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 Peut-on être autrice ET chroniqueuse en même temps ?

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Hello :bummies:

Je viens avec un sujet dont j'aimerais bien voir l'opinion des gens ici.

Est-ce qu'on peut vraiment se positionner en tant qu'auteur ET continuer de poster des chroniques des livres qu'on lit, surtout lorsqu'elles sont négatives ?

J'ai pas mal évolué sur la question, et j'en suis venue à la conclusion que : non, il ne vaut mieux pas. Mais j'aimerais bien avoir vos différents avis !

Quand j'ai ouvert mon compte insta, j'ai rapidement décidé de ne parler de mes lectures d'auteurices francophones que dans le cas où j'aurais adoré, et que pour en dire du bien (pour soutenir les "collègues").

Je me dis que ça arrive de ne pas accrocher à une lecture, mais que ça ne remet pas en cause le travail de l'auteur, car vraiment, on galère tellement à écrire nos bébés, et parfois ça marche avec un lecteur, parfois ça marche pas. Et on gagne tellement peu d'argent sur nos ventes que je me détesterais d'avoir un impact négatif quelconque sur les ventes d'un autre auteur francophone si mon commentaire n'est pas 100% positif. Bref, si j'aime pas je n'en parle pas, et si j'adore par contre, j'en parle tout le temps. I love you

Par contre, je m'étais autorisée de parler des livres que j'ai moins aimé pour les auteurices anglophones (sans les trasher, bien sûr, avec une posture axée sur mon ressenti, en expliquant que ça n'est pas pour moi si c'est le cas, et uniquement en story pour limiter la visibilité). Je me disais qu'ils ne verront jamais ce que je dis, et que bon, ce ne sont pas des "collègues" : pour moi, ils ne jouent pas dans la même cour, vendent tellement mieux que nous... ça ne change rien à la vie de Sanderson si une pauvre autrice francophone fait un retour mitigé d'un de ses romans (c'est un exemple).

Et même ça, en fait, j'ai changé d'avis : à force de suivre des auteurs anglophones, d'écouter des podcasts où ils interviennent... j'ai réalisé que la majorité d'entre eux galèrent tout autant que nous, en fait. J'ai donc décidé d'aussi arrêter de parler des lectures anglophones quand je n'ai pas aimé.

Aussi, je trouve que de relever quelque chose de négatif dans un roman (même si je le formule comme quelque chose de subjectif, un "ce n'est pas pour moi"), alors que moi-même j'écris, et que moi-même mes livres ne sont pas parfaits... c'est une position que j'ai fini par trouver très inconfortable. Qui suis-je pour me permettre de critiquer, alors que je sais bien que c'est difficile, qu'on fait de notre mieux, et que si on pouvait écrire des livres parfaits on le ferait ? La critique est aisée, l'art est difficile, tout ça tout ça.

Et dans quelle autre industrie on se permettrait de critiquer publiquement le travail de nos collègues ?

Bref, ma nouvelle ligne édito c'est : je ne parle que de ce que j'ai adoré.  I love you

Il y a aussi un dernier point, que je commence à réaliser en étant passé de l'autre côté de la barrière : c'est une industrie qui repose énormément sur le réseau, sur les gens que tu connais et qui vont te soutenir ou t'aider lorsque tu en as besoin, qui vont te donner les contacts ou te présenter aux bonnes personnes. Et en discutant avec pas mal d'auteurices, je remarque qu'on retient très bien les noms de ceux qui trashent nos livres, même si on ne réagit pas publiquement. Laughing D'ailleurs, on retient aussi ceux qui trashent les livres de nos amies...
Donc, quand on écrit et qu'on veut donc entrer dans ce réseau, écrire des chroniques négatives ou mitigées, c'est potentiellement se fermer des portes dans le futur. Est-ce que ça vaut le coup ?


Bref, pour toutes ces raisons, je trouve qu'il vaut mieux s'abstenir de parler des autres livres, à part lorsque ce sont des coups de cœur. Mais beaucoup de gens qui écrivent commencent en ouvrant des comptes de chroniqueurs, et la limite est donc floue entre autrices et chroniqueuses.

