J'ai faim. 



J'ai toujours faim.



Il y a plus de monde en ville. Plus de poubelles. Plus de nourriture. Mais plus de rivaux aussi, surtout depuis que tout est mouillé. 



Moi je suis trop petite. Trop faible. Trop affamée. Pour pouvoir me tailler une place dans la jungle urbaine et me nourrir convenablement. 

 

Trop noire aussi pour que les petites mamies veuillent me nourrir. Quand aux enfants… je m'approche pas trop des enfants. Des fois ça peut-être méchant un enfant. Mon oreille droite s'en rappelle. 



Ici au moins dans cet immeuble il n'y a pas d'enfants. Tout du moins je n'en entends pas. La seule chose que j'entends c'est un grand bruit, une musique, qui vient du haut. C'est beau. Ça me donne envie d'aller voir. J'espère juste ne pas croiser ce vieil homme qui m'empêche toujours d'entrer d'habitude. Il risquerait de me mettre dehors. Il fait froid dehors et tout est mouillé. Je suis au sec au moins ici. Si seulement je pouvais m'approcher de cette belle musique. 



Mais je ne trouve pas par où monter. Les murs sont lisses et mes griffes s'enfoncent dedans, en arrachant des petits morceaux. C'est amusant mais ça ne m'aide pas vraiment. Je continue un peu en pensant au vieil homme, comme ça il saura que j'étais là. Que faire maintenant ? 



 J'ai faim. 



Tellement faim. 



Trop faim. 



Il y a une porte devant moi avec marqué"102"... Derrière, il y a une odeur. Une odeur qui me rappelle moi. C'est un peu triste, mais empli de chaleur. Dans mon ventre un nœud se tord qui n'a rien à voir avec la faim et un miaulement m'échappe. 



C'est risqué de miauler. Surtout quand on est un chat noir trop affamé pour courir, avec nul part où se cacher et un vieil homme qui risque de venir nous chasser. Mais tant pis. J'en ai assez de la faim, de la peur et du froid. Je veux cette chaleur derrière la porte. 



Mais la chaleur voudra t'elle de moi ? 

Après tout,  qui voudrait  de moi ?


Vous pouvez interagir avec moi directement. 

L'homme du 102 est reparti. Il me manque déjà. Le couloir est froid sans lui.

J'ai eu peur au début quand il s'est approché si violemment. Il avait le regard brûlant et plein de colère. Mais ses mains étaient si douces.

Je regarde un instant la porte. Je voudrais attendre le 102 mais je ne pense pas qu'il veuille me revoir pour le moment. Quand il a refermé la porte, il avait l'air si triste. Je me demande s'il regrettait de  me laisser dehors ?  Ce n'est pas grave pourtant. On peut aimer quelqu'un sans pouvoir rester avec.

Finalement je pars. C'est étrange mais j'ai moins faim maintenant. Je regarde les alentours avec plus attention : j'aimerais toujours monter pour trouver d'où vient la musique.

C'est là que je vois l'autre homme, il n'est pas discret il faut dire et c'est même surprenant que je ne l'ai pas vu avant. Il ne ressemble pas au 102 ou au vieil homme et semble chercher quelque chose.

Je m'arrête à côté de lui, suffisamment près pour être remarqué mais pas assez pour être attrapé et le fixe avec curiosité.

Il sent le jambon et ça ça me plaît.

Je n'aurai pas dû m'approcher de l'homme étrange. Il m'a chassé de la main. Je connais bien le geste de "va t'en". Ce geste là si on l'ignore on prend des coups.

J'ai couru dès qu'il l'a fait, pourtant il continue de me pourchasser dans l'immeuble. J'ai peur. Je voudrais que l’homme du 102 soit là ou même le vieil homme qui me chasse d’habitude. Mais il n’y a personne. Même la musique a cessée.

Heureusement à force de courir je trouve les escaliers et je m'y engouffre. Je ne sais pas si je suis trop rapide pour l'homme ou si il a renoncé mais en tout cas je ne l'entend pas monter derrière moi.

Je ne m'arrête pas de courir pour autant. Je continue d'une traite jusqu'à la première sortie que je vois. C’est un autre couloir. Dedans je vois une porte qui ressemble à celle du 102 avec dessus « 201 ». Ça ressemble un peu à 102. Peut-être que la personne qui y vit sera gentille ?

De toute façon la faim recommence à se faire sentir et ma course folle m’a épuisée.

Je m’assieds devant la porte et miaule de toutes mes forces.

