Je comprends très bien l'idée de King sur l'idée de supprimer des passages que l'on a adoré écrire, mais qui n'apportent rien. C'est quelque chose qui ressort énormément dans la phase de relecture, au point de pincer le cœur quand il faut faire un ctrl-X et mettre au rebut de longs paragraphes (ne jamais rien jeter, ma devise, tout garder quelque part, au cas où, un peu comme la boite à rallonges/câbles qu'on garde tous alors que ça fait bien longtemps qu'on n'a plus de magnétoscope).
Mais en ce qui me concerne, je préfère faire ça quand j'ai fini le premier jet, je rejoins donc une grande partie d'entre vous. Le premier jet, qu'il soit soutenu par un plan détaillé ou non, permet de mettre les mains dans le cambouis, d'étaler un peu toutes les pièces et de voir sur l'ensemble. Ensuite, on prend la clé de 12 et on cherche la ou les pannes. Pour finir, on se rend bien compte qu'il y a des vis en trop et que ça tient quand même la route.
Pour ce qui est des personnages secondaires, Azhaorth l'a déjà dit, beaucoup de lecteurs/téléspectateurs adorent les personnages secondaires, au point parfois de demander à ce qu'on leur accorde une série/film/livre dédié. Ce n'est pas tant qu'ils jouent un rôle marquant ou qui fait avancer l'histoire, parfois cela tient juste à leur personnalité. Les effacer ou les tuer sans raison peut, parfois, s'avérer inefficace, voire contre-productif (à mon humble avis).
Une scène naïve, simple, sans grand but dans le fil rouge, où le héros discute avec ses compagnons de route, où ils chantent ou se racontent des histoires, peut permettre de créer des liens beaucoup plus forts, de rendre attachant des personnages que le lecteur aura du mal à voir partir ou mourir, donnant bien plus de profondeur à un monde. Mais, peut-être suis-je une de ces rares fans de ce genre, peut-être le monde n'aime-t-il pas ces scènes inutiles ?
J'ai également la sensation qu'on tourne toujours autour des conseils d'anglo-saxons, qui, certes, ont le monopole de la littérature (ne vous en déplaise, il n'y a qu'à voir les best-sellers dans les magasins, souvent, on retrouve nos amis américains) mais qui ont une toute autre approche de l'écriture que nous, français ou européens, ont.
J'ai ce défaut aussi, j'ai déjà regardé plusieurs heures de vidéo youtube d'américains donnant des conseils, mettant en évidence des erreurs trop souvent commises. Et j'ai le vice de relire mon texte avec ce nouveau prisme. Or, en réalité, quand je vois ensuite des lecteurs/lectrices parler de livres écrits via ces mêmes conseils, je me rends compte qu'ils ne sont pas si enchantés que ça.
Ecrire pour être lu, donc suivre des conseils, d'accord. Mais ne faut-il pas non plus s'écouter ? Et se faire relire avant de passer son texte à la moulinette de King et Truby ? Ça me paraît être le seul conseil à suivre en priorité.