Voilà, c'est fait. Il y a moins d'un mois, c'était une idée balancée juste là et 24h après, comme j'ai pu le dire aussi ici, ça commençait à devenir une réalité. Et là, aujourd'hui, on a fait notre première séance.

Je vous raconte ?

Allez, tout commence donc sur JE. Bravo à vous ! Si ce forum n'existait pas, si ça ne cogitait pas autant dans les topics, peut-être que je serais resté à regarder des dessins animés à la télé ce soir... Il est vrai que je pensais depuis un bout de temps, bien avant, à réunir des écrivains au sein d'un club local mais pas forcément comme ça. Et je dois dire que c'est même mieux ainsi. Mais comment ça ?

OK, je m'embrouille un peu. Je reprends au début.

Il y a eu ce post sur le forum (cf. 1er lien) et le lendemain un coup de fil. J'appelais la présidente d'une asso locale, dans un village à côté de chez moi : la Côtière des Arts à Thil. La présidente est artiste, écrivaine éditée même (Catherine Messy, plusieurs romans aux éditions Hélène Jacob). On se connait bien donc je n'ai pas besoin d'y aller par quatre chemins, je développe le même point de vue qu'ici, avec les mêmes comparaisons avec les clubs de foot et les écoles de musique. Elle me dit : "écoute Frédéric, j'aime beaucoup ton idée, je dois quand même en parler aux autres membres de l'association. Mais si tout le monde est d'accord, tu veux commencer ça quand ?" Je me dis qu'on ne va pas attendre mais que quinze jours c'est tout de même court, il faut faire de la comm, toucher du monde... Je pense qu'il faut faire ça le vendredi en fin de journée. Je propose le 28 avril (parce que détail marrant : c'est la sainte Valérie, et c'est le prénom de la maire du village, elle appréciera peut-être le clin d’œil, allez savoir).

Et bien sûr, l'idée a pris. Aucune opposition des membres de l'asso (que je rejoins). La maire du village adore l'idée et nous met une salle à disposition. Je prépare une affiche, je contacte la presse locale (là aussi, l'importance des contacts, j'avoue). Un premier article paraît la semaine suivant le début du projet. On pose des affiches dans toutes les bibliothèques des alentours. Quelques coups de réseaux sociaux. La présidente s'occupe de recevoir les inscriptions. Très vite, on a deux inscrites. On vise dix participants maximum, on n'est pas dingues. Je réfléchis aux activités qu'on va faire. Le jour J est là, je prévois des feuilles, des stylos, des éco-cups aussi parce qu'il commence à faire chaud, il faut penser à s'hydrater. Et...

J'ai soif. J'envoie ce premier post. Je vous laisse lire quelques minutes et je vous raconte la suite juste après.

Avant d'aller plus loin, je précise au moins une petite chose. J'ai choisi de rejoindre une asso existante pour lancer ce club parce que je ne voulais pas créer une asso moi-même. La Côtière des Arts existait déjà et elle a vocation dans ses statuts à promouvoir tous les arts. Elle réunit surtout des peintres et sculpteurs mais puisque la présidente est écrivaine, ça me paraissait logique de voir avec elle plutôt que de perdre du temps et créer une asso quasi identique sur le même territoire (la Côtière est une région allant de Lyon aux pieds du Bugey si vous connaissez le coin...).

Maintenant, la suite.

La première séance a lieu le 28 avril de 18h à 19h. On ne prévoit pas plus d'une heure mais quand même à une heure où les gens rentrent ou sont rentrés du boulot, et parce qu'on espère bien faire des séances toutes les semaines.

J'arrive un peu en avance. La salle est encore fermée mais je vois à l'intérieur qu'on a déjà des tables et chaises disposées. On n'aura qu'à se poser. Catherine Messy qui animera avec moi arrive avec la clé. Elle me dit qu'elle n'a pas eu d'autres inscriptions que les deux qu'on a depuis le début. Ce n'est pas du tout un problème et on pourrait bien avoir des surprises. La première surprise (ou presque, je l'ai vu venir) arrive quand je vais poser quelques affiches indiquant le chemin de la salle : la presse encore. Un autre journal local qui vient pour parler de notre club. Et une deuxième représentante de la presse du département viendra quelques minutes plus tard.

