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 [L'Immeuble - appartement 602] - Esperanza Reyes

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Pénélope
   
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Pénélope  /  Bile au trésor


Ouh là... Un peu trop de monde dans cet immeuble...
Pour l'instant, mon appartement est fermé aux locataires, je vous préviens tout de suite ! Pas d'étranger chez moi...
Et mon voisin d'étage, bah, il est bizarre je trouve... J'espère qu'il ne va pas me donner des ennuis lui.

Si vous voulez interagir avec moi, c'est ici...

Peut-être dois-je me présenter pour que vous me connaissiez aussi ! Vous avez devant vous Esperanza Reyes... Je ne vous en dit pas plus !
 
Pénélope
   
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Pfiou ! Dis donc, six étages à monter... C'est beaucoup quand même ! Même si ça me fait faire du sport après tout.  Je n'ai pas voulu prendre l'ascenseur, il y a trop d'inconnus dans l'immeuble et ils sont bizarres je trouve. Surtout mon voisin de pallier, Imanuel, j'ai vu son nom sur sa boîte aux lettres... La nuit dernière, j'étais encore en train de m'installer, et il a décidé de jouer de la trompette ! Mais le pire, c'est qu'il ne sait pas jouer... J'ai l'oreille musicale moi, je jouais au violon il n'y a pas si longtemps. J'ai dû arrêter mais ce n'est pas pour venir écouter ce soi-disant musicien ! Mes pauvres oreilles... Il faudra bien que j'aille le voir un jour pour lui dire de ne pas le faire en pleine nuit quand même.

Et puis, y en a qui sont spéciaux aussi, notamment au quatrième étage je crois... Y a un mec qui vient d'emménager et il avait un truc qui sentait pas très bon dans sa valise, je ne sais pas ce que c'est. Mais c'est suspect en tout cas ! Et il arrêtait pas de regarder à droite et à gauche, comme s'il avait peur de croiser quelqu'un.  Mais je l'ai vu... Il m'a pas vu, lui, de son côté, je crois parce que j'étais en train de descendre et j'ai entendu du bruit. Du coup, pour ne pas avoir à dire bonjour, je me suis arrêtée au pallier du cinquième et je l'ai vu arriver devant son appartement. Bref, il va falloir que je fasse attention à lui je pense. Et j'ai l'impression que je sent une certaine odeur, un peu sucrée qui vient de plus bas que le sixième étage... A moins que ce ne soit un de mes voisins du dessous, je ne les ai pas encore croisés, eux.

Bon, en tout cas, je vais essayer de ne pas croiser trop de monde ici, je n'ai pas envie que toutes ces personnes savent le pourquoi du comment... Même si mon appartement n'est pas très spacieuse quand même... Je ne m'attendais pas non plus à grand chose vu que je ne paye pas un très gros loyer mais il y a tout de même une limite je trouve ! C'est limite si j'ai pu passer mon petit lit et une chaise ! Tant pis, je ne vais pas me plaindre, je suis au dernier étage et comme ça, il ne va pas y avoir beaucoup de passage... Mais il va falloir que je me mette à nettoyer cette pièce, vu comment elle est sale ! Je ne sais pas ce que les derniers occupants ont fait, mais c'est vraiment un taudis ici ! Dès demain, je me mets au nettoyage... ou cette nuit tiens ! Peut-être que je vais embêter mes voisins comme ça, avec mes chaussures à talons, vu que c'est du parquet au sol ! Je pense que je vais faire ça.

Oh, mais j'y pense ! J'ai une petite fenêtre qui donne sur le ciel et les étoiles en plus ! J'ai de la chance... Je pourrais réviser mon astrologie le soir... quand elle sera nettoyée ! Et si j'arrive à l'atteindre parce que je ne suis pas bien grande, malgré mes talons. Je ne vais quand même pas devoir aller sonner chez un voisin pour lui demander s'il peut me nettoyer cette foutue fenêtre ! Si vraiment je dois le faire, je demanderai à un voisin tout en bas, comme ça, je ne le recroiserai pas tous les jours. La honte ! Bon, je verrai demain...
 
