J'écris de la fantasy, et c'est une chose que je m'efforce de prendre en considération, malgré quelques oublis que je retrouve quelquefois (comme un personnage qui utilisait l'adjectif "stratosphériquement" alors que ça ne devait pas être d'actualité).
De façon générale, j'essaie de traiter ça à la façon d'une traduction, comme ça a été dit. Beaucoup de mots, comme poubelle qui a été évoqué, seraient difficiles à comprendre, si on en créait une variante à chaque fois. Mais j'ai quand même adapté quelques expressions du type "eau de Cologne" ou "calendes grecques" en reprenant des noms de lieux de mon monde. Dans ces cas-là, dans le contexte, on comprend bien ce dont il s'agit.
Surtout, même si j'ai réussi à éviter d'évoquer les noms de jours de la semaine, je ne peux pas faire l'impasse sur les dates, comme de nombreux passages sont des extraits de journal intime.
Utiliser le calendrier romain et ses noms de dieux et d'empereurs me gênait, alors j'en ai créé un (il y a un super outil pour ça en ligne). Je l'ai gardé très proche du nôtre pour la façon dont se compose une année, et je me suis inspirée du calendrier républicain français, dont les mois font référence aux saisons, pour que la plupart des noms soient relativement explicites sur la période de l'année où se déroule l'action.
Du coup, je ne suis pas sûre que ce genre de détail soit apprécié des éditeurs, qui ne veulent pas trop d'annexes dans les soumissions de ce que j'ai compris, mais on verra. Ça m'a paru logique de procéder comme ça, en écrivant.
Dans l'ensemble, je pense qu'il y a un équilibre à trouver pour créer l'immersion. Si on fait trop compliqué, on perd le lecteur. Si on reste trop proche de notre monde, on coupe la la suspension de l'incrédulité.