On répond à quelques questions quand la première participante arrive. Elle sort de sa journée de travail et le village est à mi-chemin entre son boulot et son domicile. Elle fait quand même  pas mal de bornes pour nous rejoindre... La deuxième participante arrive à son tour. Elle vient de moins loin, je perçois un profil différent de la première, ça devrait être intéressant.

Je dois dire que, jusque là, même en incluant les correspondants de presse qui sont restés un bon moment avec nous pour comprendre nos motivations (bon, résultat, on a beaucoup parlé, et fait ainsi connaissance, et peu écrit), j'étais le plus jeune du groupe. J'avais avec moi deux personnes à la retraite et une active fatiguée.

Je ne vais pas faire le portrait complet de tout le monde mais qu'est-ce qui est ressorti de cette heure ? D'abord, on a mis du temps à rentrer dans les objectifs du projet. Au bout d'un quart d'heure, on parlait encore avec la presse. J'ai donc fait mon petit discours d'intro pour expliquer notre vision des choses, de ce que pourrait être la vie de ce club. Et, bon, pas de suspens, même si j'ai essayé de lancer un premier atelier que je voulais être une forme de présentation à travers une courte création, on n'a rien écrit du tout pendant une heure. Mais on a échangé sur ce que représente l'écriture pour chacun.e d'entre nous. Avec Catherine, nous étions les deux seuls "écrivains confirmés" (l'expression est pas top mais vous aurez compris), mais nos deux participantes avaient chacune une véritable passion pour l'écriture qu'elles vivaient chacune différemment.

On avait le profil de la personne qui écrit pour guérir, soigner ses traumas, des injustices qu'elle a subi, par la poésie notamment. Une autre qui écrit pour faire sortir ses émotions, ses révoltes, en particulier contre le monde du travail sous forme plus argumentaire.

Et dans les deux cas, on a compris en sortant qu'on avait eu raison de créer ce club. Je voulais créer ce club pour sortir des personnes d'une activité parfois trop solitaire, réunir des personnes qui aiment les mots, la langue mais passent parfois leur journée avec des gens qui te regardent avec des yeux comme des soucoupes dès que tu utilises un mot de plus de trois syllabes. Pendant une heure, des personnes ont pu ne parler que d'une chose : de cette passion qui leur fait tellement de bien et trouver des interlocuteurs qui ont cette même passion.

La prochaine fois, on sait qu'on écrira, on s'y mettra vraiment, on ira dans les objectifs plus concrets du club. On a parlé parfois, vite fait, de notre parcours d'écrivain, Catherine et moi, du monde de l'édition par exemple, et ce seront des discussions que nous aurons encore au club, parce que c'est aussi en rapport avec l'écriture.

En tout cas, nous sommes absolument certain.e.s (sauf accident) que nous nous reverrons vendredi prochain. Voir le visage de cette femme, qui avait l'air épuisée en arrivant, et qui rayonnait en repartant au volant de sa voiture, on s'est dit qu'on remplissait un gros besoin avec notre petite initiative.

La suite la semaine prochaine ?

Super pour le démarrage !!
Vous verrez peut être ensemble à l'usage si le format d'une heure hebdomadaire convient au groupe. (Souvent les ateliers sont moins fréquents mais durent plus longtemps pour avoir le temps de s'immerger dans un temps d'écriture puis de faire des retours)

Joanna a écrit:

Super pour le démarrage !!
Vous verrez peut être ensemble à l'usage si le format d'une heure hebdomadaire convient au groupe. (Souvent les ateliers sont moins fréquents mais durent plus longtemps pour avoir le temps de s'immerger dans un temps d'écriture puis de faire des retours)

