C’est avec grand plaisir que je vous présente les poèmes de cette deuxième session du concours.
Vous pouvez désormais m’envoyer vos classements et commentaires en message privé.
Et ce jusqu'au mercredi 11 octobre.
Juste, pour m’éviter des manipulations, je vous prie de bien vouloir respecter ceci : merci de laisser l’ordre numérologique des poèmes et d’ajouter juste après le numéro de ceux-ci : leur classement et leur commentaire.
Je suis désolée de vous donner des ordres mais c’est vraiment pour que ce soit plus pratique pour moi.
Et maintenant place aux choses sérieuses !
1.
Déchiffrement d'une énigme invisiblephéromones chimiques ...
(rose ruse de la raison)
substance ou essence ?
il faut choisir
la pluie moléculaire d'Epicure
oint l'être aimé d'une aura
l'ombre attachée à la matière
ce je-ne-sais-quoi
esprit saint qui sait ?
corruption des végétaux
dans la forêt juste mouillée
macération ?
les hommes nomment
les odeurs
mauvaises ou bonnes
le piquant de la liqueur
l'acre du cheveux ocre
qui te marque
neige olfactive entre mille
plus que simple attribut
l'odeur est un destin
2.
TestostéroneJe me dérobe au regard froid
Et au flair aussi
D'autrui quand parfois
A la manière d'une symphonie
Je pète ou je pisse
- percussions organiques -
Et avec les dépôts de sueur
Et de tabac froid
Je retrouve dans mon odeur
Le plus strict chez-moi
Cherchez donc dans vos recoins
L'essence de soiVous en prendrez grand soin
Sans jamais crier "pouah !"
Je porte à mes narines le foin
Qu'elles implorent en ivrognes
Certain qu'il ne puisse point
Être plus belle besogne
Gardant loin de mes coings
Que je touche sans vergogne
Les embruns de l'eau du Rhin
Des environs de Cologne
Et j'inhale et j'inhale
Les effluves outrancières
De ces moissons clandestines
D'une discrétion exemplaire
Le désir orchestre un effeuillage patient
Avec ses vérités, avec ses étonnements
Alors qu'elles imprègnent la chair et pas les vêtements
Idéalement celle d'autrui avec quelques jappements
(Les coings sont de faux-fruits mais ici
De vrais ensemenceurs
Quand l'odeur renforce le cri
L'amour ne saurait sentir la fleur)
Ces exhalaisons, c'est l'haleine même d'Eros
Au palais d'or
Voilà quels sont les parfums que j'endosse
Et que j'adore
Alors phéromone à qui veut
De mes fluides honteux
Fidèle à mon chou-fleur natal
Incubateur de sales gosses
Je forme des prières monacales
Quand je me déchausse :
"Eros et pas Rose et il prend ses ébats
A ouvrir son coeur aux dessous de bras
Ce n'est rien de moins que le sens de la vie
Que d'aimer tout ce que son corps produit"
Je sais que la sueur éloigne le suaire
Quand on s'aime vivant d'un amour sincère
Ainsi je vais ému humant nu mon propre encens
Qu'en homme pyromane je préserve en me douchant
3.
Un jour, des odeurs
Je me love tout près, jusqu’à sentir ton souffle,
Ton odeur est mon ancre qui me guide au réveil
Des abysses nocturnes à la surface du jour.
Ta toilette achevée, dans ton cou je respire
Un parfum inventé qui n’est plus vraiment toi
Et que d’autres humeront sans jamais te connaître.
Au couchant tes désirs sont des bouquets floraux
Qui enivrent mes sens, me rendent dépendant
De tes aromes intimes, jusqu’à la fin des temps.
La nuit qui m’asservit amputera mes sens
Jusqu’au matin suivant, quand je me loverai
Contre toi mon amour, jusqu’à sentir ton souffle.
4.
La pulpe dorée de tes joues caresse mes sens
Installée, dans ton sofa, tu me zieutes interdites
Sourire clamé, tu caresses, a tes côtés, le rideau cotonné
Si l’on jouait pour trépasser l’ennui ?
On dévoile, sur la couverture qui nous protège
Nos sueurs, notre sel
Les soucis de la journée se couchent
Sur les draps qui estompent nos nuages
La fenêtre entrouverte laisse entrer la lumière
En dessous dessus, nous révulsons le paratonnerre
Marchons finalement ensemble dans nos sommeils.
5.
Rose Tonnerre – Frédéric Malle
Description du parfum de ma femme, porté lors du mariage
Notes de tête
Notes de cœur
Notes de fond
une
Rose
Aérienne
Peut-être juste
Un ou deux pétales
Saupoudré d’un géranium
Sanguin, brumeux et pétillant
S’alliant d’un accord lie-de-vin enivrant
Puis une Rose nocturne, exquise, gothique
Un espace chargé d’absolue, nectar vaporisé
Sombre et laissant place à la lumière, énigmatique
Racine creusant la terre humide pour y puiser le miel ambré
Enfin, un pollen poudré tétant le sein d’un musc animal né au cœur d’une rose
Où un vétiver vibrant puise au noyau de la terre la féminité d’un patchouli complice
De l’odeur d’une peau amoureuse se désaltérant dans mes bras au cour d’une étreinte lyrique
C’est l’intense soliflore porté au jour où s’unissent les bagues, symbole d’un instant éternel
6.
ImprégnéCe n'était pas que ta rousse toison,
Qui me brûlait les yeux de passion.
Ce n'était pas que ce goût,
Ou ces baisers, sucrés,
Déposés dans mon cou.
Pas plus que ton esprit,
Qui m'avait vraiment conquis.
C'était la combinaison des senteurs.
Le Rêve d'un violet champ de fleurs.
En tout lieu, à toute heure, il n'y a bien que lui,
Pour te voir dans la foule, ton parfum patchouli.
Me combler de bonheur, apaiser mes aigreurs.
Malmené par la houle, grâce à lui je souris.
A présent continue, cette vie sans fantaisie.
Je revêts ton marbre d'essence de patchouli,
M'en imbibe l'écharpe, héritage de ta vie,
Avec toi dans les fleurs, illumine mon esprit.
7.
~ un matin clair monte à ta fenêtre
chargé bleu d’oiseaux
qui s’égarent au loin
ma main sur ton lit
je m’atarde m’épivarde
ton lit comme une île
ton odeur comme océan ..
8.
il pleut – je marche sur le trottoir dans un bleu d’échappement – il pleut – je me souviens flottant – que sans savoir j’emprunte une piste de fragrances – j’éclipse l’élégance – d’une vie passée – au miroir le sapin balancé – amour rétro aux résines chimiques – nous n’avions pas de fric et une maison minuscule nous emmenait – visiter tous les bitumes – troublés sous le soleil – ça fumait – et les cafés et les clopes dans cette merveille – la 205 aux poumons encrassés – on parfumait – nos cheveux d’essence aux stations – dans des positions d’indécence nos corps poisseux – amour-goudron et pneu-fleur-bleue – nos corps torréfiés dans le vent lourd de l’été – comme un pétrichor d’asphalte – et nos cœurs à bout de souffle – maintenant – après la pluie – il y a quelqu’un – c’est toi je crois – qui m’appelle d’un air taquin – ces yeux qui brillaient nos aventures – à l’intérieur à l’extérieur de la voiture – maintenant – je te respire dans les esprits de moteurs – alors que ces odeurs pour toi magiques – c’était celle des bouses de vaches – et aussi le plastique chauffé des bâches