Pénélope
   
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Pénélope  /  Bile au trésor


Oh my god !!! Imanuel a encore joué de la trompette hier soir !! Encore heureux, c'était pas si tard que ça, j'étais encore réveillée. Sinon, je te jure que j'aurais été toquer à sa porte pour au moins lui dire qu'il devrait arrêter... Mes pauvres oreilles ! Bon, sinon, j'en ai marre de cette petite loge, je n'arrive pas à la nettoyer. Hier soir, et cette nuit aussi, je me suis décidée de prendre une cuvette avec de l'eau et d'essayer de laver le parquet mais certaines tâches restent... C'est énervant. Finalement, j'ai décidé de ne pas embêter mes voisins du dessous, je ne les connais pas donc je suis restée en baskets pour faire ce petit brin de ménage. Mais cette nuit, j'ai quand même dû aller dehors pour vider ma cuvette pleine d'eau sale. Je ne savais pas où la jeter, alors je me suis décidé à sortir. Et puis, la nuit, normalement, il n'y a pas grand monde dehors. Mais au moment où je suis descendu, j'étais dans la rue adjacente à notre immeuble, et j'ai commencé à entendre des cris. J'ai eu tellement peur ! D'accord, j'ai quelques notions de self-défense puisque j'en avais pris, sur décision de mon père - une des seules décisions qui soit intelligente d'ailleurs venant de lui - pour qu'il soit rassuré quand j'ai commencé à sortir le soir, lors des mes années estudiantines... Mais quand même, c'était des zonards, là, ceux qui se trouvent sous notre immeuble et qui me regardent d'un air un peu trop intéressé à chaque fois que je passe devant eux. Oh non... J'ai eu tellement peur qu'ils me voient et me fassent quelque chose, que je suis restée immobile, même si mon instinct de protection me disait d'aller voir ce qui se passait... Un jeune gars a été martyrisé je crois... Je ne savais pas comment m'en sortir quand j'entends une voix, sortant du premier étage, qui leur dit se tirer. Je ne sais pas qui c'est. Un mec encore une fois, plus âgé que moi bien entendu... Mais au moins, grâce à lui, bah le mec qui était martyrisé a pu partir et j'ai pu rentrer tranquillement. Enfin... tranquillement, façon de parler vu que mon cœur battait la chamade d'être intercepté par un de ces mecs. Mais bon, tout est réglé, j'ai pu continuer à nettoyer mon appartement après !

Mais j'y pense, j'ai fait super attention à ne pas croiser quelqu'un cette nuit mais, finalement, je me suis aperçue que le mec qui m'a légèrement sauvé d'une nuit à passer dehors est sorti après... Je l'ai vu au loin, il était assis sur un banc dans le patio central penché, comme s'il était triste ou mélancolique. Je ne crois pas qu'il m'ait vue ou entendu mais je ne suis pas sûre... Surtout que j'avais remis mes bottes à talons pour sortir car mes baskets sont vraiment dans un piteux état. Et j'ai remarqué que je l'avais déjà croisé, mais j'avais totalement oublié cet épisode. C'est au premier étage, alors c'est soit Armando Diaz, soit Dan Beauchamps... Je ne sais pas pourquoi, mais je parierais plutôt sur Armando. Il a plutôt un nom à chercher la bagarre lui ! Et je me rappelle de cette première rencontre... Il était habillé comme s'il allait faire du sport, chose que je déteste d'ailleurs, et il m'a sourit quand je l'ai croisé. Je rentrais, les bras chargés d'affaires puisque j'étais en plein déménagement et j'avais répondu à son sourire... Autant être sociable avec les voisins ! Mais il a commencé à avoir ce même regard, que tous les mecs ont à ma vue, celui qui me fait partir assez rapidement sinon, je sais que je finis par avoir des problèmes... Et il continuait de me fixer, avec ce même sourire. Je me rappelle de la chair de poule qui avait commencé à arriver et qui ne s'était pas estompé jusqu'à ce que je rentre dans mon appartement. C'est extraordinaire comme je me sens si fragile en ce moment ! Je sais que d'avoir abandonné mes études en plein milieu n'a pas amélioré la chose et d'être partie de chez moi non plus, mais quand même ! Il va falloir que je me reprenne et que je commence à chercher à sympathiser avec mes voisins quand même ! Mais bon, ce matin, je suis repassée au niveau du patio, et il était encore là... Mon cœur est un peu trop tendre je crois. J'ai eu envie d'aller lui demander s'il allait bien parce qu'il avait vraiment l'air déprimé. Mes quelques années en tant qu'étudiante en médecine m'ont rendue un peu trop sensible à ce genre de chose... Et je me souviens après des problèmes qui pourraient arriver s'il me faisait du mal. Parce que vu le genre de mec que c'est, il est du genre à avoir des tatouages partout et peut-être a-t-il fait de la prison même ?

De toute manière, mes voisins sont tous bizarres... J'ai croisé un vieillard qui était même en train de se laver ou de boire, je ne sais pas, dans l'eau du patio... Beurk ! Et j'ai peur de me lier à quelqu'un pour finalement m'apercevoir qu'il compte seulement me faire du mal... J'ai l'impression, en plus, qu'il n'y a pas grand monde de mon âge... Tous les résidents sont des personnes plus âgées, et quelques uns sont des mioches. Ah, ces mioches, je les aurais bien éduqués moi ! Franchement, leur mère semble seule pour les éduquer mais quand même ! Il y a une certaine façon de les tenir. Ce matin, quand je suis descendue, par les escaliers bien entendu, pour aller faire un petit tour de marche à pied dehors, j'en ai croisé un et, en réponse à mon sourire et à mon bonjour, il m'a littéralement tiré la langue ! Quel mal élevé ! Je ne sais pas ce qu'il va devenir lui, mais je sens qu'il va finir par être seulement un de ces zonards, en bas de l'immeuble.