La question du moment, de la fréquence et de la durée était délicate à peser. Il fallait prendre en compte plusieurs choses. Ayant quelque expérience des réunions de groupe, même autour d'une passion commune et dans un cadre asso / bénévole, je sais que plus les rencontres sont espacées, plus il est difficile de réunir tout le monde à chaque fois. On perd vite l'habitude de venir quand on ne vient pas souvent. Faire des séances longues mais une fois par mois, pas possible, donc. Même deux heures toutes les deux semaines, c'est un dosage risqué : on rate une séance et on ne se voit pas avant un mois et on tombe dans le danger que je décrivais précédemment. Avec une séance par semaine, si on en loupe une dans le mois, on peut déjà revenir la semaine prochaine et on sera venu les trois-quarts du temps ce mois-ci.

Et dans ce cas, si on vient toutes les semaines, est-ce utile de faire des longues séances ? Au total, ça fera tout de même quatre heures par mois. Il y aura peut-être une petite frustration de devoir arrêter si tôt mais cela peut aussi motiver à revenir la semaine suivante. Cela peut aussi être moteur pour perdre moins de temps. Pendant la première séance, on a seulement discuté, mais on sait maintenant comme ça passe vite et on se concentrera mieux sur l'essentiel lors de la prochaine heure du club. Donc, la contrainte temps peut être stimulante.

Un autre facteur, c'est les gens. Le temps qu'elles ont, l'énergie qu'elles ont à ce moment-là. C'était le cas d'une de nos participantes qui nous a dit en arrivant qu'elle voulait se placer d'abord en observatrice pendant cette première séance parce qu'elle sortait de sa journée de travail. Elle était crevée mais n'aurait loupé pour rien au monde cette heure de club. Donc une heure, le vendredi en fin de journée, c'était sans doute suffisant pour elle. Et ma co-animatrice aussi, qui a un certain âge, ne peut pas non plus rester plus tard.

Et donc, une heure, le vendredi à 18h est la meilleure heure, la meilleure durée : on peut avoir des gens qui sortent du travail et qui ont ce temps-là. On ne prend pas sur leurs weekends, on ne se place pas en plein milieu de semaine parce que les gens vont avoir surtout la tête au lendemain, leur journée de travail suivante. On offre un sas avant le weekend, mais pas un sas où elles pourraient passer deux heures.

Et encore, ça peut être stimulant pour parvenir à faire le maximum dans cette durée. Et si on a besoin d'en faire plus, chacun.e peut rentrer chez soi avec l'envie de prendre sa feuille et son stylo pour écrire.  Ça peut aussi servir à ça.

Petit compte-rendu de notre deuxième séance qui avait lieu hier.

J'arrive un peu en avance, presque en même temps que ma co-animatrice qui revenait d'une expo qu'elle a installé l'après-midi même dans un autre village à 20km. Elle est déjà bien fatiguée. La semaine dernière, on avait parlé de faire des séances de 1h15 au lieu d'1h. Ce ne sera pas pour cette semaine.

Je pose mes quelques affiches aux alentours au cas où de nouvelles têtes viendraient et chercheraient le chemin. Puis on discute avec ma co-animatrice de nos idées respectives pour animer cette séance et les prochaines et une première participante arrive, et deux, et trois. J'ai eu un petit peu peur qu'on en ait moins que la semaine dernière alors qu'elles avaient l'air tellement motivées. Mais comme j'étais arrivé en avance le temps m'a paru plus long et finalement la dernière arrivée n'avait que 5 minutes de retard. En tout cas, toutes celles venues la semaine dernière étaient bien là. Confirmation donc que ce club remplit un besoin.

A chaque nouvelle arrivante j'explique les idées qu'on a pour animer. J'ai posé une boîte à idées au milieu de la table, soit pour des exercices imposés sur chaque papier glissé dans la boîte, soit pour donner des coups de pouce quand on manque d'idées lors d'un des ateliers.

