Bonjour tout le monde. Je reviens vers vous aujourd'hui parce que j'ai beaucoup réfléchi, beaucoup plus que ce que j'ai écrit d'ailleurs.

J'avais posté un sujet sur mon quatrième roman, mais la situation est différente. Je n'ai écrit que du polar jusqu'à présent, avec toujours l'envie d'autre chose, mais des pensées négatives me disant que je n'y arriverai pas. Je voudrais écrire du fantastique, voire de la SF, mais je n'ai jamais écrit, et très peu lu, je me dis que je serais forcément mauvaise écrivaine. Je voudrais écrire un roman d'amour, mais je me dis que ce sera forcément cucul, naze, genre téléfilm de Noël à deux balles... Je me juge sans arrêt.

Je traverse une période très pénible. Je suis hantée par la mort de mon meilleur ami, cette année. Il est mort brutalement, alors qu'on était en froid depuis quelques mois, on n'a pas eu le temps de se parler. Et sur un autre plan, une collègue de travail est particulièrement pénible avec tout le monde depuis deux mois, j'ai des collègues en train de craquer, je ne suis pas loin non plus... Tout occupe mon esprit, avec beaucoup de négatif.

En vérité, j'ai trois projets que je n'ose pas écrire depuis des années :
- Une histoire de retour dans le temps
- Une histoire de SF
- Une histoire d'amour

Et rien n'avance. Je n'arrive pas à me détacher du polar, pourtant je ne lis pas uniquement du polar... Je tourne en rond et au final, je n'écris plus rien, et je déprime.

Tout d'abord, je suis navrée pour la mort de ton ami, ça doit être en effet une période dure à traverser... et l'atmosphère pesante au travail ne doit pas aider à l'encaisser

Pour ce qui est de l'écriture, plusieurs points en vrac :

1) Sois bienveillante avec toi-même : peut-être qu'en effet, ton premier jet dans un domaine tout à fait nouveau ne sera pas top... mais il te permettra d'apprendre, d'explorer, de voir ce qui te plait ou pas. Puis surtout, c'est en forgeant qu'on devient forgeron : aucun de nous ne commence jamais directement avec un niveau d'expert. Même les prodiges doivent apprendre. Autorise-toi les tests, les textes pas-si-mal, les explorations

2) Roublarde : tu peux probablement opter pour glisser progressivement du polar vers l'un de ces genres qui t'attirent   Pourquoi ne pas rédiger un récit court pour tester, qui mêle les deux ? Une enquête mêlée de SF pour goûter un peu au worldbuilding, une histoire d'amour sur fond de mystère pour mêler un arc de romance avec un secret de famille à dévoiler ?

3) Ou alors méthode radicale : prends un de ces projets et commence-le. Je suis consciente que c'est plus facile à dire qu'à faire... mais je suis aussi convaincue que tu n'as rien à perdre à le faire -_^ Tente une v1, tente un petit bout de description de tes personnages ou esquisse un plan. Griffonne toutes les anecdotes que tu veux mettre dans ces histoires et colle-les dans un carnet ! Ce sont des façons plutôt faciles de se mettre en mouvement et d'organiser ses pensées (ou de les laisser pousser comme des mauvaises herbes si tu es jardinière, comme moi ). Si tu es plutôt architecte, il y a des structures classiques sur lesquelles s'appuyer pour construire une romance, un récit SFFF.

Ce sont des pistes en vrac, mais je pense sincèrement qu'il y a moyen de nourrir ton exploration avec, et d'utiliser ton attachement au polar pour nourrir cette écriture hors de ta zone de confort

Désolé pour ton ami. Mes pensées t’accompagnent.

J’ai eu, à une époque, le même sentiment que toi en me disant que je ne saurais pas vraiment écrire en dehors de ma zone de confort. Qui n’a pas eu ce sentiment un jour ?

Je rejoins Epineuse dans ses (excellents) conseils.

J’ai arrêté de me poser des questions existentielles, et j’ai commencé par son conseil numéro 2 en mêlant le nouveau genre et celui de ma zone de confort : ça a bien fonctionné, car écrire des scènes de ma ZdC m’a motivé à écrire les scènes qui étaient en dehors. C’est vrai que l’imagination était boostée par ce que je maîtrisais le mieux.

J’ai aussi appliqué son conseil numéro 3 : moins facile au début, mais, après quelque temps, ça a bien fonctionné aussi.

Je me suis aperçu que je pouvais écrire un peu n’importe quoi en fait ; il suffit de se lancer sans se poser de questions.

Un bon exercice sur JE c’est le jeu des dix mots. Ça t’oblige à écrire sur autre chose.

