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 Un langage sans héritage ?

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Chofienette
   
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Chofienette  /  Autostoppeur galactique


Pour celles et ceux qui écrivent des récits qui se déroulent dans des mondes imaginaires/alternatifs, je me demandais à quel point vous modifiez le langage de vos personnages pour qu'il soit adapté à ce monde ?

On invente souvent des mots et expressions nouvelles, par exemple pour décrire des concepts ou technologies qui n'existent pas dans notre monde. Mais inversement, il y a des mots de notre langage quotidien qui sont dérivés de patronymes (Poubelle ou Silhouette) et ne devraient donc pas exister dans un monde imaginaire. Il y a aussi les locution latines qu'on utilise encore fréquemment...

Le problème étant bien sur que si on pousse le raisonnement jusqu'au bout on finit par devoir construire un nouveau langage, mais tout le monde n'est pas Tolkien... donc je me demandais où vous placiez le curseur entre ne rien changer et tout changer ?
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Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Tu peux partir du principe que ton texte est "traduit" en français. Parce qu'il est évident que sur la planète XB95, il n'y a aucune raison de parler français de france de la terre.
Donc ton livre est un récit dans une langue étrangère, et retranscrit en français pour des raisons évidentes de compréhension.

De la même manière, on peut s'interroger sur la norme internationale arbitraire qui découpe les journées en heures, et regroupe ces mêmes journées par 7 (??) en semaines... Par quelle coïncidence de folie les habitants de XB95 auraient-il adopté tout pile la même norme arbitraire ?
Réponse : aucune.
Mais si tu creuses si loin, ton roman sera illisible. ;-)
A moins de rédiger une encyclopédie, ce qui n'aura pas d'intérêt littéraire...
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Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


Bonjour Chofienette.

Pour mes récits Fantasy ou Fantastic qui se passent dans des époques reculées, style moyen âge chevaliers, etc., je ne me soucis de ça que pour les dialogues, dans lesquels je glisse parfois, pour le folklore, des expressions de "vieux français" ou des tournures de style un peu désuètes, mais pas toujours et pas pour tous les dialogues.
Ce sont plus des mots comme "messire", "destrier", etc., mais sans en ajouter. Des manières de s’exprimer de cette époque,  

Pour la question des dates, des heures ou des jours de la semaine ou des mois, je n’en utilise jamais. Je me contente des saisons, des débuts de journée, de l’aube, du milieu de journée, du soir, du matin, du crépuscule, etc. en restant vague.

En gros, pour répondre à ta question, je ne modifie pas le langage de mes personnages pour qu’il soit adapté à ce monde particulier.

Sauf pour les termes de Magie, bien sûr où j’invente des noms de sorts. Mais on sort là de ta question, je pense.

Autrement je suis d’accord avec Jimilie Croquette.

En toute amitié, Philippe.
 
hodobema
   
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hodobema  /  Six-Cent-Team


Dans le livre que j'ai lu dernièrement, Absolu de Margot Dessenne, les personnages disent "Par le Maréchal" au lieu de "Oh mon Dieu" Laughing j'ai trouvé ça particulier mais sensé vu que c'est une dystopie où ils vouent un culte à ce Maréchal

Citation :
De la même manière, on peut s'interroger sur la norme internationale arbitraire qui découpe les journées en heures, et regroupe ces mêmes journées par 7 (??) en semaines... Par quelle coïncidence de folie les habitants de XB95 auraient-il adopté tout pile la même norme arbitraire ?
J'me suis dit la même chose ! Pourquoi la notion du temps serait la même que le nôtre ? Mais je pense que ça serait vraiment trop compliqué à mettre en place, il faut que ça reste lisible.
Orwell a modifié son langage avec la novlangue et pourtant la narration reste écrite de la même manière que nous. Même les dialogues, y a pas la novlangue

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Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Dans Starwars, ils s'exclament "Stars!" "par le créateur!" "par la Force!" au lieu de "Nom de Dieu" ; et KRIF au lieu de FUCK.
Et ils ont des heures, des jours (alors qu"ils circulent entre différentes planètes, comment la notion de "durée du jour" peut-elle être universelle?!) et des poubelles. Wink
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Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


Je crois me souvenir, mais je peux confondre, que dans la série "Star Trek", ils font toujours référence à un "temps universel" utilisé par toute la "confédération" qui s’étend jusqu’à on ne sait où du reste. Quel que soit leur emplacement dans l’Univers. Pratique ! Wink

Le commandant Kirk commence toujours son journal de bord par une référence à ce temps universel.