Qu'en pensez-vous ? Quelle est votre ligne édito pour vous-même ?


(attention je ne parle pas des chroniqueuses qui sont 100% chroniqueuses et qui ne comptent pas être publiées un jour : je suis de l'opinion que ces dernières ont bien le droit de poster ce qu'elles veulent comme chroniques et avis ! je parle bien uniquement des chroniques par les gens qui écrivent et veulent publier leur roman - ou l'ont déjà publié)

((attention 2 : je ne parle bien sûr pas des bêta-lectures, où la démarche est complètement différente))
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Gernier
   
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Je pense qu'on peut faire les deux.
La critique "négatives" est aussi indispensable en tant qu'auteur pour se remettre en question. Et sans se remettre en question, on demeure dans une zone de confort dont il devient difficile de sortir.
(Encore faut-il que cette critique négative soit construite, c'est à dire explicite le "pourquoi" de la mauvaise appréciation, ce qui est plus facile à dire qu'à faire, car il faut avoir une argumentaire technique. Evidemment, si c'est juste : "Jaipôaiméparcequelespersonnagessontnuls"... J'ai envie de dire : "OSEF" !)
Par contre je ne fais plus de critique sur mon propre blog. C'est chronophage, et je me concentre maintenant uniquement sur mes histoires... Mais j'ai remarqué que les gens préfèrent souvent les critiques. De trucs populaire. Négatives. Parce c'est drôle.
Mais ça ne m'a jamais amusé, en vrais !

Bien à vous,
Gernier.
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Attention je ne parlais pas de la beta lecture (bien sûr qu’il est important d’avoir un retour sur son texte), ni même de la légitimité des chroniques négatives (bien sûr qu’il en faut).

Je parle uniquement du choix de poster ou non des chroniques négatives ou mitigées lorsqu’on se positionne en tant qu’auteur sur les réseaux. Je suis intéressée par le conflit potentiel entre ces deux positions d’auteur et de chroniqueur.
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Gernier
   
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Gernier  /  Tycho l'homoncule


J'avais compris !
Et les critiques d'autrui sur l'ensemble du roman sont aussi utiles qu'une BL ! Smile
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Flora
   
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Flora  /  Serial Constance killer


Page, je trouve ton point de vue super intéressant. Je ne suis pas une chroniqueuse super active, mais je postais un peu comme toi jusque-là : je faisais des critiques sympa (ou un peu mitigée, mais en essayant de mettre les bons points en avant) quand je critiquais des petits auteurs ou petites autrices francophones, et j'étais beaucoup plus directe et plus facilement négative s'il s'agissait de grands auteurs, surtout s'il s'agissait de grands auteurs anglophones.

Je comprends ta volonté de chroniquer uniquement tes coups de coeur à l'avenir... même si, de mon côté, je pense que je continuerai à exprimer un avis mitigé ou négatif sur les grands succès, s'ils ne m'ont pas plu à moi ^^

Gernier

Citation :
La critique "négatives" est aussi indispensable en tant qu'auteur pour se remettre en question. Et sans se remettre en question, on demeure dans une zone de confort dont il devient difficile de sortir.
On en avait discuté dans le topic de publication de Page : honnêtement, mettre une critique négative sur un livre publié, ça n'aide pas la personne qui l'a écrit. Le livre est déjà publié, que veux-tu qu'il ou elle fasse ? C'est au stade de la bêta-lecture que ce genre de retour est intéressant.
Et l'argument "mais ça peut servir pour les livres suivants" est moyen, car souvent, ce ne sont pas les mêmes thèmes, ce ne sont pas les mêmes personnages, ça peut même être écrit dans un style totalement différent... et c'est un peu présomptueux, tout de même, de considérer que son avis personnel est une vérité générale qui va changer la vie de l'auteur ou de l'autrice Wink
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Maxine
   
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Maxine  /  Tapage au bout de la nuit