En tout cas, on est d'accord pour se lancer dans de l'écriture cette fois. On a déjà passé 20 minutes en début de séance pour expliquer ce que je disais ci-dessus, pour écouter les textes que deux participantes ont apporté pour nous présenter leur plume, et si on veut échanger ne serait- ce que 20 minutes sur notre production du jour, on n'a que 20 minutes pour écrire.

Ça vous paraît court ? Croyez-moi, ça peut être long...

Je propose un atelier autour de la technique que j'appelle "du mot trouvé". On prend un livre chacun.e (j'ai récupéré un lot dans une boîte à livres), on prend une page, une ligne, un mot, et on doit broder un texte à partir de ça.

On part tou.te.s de la page 58, 5e ligne, 1er mot (le choix s'est fait à l'aide de dés). Les mots : menthe, voilà, merci, lieues et là-dessus (celui-là était pour moi). Moi, j'ai l'habitude, j'ai déjà fait ça pour mes "petites gymnastiques d'écriture quotidiennes" à une époque. Mais les dames autour de moi n'étaient pas forcément à l'aise et doutaient un peu qu'on puisse vraiment sortir un texte comme ça.

Vingt minutes passent, et là on s'est rendu compte que ça pouvait être long. Surtout pour une qui bloquait sur son "merci". Elle a plus l'habitude d'utiliser ses émotions comme moteur, carburant et pédale d'accélération. Donc un mot au hasard, sans voir la finalité de l'exercice, elle coince. Avec ma co-animatrice, on l'encourage, on essaie de lui montrer les différentes façons de s'en sortir : une lettre de remerciement, sincère ou ironique, pour une personne aimée dans son passé lointain ou une qui lui aurait cassé les pieds dans la journée.

Mais elle n'y arrivera pas finalement, elle ne nous lira rien de ce qu'elle a mis sur le papier, c'est pas grave. Mais imaginez si ça avait duré plus longtemps. Et le tour de table ensuite est presque plus enrichissant que l'exercice lui-même. La première (menthe) nous explique sa méthode : elle joue avec les homophonies, le champ lexical, fait des associations, tout pour tirer plus de mots d'un seul. Elle nous lit son texte et ce pourrait déjà être le début d'une histoire.

J'enchaîne avec mon "là-dessus". J'en ai fait un ordre d'un personnage à un autre. Donc j'avais deux protagonistes, un début de dialogue, je n'avais plus qu'à imaginer un cadre, ce qui les lie et j'ai fait à peu près deux pages (écrit gros quand même) comme ça.

Ma co-animatrice avait "voilà" et produit un texte court, fort en émotion, qu'elle n'aurait pas pu étirer à cause de ça. Donc toujours pas besoin de plus de 20 minutes.

La dernière participante lit son texte. Elle nous dit depuis la semaine dernière qu'elle écrit des choses très sombres, liées à son état psychique, à ses traumas. Et là elle nous a fait rire avec son texte,complètement à l'opposé de ce qu'on croyait entendre.

Bref, c'était très profitable. On n'écrit pas forcément beaucoup en une heure mais on échange pas mal, on s'encourage. Ce n'est pas parce qu'on n'y arrive pas pendant cette heure-là qu'on n'aura pas l'inspiration dans deux jours et on peut revenir la semaine prochaine avec le texte qu'on a finalement réussi à produire. Ce que je voulais démontrer au moins pendant cette séance, c'est que les mots appellent les mots, il faut parfois tirer sur un seul pour trouver tous ceux qui se cachent derrière et ça peut faire un texte entier, parfois toute une petite histoire. Et puis, si c'est trop dur, on a le droit de casser les règles. Il ne faudrait pas que ça devienne trop contraignant non plus.

A suivre.

Super retour de ta part, je suis sûr que tu peux inspirer certains.

J'ai une technique à te suggérer pour aider ceux/celles qui ont du mal à écrire en peu de temps si tu rencontres un jour des gens qui bloquent (ou juste pour varier les plaisirs). Je crois que l'idée m'en vient de cette vidéo où Brandon Sanderson invite une autrice intervenante: https://www.youtube.com/watch?v=blehVIDyuXk Je n'ai pas revu la vidéo de 40minutes pour m'assurer mes dires alors peut être que je me trompe de source.

