|
|
| Votre lecture préférée de 2023 ( rien à voir avec l’année de publication de l’ouvrage) | |
| | Nombre de messages : 1286 Âge : 43 Localisation : La Paz Bolivie Date d'inscription : 21/01/2022 | CalédoniaRob / Tentatrice chauve Jeu 28 Déc 2023 - 17:01 | |
| Bonjour à tous, je n’ai pas vu ce topic, donc j’espère ne pas faire de doublon. Je me disais que chacun pourrait publier dans ce topic le livre ou novela ou la nouvelle enfin l’ouvrage littéraire qui avait marqué son année 2023. Mais attention, il ne s’agit pas de faire un classement des meilleures publications de l’année, non, ca peut très bien être un roman écrit en 1973 que vous n’avez lu que cette année, en 2023 L’idée ça serait de publier le nom de l’ouvrage, de l’auteur, sa couverture, et d’expliquer en détail pourquoi il vous a marqué et pourquoi c’est le meilleur roman que vous avez lu cette année, selon vos propres critères personnels. Pourquoi faire ça ?Ça peut nous donner des pistes de lectures à nous les JE, et encore plus parce que ça sera l’unique et seul ouvrage qui aura « dominé » pour vous parmi tous les autres que vous avez lu cette année, donc s’il vous a vraiment laissé cette impression impérissable (par rapport aux autres que vous avez lu) c’est qu’a priori il pourrait être intéressant pour des personnes qui ne l’ont pas lu. Attention : Il ne faut en retenir qu’un seul ! Pas de poste genre, j’ai bien aimé celui là mais celui là aussi. Non, il faut choisir, et partager la quintessence de vos lectures de cette année, exprimée en un seul titre.Merci d’avance à tous ceux qui participeront |
| | Nombre de messages : 56 Âge : 102 Date d'inscription : 16/05/2022 | Joanna / Clochard céleste Jeu 28 Déc 2023 - 21:45 | |
| Le livre qui m'a plus marquée cette année : "la route" de Cormac Mc Carthy. Un père et son fils errent et tentent de survivre dans un monde dévasté. C'était une relecture après quelques années, j'ai ressenti le même choc, la même puissance d'évocation. |
| | Nombre de messages : 1286 Âge : 43 Localisation : La Paz Bolivie Date d'inscription : 21/01/2022 | CalédoniaRob / Tentatrice chauve Jeu 28 Déc 2023 - 21:54 | |
| génial, tu peux peut être expliquer un peu plus ce qui t’a plu dans ce livre ? Ce que tu as ressenti ? Pour peut être que ça soit pas juste le titre d’un livre tout seul… Si c’est possible Et pourquoi il t’a plu autant par rapport a tous les autres livres que tu as lu cette année. |
| | Nombre de messages : 72 Âge : 33 Localisation : sud-ouest Date d'inscription : 14/06/2023 | Ety / Clochard céleste Ven 29 Déc 2023 - 3:12 | |
| Sympa comme idée ce sujet J'ai beau être une piètre lectrice, en m'étant remise à la lecture l'année dernière, je me rends compte que c'est difficile de ne choisir qu'un ouvrage! Du coup dans mon monde il y a 4 genres littéraires ("ouvrage") et tu utilises un moment le terme "roman"; je vais partir du premier principe car la littérature est loin de se limiter à la fiction romanesque (et heureusement). Le livre qui aura le plus d'impact sur moi et que j'ai lu en 2023 est celui-ci, Art Poétique de Nicolas Boileau, qui regroupe bon nombre de ses écrits. Pourquoi? J'aime beaucoup le principe de liberté de la plume, malgré les