Bonjour le forum !

Ça fait un moment que je ne suis pas passée ici, mais je dois dire que la situation n'a pas franchement évolué. Je suis toujours bloquée dans mon écriture, je n'arrive plus à écrire quoique ce soit depuis deux mois. Ça m'inquiète, ça m'énerve... Je n'arrive plus à me dire : "Ok, je m'y mets, je tiens bon la barre, et j'y vais".

Le mois de mai s'annonce chargé : le 17 mai ça fera un an que mon meilleur ami est mort, et ça me travaille très fort ; le 19 mai j'ai mon premier festival du livre ; et le 20 mai je sors mon deuxième roman.
Tout cela est source d'angoisse et d'appréhension pour moi.

Mon quatrième roman ne veut toujours pas s'écrire sans que j'arrive à trouver pourquoi. Alors j'avais commencé celui d'après, mais je bloque aussi. Je me suis que j'allais commencer un autre projet, mais bloquée aussi...

Je me suis rendue compte de quelque chose qui me perturbe. Je pense que je suis trop dans ma tête, que je veux trop rationaliser, trop penser, et pas assez agir.
Mais le fait est que, je n'arrive à écrire que des histoires d'amour en ce moment. Mais des histoires d'amour genre coup de foudre, la passion amoureuse tout ça tout ça.
Et a contrario, je me rends compte aussi que quelque chose a changé dans mon écriture de polars, j'écris des choses beaucoup plus sombres, plus noires, avec des personnages beaucoup plus inquiétants et dérangeants.

Ça devient vraiment problématique, pour moi, et j'aimerais faire en sorte que l'écriture ne soit plus un poids mais redevienne un plaisir. Parce que là, je me fais des entorses au cerveau, c'est douloureux, ça n'aide pas mes insomnies...

Une situation pas facile qui sent à plein nez la charge mentale et le surmenage. La solution est peut-être juste de s'accorder des vacances et de partir loin en oubliant tout, pour rebooter le système...
Bon courage, en tout cas !

@Kaltag

Et si tu te laissais aller à écrire ce qui te fait plaisir d’écrire ?
Sans penser à quelque objectif que ce soit, juste pour le plaisir d’écrire ce qui te plaît.
Avec des personnages qui ressentent ce que tu as envie qu’ils ressentent ?  
Pour toi, pour ton bien être,

Quand j’ai un "trou d’air", comme ça ; c’est ce que je fais.

Et ça marche !
Pourquoi pas pour toi ?

En toute compatissante amitié, Philippe.

Pourquoi écrire si l'écriture est un poids ?
(je crois qu'il y a bcp de chose à tirer des questions simples)

J'ai eu un passage dernièrement où je n'avais plus envie d'écrire, je ne comprenais même plus l'écriture, je veux dire qu'elle a soudainement été pour moi une pure perte de temps, un mensonge fait à moi même.
J'étais relativement à l'aise avec l'idée de ne pas écrire, mais je crois que j'étais nostalgique de mon moi écrivant, peut-être que je ne savais pas trop qui être sans l'écriture. Au bout d'un moment j'ai écrit sur cette non-envie d'écrire... et encore des semaines plus tard l'envie est revenue... j'avais cru pouvoir me passer de l'écriture et puis en fait non.

Des fois la vie ça va ça vient et peut-être qu'il faut se laisser aller (déso de finir sur cet axiome à deux balles)  

@mumtaz : je me reconnais tellement en ces cheminements internes et états d'esprit ! 

Pour ma part, l'écriture est devenue un poids quand j'ai commencé à me lire avec d'autres yeux que les miens, plus tâtillons (cette nouvelle lunette s'est constituée progressivement et est allée grandissant au fil de mes lectures (assez sélectives), mes confrontations à d'autres écritures que je trouvais meilleures, percutantes, utiles). L'écriture est alors passée de marotte sympa à labeur anxieux et compliqué, puisqu'elle ne souhaitait plus chez moi se contenter d'être ce qu'elle était, lâchée comme un chien sur les pages, sans réflexion réelle sur l'inclination, le mouvement à lui imprimer. Le temps passe et les choses changent. Donc je comprends ta situation... j'en suis à ce stade encore aujourd'hui, avec des phases plus ou moins prolixes. J'essaie de ne pas me reprocher cette exigence entravante, même si elle m'étouffe beaucoup dans mes élans créateurs. J'essaie d'en faire un compagnon.