L'idée consiste à développer progressivement un pitch en temps limité. Une fois que l'on a posé les contraintes du texte à écrire, on place un timer sur la table et on le lance trois fois 10 minutes:
_ La première fois pour trouver un ou deux pitch de base (dont on gardera le préferé)
_ La deuxième fois pour construire une structure du texte
_ La troisième fois pour rédiger (ou du moins faire le début).

A chaque fin de timer, on s'arrête et on échange sur ce qu'on a écrit.

L'exercice a de nombreuses vertus d'après moi:
1/ Il donne une méthodologie clef en main
2/ Il est ludique grâce à l'aspect "course contre la montre"
3/ L'exercice, bien que difficile, est surprenamment prolifique. J'ai toujours été surpris de ce que j'arrivais à tirer de ces 30 minutes.
Si on n'arrive pas à écrire le texte dans les 10 minutes de la fin, ce n'est pas grave, on a souvent une base très solide pour terminer le texte chez soi par la suite et en faire quelque chose d'intéressant.

On avait fait le test avec mon "amie d'écriture" et comme l'essai fut concluant pour nous deux, nous avions souvent adopté cette façon de travailler par la suite.

Bonne soirée !

Troisième semaine.

Je reviens d'abord sur le précédent post de Bluepulp. Cela me semble une bonne idée, que je pourrais moi-même expérimenter. Elle s'applique peut-être moins aux personnes qui viennent à notre club. D'abord tout le monde ne vient pas forcément pour les mêmes raisons. En fait, aucune ne vient pour l'instant dans le but d'être un jour autrice publiée. Elles ont des motivations autres pour l'écriture, qui est surtout pour elles une activité bien-être. Et je les comprends, en particulier après la dernière séance, mais j'y reviendrai. Ce que nous écrivons lors de ces séances sert moins à produire au bout une œuvre au long cours qu'à trouver conseil et confiance en ce qu'on sait faire.

Je crois que la méthode proposée par Bluepulp ressemble davantage à un travail que peuvent faire ensemble des écrivains plus expérimentés ou dont les motivations sont vraiment de pouvoir publier un jour leurs écrits.

J'en viens maintenant à cette troisième séance.

Ma co-animatrice m'avait annoncé plus tôt dans la semaine qu'une nouvelle potentielle participante l'avait contactée. Nous attendions donc sa venue. Ce qui serait pas mal puisque, en arrivant le jour même, j'apprends que deux de nos habituées auront un empêchement cette fois. Autant le dire tout de suite : la nouvelle n'est jamais venue, mais la porte est ouverte pour la prochaine fois.

Nous n'avons donc eu qu'une participante. Séance à trois donc, et cela a fait que nous avions plus de temps pour écrire car moins de textes à partager. Nous sommes partis sur trois exercices en une heure : un sur des sonorités imposés (che et je), sur des mots imposés (éléphant, chapeau rouge et pompe à essence) et un début et une fin imposés ("un homme entra... la porte se referma").

Si depuis le début je dis que ce club comble un besoin chez certaines personnes, pour une fois, c'était moi qui en avais besoin. Je n'étais pas bien depuis quelques jours et le premier exercice m'a fait pondre un texte plutôt morose qui n'allait nulle part. Au deuxième, je me suis beaucoup plus amusé, inventant une histoire pour enfant à la Dr Seuss. Enfin, au troisième, ma production n'était pas vraiment joyeuse mais j'ai eu la satisfaction de produire un texte qui me correspondait vraiment en seulement quatre lignes.