dangers de l'époque classique si on ne plaisait pas au roi ou aux personnages importants. Je trouve donc ces textes courageux. Mais surtout, notre génération ne sait plus écrire en vers donc c'est rafraîchissant. Et ne vous méprenez pas, ce livre est tout sauf de la poésie (lyrique)! C'est tout un tas de textes avec un message du quotidien, en plus de quelques-uns où il démontre sa grande culture classique (notamment antique), pour contrer ceux qui en doutent ou qui écrivent sans en avoir. Son verbe est parfois violent en sa qualité de vraie punchline pour régler des comptes, et toujours drôle (même pour 2023). Je devais littéralement poser le bouquin toutes les 2 pages et applaudir en riant face à tant de génie satirique de ce "serial rimeur", tel qu'il se définit au lieu du pompeux "poète" dans son époque (sans le "serial" ). En somme il est devenu mon maître à rimer, et ce livre m'a encouragée à continuer à faire des vers dans une quête constante d'amélioration. |
| | Nombre de messages : 1286 Âge : 43 Localisation : La Paz Bolivie Date d'inscription : 21/01/2022 | CalédoniaRob / Tentatrice chauve Ven 29 Déc 2023 - 6:04 | |
| merci, génial, oui c’était ouvrage au sens large |
| | Nombre de messages : 2377 Âge : 23 Localisation : là où il fait toujours nuit Pensée du jour : bon. écrire. Date d'inscription : 21/02/2022 | Aliénor / Miss Deadline Ven 29 Déc 2023 - 15:47 | |
| Les Orageuses de Marcia Burnier, paru en 2020 aux éditions Cambourakis. La 4e de couverture :« Depuis qu’elle avait revu Mia, l’histoire de vengeance, non, de “rendre justice”, lui trottait dans la tête. On dit pas vengeance, lui avait dit Mia, c’est pas la même chose, là on se répare, on se rend justice parce que personne d’autre n’est disposé à le faire. Lucie n’avait pas été très convaincue par le choix de mot, mais ça ne changeait pas grand-chose. En écoutant ces récits dans son bureau, son cœur s’emballe, elle aurait envie de crier, de diffuser à toute heure dans le pays un message qui dirait On vous retrouvera. Chacun d’entre vous. On sonnera à vos portes, on viendra à votre travail, chez vos parents, même des années après, même lorsque vous nous aurez oubliées, on sera là et on vous détruira. » Un premier roman qui dépeint un gang de filles décidant un jour de reprendre comme elles peuvent le contrôle de leur vie. Mon avis :J'ai dû le lire pour un cours, à la fac - et la claque que je me suis prise... monumentale. J'ai ri, j'ai pleuré, j'ai ragé avec les protagonistes de ce livre, dans lesquelles j'ai retrouvé beaucoup de moi. Je suis intimement persuadée qu'en tant que femme, même sans avoir vécu ce qu'elles ont vécu, on se reconnait forcément un peu en Mia, Lucie et les autres. Et lorsqu'on n'est pas une femme, on peut se reconnaître aussi. On peut, surtout, ouvrir un peu son esprit, et comprendre, prendre conscience que tout ce qui est dépeint dans ce livre, chaque évènement traversé, chaque émotion éprouvée, sont empreints d'un réalisme brûlant, violent, immense. Une claque, donc. Un livre refermé avec la rage au ventre - et un poids un petit peu moins lourd sur les épaules, peut-être.
Alien officiel de la CB since 2022. Modératrice spécialisée dans la Section Édition.