Pour ma part, j'ai séparé mon compte insta autrice de celui de lectrice afin de gagner en liberté, non pas tant vis à vis des critiques négatives ( j'avoue que si un livre ne me plait vraiment pas, je ne le finis pas et donc, pas de retour !), mais vis à vis des ME avec qui je travaille. Je ne souhaitais pas me sentir obligée de soutenir tout ce qu'ils sortent ni vexer les autres auteurices si je ne le fais pas. Donc oui, forcément, on se bride un peu, d'où le second compte ! Après je ne me considère pas comme chroniqueuse, je partage juste mes avis lecture et ne cherche pas à faire grossir mes comptes donc je gagne en liberté. Pour moi qui ait un public de lecteurices plus âgées, et moins sensible aux RS, le réseau très important ce sont les libraires. Quand j'y vais, je suis aimable Smile
 
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Gernier : Ta position d’auteur est donc de publier des retours négatifs sur les autres auteurs car tu considères qu’ils devraient prendre en compte ton avis pour s’améliorer ? Est-ce que j'ai bien compris ? Laughing

Flora : oui je vois, du coup toi tu mets une barrière au « niveau de succès » : si le livre a un certain succès, tu peux te permettre d’être plus cash car j’imagine que tu te dis que ça n’impactera pas la vie de ce livre.

Maxine : ah c’est intéressant ce que tu soulèves, la peur de sinon devoir se retrouver à TOUT soutenir. Perso je ne ressens pas cette attente, je me dis qu’on sait tous qu’on ne peut pas tout lire ^^
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Chofienette
   
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Alors ça c'est une excellente question que je me pose encore régulièrement, mais à laquelle je n'ai pas de réponse définitive, donc cette discussion va beaucoup m'intéresser !

Je pense que les arguments que l'on peut apporter dans un sens ou dans l'autre varient énormément selon d'où on parle.

- En tant que lectrice, la plupart du temps, ce sont les chroniques négatives qui m'en apprennent le plus sur un livre et qui sont susceptibles de me convaincre (dans un sens où dans l'autre d'ailleurs, ce qui peut être un défaut pour certains peut être un point positif pour moi). Notamment parce que désormais, beaucoup de chroniques positives, surtout juste après la sortie d'un ouvrage, ont tendance à reprendre des éléments de langage identiques (ce qui n'est pas la marque d'un bon livre, mais plutôt celle d'une bonne chargée de presse)

- En tant que chroniqueuse, parce que je tiens un blog consacré à la littérature jeunesse, je reçois régulièrement des services de presse et effectivement, quand on reçoit un ouvrage qui ne nous plaît pas, ça met dans une position inconfortable vis à vis de l'éditeur. Ma ligne actuelle est de demander très peu de SP, uniquement sur des ouvrages pour lesquels j'ai un a priori très positif (ce qui limite les risques de déception) et si malgré tout le livre ne me plaît pas, je ne publie pas de chronique et je fais un retour circonstancié à l'éditeur. Je poste encore des chroniques négatives sur Babelio (mais plutôt en adulte), le plus souvent quand il s'agit de livres bien encensés par ailleurs et quand aucune autre chronique ne soulève les problèmes que j'ai vu dans l'ouvrage. Ce choix répond au besoin que j'ai exprimé plus haut en tant que lectrice (il n'est donc pas question de m'adresser à l'auteurice dans une chronique)

- En tant qu'autrice non publiée. Et bien il est fort possible que si un jour un de mes textes passe la barrière éditoriale, je fasse beaucoup moins la maline et j'apprenne à fermer ma grande goule pour les raisons diplomatiques que tu as développées. Je suppose que ça doit être parfois frustrant de ne pas pouvoir l'ouvrir sur un bouquin qu'on n'a vraiment pas aimé. Mais bon, le monde ne manque pas de contenu négatif par ailleurs, alors dans le fond il peut très bien se passer de notre contribution.

PS : parce que le temps que je tape ma réponse la discussion s'était enrichie de plusieurs posts. Je pense que les chroniques, négatives ou positives, ont avant tout pour destinataires les lecteurices. Et c'est dans ce contexte qu'une chronique négative peut être utile. Certainement pas pour apprendre quoi que ce soit à l'auteurice, qui a probablement bien assez de raisons de douter de son travail comme ça.


