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 Présenter l'idée de son roman avant de l'envoyer

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Ali Chamyl
   
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Ali Chamyl  /  Barge de Radetzky


Bonjour à tous,

Certains d'entre vous le savent, mais je suis en train de rédiger un roman de suspense intitulé "Les hommes devenus démons". Je ne reviendrai jamais assez sur l'utilité et la pertinence de tous vos retours, qui ont mis la main sur des lacunes stylistiques et narratives.

Il m'arrive de passer toute la journée à travailler sur mon texte, et pour être honnête, je commence à apprécier le résultat. Cela dit, j'habite en Algérie, et il s'agit d'un pays dont le paysage littéraire est presque exclusivement consacré à l'histoire et la société algérienne. Il est donc tout à fait logique de me demander si, peu importe les efforts que je produis, et peu importe la qualité finale de mon récit, mon roman n'est pas destiné à être mis de côté car excentrique.

J'ai alors décidé de m'assurer que le genre et le thème de mon roman ne sont pas un problème. Je sais que j'aurais une réponse, car le chargé d'édition / marketing de la dite maison d'édition m'a rencontré. Nous avons discuté. Il a apprécié le fait qu'un jeune veuille publier un livre, a complimenté mon éloquence... Ca s'est plutôt bien passé.

Maintenant, reste à savoir si l'e-mail que je compte lui envoyer est acceptable, ou s'il y a des lacunes, des éléments qui méritent révision.

Le voici donc :

Citation :
Bonjour, monsieur

Je suis Ali, l'étudiant avec qui vous avez conversé il y a un petit moment. Nous nous sommes rencontrés l'après-midi, et je vous ai évoqué mon roman en cours de rédaction "Les hommes devenus démons". À la suite de notre conversation, vous m'avez communiqué vos coordonnées, ainsi que celles de votre maison d'édition.

Je me suis dit qu'il était pertinent de récolter vos retours sur ce récit que je prépare. Comme vous l'avez déjà compris, il s'agit d'un roman psychologique / d'intrigue policière. Il y a évidemment d'autres éléments importants que vous découvrirez ci-dessous. Voici donc le résumé :

"L’inquiétude plane sur la ville de Saint-Georges au Canada. Du jour au lendemain, des habitants se volatilisent. Ceux qu’on retrouve sont catatoniques, traumatisés, et ne parlent qu’en murmures insensés.

Convaincu de l’implication d’une intelligence dans cette affaire, le détective Aissa Bolam se lance dans une traque inépuisable. Son enquête de terrain l’amène à rencontrer Suzie McCarthy, jeune étudiante ayant perdu son ami, et qui ambitionne de confronter son assassin à la justice.

La question reste entière : quelle force peut conduire à un tel effondrement mental ? Criminel chevronné ou organisation secrète, ce mystère risque de garder Suzie et le détective éveillés la nuit."

Je conçois qu'il s'agit d'une histoire assez différente de ce qui se fait en Algérie. J'aimerais tenter ma chance avec quelque chose de nouveau, qui s'avère être ma spécialité : le roman de suspense.

J'aimerais aussi avoir votre retour sur ce "pitch". Ce n’est qu’un bref aperçu ; mais si vous le souhaitez, je peux vous en révéler davantage sur l'histoire.

Merci pour votre attention, hâte d'avoir votre retour

Respectueusement, Ali Chamyl

Evidemment, même si le concept les intéresse, ça ne veut pas dire que mon roman sera forcément accepté. Simplement, je veux savoir si l'idée même d'un roman de suspense / policier est éditorialement acceptable. Je ne veux pas que mes efforts aient été une perte de temps. Je suis prêt à écouter toutes leurs critiques, à apporter toutes les modifications qu'ils jugeront nécessaires ; mais si le concept même du roman n'a pas sa place, il faut que je le sache.

Voilà, un post bien long, je sais. Hâte d'avoir vos retours.
 
