Bonjour à tous,

J'ai lancé cette phrase sur la cb, on m'a dit fais-en un topic. Alors le voilà :
Mais comme vous n'avez pas forcément le même point de vue que le mien, j'ai ajouté le point d'interrogation.

Je pense que l'inspiration n'existe pas. Que quand on dit "je n'ai pas d'inspiration" (sous entendu pour écrire) ce n'est pas le manque d'inspiration le problème.

L'inspiration va donner l'idée de départ, le prémisse de l'histoire.
Souvent au démarrage ça fonctionne bien, on écrit sans problème les premiers chapitres.
Et après ça coince. Les rouages finissent toujours par ralentir.
Après ce n'est plus question d'inspiration pour moi, mais de méthode.

Chacun a sa méthode personnelle, mais si on bloque dans une histoire ce n'est pas à cause du manque d'inspiration.
Soit c'est parce que les évènements extérieurs ne nous donnent pas la disponibilité mentale pour écrire (et c'est ok.)
Soit parce que l'histoire a un dysfonctionnement et qu'il faut remonter plus haut pour changer de rouage
Soit parce qu'on bloque mentalement (syndrome de l'imposteur entre autre) et que la page blanche nous fait peur : dans ce cas il y a des méthodes pour relancer la machine et se remettre en route. (moi par exemple j'écris la météo, ça dédramatise la page blanche, donc à chaque fois que vous voyez la météo dans mes histoires sachez que c'est parce que j'étais coincée xD)

En gros, je ne mets jamais devant mon ordinateur en mode "ah j'ai plein d'inspiration aujourd'hui, je vais écrire tout ça !" C'est toujours un choix raisonné et calculé : je vais avancer sur mon écrit, je vais écrire une demi-heure on verra bien ce que ça donne.

Allez à vous !

Je cite de tête Stephen King, mais je crois qu'il parlait de l'imagination (aussi inspiration) comme d'un muscle, et que comme ceux-ci, il fallait être régulier pour l'entraîner. J'ai adopté la méthode d'écrire une heure par jour, tous les jours. Ce qui marche dans mon cas...

Je suis d'accord avec ce que tu dis, au final, mais pas au postulat de départ ! Je vais éhontément recopier ce que j'ai dit sur la Chatbox : pour moi, l'inspiration existe—on peut être inspiré·e ou non—mais ce qui change tout, c'est la place qu'on laisse à l'inspiration dans notre procédé d'écriture ou de création. Si on ne marche qu'à l'inspiration, c'est un peu comme une voile qui attend son vent ; on peut aller très très loin, tant qu'il y a la bonne météo. Efficace, parfois, mais pas forcément constante, comme méthode.

EDIT : Très d'accord avec le fait que ce soit un muscle ; ceci dit, ce qu'il faut muscler c'est le fait d'écrire et pas simplement chasser des papillons (c'est... c'est une note à moi même : écoute-toi, moi.)

Je lis dans "inspiration" une ressemblance avec "inspirer" (l'air autour de moi) et par extension, absorber ce qui m'entoure et le faire mien.

De mon expérience et mon ressenti, j'ai écrit 6 romans en deux ans parce que j'ai été très impactée par deux personnages dans une oeuvre de fiction (Starwars postlogie) et que j'ai ressenti le besoin vicéral de les raconter à mon tour. L'inspiration a été fulgurante, et entretenue des années par la communauté de fans et leur émulsion. Puis les choses sont retombées avec le temps... et aujourd'hui je peine à créer quoi que ce soit.

Et, depuis, je erre telle une âme en peine, en quête de la prochaine émulsion, de la prochaine oeuvre qui me bouleversera à nouveau et remplira de nouveau mes réservoirs d'inspiration (à sec actuellement).

Je dirais donc spontanément que l'inspiration existe ; dans mon cas elle est repartie comme elle est venue.

Edit : comme la métaphore de Radischat : le vent de l'inspiration a cessé de souffler dans mes voiles et je dérive sur une mer d'huile depuis deux ans. J'attends la mort, à ce stade.

Formulé de cette manière, avec le point d'interrogation, je trouve ça très inspirant !

Je n'ai pas encore d'avis définitif sur le sujet, que ce soit pour la poésie ou pour un roman. Je ne suis pas forcément d'accord sur l'idée de départ et le démarrage, je te rejoins plutôt sur les blocages, pour les avoir quasi tous connus.