Et Le Concierge ! Ah celui-là, comme je le déteste ! Hier soir, quand je suis passée devant sa loge, il était là. Je lui ai dit bonjour avec un sourire et il m'a vraiment ignoré ! Sale papi ! Un peu vieux, il se reclus dans sa loge, qui semble tellement grande et lumineuse ! Et il semble me mépriser, alors que je ne lui ai rien fait. Je reste dans mon taudis, au dernier étage, ce n'est pas comme si je l'embêtais quand même ! Mais bon, je ne comprendrais jamais rien au gens de toute manière. Peut-être y a t-il un voisin que je n'ai pas croisé qui va me sembler gentil ? Après tout, je suis si difficile...

Bref, je vais essayer de monter sur ma chaise branlante pour nettoyer cette petite fenêtre au niveau du plafond. Mais j'espère que je vais réussir, sinon, je ne sais pas à qui je vais demander. Tant pis, la fenêtre restera sale. Mais je ne vois vraiment rien à travers, alors il va bien falloir qu'elle s'éclaircisse un peu, au moins pour que ma vie soit plus lumineuse... C'est plus dangereux qu'autre chose ce que je fais là... Je sens que je vacille, cette chaise est tellement âgée et en piteux état. Mais je tiens bon et je commence à passer un coup d'éponge sur la fenêtre... Elle commence à se nettoyer, très difficilement jusqu'à ce que le chaise casse... Je tombe par terre, sur le parquet... ça fait un bruit d'enfer ! J'espère qu'il n'y a personne dans l'immeuble aujourd'hui, que tout le monde est parti travailler... Ouch ! J'ai du mal à me relever... J'ai mal partout, alors je reste un instant allongée. Ma tête me fait mal, je ne sais pas si je ne me suis pas tordue le poignet moi... J'espère pas ! Première fois que je me serais fait mal à la main, justement quand je ne joue plus au violon ! Mes mains sont vraiment ce qui est sacré chez moi, avec mes poignets, et je compte réussir à trouver un violon pas très cher pour m'y remettre... mais avec un poignet foulé, je vais avoir du mal, surtout que je cicatrise assez mal souvent. Et je ne connais pas la ville en plus, je ne sais pas où il y aurait un médecin par ici qui pourrait me soigner. J'essaie de me relever, après cette constatation et je m'assis sur mon lit. Je regarde ma pauvre fenêtre, d'un regard dépité, et je m'oblige à ne pas fondre en larmes devant ce nouvel échec. Je suis assez émotive en ce moment, depuis que j'ai fuit de chez moi. Je n'en peux plus... Je me sens vraiment déprimée, j'ai besoin de quelqu'un à qui je pourrais parler de ces secrets... Mais tout le monde m'a abandonné une fois qu'ils ont appris en quoi mon père était impliqué. Finalement, c'est comme moi, je l'ai fuit aussi... Tant pis, je ne pourrais pas regarder les étoiles le soir et la nuit. Je n'occuperai pas mes insomnies comme ça. Et mes deux gros livres sur l'astronomie, je n'en aurais plus besoin du coup. Je vais essayer de les revendre, dans la semaine, à un brocanteur. Je crois que j'en ai vu un pas très loin... Je m'effondre sur mon lit, mon poignet me lance, et je réfléchis, le regard porté au plafond. Mais je vois quelque chose à ce niveau qui me fait sourire... Il y a une petite trappe au dessus de mon lit. Je ne crois pas que Le Concierge m'ait dit qu'il y avait un grenier dans l'immeuble. J'espère que ce n'est pas ça, sinon, il risque d'y avoir des rats. Brrrr... Je frissonne et me raisonne en pensant que c'est peut-être une trappe pour aller sur le toit. C'est possible après tout ! Et je pourrais lire, là-haut, assise, proche des étoiles. Je commence à rêver pour m'apercevoir qu'elle est aussi trop haute pour moi, même si je me mets debout sur mon lit vu que le matelas est posé à même sur le sol. Pffffffff, je n'en peux plus, je vais arrêter de réfléchir à ça, il faudra juste que je me trouve un petit escabeau pour mon nouveau chez-moi. Mais je n'ai pas d'argent, ça va être dur. J'en ai marre. J'ai mal au poignet, il va falloir que j'aille voir quelqu'un vu commet il est en train de gonfler... Je n'ai même pas de glace chez moi, je n'ai qu'un réfrigérateur... J'ai mal.
 
Pénélope
   
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J'ai toujours aussi mal. Mon poignet est toujours aussi gonflé. Demain, je pars à la recherche d'un médecin, promis. Sinon, je ne sais pas comment il va ressortir...