Si ça a marché pour moi, il n’y a objectivement aucune raison logique que ça ne fonctionne pas pour toi.
Mon conseil, c’est : essaye !  

En toute amitié, Philippe.

P.S. question lecture, je ne pense pas que tu pusses lire moins que moi.

Bonjour Kaltag. Je viens ajouter ma petite pierre à ce qui a déjà été "construit" par Épineuse et Profsamedi, avec qui bien sûr je partage les paroles concernant la perte de ton ami. J'ai connu ça il y a quelques années, et avec ce même contexte de différend qui se serait bien sûr réglé.. mais n'a pas pu l'être. C'est dur.

Concernant l'écriture et la difficulté à sortir d'une zone de confort, je raisonnais comme toi, mais plutôt par flemme : puisque j'étais à l'aise dans le genre qui me plaisait à écrire, pourquoi chercher ailleurs ? je ne m'en sentais ni l'envie (contrairement à toi) ni les capacités.

Et puis un jour, j'ai réalisé que j'étais reconnue dans mon métier de publicitaire pour écrire des textes qui touchaient, quel que soit le sujet abordé. Or tu te doutes qu'on ne raconte pas la même histoire (le fameux "story telling") selon qu'on veut amener des gens (qu'on ne connaît pas) à acheter un certain café, une certaine voiture, des jouets en bois, une assurance, des couverts en inox, des bijoux en or, le dernier parfum d'une grande maison : le vocabulaire, le phrasé, les références culturelles, et quelques autres paramètres, sont trrrrrès différents ! Or j'avais un don pour ça, et des sacrés retour sur mes "lettres de vente". Ça s'est su, j'ai été deux fois "débauchée" de grandes agences par des (grandes aussi) agences tierces.

Mais comme je souffre un peu beaucoup du syndrome de l'imposteur, et que donc je pensais "ben c'est  normal les qualités que vous me trouvez, puisque c'est mon métier ! Qu'est-ce que j'ai de plus ?" je ne pensais pas pouvoir écrire "pour de vrai" (un livre par exemple), d'autant que je scribouillais plus ou moins (albums jeunesse) mais jamais mes textes n'étaient acceptés, car toujours jugés trop nostalgiques, trop oniriques, (ma zone de confort), bref, pas dans l'air du temps.

Alors cet "air du temps", un jour, pensant à la façon dont je pouvais me diversifier en publicité, je me suis dit "bon, en album jeunesse il y a tel genre qui marche, telle façon d'écrire, ce n'est pas la mienne, mais je dois pouvoir m'y greffer".
Et j'ai accouché d'une histoire que je n'ai eu aucun plaisir à écrire mais...  qui a plu à plusieurs éditeurs, dont l'un (Le Rocher) m'a tout de suite associée au grand Claude Lapointe à l'illustration  (le bouquin est d'ailleurs souvent référencé sous son seul nom comme auteur ),
Cet album s'est très bien vendu et a eu un gros succès dans les écoles, où je suis souvent allée le lire.
Et là, de le lire et le relire, ça me l'a fait aimer, ce truc que j'avais écrit "sur commande" (de moi-même   ) et que je n'avais pas eu plaisir à écrire.
Et surtout, ce qu'on m'en a dit m'a fait comprendre que même en allant vers un genre qu'a priori je ne "sentais" ni sur la forme, ni sur le fond, ni sur le ton, et pour lequel j'avais simplement pensé "copier l'air du temps",  j'avais apporté ma petite différence.

Tout ça t'explique (un peu longuement je suis désolée, je ne sais pas synthétiser, et je ne le veux d'ailleurs pas) pourquoi moi aussi je t'encourage à "y aller" : tu as ta "patte", ta façon d'écrire, ton vocabulaire, ton phrasé... : ces choses dans lesquelles tu te sens à l'aise, elles se retrouveront automatiquement quelque part dans ce que tu écriras ailleurs que dans ta zone de confort.
(C'est en quelque sorte le "conseil numéro 2" d'Épineuse, mais sans la notion de roublardise :  selon moi, le mix se fera naturellement)

Yo !

Je me souviens en effet de ta situation, au sujet d'un blocage, mais j'ignorais la présence d'un telle perte. Navré pour le décès de ton meilleur ami. Il est certain que ça cristalise pas mal de chose, la perte d'un lien fort, surtout si des choses restaient en suspend entre vous. C'est malheureusement le genre de choses qui peut trainer et parasiter plusieurs aspects d'autres problèmes sans qu'on ne s'en rende toujours compte. J'espère que tu parviens à faire ton deuil et avancer à ce sujet, un peu plus chaque jour.