https://sto.jeuxonline.info/article/3741/calcul-dates-stellaires-star-trek


Dernière édition par Profsamedi le Mer 21 Fév 2024 - 18:37, édité 1 fois
 
Arnina
   
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Arnina  /  Clochard céleste


Question très intéressante.
Dans mes univers qui tiennent de la littérature plus imaginaire, je fais extrêmement attention à ce qu'on y trouve un langage assez "propre à cet univers" et qu'on ne trouverait nulle part ailleurs. Je n'ai jamais réfléchi en terme de "censurer le vocabulaire qui sonne trop français du XXIe siècle", mais plutôt en terme de "donner une identité très forte et reconnaissable à l'œuvre que je créé".
Bien sûr, il y a des limites car on doit bien pouvoir employer le français pour écrire son histoire. Mais disons que certaines choses me paraissent naturelles dans ce cas :
- Pas de locutions latines trop marquées dans ces récits, sauf lorsqu'elles ont pleinement intégré le langage courant ("a priori" par exemple).
- Jamais de citations ou références qui ne pourraient pas être connues dans cet univers (logique), à remplacer par des références qui pourraient être propres à leur univers à eux (double fonction, ça fait bosser le lore de l'œuvre en même temps que le vocabulaire employé).
- Aussi peu d'expressions françaises que possible ("il ne faut pas pousser mémé dans les orties" etc).
Par contre, pour ne pas faire perdre en richesse au récit, je m'amuse beaucoup à essayer de remplacer le vide par du neuf. Quelles sont leurs expressions à eux, dans cet univers ? Et je flirte alors avec le pastiche, la parodie, mais ça m'obtient bien souvent l'effet "identitaire" recherché tout en dynamisant la narration (puisque tout à coup, ça interpelle l'attention du lecteur). Au lieu de "Il ne faut pas pousser mémé dans les orties", si mon histoire se passait avec un peuple vivant dans un désert, je leur inventerais une expression du type "il ne faut pas pousser grand-mère dans les cactus" ou que sais-je Razz

Je concluerais sur l'idée que cette question me paraît être au fond un parti pris stylistique et que tous les auteurs ne placeront pas les limites au même endroit. Heureusement : la littérature n'en est sans doute que plus riche.
 
Tsume
   
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Tsume  /  Pour qui sonne Lestat


Quand je créé un les mondes imaginaires, je fais attention aux expression toute faite que je remplace. 'Mon dieu' devient 'par la déesse,' ou 'déesses !' , et comme Prof, je ne mets pas de marqueur de temps comme l'heure, mais ' l'aurore, le soir, etc.
Je fais aussi attention aux noms des couleurs, comme Bordeaux, Terre de Sienne ou Parme. qui ne devraient pas exister s'il n'y a aucun lien avec notre monde et j'invente rarement de nouveaux mots, en tout cas pour le moment. Smile
 
Chofienette
   
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Chofienette  /  Autostoppeur galactique


Jimilie Croquette a écrit:
Tu peux partir du principe que ton texte est "traduit" en français. Parce qu'il est évident que sur la planète XB95, il n'y a aucune raison de parler français de france de la terre.
Donc ton livre est un récit dans une langue étrangère, et retranscrit en français pour des raisons évidentes de compréhension.

De la même manière, on peut s'interroger sur la norme internationale arbitraire qui découpe les journées en heures, et regroupe ces mêmes journées par 7 (??) en semaines... Par quelle coïncidence de folie les habitants de XB95 auraient-il adopté tout pile la même norme arbitraire ?
Réponse : aucune.
Mais si tu creuses si loin, ton roman sera illisible. ;-)
A moins de rédiger une encyclopédie, ce qui n'aura pas d'intérêt littéraire...

Ah c'est très élégant l'hypothèse de la "traduction" ça règle pas mal de choses !

Et oui, je me prends aussi régulièrement la tête sur les questions de temps, parce qu'il n'y a aucune raison qu'un univers imaginaire fonctionne avec une périodicité de 365 jours (déjà il faut définir un jour là bas) distribués sur 4 saisons.
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Mardi
   
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Mardi  /  Panda de Bibliothèque


Un peu pareil que Tsume, j'adapte certains termes, j'en invente quelques-uns selon mes besoins mais globalement j'utilise un vocabulaire "normal". Comme le dit Jimilie, je pars du principe que mon texte est "traduit en français".
Mais j'évite quand même les termes très liés à l'histoire et à la géopolitique, genre des trucs tout cons comme "OK". J'aime aussi écrire des textes dans lesquels l'exploitation animale n'existe pas (sans en faire vraiment un sujet, elle n'existe juste pas), et hier je me suis cassé le cul à trouver une alternative satisfaisante à "cobaye" Laughing
J'aime bien faire attention à ce genre de petits détails et j'aime bien lire des textes où l'autaire fait attention à ce genre de petits détails.