Verowyn
   
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Verowyn  /  Gloire de son pair


En soi, je trouve le mail formulé de façon correcte. Après, je ne connais pas du tout le paysage éditorial en Algérie. Ce que je sais, c'est qu'en France, un éditeur peut avoir un bon contact humain et te renseigner très cordialement, mais tant qu'un roman n'est pas fini d'être rédigé, c'est un peu comme s'il n'existait pas du point de vue de l'éditeur, et ce qu'il te dira sur tes chances de publications juste sur base d'un pitch d'un projet non fini... ça ne vaut pas grand-chose, dans un sens comme dans l'autre. Peut-être que sur le pitch, il se dirait "plutôt non, pas pour moi", et que 2 ans plus tard, l'actualité et les changements du marché + ta plume et la façon dont l'intrigue est tournée le convaincraient au final. Ou peut-être tout l'inverse.

Tu rédiges ton roman en français ? Tu n'envisages pas de le publier hors d'Algérie, si tu penses le marché trop fermé sur ce type de textes là-bas ?
 
Ali Chamyl
   
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Ali Chamyl  /  Barge de Radetzky


Verowyn a écrit:
En soi, je trouve le mail formulé de façon correcte. Après, je ne connais pas du tout le paysage éditorial en Algérie. Ce que je sais, c'est qu'en France, un éditeur peut avoir un bon contact humain et te renseigner très cordialement, mais tant qu'un roman n'est pas fini d'être rédigé, c'est un peu comme s'il n'existait pas du point de vue de l'éditeur, et ce qu'il te dira sur tes chances de publications juste sur base d'un pitch d'un projet non fini... ça ne vaut pas grand-chose, dans un sens comme dans l'autre. Peut-être que sur le pitch, il se dirait "plutôt non, pas pour moi", et que 2 ans plus tard, l'actualité et les changements du marché + ta plume et la façon dont l'intrigue est tournée le convaincraient au final. Ou peut-être tout l'inverse.

Je suis tout à fait d'accord avec toi. En fait l'objectif n'est pas tant de demander si l'histoire en soi lui paraît captivante, mais simplement de savoir si ce genre peut être édité.

Le roman sera envoyé plus tard. Je veux juste savoir si son genre suspense / roman policier mettra directement un stop au projet, passe-moi l'expression.

Verowyn a écrit:
Tu rédiges ton roman en français ? Tu n'envisages pas de le publier hors d'Algérie, si tu penses le marché trop fermé sur ce type de textes là-bas ?

Oui, je rédige en français.

Alors effectivement j'ai pensé à publier en France, mais deux problèmes s'imposent.

Déjà la distance et la contrainte matérielle. Pour signer un contrat, je suis certain qu'il faut se déplacer directement en France. Or, je ne connais absolument personne en France, et les procédures pour obtenir un Visa ne sont pas évidentes.

Deuxièmement, et c'est un peu plus "nyan nyan", j'aimerais bien être reconnu dans mon pays. Voir mes proches fiers de moi, que mes amis trouvent mes livres en librairie et m'en parlent. L'édition en France pourrait être une étape suivante. Mais pour l'instant, mon objectif est d'être reconnu dans le paysage littéraire du lieu où j'ai grandi.
 
Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


"Pour signer un contrat, je suis certain qu'il faut se déplacer directement en France."
ça je peux démentir, je ne me suis jamais déplacée pour signer mes contrats d'édition... Ils ont tous été signés par échange de mails.
Par contre, on me demande mes informations d'identité, n° de sécu etc. Je ne sais pas comment ça se passe pour un auteur à l'étranger...
https://linktr.ee/emilie_goudin.lopez
 
Aliénor
   
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Aliénor  /  Miss Deadline


Sarah Rivens, l'autrice de "Captive", est algérienne. Elle vit encore en Algérie, et pourtant ses romans sont édités en France. Je suis à peu près certaine qu'il est possible de faire tout, ou presque, à distance.