Les camarades ont déjà pavé quasiment tout le chemin, avec une belle bienveillance. Et je dirais que la première chose est de trouver le difficile équilibre entre de l'exigence envers toi même, qui te permet d'aller au bout de tes projets, mais en même temps de l'indulgence qu'il faut s'accorder. Malheureusement, et ce sera peut-être pessimiste, mais je crois que si tu ne te l'accordes pas, ce ne sont pas les autres qui le feront pour toi, alors que tu en as besoin. C'est niais, mais soit gentille avec toi-même ?

Pourquoi veux-tu écrire dans un autre de ces styles ? Qu'est-ce qui se cache derrière cette motivation ? Te prouver quelque chose à toi-même ? Que tu es capable de déployer ton talent sur différents genres ? Parce que tu apprécies ces autres genres, et que tu veux te faire plaisir ? Tester, progresser, te découvrir ? Je pense que la question du genre, c'est peut-être prendre le problème par le mauvais bout : parmi ces trois projets, lequel te tente le plus ? Pour chacun, qu'as-tu envie de raconter de particulier ?

Perso, je doute rarement au moment de me lancer dans un projet, et son genre m'importe assez peu : il a tendance à rester plus un habillage qui me sert à développer ma narration et ce que je veux raconter. J'ai actuellement un nouveau projet qui s'additionne aux autres, et j'ai une question sur laquelle je cherche la réponse : doit-il s'agir de Fantasy ou de SF ? Les deux peuvent bien coller, et il s'agira plus d'ajustement dans le worldbuilding et certaines autres choses, mais mon propos demeure. Donc j'attends, je laisse ma réflexion se faire.

Tu as SF et Romance, est-ce impossible de combiner les deux ? Écrire ta romance dans un univers SF, avec un monde moins poussé, et du coup au moment d'un vrai gros projet SF, tu te sentiras plus à l'aise ? Ou inversement. Toi qui aime le polar, pourquoi ne pas faire un polar SF ? Tu vois ce que je veux dire ? Pour que la transition dans un genre se fasse progressivement et moins te bloquer ?

Ton blocage n'est pas celui de ta plume, mais celui dans ton esprit. C'est toujours le plus embêtant celui-ci, car toi seule possède la clé pour déverrouiller la serrure, mais tu demeures trop dans le noir pour la trouver. J'espère que les quelques conseils ici t'auront apporté un peu de lumière pour éclairer ta recherche de cette clé et de la serrure. N'hésite pas à rebondir !

Désolée pour la perte de ton ami.

En ce qui concerne le fait que tu n'oses pas écrire dans certains genres parce que tu as lu peu de ces genres, sache que moi j'écris un roman fantasy sans avoir vraiment lu de fantasy (je me base plus sur les mythes, légendes et contes anciens) et je connais d'autres autrices qui font de même. Et j'ai aussi un roman de SF alors que je n'en lis pas vraiment. Mais j'aime bien en regarder en films ou séries.

Courage pour la perte de ton ami.

Pour te lancer dans un autre genre, tu peux mélanger à ton genre actuel. Les polars SF ou fantastique marchent plutôt bien.
Cela te permettra d'explorer un nouveau genre tout en ayant une structure sécurisée.

Bonjour tout le monde et bonne année !

Je n'ai pas eu le temps de revenir avant, j'ai été clouée au lit par une grippe horrible...

Je vous remercie pour vos messages ! Je n'ai pas beaucoup écrit, je suis très accaparée dans ma tête par la correction de mon deuxième roman. Depuis que j'ai publié le premier, mes lectrices me réclament le deuxième, ceux qui l'ont lu en off m'ont dit que c'était le meilleur des trois... Mais moi je n'ai pas envie de le sortir tout de suite. Je ne sais même pas quel est le bon délai entre deux publications. Je crois que je me suis laissée convaincre de publier mes livres, alors que je n'en avais pas envie... Et maintenant ça me bloque. Je me sens coincée. Bref.

Je garde toujours à l'esprit cette idée de polar SF qui me plaît beaucoup. Je suis en train de lire "La Passe-Miroir" (tome 1) qu'une amie m'a offert, ça me change de ce que je lis habituellement, c'est sympa.

Je vous remercie beaucoup pour vos messages, ils m'ont été d'une grande aide même si je n'ai pas beaucoup écrit dernièrement tant j'étais malade. J'ai envie de changer de genre pour me diversifier, pour au moins pouvoir dire que j'ai essayé. Cela fait un moment que j'y réfléchis, j'ai un peu l'impression de tourner en rond dans mon écriture, dans mes polars...