Je suis passée, en rentrant ce matin, avant ma chute, devant l'appartement de Doña Auxilio... Je crois qu'elle est seule avec son enfant mais il y avait des bruits bizarres qui sortaient de chez elle. J'ai entendu des aboiements, nombreux, notamment mais je pense qu'il y a d'autres animaux que des chiens. Vu le bruit... on dirait qu'elle élève une colonie de petites souris ou ce genre de choses et y a aussi des croassements j'ai l'impression. Bref, c'est un zoo son appartement ! J'espère qu'il n'y aura pas d'odeur qui va remonter vu qu'elle est en-dessous de chez moi... Je crois que je vais aller râler chez le concierge demain, tant pis... Mouais, vu l'état de mon poignet, peut-être pas en fait, il vaut mieux que je fasse profil bas sinon, il va se demander ce que j'ai fait. D'ailleurs, je crois que personne ici n'a entendu ma chute.

Je suis toujours allongée sur mon lit, j'ai trop mal pour faire quoi que ce soit... Et j'ai faim du coup.
 
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Pour une fois qu'Imanuel n'a pas joué de la trompette cette nuit, j'aurais pu dormir moi. Mais j'avais trop mal à ce poignet. J'ai pas pu. Et puis j'ai trop de pensées qui trottent dans ma tête en ce moment surtout aujourd'hui.
Bref, il faut que je descende pour aller chercher un docteur moi mais je ne sais vraiment pas où aller... Tant pis, je vais aller voir le Concierge, il pourra, je pense, m'indiquer où aller. Il doit bien connaître la ville, vu qu'il est là depuis longtemps. Il ne faut pas que je laisse ma fracture sans rien faire... Mais il faut que je me lève et je ne sais pas si je vais pouvoir... Je me sens vraiment pas bien, j'ai peur de tomber dans les pommes si je me lève moi...
 
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J'ai réussi à me lever de mon lit pour descendre chez le Concierge. En descendant les escaliers, je me surprends à fredonner une petite chanson que j'avais composée, il n'y a pas si longtemps...

 
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Après avoir toqué à la porte du concierge, je lui demande, bien gentiment s'il ne connaîtrait pas un médecin... Et lui m'en conseille un qui est mort il y a 12 ans !! Je ne me rappelle même plus son nom... Non mais, comment il est malpoli celui-là ! J'ai tellement mal que je n'ai aucune envie de sortir dehors pour aller chercher un médecin et quand je regarde sur Google comme me l'a conseillé le concierge, je ne trouve rien qui soit assez proche d'ici... Je remonte les escaliers, je ne fredonne plus. Je suis plus déprimée qu'autre chose, je ne sais pas ce que je vais faire moi.
Je ne connais personne ici, tous ont l'air bizarre, presque tous sont des mecs, je suis une des plus jeunes si on ne compte pas les mioches... Et je ne connais pas la ville... Je commence presque à regretter d'être partie de chez moi. C'est dur. Et j'ai vraiment super mal. Il faut que je trouve une solution, au moins pour qu'il dégonfle... Je vais déjà me fabriquer une petite attelle, ça ira mieux parce que je me sens vraiment nauséeuse, je ne veux pas tomber non plus... Et il faut que je me fasse à manger.
 
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Mais quand même, c'est fou ça ! Pourquoi ce voisin est venu me voir pour me demander si c'était moi qui jouais de la trompette en pleine nuit ! Je suis sûre qu'il a vu que mon nom était féminin et qu'il s'est dit que c'était donc moi, forcément, la fautive et pas un mec. Sexiste va ! Bref, au moins, vu que je lui ai seulement entrouvert la porte, il n'a pas dû voir mon poignet, aussi gros qu'une boule de pétanque... Mais il va falloir que je me mette à la recherche d'un médecin... Et je vais peut-être aller toquer à la porte d'Imanuel pour lui demander s'il n'aurait pas au moins de la glace pour ma blessure... Ouais, je pense que je vais faire ça mais avant, il faut que je me pose. Je m'allonge sur mon lit en pensant à ma vie d'avant...

Esperanza, plus jeune, haute comme trois pommes, se trouve dans sa chambre. Elle est dans son lit, et attend qu'un de ses parents vienne lui lire une histoire pour qu'elle puisse s'endormir. Elle a déjà choisi : aujourd'hui, ce sera son livre préféré, qui raconte l'histoire d'une petite tortue qui cherche à faire le tour du monde. Mais ses parents ne viennent pas et elle entend du bruit provenant de leur chambre. Elle se lève et va voir ce qui se passe... Arrivée devant la chambre de ses parents, elle voit, à travers la porte entrouverte, son père qui a un couteau dans la main... Se faisant petite, Esperanza est figée, et, sans bruit, elle regarde la scène qui se déroule devant ses yeux. Son père brandit le couteau devant lui, mais Esperanza ne voit pas qui est en face de lui. Elle pense à sa maman... Et, courageuse comme elle est, elle s'avance en ouvrant la porte de la chambre en grand...