Instagram, pour suivre mes aventures dans la jungle de l'édition. - Parcours éditoriaux:
|
| | Nombre de messages : 1286 Âge : 43 Localisation : La Paz Bolivie Date d'inscription : 21/01/2022 | CalédoniaRob / Tentatrice chauve Ven 29 Déc 2023 - 18:00 | |
| super, merci beaucoup Aliénor |
| | Nombre de messages : 56 Âge : 102 Date d'inscription : 16/05/2022 | Joanna / Clochard céleste Sam 30 Déc 2023 - 21:46 | |
| Je ferais une mauvaise critique littéraire, j'ai beaucoup de mal à expliciter pour quelles raisons j'ai aimé un livre. Si j'essaie pour "La route", je dirais que le style singulier de l'auteur, faussement simple, m'a permis une immersion complète dans le monde qu'il propose. J'ai vibré avec ce père et son fils, ressenti le froid, le désespoir avec eux, et aussi touché ce qui peut rester,ou non, de l'humanité de chacun en de telles circonstances. Avec certaines scènes dures, mais sans mélo. |
| | Nombre de messages : 1286 Âge : 43 Localisation : La Paz Bolivie Date d'inscription : 21/01/2022 | CalédoniaRob / Tentatrice chauve Sam 30 Déc 2023 - 21:53 | |
| super, merci beaucoup. C’est très clair Et ca donne envie de le lire. |
| | Nombre de messages : 1047 Âge : 40 Localisation : Au pays de l'Oiseau d'Or Date d'inscription : 12/07/2023 | Sarashina / Effleure du mal Mer 3 Jan 2024 - 19:41 | |
| Pour ma part je dirais : "L e Ministère du Bonheur Suprême" d' Arundhati Roy (plus connue pour " Le dieux des petits riens" mais que je n'ai pas encore lu). - Citation :
- 4è de couverture : 'La nuit où Jahanara Bégum lui donna naissance fut la plus heureuse de sa vie. Le lendemain matin, dans la douce chaleur de la chambre, elle démaillota le petit Aftab. Elle explora son corps minuscule sans se presser, au comble du ravissement. C'est à ce moment qu'elle découvrit, niché sous ses parties masculines, un petit organe, à peine formé, mais indubitablement féminin.'
Embrassant le destin chaotique de l'Inde contemporaine, l'auteur du Dieu des Petits Riens nous emporte dans un voyage au long cours, des quartiers surpeuplés du Vieux Delhi vers la nouvelle métropole en plein essor et, au-delà, vers la Vallée du Cachemire et les forêts de l'Inde centrale, en compagnie d'un choeur de laissés-pour-compte, des êtres sans cesse brisés par l'Histoire, mais qui ne se rendent jamais. Mon avis : L'autrice est écrivain mais surtout militante et ça se ressent bien dans ce roman qui, bien que fiction, dresse le long de ses 544 pages un état des lieux des souffrances de l'Inde. Ce n'est pas un roman facile à lire sur le fond comme sur la forme (parfois assez expérimentale), et il vaut mieux le lire quand on a le moral (contrairement à ce que peut laisser penser le titre). Arundhati Roy suit successivement plusieurs personnages : un hijra (3è genre) très attachant, puis une jeune femme qu'ont aimé 3 hommes, un journaliste, un homme riche et influence, et un militant pour l'indépendance du Cachemire ; mais il y a de nombreux allers et retours à diverses époques dans les chapitres. Il y a aussi toute une galaxies de personnes qui gravitent autour d'eux et leurs vies finissent par s'entrecroiser et se mélanger. Il y a beaucoup de personnages moralement ambigus, permettant de dénoncer par leur biais des dérives, comme celle des Hindous nationalistes et de la corruption qui règne partout. Les personnages centraux au romans mais en marge de la société, tels que les hijras ou Tillotama sont très attachants heureusement! Je trouve que Arundhati Roy a fait un travail incroyable (elle a mis 10 ans à l'écrire). Son style est très bon mais il faut se concentrer. Même pour moi qui connait bien l'Inde et les choses auxquelles elle fait références (l'état d'urgence, Bhopal, le Cachemire, les rebelles Maoïstes etc) ce fut parfois un peu difficile de tout saisir. C'est sans doute cet hermétisme qui a fait que ce roman est beaucoup plus passé inaperçu que le premier, en France. Mais pour moi c'est un grand roman! |