Il n'y a pas vraiment de "bon" ou de "mauvais" moment pour sortir un livre. Donc, eh bien, sors-le quand tu seras prête à le sortir...

Citation :

J'ai envie de changer de genre pour me diversifier, pour au moins pouvoir dire que j'ai essayé. Cela fait un moment que j'y réfléchis, j'ai un peu l'impression de tourner en rond dans mon écriture, dans mes polars...

J'avais le même problème, je n'avais pas envie de devenir uniquement un auteur de littérature policière, de m'enfermer dans le genre et de, petit à petit, n'être plus capable d'écrire que dans ce genre, puis plus précisément un sous-genre, puis un sous-sous-genre... J'ai commencé à écrire aussi un peu de fantastique et de SF, et ça m'a bien plu. Dans ces genres-là j'écris presque exclusivement des nouvelles, ce sont des genres qui s'y prêtent bien je trouve. Et au final, je me suis retrouvé à écrire des nouvelles mêlant policier et SF sans même vraiment le vouloir, ça s'est fait tout seul...

Ça pourrait être une solution pour toi, si d'une manière ou d'une autre changer de genre t'intimide pour une raison x ou y. Il y a zéro pression quand on écrit une nouvelle, ça marche tant mieux, ça marche pas, tant pis, on n'a pas perdu beaucoup de temps dans le pire des cas, et dans tous les cas on a élargi nos horizons.

Bonjour à toutes et à tous,

On m'a demandé d'écrire un texte das le cadre d'un conte animé, le thème est "une bouteille à la mer". Mais comme il y a déjà trois contes qui ont été écrit avec la bouteille et la mer, il faut que je reste dans le thème sans aborder ni la bouteille, ni la mer. Je suis... complètement dépassée. Je dois rendre le texte lundi, j'ai rien fait. Absolument rien. Et plus je me dis que je n'ai rien fait et que c'est lundi, plus j'angoisse, plus je me bloque, et plus je ne fais rien ! Ce thème ne m'inspire rien du tout, c'est trop vaste

S'il faut prendre "la bouteille à la mer" au sens de "appeler à l'aide" (ce qui doit être ça, s'il ne faut parler ni de bouteille, ni de mer ?) alors tu as le choix des situations... tout en te rappelant qu'il s'agit d'un conte (cela dit, "conte", c'est large, il y en a des tout mignons, et des bien sombres sombres sombres...).
L'essentiel me semble de définir le sens que tu vas donner à ce "bouteille à la mer", et après tout va couler (sans jeu de mots) tout seul.
Tu prends une feuille de papier, tu fais un rond au milieu dans lequel du écris "bouteille / mer" et de là tu fais partir des traits qui mènent à d'autres ronds, plus petits, dans lesquels tu notes à chaque fois un mot auquel te font penser ceux du centre. Puis de chacun de ces ronds plus petits, tu fais de nouveau partir un trait qui mène à d'autres mots suggérés.
Et ça va te donner l'idée à laquelle tu n 'aurais jamais pensé au départ.
Enfin bon, je ne sais pas...

Autre astuce pour débloquer :

Une histoire en 6 mots : essaie d’écrire une histoire de bouteille à la mer en 6 mots. Et pour que ça fonctionne, il faut donc que ça sous-entende quelque chose… que ça ouvre la porte à l’imagination de celles et ceux qui liront. Et à partir de là, ton histoire peut se dessiner.

Autre trucs : ajouter des contraintes.
« Bouteille à la mer c’est trop large ? »
Okay, alors on va resserrer : bouteille à la mer + arbre + tendresse
(Moi ça m’aide. Le focus devient plus restreint et l’image commence à se dessiner).


J’espère qUe ça t’aidera

Bonjour et merci pour vos conseils !

La consigne a encore changé. Au départ, on m'avait dit "écris un poème", puis finalement "pas de bouteille et pas de mer", et hier soir c'était "carte blanche"...

Il m'est venu un texte ce matin. Je me permets de vous le partager, il est brut, pas corrigé... C'est la seule chose qui me soit venue sur ce thème.