Un homme m'ouvre. Il est un peu étrange. Il sent la grenouille. Il me donne un peu d'un drôle de plat qui sent étrange en marmonnant. C'est pas mauvais mais il n'y en a pas assez. J'aurais voulu entrer pour trouver les grenouilles mais il a referme la porte en rigolant. Très étrange le 201. Mais pas méchant. 

J'ai tellement faim … J'essaie de gratter un peu plus à la porte. Avec de la chance il me redonnera quelque chose si je reste ? Ou de petits morceaux de porte tomberont et je pourrais les manger ? Est-ce qu'on peut manger les portes au moins ?

Un bruit me fait tourner la tête. Dans les escaliers j'appercois une femme qui se sauve. Elle a l'air d'avoir peur. Il y a sans doute du danger.

Je me lance à sa poursuite. Je n'ai aucune envie d'attendre que le danger arrive !

La femme monte haut. Tellement haut que j'ai du mal à suivre. Finalement il n'y a plus d'escaliers et elle tourne dans un couloir. J'ai tout juste le temps de la voir ramasser un paquet et disparaître derrière la porte "602".

J'aime bien 602. Ça ressemble à 102. Même le pallier sent un peu comme le 102. Peut-être que l'homme du 102 vient ici ? Est-ce qu'il vient voir la femme ? Il n'a pas voulu de moi mais peut-être qu'il la veut elle. Est-ce qu'il la laisserait entrer dans son appartement ?

L'idée me déplaît. Je n'ai plus trop envie de voir la femme. Mais j'ai faim et dans les escaliers il y a peut-être du danger qui approche. Alors je m'assieds devant la porte et je miaule.

Je fais que ça miauler. Je préfèrerais manger.

La femme ressort presque aussitôt et ne me voit même pas ! Elle descend les escaliers à toute vitesse sans un regard en arrière. Décidément je l'aime pas celle-là. Mais j'ai faim et je suis fatiguée alors je me cache dans un coin et j'attends. Heureusement elle remonte vite. Mais avant que je puisse aller la voir elle s'est déjà engouffré dans son appartement. Elle le fait exprès ou quoi ? Ça va pas de passer comme ça !

Cette fois je me calle bien en évidence devant la porte et miaule de toute mes forces.

J'ai bien fait d'attendre. Quel bon repas. Quel appartement confortable... Je suis bien. Elle est pas si mal au final la femme du 602. La fatigue me rattrape. Je m'endors contre la femme. Elle a pas l'air à l'aise. Ça lui apprendra à retenir l'attention de l'homme du 102.

A part un intrus qui a fait du bruit devant la porte ma sieste c'est bien passé. J'ai même fait ma toilette. Je suis douce et belle maintenant. Bien plus douce et belle que la femme du 602.

D'ailleurs la femme du 602 est revenue. Elle n'a même pas remarqué pour ma fourrure. Si elle avait remarqué elle m'aurait câliné c'est sûr. Au lieu de ça elle regarde des ronds qui brillent. Ils sont jolis mais pas aussi jolis que moi. En plus elle ne m'a pas félicité pour l'intru. Je suis toute contrariée à cause d'elle. Pourquoi elle me regarde pas ?

Pas que je veuilles qu'elle me regarde de toute manière. Mais quand même. Je saute du lit et je dehambule à la recherche d'un coin tranquille pour faire mes besoins.

Il faut un coin à l'écart pour pas gêner la femme du 602. Et des choses pour recouvrir après. Je suis un chat propre moi, ma maman chat m'a bien élevée.

Ahhhh. Une vessie vide, un estomac plein et des câlins. Qu'est-ce qu'on est bien au 602... Maintenant si l'homme du 102 pouvait passer et voir comme je suis belle !

Enfin libre !

Dès que la femme du 602 a ouvert la porte je me suis sauvée !

Brrr rien que de repenser à cette nuit j'ai des frissons.... Les yeux qu'elle a fait quand j'ai fait tomber cette chose moche sur le meuble. Terrifiante. Pas étonnant qu'elle ait de la si bonne nourriture : elle doit sans doute faire fuir les prédateurs avec ses yeux furibonds et ses cris stridents. Heureusement pour elle d'ailleurs car en combat je suis persuadée qu'elle vaut rien... Elle tient à peine sur ses jambes !

Bon où aller maintenant ? Alors que je réfléchis la femme du 602 me passe devant. Elle ne me voit même pas je crois. Décidément son sens de l'observation est déplorable. Je décide de la suivre pour lui éviter les mauvaises rencontres : il faut bien que je la remercie  de son accueil, même si elle n'est pas une très bonne hôte.

