Hello,
je me sens bien partante pour attaquer un nouveau Rougon-Macquart en audio.
J'ai déjà lu :
La Fortune des Rougon
La Curée
Le Ventre de Paris
L’Assommoir
Au bonheur des dames
Germinal

Lequel me recommandez-vous maintenant ?
Voici une liste : https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Rougon-Macquart

La Bête humaine

L'œuvre, qui capte de manière formidable l'avant-garde picturale de l'époque (et qui est très sombre)

Dans mon trio de tête il y avait La Bête Humaine et Nana, ainsi que Pot-Bouille.
La bête humaine remporte les suffrages (cumulés ici et sur insta) avec 3 mentions sur 6. Les deux autres titres recommandés ont été l’œuvre (deux fois) et…Nana (une fois).

On peut élargir le débat : quel est votre Zola préféré ?
J’ai du mal à choisir. En bas de mon classement : la fortune des Rougon, dont je ne garde strictement aucun souvenir.

Dans la Curée, j’ai adoré la description de la société décadente à l’époque de l’hausmannisation de Paris. Et le cabinet de toilette de la belle Madame Sacard !!!!

Dans le ventre de Paris, j’ai adoré les descriptions des halles, de Paris, les échoppes de chaque métier, la description de la charcuterie de Pauline, j’en avais faim ! Incroyable.

Dans Germinal, j’ai adoré… la description du mode de vie de misère des ouvriers et en contraste, la vie moelleuse qui sent la brioche sortant du four des bourgeois. Quand je lis Zola j’ai l’impression d’y être. Un véritable voyage dans le temps !

Dans le bonheur des dames j’ai adoré… vous avez deviné : la description du grand magasin. C’était merveilleux. Et puis ce paragraphe : « Alors, elle sortit, et sa robe de soie noire, contre la porte, eut un frôlement de couleuvre, filant dans les broussailles. » qui me fait dire que scrogneugneu y’a des gens qui savent écrire. Respect éternel.

Anecdote : Zola recycle ses bonnes formules. Extrait de « la faute de l’abbé Mouret » : « Puis, il y eut une course légère, un murmure de robe coulant sur l’herbe, pareil à un frôlement de couleuvre. »

Dans l’assommoir j’ai adoré… pas la description d’un lieu ou d’un cadre mais celle de la descente aux enfers de Gervaise. Comment sa vie bascule après l’accident de son mari. Comment l’alcool les ronge et les assassine, les uns après les autres. Comment de petit bourgeois, ils s’enfoncent dans une misère de plus en plus noire, de plus en plus profonde. Encore une fois, j’ai cru me promener dans ces rues et vivre parmi ces gens. Ça m’a bouleversée.

Et vous ?

Au Bonheur des Dames qui est dans le top 5 de mes livres favoris... mais c'est aussi le seul Rougon-Macquart que j'ai lu

J'ai beaucoup aimé Une page d'amour. Ça porte bien son titre : une page d'amour dans un roman noir, un roman d'amour dans une série noir, et ça finit mal, bien sûr.

Pareil, je n'ai lu que "Au Bonheur des Dames" que j'adore ! Mais je songe à en lire d'autres depuis quelques temps, d'autant que je les ai en ebook! ^^

Sur vos recommandations j’ai lu « la bête humaine » (et c’était super, Zola ne déçoit jamais).
Le prochain sera : Nana

D'une manière générale, j'ai une affinité avec les ambitieux dans la littérature. J'ai donc naturellement lu La Curée, qui était excellent. On parle bien de la curée de Paris, livré à l'appétit des spéculateurs. Il me semble qu'avant Haussmann, Paris avait une allure de cité médiévale, avec des rues entortillées, peu propices à la circulation des attelages. Il a fallu de grands travaux de "modernisation." Huysmans, lui, parlait "d'américanisation" en référence à ces grandes lignes droites et perpendiculaires.
De très belles pages décadentes aussi !

Nana est plutôt intéressant, quoique parfois "facile" (la salle de bains, bon).
La Curée m'avait plu pour ses toits d'or après la pluie parisienne, et la découpe monnaie sonnante de la ville (et la serre de Madame).
L'Œuvre mérite ensuite le visionnage du film Cézanne et moi, qui revient sur la dispute entre Zola et Cézanne qui aurait servi de modèle d'inspiration.
Toujours pas réussi à finir et à apprécier L'Assomoir... Germinal est un peu différent, j'ai plutôt pioché des moments que lu entièrement le livre.

Dans les moins marquants pour moi, La faute de l'Abbé Mouret, et La Débâcle . Si tu l'as entendu récemment j'aimerais avoir ton avis sur le premier !

Au bonheur des dames est clairement mon préféré, mais c'est parce que les Zola avec un happy ending, ça ne court pas les rues. Mais sinon oui, je te conseillerais Nana.

La Bête Humaine m'a absolument bouleversée. Je crois que c'est le roman qui m'a fait prendre conscience d'à quel point j'aimais Zola. Mes LARMES.

Présentement en train de lire La Fortune des Rougon, le tout premier de la série des Rougon-Macquart, dans lequel Zola s'emploie à jeter les grandes lignes de l'architecture de la famille qui fait le prétexte de son œuvre. Du coup il y a un peu un côté catalogue : on passe très vite sur plusieurs lignes narratives (la branche aînée, la branche cadette, leurs ramifications...) mais on se régale déjà. C'est parfois un peu lourdingue parce que Zola se croit obligé d'en faire des caisses pour jeter les bases explicatives de son système d'hérédité foireux, donc il faut bien insister sur la manière dont le petit-fils hérite tel trait de la grand-mère et sur la manière dont l'environnement fortifie ou au contraire dilue ce trait – on va dire que ça n'a pas très bien vieilli de ce côté-là. Toujours aussi fortiche pour écrire les scènes de révolte sociale, par contre.

La bête humaine, mon préféré

Nana !