Finalement, je n'ai plus pensé à ma mauvaise humeur pendant une heure. En fait, depuis le début de la semaine, j'avais besoin de ça, alors que je n'écrivais pas grand-chose depuis un moment (ça fait des semaines que je suis en phase de recherche pour un manuscrit et je me demande encore quand je vais commencer à l'écrire). On a fini la séance, pendant les dernières minutes, en partageant notre expérience, ma co-animatrice et moi, avec notre participante du jour, des conseils d'écriture, sur le choix des mots, les pièges langagiers, etc.

La séance ne s'est pas éternisée ; je ne savais déjà pas au début si j'allais avoir la motivation pour une heure entière. Et j'avais un train pour Paris à prendre. Et dans le train, j'ai repris mes recherches pour mon futur manuscrit, trouvant en deux heures plein de pistes pour mon histoire, pour étoffer les rapport entre mes personnages. Bref, je crois que je me sens mieux grâce à tout ça.

Un mois après où en est-on de cette idée ?

Je n'ai pas fait de compte-rendu de l'avant-dernière séance, elle ne mérite pas tellement de figurer dans les annales. Deux heures avant, j'avais eu un petit accident idiot qui m'a mis le bras en écharpe ; pas pratique pour écrire. Et en raison du grand pont de l'Ascension, les animateurs étaient plus nombreux que les participants.

La séance suivante était plus intéressante puisqu'elle a vu l'arrivée d'une nouvelle participante (oui, encore une femme, je n'ai pas d'explication à ce phénomène) qui présente aussi un profil nouveau. Elle a déjà fait des ateliers d'écriture. Elle écrit des nouvelles mais n'a pas encore franchi le palier de l'édition. On comprend que c'est lié aussi à la difficulté de retravailler ses textes. Nous jetterons peut-être un œil à ses productions personnelles une autre fois. Mais nous lui présentons d'abord le fonctionnement déjà en place du club. Donc je lui fais le topo sur l'idée à l'origine de sa création, on se présente tous un peu, et on part sur un de nos exercices.

On est toujours sur un rythme d'un quart d'heure d'écriture chrono en main. On voit ainsi de quoi on est capable, ce qu'on parvient à déverrouiller avec ces contraintes. On fait ensuite un tour de table pour lire chacun notre tour notre texte. On aura produit ainsi deux textes en une heure. Le premier en prenant un personnage d'un tableau représentant une foule et en imaginant sa journée. Le deuxième avec trois mots imposés à placer dans un texte.

Ma conclusion de cette séance, c'est qu'on va devoir progressivement faire autre chose de nos productions. Simplement les lire après écriture ne nous permet pas vraiment de donner des retours concrets. D'abord ce sont des premiers jets très bruts, on ne peut pas vraiment dire ce qui va ou ne va pas, les conseils qu'on pourra se donner à partir de ça ne seraient pas très pertinents.

Je remarque aussi un non-usage des dialogues flagrant dans chaque production. Donc j'ai déjà proposé pour plus tard des exercices autour du dialogue, montrer comment on peut faire avancer une narration, une action par ce biais.

Bref, il nous reste beaucoup d'idées à exploiter mais on n'arrête pas de se réinventer. Surtout par rapport aux nouvelles venues. Il y a celles qui viennent pour ce qu'on fait déjà depuis le début et d'autres qui arrivent avec d'autres besoins, et nous autres animateurs qui devons aussi faire en fonction de tout cela et qui avons aussi envie de varier les séances pour que ça ne devienne pas train-train.

Encore une fois, j'espère que cette expérience donnera des idées, pourquoi pas pour d'autres créations de club ailleurs, et que ces compte-rendus permettront de mieux voir tout ce qui peut être fait, tout ce qu'il faut anticiper et considérer.

Bonjour,

J'interviens, car je fais partie des 815 vues indiquées pour ton topic et je tiens à ce que tu saches que ton aventure et tes retours m'intéressent beaucoup.

Je manque d'expérience pour donner un avis pertinent et probablement qu'un nombre important de personnes sont dans le même cas. Cependant j'insiste, j'apprécie d'autant plus tes posts que je serai peut-être dans ta position un jour ou bien déjà je me rapprocherai d'un regroupement d'écrivains IRL.