Toc, toc, toc, toc !! Oh non, le voisin est encore venu toquer à ma porte ! Qu'est-ce qu'il me veut encore ? Je lui ai déjà dit que ce n'était pas moi qui jouait de la trompette. Je me relève alors... en essayant de me sécher les larmes qui ont coulées...
 
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C'était vraiment pas le moment de me faire mal au poignet avec tout ce qui se passe à Aguacope en ce moment... Pourquoi suis-je arrivée ici ? Pourquoi suis-je tombée dans cette ville ? J'ai un peu peur de ce qui se passe... Je sens qu'on va avoir des problèmes avec la milice...
 
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En m'effondrant sur mon lit, je commence à pleurer, ravie d'avoir réussi à tenir tout ce temps. Diaz a été si gentil avec moi ! Mais je préfère faire attention, tout de même, car je ne veux pas finir coincée. Je ne connais rien de lui, il est peut-être liée à une quelconque affaire dans la ville et, si ça se trouve, il connaît mon père, qu'est-ce que j'en sais ? J'aurais dû fuir plus loin que ça, au lieu d'aller dans la ville d'à côté. Voilà que je recommence à réfléchir au lieu de dormir, alors que je tombe de sommeil...

Esperanza, après avoir ouvert la porte de la chambre de ses parents, écarquille les yeux devant la scène qui se déroule devant elle. Son père se retourne, surpris dans son geste. Sa mère, qui est bien ici, la regarde, d'un air si apeurée qu'Esperanza aimerait s'enfuir. Mais elle reste figée, sur le palier de la porte. Elle voit la scène : son père, brandissant un couteau vers sa mère, nue, frigorifiée et apeurée. Son père lui intime de sortir, et s'approche d'elle avec son couteau, le brandissant maintenant vers elle... Sa mère lui dit de sortir et d'aller dans sa chambre, et qu'elle viendrait lui lire une histoire. Esperanza sort alors en courant, se terre sous son lit, tremblotant. Elle attend pendant des heures que sa mère vienne mais, en vain. Elle finit par s'endormir...

Je finis par me réveiller en sursaut, un brin de fièvre se pointant, et les draps trempés de larmes. Je tremble encore, à me rappeler ce qui s'était passé. Mais bon, je ne vais pas refaire l'histoire non plus, j'avais réussi à sauver ma mère ce jour-là. Même si je n'ai pas réussi à surveiller mon père à chaque fois et malheureusement... Non, il faut que j'arrête de penser à ça ! Je me décide enfin de me bouger, et vais prendre une douche. Mon poignet est déjà un peu moins gonflé, grâce à la glace. Je regarde l'heure et remarque que je n'ai pas beaucoup dormi... Mais je descend, sereine pour aller faire mon petit tour de quartier, même s'il se fait tard. Ça va me faire du bien, je le sens, j'ai besoin d'air frais. Et comme Diaz m'a dit qu'il fallait absolument que je repose mon poignet, je ne vais pas tout de suite monter sur le toit...
En descendant, je m'aperçoit qu'une toile vient d'être mise dans le patio. Je me rapproche pour la regarder. Elle est lugubre ! Je frissonne... et m'éloigne rapidement. Arrivée dans l'entrée de l'immeuble, mon regard passe sur les boîtes aux lettres et je me surprends, avec une rage surprenante, à m'approcher de la mienne et à arracher mon nom, écrit sur un bout de carton que j'avais collé. Pourquoi ai-je écrit mon nom en entier ?? J'aurais dû écrire que mon prénom, Esperanza, ça aurait largement suffit ! Mon nom de famille, Reyes, me rappelle trop mon père et, manque de chance, on serait capable de me reconnaître avec ce nom ici ! Il suffit que mon père se décide à aller un peu plus loin dans cette affaire et on va tout de suite venir me dire que j'ai un lien de parenté avec lui ! Même si je le nie... Pourquoi n'ai-je pas pensé à utiliser un faux nom ? Je me maudis intérieurement, le carton enroulé dans la paume de ma main valide et je souffle un bon coup pour relâcher toute cette pression. Je m'apprête à sortir quand un animal noir passe en trombe devant moi, manquant de me faire tomber. Qu'est-ce que c'est ? Oh non, ne me dites pas qu'il y a encore un chat dans cet immeuble... C'est quoi ce zoo ??!

Je me dépêche de sortir d'ici, pour me sentir plus en sécurité...
 