Dernière édition par Chofienette le Lun 8 Avr 2024 - 13:46, édité 1 fois
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Mardi
   
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Je me pose régulièrement la question ! (même si je ne suis pas publiée et ne le serai probablement jamais Laughing )
Et en fait je n'ai pas grand chose de plus à dire que toi sur les raisons qui font que je me pose la question, à savoir le potentiel impact négatif sur des ventes et un potentiel blacklisting par des ME vexées...
Mais, d'un autre côté, même si ouais, une critique négative ou mitigée ça vexe et que ça peut faire perdre des ventes (encore que là, ce serait intéressant d'avoir une vraie étude avec des vrais chiffres (ça existe peut-être ?), parce que je ne suis pas sûre qu'une chronique négative ait nécessairement un impact seulement négatif), je trouve dommage de devoir s'empêcher de donner son avis, si on a un avis à donner, qu'on soit "légitime" ou non à le donner (cette légitimité est pour moi quelque chose de contestable, mais c'est un autre débat, qui a d'ailleurs déjà eu lieu sur ce forum ^^). (Pardon, il y a beaucoup trop de parenthèses).
Je sais que l'utilité des critiques négatives est déjà beaucoup discutée / débattue / contestée / défendue sur les réseaux, je trouve tous les avis pertinents mais le mien reste le même : si j'ai une critique négative à émettre, je le ferai (même si des fois je ne prends pas cette peine parce que à quoi bon, ça dépend). Je pense que les critiques négatives sont tout aussi importantes, si ce n'est plus, que les critiques positives (et quand je parle des positives je parle des dithyrambiques à peine nuancées, même si beaucoup sont sincères). Quand je cherche sur Babelio pour me décider pour un achat, les premières critiques que je lis sont les 1 et 2 étoiles, parce que ce sont souvent les plus sincères (la mauvaise foi se voit assez vite en général) et celles qui parlent le mieux du texte. Des fois ça me dissuade d'acheter, mais des fois, ça me convainc. Bref, encore des phrases trop longues avec trop de parenthèses (je sais pas ce que j'ai aujourd'hui Laughing ) pour dire que les critiques négatives sont extrêmement importantes pour les lectaires et que je trouve dommage qu'on doive hésiter à les partager à cause d'une peur des représailles, sous quelque forme que ce soit. Je ne suis pas publiée, je ne connais pas le stress et le boulot qu'impliquent une publication avec son avant et son après, mais je sais quel boulot monstrueux c'est d'écrire un roman (et de le réécrire et de l'écrire encore et de le recommencer, etc.), et malgré tout, quand je lis un roman que je trouve à chier et que j'identifie les raisons précises et au moins en parties objectives pour lesquelles je le trouve à chier, je me dis que d'autres personnes seront peut-être sensibles à ces raisons précises et s'épargneront une lecture pénible et quelques euros perdus (et, peut-être, le seum et une critique encore plus acerbe que la mienne qui à son tour fera rater des ventes etc.).
Je ne trouve pas que l'argument "ne pas publier de critique négative pour ne pas faire rater une vente" soit absolument pertinent. Solidaire avec les copaines autaires, ok, et ? Quelqu'un qui achète un livre en n'ayant lu que des critiques positives "parce que c'est gentil" et qui au final n'aime pas du tout, certes c'est une vente qui a eu lieu et des sous gagnés, mais ça reste une vente ratée, je trouve. Une vente ratée qui donnera peut-être lieu à son tour à une mauvaise critique, que ce soit sur les RS ou IRL, à une revente d'occasion ou à un don (donc pas plus de ventes), bref, elle n'apportera pas grand-chose non plus.