Pour ma part, je vis en France, et j'ai toujours signé tous mes contrats à distance. Les seules choses où il a été nécessaire de me déplacer sont les dédicaces et autres évènements littéraires, mais au niveau purement édito, j'ai tout fait depuis le confort de mon appartement.


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Ali Chamyl
   
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Ali Chamyl  /  Barge de Radetzky


Merci Jimilie et Aliénor pour vos réponses.

Et bien voilà qui me surprend agréablement. J'étais sûr que la distance et la difficulté de me rendre en France rendrait quasiment impossible d'y éditer mes livres. Cela ne semble pas être le cas. Tout de même, je vais d'abord me pencher sur l'édition en Algérie. Comme dit une première étape pour moi serait d'être reconnu dans mon pays.

EDIT : Je vois aussi que vous n'avez pas grand chose à redire sur le mail en soi. Je vais bientôt me décider à l'envoyer.
 
Verowyn
   
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Je comprends tout à fait l'envie d'être reconnu dans son pays, c'est bien légitime. Bonne chance avec ta démarche.

Mais par contre, je confirme que la barrière matérielle que tu sembles voir à la publication en France n'existe sans doute pas : j'ai signé avec un éditeur québecois en étant basée en France et ça n'a posé aucun souci.
 
Ali Chamyl
   
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Ali Chamyl  /  Barge de Radetzky


Bon, du coup j'ai envoyé l'e-mail. J'ai eu une réponse très positive, le chargé d'édition et de marketing m'a dit que l'idée est géniale et qu'il a hâte d'avoir le reste du manuscrit.

Mais bon, je suis du genre à me remettre en question. Je me dis que peut-être il voulait me brosser dans le sens du poil, peut-être qu'il ne voulait pas me vexer.

Du coup je me retrouve perdu, comme toujours.
 
Aliénor
   
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Aliénor  /  Miss Deadline


Mouais, c'est pas trop le genre des éditeurs de brosser les auteurs dans le sens du poil, tout particulièrement s'ils n'ont pas signé avec et/ou s'ils ne sont pas des célébrités/gros vendeurs connus Laughing
Je pense que tu peux prendre le compliment au sérieux, Ali !


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Anna Soa
   
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Je veux pas jouer les rabat-joie, mais je comprends tellement ton sentiment mitigé Ali. Il y a deux ans, j'ai été en finale d'un concourt de court-métrage pour Netflix où j'ai pitché en Afrique du Sud. Les jurés étaient dithyrambiques par rapport à mon histoire. J'ai même eu des félicitations après le pitch de plusieurs producteurs qui y avaient assisté, des "tiens, voilà ma carte", sauf que... sauf que... je n'ai pas gagné le concours. Et ça ne m'est pas arrivé qu'une fois ce genre d'ascenseur émotionnel. La réalité c'est que certains professionnels vont peut-être réellement aimer ton pitch, mais certains vont trouver qu'il y a trop de travail, pas assez d'expérience, de maîtrise, mais ne vont pas le dire de peur de vexer (après je l'ai surtout vu dans l'audiovisuel) et de devoir gérer les conséquences d'un non. Je te copie-colle l'échange que j'ai eu avec une écrivaine sur ce sujet :

"- moi : ce qui m'a surtout permis d'avancer, ce sont tout de même les retours constructifs. C'est assez rare au final. J'ai remarqué que beaucoup de personnes dans un contexte professionnel, ne donnaient pas de critiques négatives, par effectivement peur de blesser les auteurs. J'ai tjs ça trouvé dommage et frustrant parce que comment on peut avancer dans ce cas ? Jusqu'à ce que je discute avec des producteurs qui m'ont répété plusieurs fois que c'était dur d'accepter la critique, qu'il fallait se blinder etc. Et moi je leur disait que je savais accepter la critique (je pense qu'ils m'ont pas crue et c'était frustrant). Puis ils m'ont raconté qu'une fois une autrice a pleuré de désarroi en voyant son texte prendre vie en animation. J'ai compris à ce moment que j'étais pas à leur place et que j'avais pas affaire à d'autres auteurs (avec leur ego, leur susceptibilité et toute l'âme qu'ils ont mis dans leur œuvre) tous les jours