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Mon petit tour dehors, dans le froid, m'a vraiment fait du bien, que ce soit physiquement et mentalement. J'ai pu me reposer, tranquillement, seule... et réfléchir à toutes ces choses qui me pourrissent la vie.
Je rentre dans l'immeuble avec une envie de dormir de suite. En passant à côté des boîtes aux lettres, je regarde si j'ai reçu du courrier... Rien, forcément. Mais je me note qu'il faudra que je me refasse une étiquette avec mon prénom pour que l'on m'identifie un minimum. Il faut que j'y pense quoi. Je fais le tour dans le patio mais, n'y trouvant vraiment rien d'intéressant, je commence à monter les escaliers... quand j'entends de la trompette... Encore !! D'accord, c'est l'après-midi, mais quand même, il joue tellement mal... Et je vais devoir la supporter pendant encore combien de temps, moi qui suis sa voisine de palier ?! Tant pis, j'ai vraiment besoin de me poser, je vais monter... Non, je vais aller toquer à la porte du concierge et aller lui dire que c'est inadmissible. Je veux bien que l'on exerce son art mais dans la limite du respect des autres voisins !
En redescendant, je marque un temps d'arrêt au premier étage : je remarque une gamelle avec des croquettes et une avec de l'eau devant l'appartement de Diaz... Bizarre... Il n'est pas du genre à avoir des animaux et il n'avait pas de poils de chats sur lui quand il était venu me voir. Peut-être veut-il nourrir certains chats de l'immeuble, s'il y en a des errants ? Tiens, peut-être le chat noir que j'ai vu hier, parce qu'il avait l'air d'être vraiment décharné... J'aime bien les chats, je n'ai rien contre mais un chat noir... ça porte malheur, c'est compliqué pour moi de ne pas y penser quoi.

Esperanza, petite, marche dans la rue avec sa mère. Elles croisent toutes deux un chat noir, sur le trottoir, qui les regarde d'un air un peu mauvais. Esperanza dit à sa mère :
- Maman ! Maman ! T'as vu, on a croisé un chat noir, ça porte malheur, ils va nous arriver quelque chose !
Sa mère la rassure. Mais, le soir même, les ennuis commencent. Son père rentre, de mauvaise humeur, ayant un peu trop bu et attaque à hurler sur sa mère. Les deux parents s'engueulent devant Esperanza, qui, inquiète et effrayée, s'enfuit dans la pièce d'à côté. Son père finit par frapper sa femme, et, la laissant tomber, lui crie qu'elle n'est qu'une sale pute. Esperanza a vu toute la scène et comprends, qu'à partir de ce jour, plus rien ne sera comme avant. Elle aide sa mère à se relever et à se soigner mais pleure en même temps...


Il faut que j'arrête de penser à ce genre de chose aujourd'hui, sinon, je ne vais vraiment pas finir la journée moi. Je décide de ne pas chercher et descend jusque dans la loge du concierge. On va s'expliquer, c'est sûr, je ne me laisserai pas faire comme la dernière fois ! Je suis d'une meilleure santé que la dernière fois donc je suis prête à lui tenir tête pour qu'il aille se plaindre auprès d'Imanuel et qu'il règle la chose.
 
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En remontant, vu que le concierge ne m'a pas ouvert, je croise le chat noir au deuxième étage. Le regardant, je le trouve si maigre qu'il me fait tout de même de la peine, malgré ma peur des chats noirs... Il semble gratter à la porte.

Je le laisse là, en espérant qu'il ne me suivra pas car je n'ai pas grand chose à lui donner à manger... Devant ma porte, je marque un arrêt, surprise. Il y a un paquet, bien enveloppé, avec une feuille de papier dedans. Je me penche pour la ramasser, et souriant, je la lis :
Vous trouverez ici de quoi soulager vos douleurs au quotidien. Il faut masser délicatement mais longuement avec la pommade. Pour l'attelle, je n'ai trouvé qu'une souple, plutôt qu'une rigide. Elle protègera votre poignet durant le sommeil et pour certains geste, mais pas de folies. Gare à votre maladresse ! Si vous avez besoin de quoique ce soit, n'hésitez jamais. Ma porte vous sera toujours ouverte Esperanza. Signé Armando Diaz.

Oh, trop chou quand même ce voisin ! Il m'avait promis de tout faire pour m'en trouver et, ne le croyant pas, je ne me serais pas douté qu'il allait vraiment me donner de la pommade... Et, en plus, il a réussi à me trouver une attelle ! Inespéré... Je me demande comment il a fait quand même. Il va falloir que je trouve comment le remercier. Je rentre le colis dans mon appartement et je m'empresse de l'ouvrir et de ranger, bien précautionneusement le pot de pommade, après m'en avoir mis un peu sur mon poignet. La pommade me chauffe ma blessure, me faisant du bien. Après ça, je pense à écrire sur un petit papier mon prénom pour la boite aux lettres et, dans le même temps, récupère une feuille où je cherche quoi écrire pour remercier Diaz et lui dire que j'ai bien reçu son colis... Quoi écrire ? Je ne sais pas...
 