Bon je me suis pas mal éloignée de la partie "autrice en même temps" de la question, désolée Laughing Mais, pour moi en tout cas, l'un n'empêche pas l'autre. Je changerai peut-être d'avis si un jour je suis publiée, ou même avant, je sais pas, mais j'ai beau me poser la question, je continue de trouver les critiques négatives tout aussi importantes que les positives. Et les critiques venant d'autaires sont parfois plus techniques et plus pertinentes que celles venant de lectaires qui ne connaissent pas spécialement l'écriture, ses techniques et ses difficultés, alors je les trouve d'autant plus précieuses.

Quant au risque d'être blacklistée par une ME vexée, la mauvaise foi en moi a envie de dire qu'une ME (et/ou un groupe de copaines autaires solidaires) qui me châtierait parce que j'ai eu l'outrecuidance de ne pas encenser son bébédamour ne me mérite pas. Oui, si ça m'arrive un jour, je chouinerai sûrement de regret mais ce type de comportement puéril n'a pas vraiment sa place dans un business. Une critique négative c'est loin d'être une marque de déloyauté. (Je précise que je parle des critiques simplement négatives, pas des critiques gratuitement assassines).

Désolée d'être partie dans tous les sens, on sent bien la meuf qui y pense souvent, change d'avis parfois, doute à chaque fois qu'elle poste une critique et continue finalement de barboter dans tout ça sans vraiment savoir ce qui serait le mieux pour elle ? clown

(et désolée, d'autres messages ont été postés entre temps, je les ai pas lus du coup, donc je ne rebondis pas (encore) dessus ou alors je dis la même chose What a Face )


Peut-on être autrice ET chroniqueuse en même temps ? Tarepa10
Ta gueule, c'est cosmique.
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Page de Bâtons a écrit:
Gernier : Ta position d’auteur est donc de publier des retours négatifs sur les autres auteurs car tu considères qu’ils devraient prendre en compte ton avis pour s’améliorer ? Est-ce que j'ai bien compris ? Laughing
Non ! Ca c'est une interprétation. Je vais essayer d'être plus clair :
Ca m'arrivait de publier des critiques négatives, mais j'essayer d'argumenter (ce qui me demande du temps, how surprising, isn't it ?). Je pense que si c'est argumenté, un auteur peut (et non pas doit) y trouver matière à réflexion.
Personnellement, je pense les critiques négatives argumentés (et pas : jaimepâparcequelespersonnagessontnazes comme je le citai plus) sont plus fécondes que les positives. Mais ce n'est que mon opinion.
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Citation :
Flora : oui je vois, du coup toi tu mets une barrière au « niveau de succès » : si le livre a un certain succès, tu peux te permettre d’être plus cash car j’imagine que tu te dis que ça n’impactera pas la vie de ce livre.
Oui ! Et que d'autres avis seront là pour contrebalancer. Les petits auteurs vont avoir plus de mal à avoir de nombreux avis, si bien qu'une seule critique négative va beaucoup les impacter, alors que c'est peut-être juste "pas de bol" : ça me fait penser au concours des ML, sur 4 juges, 3 ont adoré, 1 a trouvé ça nul. Je doute que ce soit un échantillon harmonieux de la population des lecteurs, les résultats auraient été beaucoup plus contrastés si on avait eu 20, 50, 100 juges. Si ça se trouve, la personne qui a détesté était une exception... ou alors, ce sont les trois qui ont aimé qui étaient exceptionnels, c'était possible aussi Laughing

Souvent, ce n'est pas la qualité du livre qui pêche mais juste sa visibilité.
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J'ai le point de vue de la méchante à ce sujet.

Je considère que j'ai le droit de ne pas aimer un truc, peu importe le temps qu'il y a été consacré, et que j'ai le droit de le dire.

J'en veux aux reviews mensongères sur amazon et babelio, uniformément positives, sur des romans qui se sont avérés à mon sens désastreux, sur le fond comme sur la forme. J'aurais aimé m'épargner ces lectures pénibles.
Si vous n'aimez pas un roman, dites-le, ça rendra service à quelqu'un.