C'est triste d'apprendre que tu repasses sans réussir à avancer. Je pense que le blocage a lieu sur le plan psychologique et... Ben là, c'est un autre domaine, complexe, et qui doit être spécialisé et adapté à ton cas, ta singularité. Je pensais à du retrait et du repos pour faire un point sur toi, mais ton mois de mai... Grosse force à toi pour ça, parce que tu es des obligations professionnelles liée au rappel d'une perte douloureuse. Et ça va être dur...

J'espère que tu ne te sens pas trop coupable de tout ça, ce serait dommage de rajouter ça alors que ce n'est pas ta faute. Tout ça demande un point sur toi même je pense, te recentrer pour mieux comprendre tes mécanismes intérieurs ? La place de l'écriture en toi, dans ta vie. Est-ce que ce serait acceptable de la mettre de côté, non pas parce que ça n'avance pas et tu es bloquée, mais avec la finalité de te recentrer sur toi-même ? Qu'est-ce que ça impliquerait pour ta vie, de mettre intentionnellement l'écriture de côté pour un temps ?

Es-tu bien entourée au sujet de ces poids ? La date du décès de ton meilleur ami va forcément avoir un impact, mais si des gens sont présents pour ça, pour toi, durant cette période pour t'aider à la traverser, ce n'est pas négligeable. Ça peut aussi t'aider à te dire que même si c'est dur, tu ne seras pas seule, et tu auras du soutien. Juguler un peu mieux les angoisses peut-être ?

Sur les sujets qui reviennent, c'est peut-être la traduction de quelque chose qui se joue en toi ? La passion, le sombre et la violence, peut-être un souffle de vie plus élémentaire ? Des choses que tu as besoin d'exprimer mais qui restent bloquées pour x raison entre ton esprit et tes actes ? Alors écrire ces projets serait chronophage, oui. Mais sans les calibrer comme des romans, peut-être juste les faire sortir ? À la manière d'un journal, de textes hybrides, sans aucune visée pour les éditer ? Écrire, c'est s'exprimer. Et exprimer c'est exister. Si ces choses qui semblent avoir besoin de sortir sortent, elles existeront, et tu y verras peut-être un peu plus clair ?

Je me sens bien impuissant, mais j'espère que tu verras le bout de ce chemin. Que t'ouvrir à ce sujet ici t'aide un minimum. Et que tu viendras en parler un peu quand tu auras trouvé la solution qui te convient ? Courage !

Bonjour Kaltag,

J'ai moi aussi eu une panne d'écriture qui a duré plus de 5 mois à cause de problème personnel. Se forcer à écrire n'arrangera rien, ce que je te conseil, c'est de prendre le temps qu'il faut. Le stress ? L'angoisse ? Je ne connais que trop bien ces émotion néfaste à l'être humain. Il faut se changer les idées, partir en vacances et prendre le temps de te reposer.
J'espère que mes conseils t'aideront !

Allô Kaltag !

Pour ma part j’ai été des années sans écrire... c’est que je n’avais plus de propos. Alors je me suis contenté de vivre... sachant que le geste d’écrire n’était pas mort en moi mais en dormance. Seulement en dormance. On en profite pour se faire un nouveau terreau d’écriture, on laisse germer... et on attend la pluie ’o)

Merci beaucoup pour vos réponses !

C'est le message de Été qui m'a fait comprendre que j'étais sans cesse en train d'analyser, noter, et surtout dévaloriser mon écriture. Je me juge plus que ce que je me lis. Et je me juge bien trop fort. Je ne cesse de me comparer aux autres, aux lectures que je fais, tellement que je crois avoir arrêté de lire à cause de ça.

Partir en vacances n'est absolument pas envisageable, en plus j'en suis revenue il y a deux mois, je ne peux pas encore repartir... Mes finances ne tiendront pas longtemps.
J'ai profité du retour du beau temps, après plusieurs semaines de pluie, pour reprendre la marche. Et ça m'a fait du bien. J'ai décidé de me tenir à au moins 30 minutes de marche par jour. Je me suis souvenue de la phrase d'Eric-Emmanuel Schmitt : "L'écriture est un sport de marcheurs".

Je verrai bien où cela me mène, ça aura au moins le mérite de me changer les idées pour commencer.