J'espère un peu qu'elle va aller voir l'homme du 102 mais au final elle sort dehors. Après un instant d'hésitation je la suit. Pourvu que le vieil homme ne m'empêche pas de rentrer plus tard !

La femme du 602 rentre dans un drôle de bâtiment. Il est bizarre ce bâtiment, pas comme les autres. Je fais un peu mes griffes dessus mais il se déchire. Je repense aux gros yeux de la femme du 602 et j'arrête. Elle est en train de parler à une autre femme d'ailleurs. Elle a pas l'air commode l'autre femme. Elle a un regard dangereux. Je l'aime pas. Je la fixe méchamment pour lui faire passer l'idée de s'en prendre à ma protégée.

Après quelques mots la femme du 602 ressort. Tout ça pour ça ? Il n'y a même pas à manger. Quelle perte de temps. Au moins pendant qu'elle parlait j'ai pu faire ma crotte.

Alors que je continue de l'escorter, une chose me tombe dessus. Une attaque ! Je miaule bruyamment pour prévenir la femme et je détale sans demander mon reste. Une fois cachée dans un arbre je remarque qu'elle ne m'a pas suivi. Oh non j'espère qu'elle va bien. Je regrette un peu de l'avoir abandonné. Moi qui avais promis de la protéger.

Je décide d'explorer un peu les environs pour voir si elle ne s'est pas perdue mais elle est introuvable. Par contre je trouve un sac comme celui qui avait rendu la femme du 602 heureuse hier. Je copie ses actions et le traine jusqu'aux racines de l'arbre pour le dissimuler. Là. Ça sera mon trésor à moi.

Une fois ma tâche accomplie, je retourne discrètement à l'immeuble. Le vieil homme n'est pas là, chouette ! En un éclair, je file à l'intérieur. J'ai bien envie de retourner voir l'homme du 102 mais j'ai peur qu'il sente la femme du 602 sur moi et je ne veux pas qu'il sache que je l'ai abandonné. En plus, j'ai peur de recroiser l'homme étrange qui m'a chassé la dernière fois.

Du coup je reprends les escaliers et je monte. Pas assez pour aller jusqu'au 602 mais un peu plus que pour aller au 201. Je n'ai pas de musique pour me guider alors je suis obligée de sortir au hasard.

J'arrive devant une porte avec écrit 302. Ça me rappelle 102 et 602. J'aime bien. Peut-être que c'est de là que venait la jolie musique ?


On verra bien.

Je me passe un petit coup de langue pour faire ma toilette histoire d'être toute belle puis je m'assieds devant la porte et je miaule.

L'homme étrange est passé !

Je me suis caché derrière un pot de fleur. Il fureté partout et j'ai eu peur qu'il me trouve. Dans ses bras il porte de la charcuterie. Mais elle sent bizarre. Peut-être qu'il veut m'empoisonner ? Je me tapie un peu plus derrière le pot.

A mon grand soulagement il s'arrête devant le 401 et toque. Un homme lui ouvre et ils discutent un instant. Finalement l'homme étrange rentre dans le 401. Visiblement ce n'était pas moi qu'il voulait empoisonner. J'ai un peu de peine pour l'homme du 401 mais je ne sais pas comment le prévenir...

En tout cas mieux vaut filer avant le retour de l'homme étrange. Je dévale les escaliers en suivant l'odeur de charcuterie faisandée. Il faut que je trouve d'où il vient pour éviter de le croiser à l'avenir. A ma grande stupeur il réside à côté du 102.

Comme la porte est ouverte je rentre un instant pour explorer les lieux. Il n'y a rien de très intéressant. Ça sent la charcuterie fraîche dans les placards mais je ne la trouve pas. Grrrr.

Dépitée je ressors en vitesse avant que l'homme étrange ne revienne.

Je jette un regard emplie de regrets à la porte du 102. Je n'ose pas m'y arrêter de peur que l'homme étrange revienne. Mais ? Il a posé de la nourriture ?

Je m'en approche curieusement. Il y a de la nourriture et de l'eau. Il n'y en avait pas avant. Je suis sûre qu'il a posé ça pour moi. La tentation est trop forte est je mange un peu avant de repartir à l'étage. Je me fais toute petite pour pas que l'homme étrange me vois et je monte encore plus haut.

Cette fois je trouve une porte avec écrit 402. Je ne sais pas trop quoi en penser. J'aime bien le 2. Ça me fait penser à l'homme de 102. Mais le 4.... Ça me rappelle l'homme étrange.