Eh oui j'ai reçu des avis négatifs sur mes romans, eh oui ça pique, et en même temps :
1/ ça reflète une certaine réalité des attentes "pas aimé cette romance car elle est à la troisième personne"
2/ ça prouve que la note de mon livre est réelle et pas biaisée. Parce que des gens ont mis zero étoiles, ceux qui ont mis 5 étoiles sont sincères, et la note globale a plus de valeur que si tout le monde mettait 10/10 comme à l'école des fans.

On a le droit de ne pas aimer quelque chose même si on ne pratique pas ; en musique par exemple. Je ne sais jouer d'aucun instrument et je suis incapable de chanter trois notes ; néanmoins il y a des chansons que je trouve vraiment nullissimes. Le son me déplaît, l'arrangement musical me déplaît, les paroles me déplaisent, bref, j'aime pas.  Pourtant les artistes ont sans doute passé des semaines sur ce morceau. Si je tenais un blog de musique, je commenterai en ces termes.

Citation :
La critique "négative" est aussi indispensable en tant qu'auteur pour se remettre en question.
Perso je ne considère pas avoir quoi que ce soit à enseigner aux autres auteurs ; mon avis, ils s'en fichent (qui suis-je pour eux?) et ils n'ont pas de leçons à recevoir. Et d'ailleurs, pour rejoindre un débat instagram bien éculé, je ne tag pas les auteur·ices dans mes critiques négatives. Par contre, je publie ces dernières sur les plateformes (amazon, goodreads et babelio principalement), à l'attention des lecteurs et lectrices sensibles aux mêmes choses que moi (j'ai quelques thèmes de sensibilité bien spécifiques).

Citation :
une argumentaire technique
je ne partage pas ce point de vue non plus. C'est mon droit le plus strict de dire que j'ai pas aimé parce que les personnages sont nuls... ou que j'ai adoré parce que les personnages sont supers. Au contraire, ça fait partie du plaisir de la lecture, le ressenti.
Je rédige et je partage mes bons ressentis comme mes mauvais ressentis et je m'accorde le droit de ne pas détailler si je n'en ai pas envie.

Du point de vue "autrice"...
Les seuls navets majeurs que je n'ai pas chroniqués sont ceux de mes propres ME (hypocrisie quand tu nous tiens) pour m'éviter des ennuis avec mes éditaires et avec les autaires.

Par contre, je me suis fendue d'un email de 10 pages à une des mes ME où j'avais relevé toutes les fautes d'orthographe du bouquin, y'en avait TELLEMENT. T__T
Ce mail était pour les éditeur·ices, pour qu'ils corrigent les épreuves, et pas pour l'autrice.

Edit : globalement je suis d'accord avec tout ce que dit mardi
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Perso, je continue de poster mes critiques de livres même négatives et d'auteurs francophones alors que mon compte insta est plutôt tourné vers le métier d'auteur. Mais je ne les mentionne pas. Par contre, si vraiment ce sont des mutu (on se follow tous les deux), et que j'ai un avis négatif sur son livre, je ne vais pas le poster. Parce que mon but n'est pas de blesser l'auteur non plus. Si je suis sûre que l'auteur va voir ma critique négative, je ne poste pas, si je pense que mon poste ne va jamais être vu, je la poste Smile
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Chofienette a écrit:
- En tant qu'autrice non publiée. Et bien il est fort possible que si un jour un de mes textes passe la barrière éditoriale, je fasse beaucoup moins la maline et j'apprenne à fermer ma grande goule pour les raisons diplomatiques que tu as développées. Je suppose que ça doit être parfois frustrant de ne pas pouvoir l'ouvrir sur un bouquin qu'on n'a vraiment pas aimé. Mais bon, le monde ne manque pas de contenu négatif par ailleurs, alors dans le fond il peut très bien se passer de notre contribution.
Perso je ne trouve pas forcément ça frustrant, car comme tu le dis, il y a déjà assez de contenu négatif en général par ailleurs Laughing

Mardi : super intéressant tes questionnements !