Pénélope
   
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Pénélope  /  Bile au trésor


Cette nuit fut horrible. Déjà, je me suis aperçue que la chatte a fait ses besoins dans mon tas de vêtements sales au sol... Sale bête ! En plus, elle a décidé de fureter un peu partout et, en montant sur ma commode, elle a fait tomber un de mes seuls objets de valeur, en tout cas de valeur sentimentale, qui était un joli vase transparent mais qui appartenait à ma grand-mère...

[L'Immeuble - appartement 602] - Esperanza Reyes Pexels10

Du coup, je lui ai crié dessus et elle n'a pas eu l'air d'aimer... Après, allongée sur mon lit, les pensées très sombres, elle s'est approchée de moi pour vouloir me faire un câlin mais je n'ai pas eu le courage de la caresser. Je l'ai un peu chassé de la main car je voulais vraiment être seule, à pleurer à chaudes larmes et à me replonger dans les abimes de ma vie...

Le lendemain, je me décide à me lever pour aller voir le recensement, apparemment obligatoire à ce que j'en ai compris et je descend donc, pas fraiche du tout, en espérant ne pas croiser un voisin. Et encore moins Diaz... Vu mon état ! La chatte se sauve dès que j'ouvre la porte, au moins, elle ne viendra pas faire ces besoins là où il ne faudrait pas ! Même si elle est affective quand même... Je l'aime bien ! Cette nuit, je me suis décidée à donner un faux nom pour mon recensement, au risque d'être découverte comme la fille d'un des plus grands participants aux troubles présents dans la ville... s'il est mis au jour dans le futur... Mais je considère qu'il va forcément faire une erreur à un moment donné.
 
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Pénélope  /  Bile au trésor


Esperanza, quelques jours avant de fuir son père...
Esperanza rentre de la fac, les bras chargés de livres de médecine, car elle a son concours de l'internat dans deux semaines. Elle va enfin pouvoir pratiquer correctement, en hôpital ! Elle est super contente... Mais, en rentrant, elle entend que l'on s'affaire à l'étage, comme si on était en train de dévaliser la maison... Elle monte, doucement, se demandant pourquoi son père n'est pas intervenu. Boh, après tout, elle n'est même pas sûre qu'il soit présent, vu qu'il est de plus en plus dehors. Plus il y a de problèmes dans la ville, moins il est là. Elle arrive en haut, marche sur la pointe des pieds, et s'aperçoit que ça provient de sa chambre. Qui est là ? Elle a peur mais continue d'avancer, le couteau qu'elle a pris dans la cuisine bien en main. Arrivée au seuil de la porte, elle voit son père et sa chambre, dévastée, toutes ses affaires par terre, quelques objets précieux cassés... et surtout, elle remarque le seul objet qu'elle a pu garder de sa mère, son châle, coupée par des ciseaux elle suppose. Oh my god ! Son père a intérêt à avoir une explication ! Il ne s'est toujours pas rendu compte qu'elle était là, les bras toujours chargés des livres, la main droite tenant le couteau. Elle a une pensée ignoble mais tellement compréhensible : ce serait facile de l'assommer avec ses livres ou même de le tuer, en lui plantant le couteau dans... Oh non, il s'est retourné, il est en train de l'observer. Elle le regarde, prête à se mettre en colère mais remarque qu'il tient quelque chose dans ses mains. Son sac à main ?! Pourquoi a-t-il fouillé sa chambre pour trouver son sac à main ? Mais elle n'a même pas le temps d'y penser car son père la regarde et commence à s'approcher, en ayant posé le sac par terre, à côté du lit. Sans même s'en rendre compte, elle ramène le couteau un peu devant elle... Son père récupère le couteau, d'un seul coup, alors qu'elle faisait attention. Mais il est rusé car il a approché sa main gauche un peu trop près d'elle et, alors qu'elle la regardait, sa main droite s'est emparé de l'arme. Il se rapproche encore, cherchant à rompre le peu d'espace qu'il y avait entre elle et lui et s'arrange pour que les livres tombent par terre. Ils rejoignent le bazar... Mais n'ayant plus aucune possibilité de s'échapper, Esperanza cherche à atteindre son sac, pour voir ce que son père a mis dedans. Réussissant, elle voit des papiers à l'intérieur, qu'elle n'a pas le temps de regarder en détails que son père le récupère, lui arrachant des mains, preuve que ce sont des papiers importants. Il approche sa tête de son oreille comme pour lui dire un secret et lui chuchote :
- Tu n'as pas intérêt à fouiller mes affaires comme ça... Si tu le fais, tu vas le regretter et tu seras obligée de te plonger dans la part sombre de la ville... C'est toi qui vois mais sache que tu ne risques pas d'être déçue.
Esperanza a peur mais elle lui rétorque qu'il n'avait pas à fouiller sa chambre. C'est son intimité. Son père la regarde d'un air mauvais et, lui disant qu'elle n'est pas mieux que sa mère, commence à vouloir la déshabiller... Bien sûr, pense Esperanza, il fallait que je m'y attende avec lui un jour ou l'autre. Elle se débat, a du mal mais fini par prendre le dessus et sort en courant de sa chambre, et de la maison. Il ne fallait pas obliger sa fille à prendre des cours de self-défense, il aurait alors pu faire ce qu'il voulait sur elle... Mais, là, Esperanza s'oblige à respirer et pense à ce qu'elle va faire pour s'en sortir. Elle va repartir chez son père pour récupérer quelques affaires et elle va aller dans cet immeuble là, à Aguacope, ce n'est pas très loin et elle sait qu'il reste des appartements à louer là-bas. Elle y sera mieux et elle sera sûre de ne pas avoir son père qui viendra la déranger.
Esperanza aimerait bien aussi réussir à récupérer ces papiers, qui semblaient si importants pour son père... Elle se promet d'essayer de les prendre pour partir.
 