| | Nombre de messages : 4 Âge : 28 Localisation : Paris Date d'inscription : 03/01/2024 | ArminTamzarian / Début de partie Mer 3 Jan 2024 - 20:45 | |
| Je ne peux pas en choisir un préféré, mais ma dernière lecture 2023 que j'ai adoré était "écriture : Mémoire d'un métier" de Stephen King, que tout le monde ici doit sans doute connaître, un mélange d'essai sur l'écriture et de récit autobiographique, certains de ses conseils d'écriture m'ont profondément marqués et aidés dans mon processus, je peux essayer de traduire quelques uns de ses conseils : -Lire beaucoup : les mauvais livres motivent, les bons livres sont à prendre en exemple. -écrire à porte fermée et corriger à porte ouverte. -Se considérer comme un archéologue, les histoires comme des fossiles à déterrer. Parfois c'est juste un petit caillou, d'autres fois ça devient "la ligne verte" ou "Shining", l'important c'est de les écrire. -Voir l'inspiration non pas comme une muse mais comme un vieux fumeur cynique et acariâtre. Se poser à son bureau tous les jours pendant un certain temps à une certaine heure augmente les chances qu'il passe cendrer sur ta copie et qu'il te marmonne un commentaire. On n'attend pas l'inspiration, on écrit jusqu'à ce qu'elle frappe à la porte. -Il faut savoir "tuer ses chéries" (mauvaise traduction je pense), c'est à dire qu'il y a des phrases, des passages qu'on aime et qui nous ont demandé un effort particulier mais qu'il faut savoir effacer pour révéler le génie du texte. -La version 2 = version 1-10%. Globalement, Stephen King m'a fait comprendre qu'il fallait une certaine anorexie narrative pour révéler quelque chose de bon du texte. Il propose de supprimer 99% des adverbes et de faire des phrases simples sans jamais en faire trop. -Faire en sorte que les personnages soient surprenants et fassent avancer l'histoire, les évènements également. -Trouver son lecteur idéal, son âme soeur d'écriture qui n'hésitera pas à vous critiquer mais qui aime ce que vous écrivez. Il y a des tas d'autres conseils je me rends compte que je ne peux pas les réviser. J'ai appris beaucoup de chose et son style est très fluide ! Merci pour les contributions des autres personnes, je dois lire "Les orageuses" depuis longtemps, ça me redonne envie, j'écoute "La route" en livre audio, c'est très immersif, et en ce qui concerne Arundhati Roy, "le Dieu des petits riens" est l'un de mes livres indiens préférés, je vais chercher "Le Ministère du bonheur Suprême", Merci encore pour ce forum ! |
| | Nombre de messages : 3760 Âge : 40 Pensée du jour : /kick lundi Date d'inscription : 19/03/2018 | Mardi / Panda de Bibliothèque Jeu 4 Jan 2024 - 8:46 | |
| Difficile de choisir, sachant que je lis pas mal, mais parmi mes préférées de l'année, je dirais que la plus marquante a été La prophétie des sœurs serpents de Isis Labeau-Caberia : 4e de couv :La sororité au cœur d’une aventure fantastique Adolescente parisienne et mal dans sa peau, Naïlah se prépare à passer un été ennuyeux chez sa grand-mère en Martinique – un pays dont elle ne connaît rien et ne veut pourtant rien savoir. Mais derrière le cliché des plages de sable blanc et des cocotiers, la jeune fille ne tarde pas à découvrir une réalité tragique : celle d’une terre encore meurtrie par les cicatrices du colonialisme. Un vieux secret de famille va alors la mener sur les traces de la magie ancestrale et de l'histoire de l'île au xviie siècle. À cette époque vivent Nònoum, jeune chamane kalinago confrontée à la violence des colons ; Funmilayo, prêtresse yoruba déportée sur l'île comme esclave ; et Rozenn, paysanne bretonne arrivée