Je rejoins un peu la métaphore de la voile énoncée par Radischat. J'ai fonctionné à la voile pendant très longtemps, maintenant je me décide à utiliser le moteur (je file la métaphore). Quand j'ai commencé à réellement faire de la poésie je croyais à 200% à l'inspiration, tout était nouveau et venait naturellement. Je ne voyais que de l'inspiration tout le temps... maintenant je vois ça avec plus de recul et je mets plutôt une bonne dose de déterminismes sociaux (coucou Liam) et une imagination foisonnante issue de la lecture. D'ailleurs l'écriture issue de lectures annexes ou parallèles me semble être un petit arrangement avec sa propre inspiration, notamment en poésie (et ça se voit).

Sans vent et sans moteur, ça ne suffit pas et certain.es s'arrêtent d'écrire peut-être pour ça, je crois. Pour la poésie ça demande du travail à un moment, une rigueur, en fait comme un sport pratiqué régulièrement. Pour des romans la question s'est moins posée dans mon cas, à une période je sortais 2 à 5 pages par soirée, je voyais plutôt ça comme un footing intellectuel qu'autre chose.

J'ai eu également un syndrome de la page blanche pendant 1 an et demi, aucune inspiration, le peu passait dans l'écriture de mes jeux de rôles. Je prends ça maintenant comme une méthode, ça m'a permis de faire beaucoup d'auto-critiques, de mieux visualiser ce que je voulais, comment je le voulais. Puis c'est revenu sans prévenir, et même encore aujourd'hui, je peux traverser des semaines sans écrire, et d'un coup je vais lancer le dictaphone et créer le poème d'abord en l'énonçant à voix haute, car il est venu "dans l'oreille". Je ne sais toujours pas si c'est de l'inspiration, d'où ça vient, juste c'est là, c'est posé, enregistré, parfois retravaillé...

Je suis convaincu que l'écriture est un sport, j'essaie d'écrire tous les jours et de me donner des pistes tous les jours, mais l'inspiration, si elle existe, vient occasionnellement. Et ma nouvelle méthode c'est le total lâcher-prise sur les différents syndromes, j'ai arrêté de me dire "tiens, ça fait tant de jours que j'ai rien sorti, c'est pas bien". Au passage c'est pas tout à fait une méthode, mais quand j'ai des périodes sans écriture j'aime bien lire les JE ou des articles universitaires sur la poésie. Sans les utiliser pour me remettre à écrire, juste lire et en être satisfait ! Bref je me laisse en paix et j'essaie d'aller toujours vers le plaisir d'écrire, l'équilibre inspiration-travail.

(petit tips pour capter l'inspiration : j'ai un forum et un discord pour moi seul, quand ça déboule en pleine nuit et que ça réveille en sursaut pour prendre des notes - et que le stylo ne fonctionne plus...)

Inspiration et écriture sont de premier abord assez décorrélées parce qu'elles n'arrivent pas forcément dans la même temporalité. L'écriture nécessite du temps (d'ailleurs vous y faites référence tous, 30 minutes, 1 heure chaque jour...) mais pas l'inspiration qui peut surgir n'importe quand, alors que l'inspiration me demande du cerveau disponible (ne pas avoir la tête encombrée de choses à faire) mais pas l'écriture.

La technique, oui, elle se travaille et elle doit s'entraîner. Quand je reprends l'écriture mes phrases sont rouillées, et ça devient plus fluide ensuite au fur et à mesure, on est vraiment sur un muscle. Mais sans inspiration, je ne vais faire que tourner en rond : je vais écrire, certes, mais écrire quoi ? Je travaille sans plan ni notes. Si j'écris sans être inspirée, ça fait des milliers de mots de remplissage qui seront à couper. Certainement que si vous suivez un plan précis, la partie écriture devient purement technique et peut se passer d'inspiration, mais c'est une fausse idée selon moi ; parce que l'inspiration, c'est aussi faire que ce qu'on fait nous plaît. "Je ne suis pas inspirée", ce n'est pas forcement "Je ne sais pas quoi écrire", c'est aussi "Ce que j'écris ne m'inspire pas", comme dans "inspirer confiance". Écrire nourrit l'inspiration de ce qu'on va écrire.