Mardi a écrit:
je trouve dommage de devoir s'empêcher de donner son avis, si on a un avis à donner, qu'on soit "légitime" ou non à le donner (cette légitimité est pour moi quelque chose de contestable, mais c'est un autre débat, qui a d'ailleurs déjà eu lieu sur ce forum ^^). (Pardon, il y a beaucoup trop de parenthèses).
On sort du sujet, mais un avis est-il toujours bon à donner ? Si tu trouves quelqu'un moche, vas-tu le crier publiquement ? Laughing

Après je suis tout à fait d'accord avec toi sur l'importance des chroniques négatives pour les lecteurs, c'est pas du tout ça mon interrogation. Un chroniqueur pour moi peut très bien poster des chroniques négatives sans soucis. C'est vraiment quand on est soi-même auteur et qu'on veut être publié/et qu'on est déjà publié, que pour moi la problématique change : on est plus seulement un critique d'art, on produit nous aussi l'art.

En fait je suivais à l'époque une autrice publiée qui était parfois très négatives sur ses retours lectures d'auteurices francophones. Et j'ai réalisé que ça me donnait, en tant que lectrice, une opinion négative de ses romans : puisqu'elle critiquait X dans le roman Y, est-elle elle-même une experte à X ? En général, la réponse était non Laughing

Et peut-être que oui, lorsqu'on devient un personnage "public" en publiant un roman au public (on se comprend avec le "public" haha), on n'est effectivement plus légitime à donner son avis comme on le souhaite, car on gagne de nouvelles responsabilités en tant que personnage public. C'est un peu je pense ma réflexion, ce passage de seuil.

Mardi a écrit:
Quelqu'un qui achète un livre en n'ayant lu que des critiques positives "parce que c'est gentil" et qui au final n'aime pas du tout, certes c'est une vente qui a eu lieu et des sous gagnés, mais ça reste une vente ratée, je trouve.
Et attention, je ne dis pas qu'il faille mentir ! Juste, j'ai préféré ne parler que de ce que j'ai adoré. Et ensuite, normalement, les chroniqueurs eux, qui n'ont pas ces mêmes problématiques, pourront tout à fait relever le négatif !

Aussi je ne pense pas que les ME blacklistent pour ça : je pense qu'elles s'en foutent pour la plupart. Je parlais plutôt du réseautage avec les auteurices (qui est lui aussi important, car ce sont elles qui peuvent t'introduire par exemple auprès des ME).


Gernier : Okay je vois ! Mais donc pour toi les chroniques sont à destination des auteurs, alors qu'en fait, elles sont à destination des lecteurs pour qu'ils puissent choisir leur lecture.
(mais on s'éloigne du sujet)


Flora : oui tout à fait d'accord pour le problème de la visibilité, et donc le poids des chroniques négatives à ce sujet. Et comme ce problème de la visibilité concerne la grande majorité des francophones... Laughing


Jimilie : mon problème n'est pas du tout avec l'existence des chroniques négatives. Encore une fois, oui il en faut pour toutes les raisons que tu relèves.
Mon questionnement est sur l'idée d'être autrice ET de critiquer d'autres romans. Aussi peut-être car lorsqu'on devient un personnage "public", on gagne un statut différent, qui donne un poids différent à nos mots, et aussi qui les fait être interprétés différemment.
En tant que personnne privée j'ai aucun mal à dire si je n'ai pas aimé un livre. En tant qu'autrice qui poste publiquement, là oui je préfère éviter (pour toutes les raisons citées dans mon premier message).


Hodobema : oui tu mentionnes pas pour ne pas leur faire de la peine, je comprends. Mais on pourrait toujours tomber dessus plus tard, par exemple si tu grimpes d'un coup en notoriété car ton roman est publié ici ou là.
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Citation :
Hodobema : oui tu mentionnes pas pour ne pas leur faire de la peine, je comprends. Mais on pourrait toujours tomber dessus plus tard, par exemple si tu grimpes d'un coup en notoriété car ton roman est publié ici ou là.
Je le supprimerais alors je pense. Pour l'instant, je me le permets parce que je suis une nobody mais c'est sur que si je gagnais en popularité je supprimerais mes mauvaises critiques et j'en publierais plus !
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 Peut-on être autrice ET chroniqueuse en même temps ?

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