dans la colonie comme engagée après avoir été accusée de sorcellerie. Réunies par une prophétie millénaire et une quête désespérée, les quatre jeunes femmes éprises de liberté découvriront la puissance de la sororité face à l'oppression et tenteront, à leurs risques et périls, de changer le cours de l'histoire... Mon avis :Dès les premières pages, cette lecture m'a fait une très forte impression, qui n'a fait que se confirmer au fil des chapitres. Je l'ai tellement dévoré que j'en ai rêvé – des rêves à base de colonialisme, d'esclavagisme, de violences sexistes et de racisme, donc, c'était super fun – bon y'avait des vampires aussi mais je sais pas d'où ils venaient... Bref, je ne ressors pas indemne de ce roman. J'en ressors un peu choquée, mais aussi un peu grandie, je crois. J'ai ouvert ce livre avec une naïve curiosité, sans m'attendre à autre chose que passer un bon moment, et au final je me suis fait secouer dans tous les sens. C'était une lecture éprouvante mais édifiante et intense, horrifiante et magnifique. Chaque ligne, chaque mot a résonné en moi avec une force à laquelle je ne m'attendais pas. Je dois avouer que j'ai d'immenses lacunes sur le sujet du colonialisme et de l'esclavagisme, ainsi que de l'histoire des Antilles Françaises – et des colonies de manière générale, donc (mais je compte bien étudier avec attention la bibliographie proposée à la fin de cet ouvrage ). Ce roman pose le contexte de manière efficace et forte, à travers l'histoire de quatre jeunes femmes aux origines (géographiques et historiques) différentes mais aux combats similaires ou complémentaires. Résolument féministe, résolument anti-raciste et anti-colonialiste et résolument écologiste, on pourrait croire que ce texte est un genre de fourre-tout moralisateur mais au contraire, il montre brillamment à quel point tous ces combats sont interdépendants et n'aspirent au final qu'à une chose : quelque chose de meilleur pour toutes les minorités oppressées depuis des siècles, mais aussi pour l'humanité tout entière. Il y aurait tellement de choses à en dire, mais je préfère m'arrêter là. Ce genre de roman ne se raconte pas. J'espère très fort qu'Isis Labeau-Caberia nous offrira très bientôt un autre magnifique texte de cette trempe.
| Ta gueule, c'est cosmique. |
|
| | Nombre de messages : 1286 Âge : 43 Localisation : La Paz Bolivie Date d'inscription : 21/01/2022 | CalédoniaRob / Tentatrice chauve Jeu 4 Jan 2024 - 18:16 | |
| Merci à tous pour vos partages. Moi ma meilleure lecture de 2023 c'est : Là où les tigres sont chez eux de Jean marie Blas de Roblès, paru en 2008 aux éditions Zulma. Prix Médicis, prix du jury Jean Giono et prix du Roman Fnac [img] [/img]" /> La 4e de couverture :Eléazard von Wogau, héros inquiet de cette incroyable forêt d'histoires, est correspondant de presse au fin fond du Nordeste brésilien. On lui laisse un jour un fascinant manuscrit, biographie inédite d'un célèbre jésuite de l'époque baroque. Commence alors une enquête à travers les savoirs et les fables qui n'est pas sans incidences sur sa vie privée. Comme si l'extraordinaire plongée dans l'univers d'Athanase Kircher se répercutait à travers les aventures croisées d'autres personnages, tels Elaine, archéologue en mission improbable dans la jungle de Mato grosso, Moéma, étudiante à la dérive, ou bien Nelson, jeune gamin infirme des favelas de Pirambu qui hume le plomb fondu de la vengeance. Nous sommes au Brésil, dans le pays des démesures. Nous somme aussi dans la terra incognita d'un roman monstre. On songe au réalisme magique des Borges et Cortázar, à Italo Calvino ou Umberto Eco, ou encore Potocki et son Manuscrit trouvé à Saragosse, sans jamais épuiser la réjouissante singularité de ce roman palimpseste qui joue à merveille des mises