Je reprends la métaphore marine de Red mais si on veut avancer sans inspiration qui gonfle nos voiles, eh ben faut sortir les rames, et on sait tous ce que ça signifie

Et l'inspiration ce n'est pas que pour les arts ! C'est aussi pour le repas du soir, pour les activités avec les enfants... des choses mécaniques, banales, mais qui vont se trouver un peu plus magiques parce qu'elles ne seront pas que de la technique. L'inspiration est là tout le temps.

Je suis team météo aussi contre la page blanche (mais je la garde pas forcément^^).

Perso, "l'inspiration" c'est surtout pour des nouvelles que ça vient ou pas, surtout quand le sujet est imposé.

Pour mes romans, je n'ai pas tellement de soucis à trouver quoi mettre dedans.

Pour les nouvelles en revanche, il me faut une somme d'idées, de moments, autour desquels articuler l'histoire. Ce serait ça, pour moi, l'inspiration, trouver et lier des idées jusqu'à ce qu'elles tiennent une trame, qu'elles soient nouvelles ou qu'on les garde depuis quelques temps. Pousser l'inspiration revient à s'accaparer de nouvelles idées et à les confronter à celles qu'on a déjà jusqu'à ce petit "eureka" qui donne envie de plus creuser la chose.

Jamais vraiment eu ce soucis de page blanche par contre, je n'écris pas vraiment sous la contrainte et n'ai pas de moment ou je "dois" écrire, si je n'ai rien à écrire je n'écris pas. Si je me lance dans un gros projet (comme un nano) j'ai généralement tout de plus ou moins prévu à l'avance.

J'ai pas lu les réponses encore mais je suis pas du tout d'accord avec le topic de base. Pour moi, l'inspiration existe bel et bien. Avant mon traitement, j'avais en tête 50k intrigues qui pouvaient créer autant de romans, j'écrivais des pavés de 200k mots, bref je pouvais écrire à l'infini. Ça, c'est avoir de l'inspiration. Dans le sens où notre cerveau va toujours trouver des intrigues, des rebondissements, des scénarios etc. Alors que aujourd'hui, presque 3 ans que je prends mon traitement, je le dis : j'ai perdu mon inspiration. Je n'arrive plus à écrire plus de 40k mots, à trouver des intrigues, des personnages, des rebondissements, etc. Mon cerveau est bloqué et ça depuis 3 ans, peu importe mon mood, si j'étais occupée ou non, etc. C'est vraiment juste que mon traitement coupe toute réflexion de mon esprit, je n'arrive plus à réfléchir et donc à trouver de l'inspiration. C'est chimique j'ai envie de dire. Pour moi, l'inspiration c'est au même titre que la sérotonine ou la melatonine, une hormone dans notre cerveau qui fait qu'on en a trop ou pas assez. Mais ce n'est que mon avis

La réponse de Volte m’inspire ! ’o)

Pour ma part, je ne peux vraiment pas dire que ce raisonnement me parle. Parce que justement, j'écris pour ça, en quelque sorte. Si je n'ai pas d'inspiration, si ce que j'écris ne me fait pas vibrer, je ne vois même pas l'intérêt de le faire, au fond.

Ça a bien marché pour mon roman : un concept, une idée de base, avec un climax cathartique et bien établi en avance, qui faisait que je ressentais carrément ce besoin de l'écrire. Pour moi, ça n'a pas été si différent de la lecture d'un livre qui me passionnait, sauf que là c'est moi qui couchais les mots sur ordi. J'avais envie d'y revenir, tous les jours. Je n'écrivais pas à fond jusqu'à me décourager, j'écrivais peu, mais à chaque fois je voulais écrire la suite, arriver à ce passage, puis à celui-là, écrire tel personnage, telle scène, mettre des petits signes qui amèneraient à ce fameux climax, etc. Et donc, j'ai été très régulière.

Et donc, quand j'ai pas ça, c'est vraiment plus difficile. Je crois que c'est pour ça que je n'ai presque rien écrit jusque là. J'ai essayé dernièrement de me motiver pour des nouvelles, en vain. Il faut dire que mon inspiration peut être coupée aussi vite qu'elle est apparue, aussi. En essayant d'écrire des trucs qui se passaient dans notre monde, chaque fois que je faisais allusion à un détail culturel concret... mouais, non, je trouve ça cringe finalement, j'y arrive pas. Peut-être que je devrais m'en tenir à la fantasy. Je crois aussi que les dynamiques paroxytiques entre personnages ont tendance à me motiver davantage.

