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Il a fait une entrée fulgurante dans le top 10 de mes auteurs préférés, quand je l'ai découvert avec la lecture de REGAIN.
J'ai lu UN DE BEAUMUGNE et COLLINE dans la foulée, puis LE HUSSARD SUR LE TOIT, et REFUS D'OBEISSANCE.

Là je referme LE GRAND TROUPEAU, un roman au croisement de ses grands thèmes : le terroir dans les Cevennes et l'horreur des tranchées.

Néanmoins, je n'ai pas très bien compris la fin. Je n'ai pas compris ce qui est arrivé au bébé Amélie-Jeanne. Mes recherches google n'aboutissent à rien, ma question est trop spécifique, je crois.

Est-ce que quelqu'un a lu ce roman et s'en souvient assez bien pour en discuter avec moi ?

J'ADORE Jean Giono ! Je suis loin d'avoir tout lu de lui mais j'ai lu des choses magnifiques chez lui. Il est souvent comparé à Marcel Pagnol, mais sa façon de parler de la Provence est beaucoup plus crue, beaucoup plus réelle - avec un certain côté mystique.

Ma première rencontre avec lui est quand j'avais lu L'Homme qui plantait des arbres à l'école primaire. Il y a quelques années il y avait une exposition sur lui au Mucem à Marseille et ils diffusaient cette version animée du livre, très belle :



Le Hussard sur le toit est un chef d’œuvre. Le passage où, justement, Angelo est sur les toits m'a vraiment marquée. Plein d'autres oeuvres (par exemple Solitude de la pitié) avec une manière de raconter la nature et les humains que je trouve très belle.

Je n'ai pas lu Le Grand Troupeau il faut que je rattrape cela !

J'ai un rapport amour-haine avec Giono car j'ai adoré le Hussard sur le Toit (le film aussi, c'est l'un de mes préférés), mais Le Roi sans Divertissement compte parmi mes livres détestés (j'en garde un exécrable souvenir, d'ennui morne )

Oh

Pour le moment, Giono et moi c’est un sans faute. J’ai aimé tout ce que j’ai lu.

il faut lire sa traduction de moby-dick.

A l'inverse, Un roi sans divertissement est le seul roman de Giono que j'ai lu et il m'a profondément marqué. Depuis je sais qu'un jour je le relirai. A l'époque j'écrivais sur les tueurs en série et ce roman m'a paru d'une incroyable actualité. La réflexion mystique sur le mal, son rapport au territoire au sens le plus profond - paysages, êtres, histoires - a quelque chose d'intemporel, presque transcendant. Le fait que j'avais lu Pascal et le Perceval de Chrétien de Troyes avant a pu jouer

Giono figure également parmi mes auteurs préférés, au même titre qu'Albert Camus

Des récits comme Le chant du monde, Colline ou Regain m'ont beaucoup marqué dans mon adolescence. Petite anecdote personnelle : à l'époque, j'avais essayé d'écrire un roman lyrique sur un homme des collines, avec des tentatives de descriptions poétiques. Giono m'a beaucoup influencé dans la composition de ce projet, resté inachevé.

Quelques années auparavant, Urkeuse avait partagé sur JE une interview de Giono où il évoque son processus d'écriture. Je remets cette vidéo au goût du jour :

Oh, c'est marrant, je viens de terminer un Giono : Que ma joie demeure.
Et... je suis très mitigée à son sujet, j'ai adoré le début mais j'ai moins aimé le milieu et la fin.
J'avais beaucoup aimé un Hussard sur le toit par contre.

Giono écrivait très régulièrement et parfois très vite – Un Roi sans divertissement a été composé en un peu plus d'un mois, et c'est un livre brillantissime dans son style comme dans sa composition. Reste que cette cadence forcenée peut provoquer une certaine irrégularité dans la forme.