Finalement le gratte quand même à la porte. Je n'ose pas miauler de peur d'attirer l'homme étrange.

Malgré une longue attente personne ne me répond.

C'est le 4 j'en suis sûr. Ça porte malheur. C'est le chiffre de l'homme étrange.

Dépitée je me remets en route. Moi qui pensais pouvoir me cacher de l'homme étrange ici... Tant pis.

Je reprends l'escalier et monte encore un peu. Si ça continue je vais être obligée de retourner voir la femme-abeille au 602... Non. Je préfère encore gratter à une autre porte qui n'a pas de 2 ! Je dois montrer à l'homme du 102 que je suis le meilleur partie pour lui. Si seulement je trouvais une belle souris à lui apporter... Je suis sûre qu'il serait ravie. Peut-être même qui me gratouillerai encore le creux du cou avec ses mains chaudes. Qu'est-ce que j'aime ça quand il me gratouille...

Cet étage sent bizarre. Il y a plein d'odeurs d'animaux. Ça vient du 501. Ça sent aussi une odeur qui m'inquiète. La viellesse et la mort ? Non pas la mort mais une odeur inquiétant, pourtant je ne sent aucun danger. Étrange. Derrière la porte j'entends des chiens et des oiseaux. La vieille femme du 501 a du les adopter. Quel manque de goût elle aurait plutôt dû m'adopter moi ! Humph. Je me frotte devant le 501 où l'odeur est là plus forte. Ça va les énerver je suis sûre d e savoir que je suis dehors alors qu'ils sont enfermés.

Ça leur apprendra. C'est mon immeuble ici. Avec mon homme du 102 et ma femme du 602 ! Ils ne m'ont peut-être pas adoptés mais au moins eux ils me laissent sortir.

Je trouve finalement ce que je cherche. La porte 502. Parfait. J'aime bien ce chiffre, il me rappelle l'homme du 102 sans me rappeler l'homme étrange. D'ailleurs je crois que je suis assez loin étrange pour me risquer à miauler sans être entendue.

PERSONNE ne m'a ouvert.

J'ai passé la nuit devant la porte mais rien à faire. Oh comme je suis vexée.

Je suis sûre que les animaux du 501 doivent se moquer de moi derrière leur porte. Rien que d'y penser ça m'énerve.

Je préfère encore risquer de croiser l'homme étrange que de continuer à me ridiculiser devant cette porte close.

Rassemblant ma dignité bafouée, je m'éloigne aussi dignement, et silencieusement, que possible. En passant devant le 501 des aboiements moqueurs semble accompagner ma marche de la honte. Sales bêtes.

Rira bien qui rira le dernier. Un jour j'aurais ma revanche !

En tout cas pour l'heure je monte au dernier étage. Avec de la chance la jolie musique venait de là. Malheureusement en arrivant une mauvaise surprise m'attend encore. Ça sent le chat. Un mâle. Et l'urine de vieille dame aussi. Beurk. J'étais tellement paniquée par la potentielle présence d'un danger la dernière fois que je n'avais pas remarqué.

C'est pas très important. Sans doute un gros chat d'appartement pataud persuadé d'être un grand mâle Alpha alors qu'il est incapable de chasser. Je me frotte quand même minutieusement à la porte du 603 d'où vient l'odeur histoire de répandre mon odeur. Ça va le rendre fou.

Il doit pas souvent sentir des femelles, surtout pas des aussi belles et douce que moi…

Une fois ma tâche accomplie je me sens de meilleure humeur. Ça m'amuse toujours de tancer les mâles.

Bon. Maintenant où aller ? Impossible de retourner au 602. Elle pourrait penser que j'ai besoin d'elle et de ses délicieux festins. Et hors de question d'aller au 603, je ne veux pas partager mon espace avec une dame qui sent et un gros mâle.

Alors que je réfléchis, la porte 601 attire mon attention. Elle a quelque-chose d'étrange. De très étrange. Ça sent le froid ? Mais aussi le chaud ? C'est une odeur un peu triste. Hum. Je suis curieuse.

C'est décidé. C'est là ma prochaine étape.

Je m'arrête devant la porte et miaule de toutes mes forces pour être sûre d'être entendu. Et puis qui sait ? Le chat du 603 me répondra peut-être. Ça me donnera l'occasion de le snober !

Un bruit assourdissant me réveil en sursaut !

Le monde tremble autour de moi. J'entends la femme du 602 crier. Ouf au moins je sais qu'elle va bien.

Mais pas pour longtemps. Il y a un danger. Il faut que je la protège. Et que je protège l'homme du 102.