Quand j'ai une idée de concept à mes yeux inspirant, j'essaie de la noter pour voir si elle pourrait être exploitée plus tard. J'en aurais quelques uns pour la suite, même si pour l'instant c'est toujours mon histoire actuelle qui me motive.

L'inspiration peut venir d'un fait de société de l'actualité je retiens ta méthode de la météo je n'en ai pas vue dans Ton Journal d'une mère désespéré ...
Etant un papa qui a en garde son enfant en solo je reconnais que la culpabilisation est un bon sujet pour l'inspiration...
Et même si c'est un petit poème , un petit rien juste balancé le ressentit comme ça sans même y pensé ça soulage.
Cela peut permettre aussi à mon sens de mettre ce qu'on ressent à distance essayé par la même occasion de l'analyser pourquoi pas essayer de s'auto-critiquer ou ce rassurer (avocat de l'ange ou avocat du diable).

Merci pour ton inspiration en tout cas.
Ecrire étant une thérapie en soi à mon sens : Merci de la partager tout cela avec nous.

MCJ

Je crois fortement à l'inspiration, en fait je recherche l'art inspiré, mais dans un sens plus ancien et marginal.

Au sens classique, l'inspiration s'apparente à une sorte de transe. On est possédé par un dieu, une puissance. Aujourd'hui on parlera d'état de flow, permis par une sorte d'état de grande synchronisation psychique entre l'acte, le ressenti et la décision. C'est souvent grisant mais avec du recul le résultat est parfois bien peu corrélé à l'impression subjective, qui s'apparente à un sentiment de toute puissance. Un sentiment démiurgique.

Je crois à un art beaucoup plus abimé, étrange et marqué par l'incertitude, dans lesquels on trouve les traces d'un message caché. C'est ça l'inspiration pour moi. Un message caché qui ressemble à une question informulable.
Je cherche en moi les signes de cette question, je cherche les œuvres qui l'ont trouvé

C’est à mon avis forcément quelque chose qui vient d'en dehors de toi qui te pousses à faire quelque chose (écrire, peindre, cuisiner, etc...). Je ne crois pas à une inspiration venant d'une force surnaturelle ou je ne sais pas trop quoi, mais je pense que tous nous vient de nos expériences de la vie. Je ne crois pas non plus qu'il y ait de la génération spontanée d'idée, il y a des associations, des analogies, des constructions, ça oui. Par contre inspiration et envie d'écrire, ce n'est pas la même chose, on peut avoir une idée que l'on trouve bonne, et puis on se met devant sa feuille et finalement on trouve ça nul et on se décourage et rien ne sort. À mon avis si on veut être inspiré il faut voir, lire, entendre, explorer plein de choses. Très certainement si on veut écrire il faut s'inspirer en lisant. C'est pour ça que ceux qui écrivent sans lire les autres sont à mon avis condamnés à une certaine médiocrité (ce qui ne veut pas dire non plus que si on est curieux on écrira forcement des chefs d’œuvre (enfin déjà un truc correcte),mais si on veut en écrire un c'est sûrement en étant curieux des autres que l'on y arrivera).

Bonjour,

Je crois que l'inspiration peut se renouveler de deux façons.
D'une part en apprenant à observer le monde autour de soi, en apprenant à être curieux ; le monde, les relations, les conflits, les conversations sont une source.
D'autre part en apprenant à aimer ses sujets et ses personnages, aimer est moteur, on écrit mieux il me semble quand on aime ce qu'on écrit.
L'inspiration change, au début, elle passait chez moi par un émerveillement et une volonté d'apprendre, j'écrivais sur des sujets que je voulais comprendre, aujourd'hui plus par l'envie de témoigner d'une expérience et de jouer avec mes personnages.

Je partage l'avis que l'inspiration vient du lu, du vu, entendu, ressentu ~

De même que le manque de stimulation engendre sa diminution.

La curiosité est vraiment un déclencheur, et l'inspiration est aussi un synonyme de l'intuition, l'exaltation et l'influence o/

Je pense qu'elle existe, qu'on pourrait également la nommer motivation, sensibilité ou bien attention ~