Merci Fred Dee

Lul de Faltenin a écrit:

Bonjour,

J'interviens, car je fais partie des 815 vues indiquées pour ton topic et je tiens à ce que tu saches que ton aventure et tes retours m'intéressent beaucoup.

Je manque d'expérience pour donner un avis pertinent et probablement qu'un nombre important de personnes sont dans le même cas. Cependant j'insiste, j'apprécie d'autant plus tes posts que je serai peut-être dans ta position un jour ou bien déjà je me rapprocherai d'un regroupement d'écrivains IRL.

Merci Fred Dee

Tout d'abord merci à toi Lul et à toutes les personnes qui s'arrêtent parfois sur ce topic pour en lire l'évolution.

J'ai laissé ce message en attente pendant deux semaines mais ça ne veut pas dire que je n'aurais rien eu à raconter. Et surtout n'allez pas croire que ce club a coulé. Non, il vit simplement sa petite vie. On s'adapte, on réfléchit encore à tout ce qu'on peut faire. Par exemple, nous avons décidé lors de la dernière séance de laisser de côté le modèle 1/4h d'écriture, 1/4h de tour de table et on recommence jusqu'à la fin de l'heure. Notamment parce que la deuxième moitié est souvent moins productive qualitativement. On se précipite un peu, et on n'a finalement plus de marge pour échanger. Donc nous partons plus sur une séance, un texte produit à partir d'un défi donné, et on prend le temps de discuter.

Et même ce modèle, combien de temps va-t-il tenir ? Il suffit d'un nouveau participant, de voir ses attentes pour qu'on voit si on ne pourrait pas encore évoluer en incluant cela.

Personnellement, la dernière séance m'a été utile parce que je n'avais rien écrit de la semaine. J'ai un projet où je ne fais qu'ajouter des idées mais sans rien écrire de l'histoire en elle-même. Donc, le club me permet aussi d'éviter une période de complet passage à vide.

Je continuerai à passer de temps en temps donner des nouvelles mais comme j'essaie aussi de me concentrer sur certains projets, je passe aussi moins de temps sur le forum. Je passe jeter encore un oeil tous les jours mais j'essaie surtout de venir pour offrir une part de mon expérience. Là, j'avais deux-trois raisons de taper dans ce cadre. A plus pour d'autres partages.

Je réactive ce sujet car nous sommes en train de préparer la rentrée avec notre club. On ne s'est pas vu de tout l'été. On a fait une pause en juillet et comme nous étions quasi tous indisponibles une partie d'août, nous avons attendu la fin des vacances.

Je ne sais plus très bien comment s'étaient passées les dernières séances. Je me rappelle d'un peu de fatigue, de personnes arrivées en retard et peut-être un peu de manque d'idées. Mais c'est le problème quand on est peu nombreux et là il faut relancer la communication, d'autant plus parce que l'une des participantes veut se concentrer toute seule de son côté sur ses nouvelles.

Mais ça va, de mon côté, j'ai pas mal écrit durant l'été. On aura peut-être des choses à partager comme ça, sur nos écrits respectifs.

Bref, on redémarre le 22 septembre. Si vous êtes du coin, venez.

Coucou Fred Dee !

Je lis tes posts également mais je me manifeste seulement, c'est franchement une belle aventure, je trouve ça intéressant !
Je profite d'ailleurs de ce post pour te poser une petite question (tu peux naturellement répondre par mp si tu trouves ça gênant) : est-ce que ton club est payant ? Parce que juste à côté de chez moi, j'ai aussi un petit club d'écrivains/lecteurs/amateurs de théâtre. En gros, ça mélange atelier d'écriture, lecture à haute voix et petites saynète de théâtre, le tout dans un cadre totalement amateur et passionné m'a-t-on précisé. Le souci, c'est que ça coûte 300€ et je trouve ça énorme pour juste se retrouver entre gens pour partager cette passion (il n'y a vraiment aucun cours ni rien, c'est juste du petit atelier amateur), et je me demandais si c'est un tarif normal ?