Je sens mon poil de hérisser de terreur à la pensée de l'homme du 102. Oh non. Il est en bas. Plus proche du danger.

Mes pattes s'élancent dans les escaliers dans que je leur ordonne. Je devrais rester en haut, là où mon territoire est sécurisé et où je peux me tapir pour bondir sur mes ennemis. Mais l'idée de ne plus jamais sentir les mains douces de l'homme du 102 dans ma fourrure m'est insupportable.

Je sors de l'immeuble comme un éclair noir. Prête à me jetter sur la première personne suspecte en vue. Dehors c'est le chaos. Il y a des flammes et une odeur de brûlée qui me fait étouffer. Je m'appeler au sol et j'explore les environs. En m'approchant je vois que c'est les restes du bâtiment étrange qui brûle... Enfin même pas les restes, il a complètement disparu. Mais je suis sûre qu'il était là. Qu'est-ce qu'il c'est passé ? C'est cette femme... Je savais qu'elle était dangereuse !

Alors que je m'apprête à repartir j'appercois une silhouette allongée. A cette distance et avec la fumée impossible de sentir quoique ce soit. Je m'approche. Par pitié faites que ça ne soit pas l'homme du 102.

Une fois suffisamment pres je me détend. Ce n'est pas l'homme du 102. Seulement un humain en mauvais état. Il sent la grenouille ? Et il saigne. Le pauvre. Il lui manque une oreille à lui aussi. C'est ce détail quie pousse à vouloir l'aider.

Je lui donne des coups de pattes mais il ne bouge pas. Sans autre choix, je me poste devant lui pour le protéger et miaule de toutes mes forces.

Au secours !

Maintenant que j'ai mangé je me sens mieux. Mon homme étrange me câline et me couvre de bisous sans dents. C'est un peu beurk mais je le laisse faire pour ne pas le rendre triste.

Je n'ai vraiment pas envie de bouger mais j'ai terriblement envie de faire pipi.

Lentement je balais mon territoire du regard à la recherche de l'endroit parfait.

Ah ! Je pense que j'ai trouvé.

Mon homme étrange est sorti.

Tout à l'heure il m'a vexé. Il a prit la couverture où j'avais fait mes besoins et m'en a entouré. Beurk. Décidément je ne comprends pas l'homme étrange, parfois il fait n'importe quoi. Pour me venger j'ai fais tomber la vaisselle posée sur la table. Mais contrairement à la femme-abeille il n'a pas crié quand j'ai bousculé ses affaires. Au lieu de ça, il a rit.

Je le comprends, moi aussi je trouve ça drôle de voir tomber les choses. Elles ne font jamais le même bruit et ne rebondissent pas de la même manière. C'est tellement amusant. Regarder la bouche sans dents de l'homme étrange quand il rit aussi c'est amusant.

On a joué ensemble après. 

J'ai fais tomber tous ce que je pouvais et l'homme étrange riait, riait.... jusqu'à ce que je fasse tomber une petite urne grise. Elle était pleine d'une poudre noire et triste qui sentait mauvais. L'homme étrange a pleuré en la voyant. Après il a récupéré la poudre précautionneusement et l'a remise dans l'urne. Il m'a regardé d'un air déçu et m'a gratouillé, mais j'ai bien sentie que j'ai fais une bêtise.

J'aurais préféré qu'il crit... Même si je voulais l'embêter quand j'ai commencé à tout renverser je ne voulais pas le rendre triste. Je me suis frotté contre ses jambes pour m'excuser.

Peu de temps après son regard s'est voilé et il est parti, l'air un peu perdu.  C'est le regard qu'il a quand il oublie les choses.

Je ne veux pas rester dans l'appartement sans l'homme étrange. Je ne veux pas faire d'autres bêtises qu'il oubliera.

Alors je sors. Je n'ai pas entendu la belle musique depuis mon arrivée. Je vais essayer de la trouver. Si l'homme étrange l'entend il sera sans doute heureux.

Avant de monter comme je m'inquiétais pour le vieil homme je suis retourner à sa porte.

Mais au lieu d'une odeur fraîche et piquante c'est celle de la mort qui m'a accueilli. Celle de ce sale type qui m'a balancé par terre.

Il a profité de mon absence pour voler le territoire du vieil homme ? Quel lâche ! Mais ça ne va pas se passer comme ça, ah ça non !

Je décide de laisser un message devant la porte. Une belle crotte, comme celle que j'avais laisser à la folle dangereuse.

J'espère qu'il marchera dedans.