- Isabelle : Tu n'imagines même pas les réactions... mon éditeur avant faisait des retours, jusqu'au jour où il a dû porter plainte à la gendarmerie pour harcèlement et diffamation sur un auteur qui envoyait 10 mails par jour d'insultes en lui disant qu'il savait pas lire, que si le texte était refusé la vraie raison n'était pas la qualité excellente de son projet mais parce que l'éditeur était sans aucun doute homophobe, vu qu'il refusait un texte mettant en scène un gamin de 10 ans en situation amoureuse avec un grand pere de 65 ans.... etc etc... un truc de dingue. Le caractère pedophile de son texte par contre lui passait autour du cigare alors que c'était le plus gros argument de refus. La réaction la plus courante,+ c'est qu'on y connaît rien, si on avait vraiment lu on aurait compris que c'est génial et que de toutes façon ce n'est pas une vraie ME ou des trucs du genre... et puis une petite portion qui dit merci, mais pour le temps passé et le retour de merde qu'on a, on se prend plus la tête. On sait jamais comment l'auteur prendra la critique et franchement les gens sont complètements instables... en même temps parfois il n'y a pas de bonnes façons de dire que c'est nul... et quand l'auteur y a passé des heures c'est chaud de dire ça. Donc on se met aussi à la place des auteurs et dans l'écrasante majorité personne veut entendre ça."

Je pense que tu peux apprécier et célébrer le retour qu'on t'as fait sur ton histoire, c'est très probablement vrai et ça reste une avancée importante dans ton parcours, mais pour éviter les ascenseurs émotionnels (les downs peuvent être assez difficiles à vivre), mais n'oublie pas qu'aucun contrat n'a été signé.
 
Ali Chamyl
   
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Ali Chamyl  /  Barge de Radetzky


En fait ce qui me fait dire ça, c'est que le contact humain s'est très bien passé. Il m'a demandé pourquoi je n'ai pas participé à Eloquentia, a dit que j'étais quelqu'un d'intéressant, donc qu'il tente de garder un certain respect dans son e-mail ne m'étonnerait pas.

Mais comme j'ai dit sur la Chatbox, je me suis rendu compte que le problème de mes anciens romans n'était pas le genre : récemment, la plus grande maison d'édition algérienne a édité un recueil de nouvelles fantastiques et de science-fiction d'un auteur encore inconnu au bataillon. J'ai passé des années à accuser les éditeurs algériens d'être fermés d'esprit, alors que ce qui clochait c'était probablement mes oeuvres en soi.

Je vais continuer de travailler sur mes romans, et qui vivra verra comme on dit.
 
hodobema
   
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hodobema  /  Six-Cent-Team


Franchement, ça ne veut rien dire. Moi, un éditeur était enthousiaste sur ma lettre d'intention et pourtant il a refusé le manuscrit quand même. Ça veut juste dire que le thème plaît, mais après, ce qu'il en est du roman, ça c'est autre chose. Donc voilà, ne pas se faire trop de faux espoirs c bien
 
Ali Chamyl
   
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hodobema a écrit:
Franchement, ça ne veut rien dire. Moi, un éditeur était enthousiaste sur ma lettre d'intention et pourtant il a refusé le manuscrit quand même. Ça veut juste dire que le thème plaît, mais après, ce qu'il en est du roman, ça c'est autre chose. Donc voilà, ne pas se faire trop de faux espoirs c bien

Bien sûr que la qualité finale du manuscrit est la chose la plus importante. Simplement, une idée qui plaît crée une disposition positive.
 

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