Nombre de messages : 280 Âge : 28 Date d'inscription : 30/08/2023 | Moïra / Autostoppeur galactique Jeu 29 Aoû 2024 - 13:35 | |
| - CalimeroBis a écrit:
- Et puis quelle ambiance quoi. Si vous vous penchez sur le style Giono et que vous analysez ses phrases à la loupe, vous remarquerez que le Jeannot adore les personnifications et c'est ça qui rend son écriture si riche et vivante, ses descriptions de paysages si puissantes.
Oui ! Et particulièrement sa description du paysage haut-provençal J'ai très envie de lire sa traduction de Moby Dick (n'ayant encore jamais lu Moby Dick, enfin je l'avais commencé en anglais, mais pas fini car c'était un peu ardu). Je suis contente qu'on ait une communauté de Giono fan ici |
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Nombre de messages : 32 Âge : 30 Localisation : Pays d'Ys. Pensée du jour : "(...) perseverare diabolicum." Date d'inscription : 27/08/2024 | CalimeroBis / Petit chose Ven 30 Aoû 2024 - 19:21 | |
| [quote="Moïra"] - CalimeroBis a écrit:
- Je suis contente qu'on ait une communauté de Giono fan ici
Eh ouais la meilleure commu nous |
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Nombre de messages : 45 Âge : 26 Localisation : Par ris Date d'inscription : 24/07/2024 | Ranish Kadjah / Petit chose Sam 28 Sep 2024 - 18:40 | |
| Je viens de finir Que ma joie demeure ; une lecture très lente, mais pas à cause du livre en fait. C'est aussi que c'est un livre sans intrigue ; qui m'a vraiment plu pour sa vie, et toute l'épaisseur de choses qu'il raconte et décrit. Par contre, je ne peux pas m'empêcher de vous demander ici, si vous avez aimé/compris la fin : je vais mettre un spoiler. - Spoiler - Que ma joie demeure - Dénouement:
A la fin du roman, c'est l'amour qui détruit tout : Bobi, l'étranger venu bouleverser le plateau en apportant ses idées nouvelles aux fermiers, était aimé de deux femmes.
D'un côté, Joséphine, femme belle et robuste de 30 ans, audacieuse, qui le séduit et l'embrasse par surprise ; on a l'impression que Bobi se laisse glisser vers elle, ils couchent ensemble, et ça a l'air de ne pas mener à grand-chose. On voit mal Bobi se marier. De l'autre côté, très différente, la jeune Aurore. Peut-être a-t-elle 17 ou 20 ans ; elle est amoureuse de Bobi, mais elle se sent trop jeune pour l'intéresser. Et elle voit comment il regarde Joséphine, qui a déjà un corps de femme. Alors, pendant presque tout le roman, Aurore tente parfois de se déclarer ; il y a un très très beau moment où ils sont assis tous les deux dans le salon de Mme Hélène (mère d'Aurore)... et elle ne peut pas dire son amour. Elle en est incapable. Bobi croit même qu'elle le déteste ; mais, en même temps, il sent qu'il y a là une difficulté très profonde, quelque chose de très dur, qui va mettre à mal les beaux projets des fermiers.
Et en effet, après avoir longtemps souffert d'amour, Aurore finit par voler un fusil, et se tue. C'est un moment très violent, horrible, que je trouve vraiment rude parce qu'il n'y a rien de tel dans le reste du roman ; presque aucune violence, presque aucune noirceur. Et là, d'un coup, c'est très brutal. Surtout, je ne comprends pas vraiment comment Giono a pu laisser ça arriver. Je n'ai jamais eu le coeur brisé, et je crois même que je n'ai jamais été fou amoureux, ni fou de douleur. Bon. Mais quand même, j'ai été très surpris. Parce que le roman est très beau, et raconte comment, dans une terre stérile et malheureuse, les gens s'ouvrent au bonheur et trouvent comment vivre une belle vie. Et là, Giono a l'air de nous dire : "Mais l'amour causera toujours des malheurs ; on peut être aussi heureux qu'on veut, l'amour nous tuera."
Comment comprendre cette fin ? Bobi, aussitôt, abandonne et part de chez Jourdan. Il lâche tout. Tout est foutu. Le village va retomber dans la noirceur totale, tout le monde dépérit. Seule Joséphine garde espoir, parce qu'elle espère que Bobi va revenir. Mais on sait très bien que non.
Qu'est-ce que Giono pense, pour laisser Aurore se tuer ? (J'ai une suspicion, mais je dois détailler. Moi, les grands auteurs comme Giono ou Flaubert, je les révère au point de les imaginer parfaits. Alors que je sais que personne n'est parfait, mais bon. Et là, en lisant cette fin, je me suis demandé si Giono n'avait pas choisi de "tuer" Aurore pour faire du sensationnel, pour bouleverser ; pour éviter de terminer par une fin calme et tranquille. En gros, il voulait causer un choc. Et il a gâché toute son histoire pour ça. Ce n'est pas ce que je crois ; et je continue de lui faire confiance, de me dire que, oui, il avait une vraie bonne raison d'écrire qqch d'aussi cruel. Mais le doute est là. Après tout, Giono n'est pas parfait. Si ?)
Est-ce qu'il n'y a pas toujours une volonté de vivre, même dans les pires souffrances amoureuses ? Surtout dans un monde libre et puissant comme celui-ci ?
C'est vraiment difficile de croire que ce roman s'achève comme ça. Aucune quiétude, tout est brisé. Bref, j'ai eu envie de penser fort à Aurore et à ses malheurs, parce que, vraiment, c'est trop dur que ça finisse comme ça.
Je serais curieux de lire d'autres interprétations, ou au contraire des approfondissements liés à ma question. Et, évidemment, ça ne m'empêchera pas de continuer de lire et d'admirer Giono ! |
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Nombre de messages : 3983 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Jeu 3 Oct 2024 - 11:02 | |
| J'ai terminé "Un roi sans divertissement" et mon avis est partagé. - Spoiler:
Peut-être le Giono que j'ai le moins aimé, simplement parce que je ne l'ai pas compris. J'ai adoré toute la première partie : les disparitions, la mobilisation des villageois, des gendarmes, la montagne, la neige, l'ambiance de petit bourg dans les vallées des Bauges...et les meurtres ! Un thriller signé Giono !
Puis, ça devient décousu, et ça m'a perdu. On change de narrateur, on adopte une narratrice dont je n'ai jamais compris qui elle était, on suit Langlois le gendarme sans qu'il ne se passe quoi que ce soit... c'était plaisant à lire —Giono est un écrivain d'exception — mais je préfère quand il raconte quelque chose.
je vais lire des analyses du texte pour tenter de m'éclairer.
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