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Pénélope  /  Bile au trésor


Pfou, ces derniers jours ont été compliqué, très compliqué. Trop de choses sont remontés dans mes souvenirs, choses qui n'auraient pas dû revenir, d'un seul coup.
Je suis allée me faire recenser, et, en rentrant, j'ai croisé Diaz qui m'a fait un grand sourire et un grand coucou de la main, un peu comme un gamin. Ça m'a fait sourire. Surtout le fait que, malgré sa carrure et son allure générale d'homme qui est fort, il peut-être assez sensible au niveau des femmes j'ai l'impression. Je suis contente de l'avoir croisé mais heureusement que j'étais sur le trottoir d'en face car, sinon, il se serait aperçue que j'allais mal, et même très mal.

Bref, là, vraiment, je n'en peux plus. Pourquoi suis-je arrivée ici ? Imanuel a encore joué de la trompette, je sais pas ce qu'il fout, il m'énerve. Le Concierge a apparemment rien fait, comme d'habitude. Miranda m'a mis dans ma boîte aux lettres un flyer, je commence à m'inquiéter. J'ai même pas envie d'en parler, c'est pas possible, pas d'armes... Comment je pourrais avoir une arme, c'est trop compliqué de s'en procurer en ce moment... J'aimerais bien en avoir une quand même ou au moins un couteau de bonne qualité pour pouvoir me défendre mais bon... Tant pis, j'en ai pas et il vaut mieux comme ça.

Et puis, hier je crois, j'ai un peu perdu la notion des jours moi, il y a eu une explosion. J'étais à l'intérieur de mon appartement, encore en train de pleurer sur mon sort quand j'ai entendu une déflagration dehors. J'ai eu peur. Très peur. Mais je sais que je suis en sécurité normalement... Enfin, pas vraiment quand j'ai regardé dehors, vu les dégâts que ça a fait. Plus de tente et Miranda est décédée... Au moins, elle viendra plus nous embêter celle-là. Mais quand même, qui a lancé cette bombe ? J'ai peur. Très peur. Je ne sais pas quoi faire pour me protéger, à part avoir une arme d'abord. Je regarde, le regard un peu vide, dans le coin où j'ai caché le sac de pièces et je m'aperçois que je l'ai gardé alors que je ne sais pas qui me l'a donné... Si ça se trouve, c'est juste pour me tester et voir si je suis une gentille fifille qui va obéir aux règles et donc ne pas les utiliser vu que ça doit venir de contrebandes ou un truc de ce genre. J'ai peur. Très peur. Je sais pas ce que je vais faire. Je suis perdue. J'arrête tout. Je vais juste rester cloîtrée dans mon appartement, à soigner mon poignet qui commence à aller mieux d'ailleurs, et à regarder les étoiles de ma fenêtre.

Je décide de monter sur le toit en passant par la trappe que Diaz m'avait ouverte. Arrivée en haut, je m'assoie sur le toit, en pente et je regarde la ville d'Aguacope, en ruines et sous l'eau et vraiment, ça me fait de la peine d'être arrivée ici, juste pour fuir mon père. Les larmes coulent sur mon visage, chaudes sur ma peau gelée. Il fait froid. Très froid. Mais c'est beau, et je vois tout ce qui se passe... Sans que l'on me voit. Je regarde en bas. Je m'aperçoit que je suis effectivement au sixième étage, et que, si je saute, je serait sûre de ne plus être présente en ce monde. Peut-être serait-ce plus simple comme ça ? Au moins, je n'aurais plus à supporter tout ces problèmes de gouvernement et de ville dans le chaos. Et plus à supporter non plus le douloureux souvenir des actes de mon père. Surtout que je sais ce qu'il doit faire, avec ces papiers que j'ai eu le temps de récupérer. J'aurais dû en parler à quelqu'un, à la police, avant de partir. Ça aurait peut-être sauvé la ville... Je suis coupable en fait, je ne suis pas innocente, je participe à la fin du monde... Je regarde en bas, pense que je suis capable de sauter et hésite. J'ai peur. Très peur.
 

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