Un langage sans héritage ? Tarepa10
Ta gueule, c'est cosmique.
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En fantasy, je distingue ce qui aurait pu exister. Tel mot ou tel objet nécessite tels pré-requis pour être inventé, si je les ai, pas de problème. 
Par exemple, la bicyclette a été inventé tardivement, mais on avait les pré-requis pour la faire bien avant. Si l'objet pouvait exister, logiquement je peux prendre tous les mots et expressions y faisant référence.
Je regarde l'étymologie. "Avoir la dalle", ça vient de la navigation maritime donc selon le peuple et sa situation c'est plus ou moins pertinent.
Et puis je me pose la question de savoir, quand ça aurait pu exister, si c'est quelque chose de très spécifique à ma culture. Par exemple, l'adjectif diabolique ou machiavélique. Suffit de trouver un synonyme plus universel. Méchant, calculateur. C'est pas tellement anachronique, cela relève de l'immersion dans mon monde.
J'avoue que je fais tout ça très après le premier jet.
 
questiondepointure
   
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questiondepointure  /  Autostoppeur galactique


Ecrivant pas mal de récits censés se passer dans une antiquité historique ou mythologique, j'essaye d'éviter au maximum les expressions trop ancrés dans notre quotidien. Je ne vois pas une Amazone ou un général grec parler de "remettre l'église au milieu du village" par exemple Laughing

Je pense que pour la fantasy, c'est en quelque sorte la même chose, même si les contraintes ne sont pas les mêmes. L'essentiel est de maintenir un univers cohérent, sans pour autant tomber dans le charabia (j'avoue avoir beaucoup de mal avec les livres d'heroic fantasy à cause de ça, alors que pourtant j'adore l'heroic fantasy dans les jeux vidéo. Souvent trop de mots bizarres non expliqués qui vous font perdre le fil du récit.)
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J'ai l'impression qu'on n'a même pas besoin d'aller aussi loin. Beaucoup d'histoires se passent dans le monde contemporain et réel mais dans un pays étranger. Dans un roman où l'héroïne s'appelle Kate et qui se déroule dans le Montana, la protagoniste pourra dire des choses du genre "je vais faire un tour en ville", sans que personne ne s'étonne du fait qu'elle parle un français impeccable Wink

Partant de là, je ne vois pas trop pourquoi ça gênerait qui que ce soit dans un monde futuriste.

Chofienette a écrit:

Et oui, je me prends aussi régulièrement la tête sur les questions de temps, parce qu'il n'y a aucune raison qu'un univers imaginaire fonctionne avec une périodicité de 365 jours (déjà il faut définir un jour là bas) distribués sur 4 saisons.

Et là, ça va dépendre de :

- à quel point se situe-t-on dans le futur ? Aujourd'hui encore, on utilise un calendrier qui mélange à la fois des notions datant de l'Empire romain (les mois de 31 en juillet et août pour ne pas vexer Jules César ni Auguste), de l'Empire babylonien (des jours de 24 heures, 60 minutes, 60 secondes), et du christianisme (il s'est passé quoi il y a 2024 ans déjà ? Et pourquoi 7 jours dans une semaine ?). On peut donc imaginer sans difficulté que ce calendrier serait encore utilisé quelques siècles après l'établissement des premières colonies à travers le système solaire, pour des raisons pratiques. Par contre, dans un futur plus lointain, où l'humanité se serait disséminée à travers tout un pan de la galaxie, et où l'on n'aurait par voie de conséquence plus le moindre contact avec les Terriens depuis des générations et des générations, un autre calendrier finirait fatalement par émerger.

- d'à quel point les humains sont interconnectés. Dès qu'on commence à quitter le système solaire, de toute façon, la communication devient tout simplement impossible (il faudrait au moins dix ans pour échanger deux messages entre la Terre et l'exoplanète la plus proche). Si un équipage humain se retrouvait à bord d'un vaisseau pour un long voyage solitaire de plusieurs décennies voire siècles, il n'y aurait rien d'étonnant à ce qu'ils se calent sur des journées de 24 heures, par habitude et pour ne pas trop stresser l'organisme, et à ce qu'ils décident de conserver le cycle habituel des semaines et des mois (pourquoi changer ?)
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Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Pourquoi ça serait des humains de la terre ? En Fantasy, à partir du moment où les continents sont fictifs, c’est établi que c’est pas la terre.
Ne te prends pas la tête, Chofienette. Le but de ton roman est d’être compréhensible et de transporter ton lectorat.
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fabiend
   
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Ah pardon j'avais cru qu'on parlait de SF.

Pour la fantasy c'est encore plus simple effectivement, rien n'interdit la planète où l'histoire se déroule d'avoir des cycles de 24 heures elle aussi, et sauf erreur de ma part le lectorat en fantasy est beaucoup moins pénible sur ces questions-là.

Citation :
En Fantasy, à partir du moment où les continents sont fictifs, c’est établi que c’est pas la terre.

Sans vouloir pinailler c'est pas si simple, la Terre du Milieu par exemple c'est censé être quelque part sur Terre dans un passé lointain, et donc ça règle la question encore plus simplement.
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