Il n'y a pas au moins un animateur ou quelque chose ? Ça me parait élevé comme tarif pour un atelier totalement autogéré.

Cervidé Grognon a écrit:

Coucou Fred Dee !

Je lis tes posts également mais je me manifeste seulement, c'est franchement une belle aventure, je trouve ça intéressant !
Je profite d'ailleurs de ce post pour te poser une petite question (tu peux naturellement répondre par mp si tu trouves ça gênant) : est-ce que ton club est payant ? Parce que juste à côté de chez moi, j'ai aussi un petit club d'écrivains/lecteurs/amateurs de théâtre. En gros, ça mélange atelier d'écriture, lecture à haute voix et petites saynète de théâtre, le tout dans un cadre totalement amateur et passionné m'a-t-on précisé. Le souci, c'est que ça coûte 300€ et je trouve ça énorme pour juste se retrouver entre gens pour partager cette passion (il n'y a vraiment aucun cours ni rien, c'est juste du petit atelier amateur), et je me demandais si c'est un tarif normal ?

Eh bien, ça va peut-être vous étonné mais pour l'instant, on fait payer... que dalle. Oui, oui, franchement. D'abord, libre aux participant.e.s d'adhérer à l'association à laquelle je me suis greffé pour lancer ce club, c'est à dire : 20 euros. J'anime les ateliers avec la présidente de l'asso et elle n'a jamais voulu pousser qui que ce soit à adhérer car le reste de l'activité de l'asso, c'est l'organisation d'expo avec les artistes (peintres, sculpteurs, une minorité d'écrivains...) adhérents. Le club s'est juste ajouté avec mon idée. On n'attire pas foule et l'asso n'a pas envie de faire son beurre (des noisettes de beurre) avec les amateurs d'écriture participant.

Alors, oui, je trouve que 300€, ça fait ultra cher si c'est juste pour avoir le droit de passer une heure ou deux heures par semaine pour partager ses lectures / écritures.

J'ai à côté de chez moi une MJC qui fait payer (adhésion non incluse) 10€ par an pour participer des cafés lecture ou la même somme pour des ateliers "écriture plaisir". A la carte de la même MJC, il y a aussi des ateliers d'écriture de nouvelles mais à 200€. La différence : les premiers sont animés par des passionnés d'écriture ou de lecture sans autre ambition que de passer un bon moment ensemble. Le dernier est animé par une professionnelle de la prestation en écriture, avec des formations pour l'animation de de ce type d'atelier.

Dans notre club, on ne prétend pas être des professionnels de l'animation d'atelier mais on veut juste offrir un lieu, un moment pour se retrouver. Un peu comme si des JE avaient une salle IRL près de chez ell.eux, et faisaient la même chose que sur ce site : on s'échange des conseils, on se met au défi avec la production de textes ou en présentant des bouts de ce qu'on sait faire. Et dans notre cas, ça permet aussi à des personnes de sortir de chez elles, d'une sorte d'isolement, d'une activité qu'elles aiment mais dont le côté solitaire peut parfois s'avérer pesant.

Voilà, vous êtes les bienvenus si vous passez par là (c'est à moins de 20 minutes de Lyon).

Non il n'y a aucun cours, le président et la présidente de l'assoc m'ont précisé qu'ils étaient des membres ''normaux'' et que s'ils initiaient généralement les idées/thèmes au début, ils laissaient ensuite les autres membres faire à leur sauce. Je m'attendais donc à payer une petite adhésion dans les 10/20€, mais là 300€ ça m'a laissée sur le cul ! D'ailleurs je pensais qu'il s'agissait d'une plaisanterie et je me suis forcée à rigoler gentiment, mais le président m'a aussitôt répondu ''ben quoi, les temps sont durs, j'ai aussi mon loyer à payer''.

Je vais essayer de voir s'il n'y aurait pas d'autres petits ateliers dans les villages environnant, parce que là c'est quand même hors de prix.