GF a écrit:

...donc si je vous comprends bien, Vichy et Plumerose, l'édition a un côté pervers caché. Il vous retire peut-être ce côté naïf et juvénile de la jeune plume qui n'a pas encore été fixée sur papier. Libre encore, vibrante encore de sa rêverie, sa jeunesse, ses ailes quoi !  L'édition fait de vous une plume adulte désormais ... avec tout ce qu'on attend d'elle...

Oui, personnellement c'est un peu ça.

Après beaucoup ne vivent pas le fait d'être publié pareil. Mais pour moi ça a été un peu le revers de la médaille. Il faut apprendre aussi à se détacher, ne pas prendre des critiques trop personnellement etc et cela est un travail de longue haleine.

Et un autre point qui vient de m'arriver en proposant mon 3eme manuscrit et qui a été refusé un peu partout avec toujours le même point: c'est très bien écrit, c'est intéressant mais ce n'est pas ce qui est demandé en éditorial en ce moment. En gros, si tu veux publier tu dois t'adapter à ce qui se vend le mieux en ce moment et pour moi, ce n'est pas possible. Je ne suis pas un ordi qui va s'adapter à la mode du moment. Il y a ce côté là un peu pervers du monde de l'édition.

Pour moi c'était comme un gros paquet cadeau que tu déballes à Noël, tout marche parfaitement et au fur et à mesure tu vois les dysfonctionnement et après c'est un peu la galère pour bien faire marcher le nouveau jouet. Bref, je m'éloigne, mais je trouve qu'en effet qu'une fois éditée, tu n'as plus la même façon de penser et que si tu n'as pas les épaules solides ou que tu es comme moi, hypersensible et empathique +++, et bah des foi tu as des grosses remises en question pas cool.

Je crois que vais rejoindre le duo Plumerose et Vichy, car ça me parle bien, cette approche :-)

VICHYSSOISE a écrit:

 En gros, si tu veux publier tu dois t'adapter à ce qui se vend le mieux en ce moment  

Oui, complètement... et ça, on le mesure rarement avant d'être publié.

Donc quelque part, on écrit avec au fond de notre tête l'idée que "ça doit plaire à l'éditeur qui cherche à ce que ça plaise au lecteur".

Et même si on ne peut que comprendre, ça ôte en partie la spontanéité.

@EMSI : oui, formons un "club"    !

Je trouve que c'est quand même super-important de se rendre compte qu'on n'est pas isolé avec nos ressentis... qu'il y a quelque chose de presque "normal" à cette forme de déception (je ne trouve pas mieux comme mot, même si ce n'est pas tout à fait le bon mot, "déception").

"désillusion"

Mavis Gary a écrit:

"désillusion"

Oui, c'est un peu ça !!    

Spoiler:

Peut-être pas "désillusion" mais déjà 'prise de conscience". Car des illusions, je ne sais pas si on s'en fait tellement quand on propose un manuscrit :
en fonction de l'éditeur, et même si on a ciblé cet éditeur en fonction de ce qu'on a écrit (et même, finalement, si on a ciblé notre écriture en fonction de ce que recherche l'éditeur) on se doute qu'il y a des choses qui dans le manuscrit qu'on propose, pourront ne pas plaire et entraîneront le refus du manuscrit.
Alors certes il y a un "espoir" que ça plaise, mais pour moi, pas d'illusions. Juste de l'espoir.
Et donc pas de désillusion, surtout quand on vient fréquemment sur ce site et qu'on y lit les expériences en tout genre, et aussi les apports très objectifs de gens qui sont du métier (je pense à Verowyn par exemple, qui me semble-t-il est aussi éditrice).