"Tristan et la Mer" :

Tristan était parti en mer, seul sur son vieux bateau, dans l'épaisseur de la nuit. Ses amis lui avaient conseillé d'attendre le jour, mais Tristan n'en faisait qu'à sa tête. Il avait largué les amarres de « L'Espadon », le bateau de son grand-père, aux premières heures du matin. Un vent glacial agitait ses cheveux roux, à moitié cachés par un bonnet de laine. Ficelé dans son grand caban, il conduisait son embarcation à la lumière d'une lanterne accrochée sur le pont. Le bateau claquait sur la mer, les vagues commençaient à se lever, et Tristan s'éloignait du port... S'enfonçant un peu plus dans l'obscurité. Seul avec la mer. Mais cette nuit-là, elle ne semblait pas d'humeur à l'accueillir. Le vent découpait la surface de l'eau, les vagues devenaient de plus en plus grosses, s'écrasant autour du bateau dans un bruit terrible. Tristan se vantait souvent de ne pas avoir peur, de ne pas craindre la mer. Il fixa la barre et sortit sur le pont pour jeter son filet, mais une rafale de vent inattendue le déséquilibra. Tristan glissa sur le pont humide, il n'eut pas le temps de se rattraper et tomba en arrière avec son filet dans les bras. Tristan heurta la surface de l'eau et s'enfonça, pris au piège dans son filet, ses vêtements trop lourds l'empêchant de nager. Il avait entendu beaucoup d'histoires de marins, sans jamais pensé que cela pouvait lui arriver un jour. Tristan était aspiré vers le fond, incapable de nager, son bateau ne devenant plus qu'une ombre lointaine. Ses forces l'abandonnaient. Tristan devina une lumière bleue, de plus en plus intense. Il sentit deux mains énormes l'attraper et le sortir de l'eau. Toujours pris dans son filet, Tristan ouvrit les yeux et découvrit une créature géante, dégageant une lumière bleue éblouissante. Il n'était qu'un petit grain de riz dans la paume de sa main. La créature l'observait de ses grands yeux bleus, Tristan la reconnut mais ne pouvait pas y croire. Son père lui avait toujours raconté la légende de cette déesse de la mer, tantôt bonne, tantôt mauvaise... De vieilles histoires de marins, transmises de génération en génération.

- Qui es-tu ? Demanda-t-elle. Que fais-tu chez moi à une heure pareille ?

Sa voix était étrangement calme. Tristan ne bougea pas, incapable de parler. Elle enleva délicatement le filet autour de lui :

- Ne sais-tu pas qu'il est dangereux de troubler mon sommeil ?

- Pardon..., articula Tristan. Je ne voulais pas...

- Ce n'est pas la première fois, pourtant.

Tristan se cacha la tête avec ses mains :

- Je vous demande pardon... S'il vous plaît...

La déesse n'eut qu'à tendre le bras pour le ramener sur le quai du port, prenant son bateau comme un jouet d'enfant dans son autre main et le ramenant à sa place. Tristan toucha le quai sans comprendre. Il leva les yeux vers la déesse sortie des flots, qui le regardait toujours avec insistance. Son regard se radoucit :

- Si tu reviens me voir dans la journée, je ne te ferai jamais de mal. Mais si jamais tu t'aventures encore la nuit chez moi... Tu ne rentreras pas chez toi. As-tu compris ?

Tristan agita la tête. La déesse le regarda encore quelques instants, puis elle s'enfonça dans la mer dans un tourbillon de vagues, retournant à son sommeil. Tristan resta assis sur le port, ses vêtements trempés, son bateau à quai... Il n'arrivait pas à croire ce qu'il venait de vivre. Il sentit quelque chose dans la poche de son caban. Il fouilla avec ses mains humides, puis trouva un galet d'un bleu éclatant. Tristan se rappela des paroles de son père, quand il lui racontait les contes de la mer :
« On dit que les marins graciés par la mer reviennent toujours avec quelque chose, une pierre brillante, pour leur rappeler de faire preuve de prudence et d'humilité ».

Je pars pour le weekend et n'ai hélas pas le temps d'approfondir, mais moi qui aime beaucoup les contes, j'y retrouve globalement le ton "histoire racontée". Et parce que j'aime ce ton des "histoires racontées", je suis un peu déroutée par la partie dialogue. Dans mon esprit, un conte est juste "raconté". Mais ça m'est peut-être personnel : j'ai beaucoup de mal avec les romans dialogués, par exemple, car ce qui me touche, ce sont les "récits" (et les contes sont souvent des récits).
Mais à part ce détail, j'ai trouvé la lecture agréable, surtout le début l'atmosphère, les préambule du drame.
Je reverrais peut-être le terme de "accueillir", concernant la mer, puisque finalement, la mer a accueilli Tristan dans une certaine mesure (et l'a accueilli positivement, car on pourrait penser à une image négative : la mer accueillant un marin, ça pourrait être une mer qui le prend et le garde. Donc verbe à double sens pour les marins...)
Voilà je file on m'attend, oups ;-)

Merci beaucoup de ton retour !