison serait "vieille", c'est un truc qui nous vient naturellement même quand on parle. C'est d'ailleurs tellement familier qu'on y fait plus trop attention comme tu dis. Je ne pense pas qu'on devrait se restreindre là dessus parce que des profs formulent ce genre de pseudo-vérités, même si oui, il faut maîtriser l'usage qu'on en fait. |
| | Nombre de messages : 759 Âge : 27 Localisation : Seoul Pensée du jour : 1011000011 Date d'inscription : 04/11/2017 | Agent Seven / Blanchisseur de campagnes Mar 27 Aoû 2024 - 22:59 | |
| Sarashina, On peut considérer que celles qu'on utilise sans se rendre compte ne font pas vieilles, comme la comparaison justement. Cependant, est-ce qu'un texte saturé de comparaison (donc de « comme») a vraiment un intérêt littéraire en soi? Est-ce que l'auteur ou l'autrice démontre ses prouesses ou plutôt son incompétence? C'est pour ça que je tente d'éliminer au maximum mes comparaisons.
On peut considérer les figures de style comme un outil, mais de ce que j'ai lu, ceux qui ne maîtrisent pas le truc ne le maîtrisent pas, et ceux qui croient le maîtriser... ne le maîtrisent pas non plus. Personnellement, que ce soit mes profs ou non qui le disent, selon moi, certaines figures de style passent rarement inaperçues, détonnent négativement, ce qui donne un côté amateur au texte. J'en ai lu des classiques, et franchement, je n'ai pas toujours trouvé de bon goût les figures de style employées. Même de la part de grands auteurs, on sent que c'est forcé.
Ça va être cru, mais beaucoup des gens qui utilisent les figures de style (et s'efforcent de le faire, je ne parle donc pas de celles qu'on fait sans s'en rendre compte ou de celles qu'on dit naturellement à l'oral) ont des prétentions, cherchent à s'élever en ayant un style littéraire. Parfois, il faut chercher à se détacher de ses prétentions pour toucher au vrai, ce qui sert davantage le style. J'utilise peu de figures de style, pourtant mes professeurs et les autres étudiants trouvent que j'ai une force d'évocation dans mon écriture. Ni eux ni moi n'avons la science infuse, mais j'ose croire que je sais un peu ce que je fais. |
| | Nombre de messages : 1047 Âge : 40 Localisation : Au pays de l'Oiseau d'Or Date d'inscription : 12/07/2023 | Sarashina / Effleure du mal Mer 28 Aoû 2024 - 3:27 | |
| - Citation :
- On peut considérer que celles qu'on utilise sans se rendre compte ne font pas vieilles, comme la comparaison justement. Cependant, est-ce qu'un texte saturé de comparaison (donc de « comme») a vraiment un intérêt littéraire en soi? Est-ce que l'auteur ou l'autrice démontre ses prouesses ou plutôt son incompétence? C'est pour ça que je tente d'éliminer au maximum mes comparaisons.
Ça peut aussi être le signe d'une écriture poétique, ça dépend la façon dont cela est fait au final ! Après bien sur si l'auteur fait ça consciemment dans le but de prouver sa valeur plutôt que pour mettre ça au service de l'histoire, ça risque d'être lourdaud. Personnellement j'aime les utiliser car elles sont très présentes dans la poésie persane, arabe et indiennes que je lis beaucoup dans lesquels les termes ont souvent des doubles sens car il y a une lecture littérale et une plus profonde, mystique, destinée notamment aux soufis musulmans (l'amour humain comme métaphore de l'amour divin, l'ivresse humaine comme une forme de détachement de soi etc)... Cela m'a beaucoup influencée au point que j'ai même un personnage d'un roman qui est un apprenti poète Cachemiri qui baigne là dedans ! Et il y a d'autres moyens de faire des comparaisons qu'avec "comme", tu peux mettre "comparable à", "telle que", "semblable à"... et il y en a sans doute d'autres. De plus on peut varier les figures de styles, et ne pas avoir que des comparaisons. J'aime beaucoup l'allégorie, la périphrase et la personnification, et je les emploie de façon relativement spontanée. Je te dirais même que je sais très bien les employer mais je ne pense jamais de façon théorique : je vais faire une allégorie (ou autre), je la fais (et d'ailleurs d'un point de vue théorique j'oublie souvent les noms des figures de style mais je sais comment ça marche et ça me suffit). - Citation :
- On peut considérer les figures de style comme un outil, mais de ce que j'ai lu, ceux qui ne maîtrisent pas le truc ne le maîtrisent pas, et ceux qui croient le maîtriser... ne le maîtrisent pas non plus.
Je ne saurais quoi répondre à part que je pense maîtriser les miennes , je ne peux pas juger pour les autres, mais au pire, si un éditeur retient le texte, ça peut faire partie des corrections s'il y a un problème. Et pour s'améliorer il n'y a pas de secrets, il faut lire (poésies, chansons etc...) Plus on s'y confronte dans d'autres textes plus c'est simple de les utiliser à bon escient (je suis fan de culture indienne et il y a énormément de métaphores, comparaisons et autres dans les chansons de films qui sont de vrais poèmes, ça m'a personnellement beaucoup aidé, en plus des poèmes). |
| | Nombre de messages : 5448 Âge : 57 Localisation : Paris Pensée du jour : Three blinds rabbits. Date d'inscription : 05/11/2017 | Jdoo / Maîtrise en tropes Jeu 29 Aoû 2024 - 4:20 | |
| Beau, c'est un jugement de valeur, donc en fin de compte ça n'a aucune importance. |
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