Parmi les œuvres moins souvent citées de Giono, il est de véritables pépites :
Les Récits de la Demi-Brigade, quatre enquêtes criminelles de Langlois qui se déroulent avant l'action d' Un Roi sans divertissement et qui éclairent un peu mieux toute l'ambiguïté de l'officier de gendarmerie.
Mort d'un personnage, un des livres les plus durs, les plus beaux et les plus vrais que j'aie lus sur le grand âge et la mort. Attention : c'est très noir, âmes sensibles s'abstenir.
Le Désastre de Pavie, un (pseudo ?) livre d'histoire sur la défaite de François Ier à Pavie en 1525. Certaines pages sont extraordinaires, comme celles consacrées à la fuite du connétable de Bourbon ou à la capture du roi de France sur le champ de bataille.

"Un Roi sans divertissement" est dans ma PAL de l'été.
Je te dirai fin aout ce que j'en ai pensé !

Mika a écrit:

J'ai un rapport amour-haine avec Giono car j'ai adoré le Hussard sur le Toit (le film aussi, c'est l'un de mes préférés), mais Le Roi sans Divertissement compte parmi mes livres détestés (j'en garde un exécrable souvenir, d'ennui morne )

Je m'interroge sur cet avis ! Bien sûr il y a toujours beaucoup de subjectivité dans les lectures.
Du coup, est-ce que c'est parce que le Roi sans divertissement est un roman de Giono unique en son genre (sans spoiler) ? Et c'est vrai que c'est un "Giono non-Giono" vu l'intrigue.
En revanche, c'est toujours aussi puissant.... Rolala les traques, les traques !!!!!! Ça m'avait PRIS avec toute la force des paysages.

Du coup, est-ce que c'est la partie "noire", du livre, qui t'avais déplue ? Ou plutôt, son décalage par rapport aux autres Giono ?



Et sinon, je rejoins tous ceux qui conseillent la trilogie de Baumugnes :
Colline, Un de Baumugnes, Regain.

Ça, c'est trois romans parfaits.


Je lis en ce moment "Que ma joie demeure", qui commence super bien. Je continuerai cet hiver avec le Hussard

Bonnes lectures !

Le Hussard sur le toit, superbe/terrible ! (et le film tout autant !)
J'ai lu beaucoup Giono, mais à un très (trop) jeune âge - Ce fil me donne envie de relire ces classiques avec mon regard adulte  

Moi j'adore "Un roi" c'est probablement mon livre préféré, mais je reconnais qu'il peut être ardu et qu'il y a des passages dont le symbolisme peut être gonflant, alors qu'il s'agit ni plus ni moins que d'un polar. Bon OK c'est pas du Mary Higgins Clarke on est d'accord mais ça reste une histoire policière.

Mais oui je plussoie Seb, la réflexion sur le Mal et sa banalité (ce meurtrier insaisissable qui ressemble à tout le monde au point qu'il n'est qu'une initiale...), et la fascination qu'il peut exercer sur les garants de l'ordre, c'est vraiment moderne pour l'époque. Et puis quelle ambiance quoi. Si vous vous penchez sur le style Giono et que vous analysez ses phrases à la loupe, vous remarquerez que le Jeannot adore les personnifications et c'est ça qui rend son écriture si riche et vivante, ses descriptions de paysages si puissantes.

Sinon j'adore aussi le cycle d'Angelo évidemment, mais aussi Naissance de l'Odyssée (où on apprend que pendant son périple ce brave Ulysse ne combattait pas les vilains monstres mais courait simplement la gueuse à travers la Grèce). Et comme évoqué plus haut y a aussi Les récits de la demi-brigade, si y en a qui veulent lire d'autres histoires policières signées Giono. Il était lui-même un grand amateur de polars et de la Série Noire de Gallimard (d'ailleurs la légende veut qu'il y avait un polar américain sur sa table de chevet quand il est mort).

Je ne savais pas que Giono écrivait des romans policiers !

Jimilie Croquette a écrit:

Je ne savais pas que Giono écrivait des romans policiers !  

C’était pas vraiment sa niche mais clairement il a écrit des histoires policières !