en abyme et des vertiges spéculaires. L'auteur Contrairement à ce que l'on pourrait croire l'auteur est Français, né en Algérie, il a enseigné au Brésil dans les années 80 ou 90. Et c'est probablement pourquoi 2 de ses personnages principaux sont français avec des noms de familles et des prénoms étranges pour des français. "Eleazard von wogau" "roetgen". Mon avis :J'ai été étonnamment surpris par la profondeur de ce roman, profondeur qui se déverse surtout une fois qu'on en a tiré tous les fils. Ce que je veux dire c'est que la profondeur ne se sent pas toujours dans l'histoire en elle même ni dans son déroulement, on lit des tranches de vies, parfois dures, qui s'enchaînent. Mais une fois que l'on a refermé la dernière page, là c'est différend. Là mon esprit s'est mit à réfléchir aux tenants et aux aboutissants de l'histoire, aux messages cachés non dits, non dévoilés. Ce roman met en parallèle 4 histoires, 4 personnages principaux qui sont tous reliés entre eux d'une certaine façon, même les personnages secondaires le plus souvent sont reliés aux personnages secondaires des autres histoires. L'un est le fils de, l'autre est le père de, l'autre est l'ex femme de, et puis il y a ce jésuite des annes 1600 dont on ne comprend tout d'abord pas la connexion avec les autres histoires, à part bien sûr que l'un des personnages principaux travail à un article sur lui ou un livre. Jusqu'à la fin on se demandera, quel était le parallèle, le pourquoi de sa présence dans cette histoire, pour comprendre qu'il était probablement métaphysique. Ces personnages je le pense ne sont que des excuses pour réfléchir sur la vie, sur les différentes façons de la vivre, de l'appréhender, pour partager malgré tout, plus ou moins, un final similaire à quelque époque que ce soit et dans quelque réalité sociale ou pays, la finitude des membre de l'espèce humaine. C'est un roman qui se lit très facilement, il n'y a pas de tournures alambiquées d'intellectualisme de la forme littéraire, mais malgré tout un rythme haché par les différents chapitres séparant les différents protagonistes qui peut être déroutant. On suit moéma qui se drogue en séchant les cours de la fac, puis on passe à un moine jésuite dans les années 1600, une sorte de davinci jésuite, qui pense le monde selon Dieu. Il a déjà la réponse, il doit juste trouver les preuves dans le monde qui l'entoure, façonner le monde selon la réponse "Dieu", démontrer que tout, même les hiéroglyphes, glorifient la présence de Dieu. Il regarde de son présent vers le passé, au lieu de regarder du passé vers le présent. On suivra dans ce roman de fortes péripéties sud-américaines. Ancien nazi, tribu indigènes amazoniennes parfois hostiles, drogues, pauvreté, errances, rituels vaudous, élites corrompues. Une réalité dure loin des standards occidentaux. D'ailleurs pratiquement les seules qui en sortent indemnes dans cette histoire, sont les rares occidentaux présents, et encore, pas toujours, ceux qui auront le bon sens de ne pas s'approcher trop près de la réalité brésilienne pour ne pas se retrouver pris dans les feux croisés. C'est un autre univers d'histoires, très sud-américains, qui dépeint une réalité si vous ne la connaissez pas encore qui devrait vous intéresser. Les personnages principaux sont pour beaucoup européens, donc ils vous introduisent à ce monde si différent du votre, en vous tenant la main d'une certaine façon. Je vous le recommande vraiment. (Il m'a fait énormément penser à mon roman sous pleins d'aspects, mais il a une caution intellectuelle qui plaît dans la littérature française à la différence du mien. Un travail de recherche sur le fameux jésuite anathanase Kirchner comme caution que ce roman ne raconte pas uniquement une fiction sud-américaine) C'est un grand roman, vraiment, avec un souffle, une vision, une ambition, une portée, selon moi peu commune. Il y a des passages très fort, bouleversant, qui ne laisseront je le crois, personne indifférent. |
| | | Invité / Invité Jeu 25 Avr 2024 - 16:48 | |
| Oui, je sais, nous sommes fin avril, mais ce topic n'étant pas dans la corbeille, je mets à mon tour une pièce dans la machine. Le Brassard de Luc Briand, paru aux Éditions Plein Jour L'histoire malheureusement vraie d'Alexandre Villaplane. Né en Algérie française au tout début du 20e siècle, il est devenu footballeur à la fin des années 1920. Capitaine de l'équipe de France lors de la toute première Coupe du Monde en 1930 en Uruguay, il connaîtra l'avènement du professionalisme, en 1932. Et les premières entourloupes. Compromis dans l'une d'elles en 1933, Villaplane se balade de club en club mais son attitude le fera systématiquement éconduire. À la fin de la décennie, il devient un petit truand vivant de magouilles minables. Là-dessus vient la Seconde Guerre mondiale. La débâcle de 1940. L'Occupation. La Collaboration. Villaplane s'y engage pleinement. Sous le patronage de Henri Lafont, le grand patron de la Gestapo française, il spolie Juifs et Résistants. En 1944, alors que la Guerre bascule définitivement côté Alliés, il est carrément naturalisé allemand. Il est alors capturé par la Résistance française, emprisonné, condamné à mort et fusillé. Adorant le football, l'Histoire, et l'Histoire du football, ce livre m'a beaucoup plu. J'avais entendu vaguement parler de cet homme mais apprendre son parcours dans le détail est une autre paire de manches. La perversion du football par l'argent semble inféodée au professionalisme, et Alexandre Villaplane l'illustre parfaitement. Même si avant 1932 a existé la pratique frauduleuse de l'amateurisme marron, incarnée par le FC Sochaux Montbéliard, alors possédé par Peugeot. Il rappelle également les passerelles entre crime organisé et Collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale. Grandeur et décadence d'un footballeur français de génie qui a succombé à la tentation de l'argent facile, extrêmement mal acquis, et qui a renié jusqu'à sa propre patrie au soir de sa vie mouvementée. Qui imagine aujourd'hui le capitaine de l'équipe de France de football prêter allégeance par intérêt à un régime politique criminel et ennemi de son propre pays ? C'est pourtant bien ce qu'a fait Alexandre Villaplane, serviteur puis traître à sa Patrie, qui a payé sa faute de sa vie, et traîné à jamais son propre nom dans la boue. |
| | Nombre de messages : 264 Âge : 46 Date d'inscription : 03/09/2023 | Chofienette / Autostoppeur galactique Ven 26 Avr 2024 - 17:44 | |
| Je découvre ce topic en retard. Comme Mardi, en 2023 j'ai adoré "La prophétie des soeurs-serpents" que j'ai trouvé très réussi à la fois sur le fond et la forme. Le récit choral sur plusieurs époques est un projet super ambitieux et l'execution est parfaitement maitrisée. Du coup on va rester dans la thématique des sorcières, mais cette fois avec une vision très contemporaine et originale, avec le "Mille-pertuis" de Julia Thévenot, qui revisite complètement le mythe et là aussi, la plume est superbe. Quatrième de couverture :Quand, du haut de ses quinze ans, Ortie se retournait sur son enfance, c'était là qu'elle se retrouvait: sur le sofa de Tante Viv, entre ses deux sœurs. Épine, préadolescente aussi brillante que contradictoire, source infinie de portes claquées, qui remplissait 90 % de l'attention de leur sorcière de mère. Et la petite Ronce, qui avait une façon bien personnelle d'occuper les 10% restants. C'est à cette époque-là que tout a vrillé. Là qu'Ortie a commis un impair de catégorie supérieure, qui lui a pavé la voie vers de très sérieux problèmes. |
| |
|
|