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 Citer sans l'accord d'une personne (faits réels)

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Memere_chartron
   
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Memere_chartron  /  Pippin le Bref


Bonsoir (bonne nuit ?) tout le monde,

Drôle d'impasse dans laquelle je me suis mise. Peut-être pourrez-vous m'aider à en sortir ?

Mon petit roman est inspiré de faits réels. Pour le contexte, je m'appuie sur certaines situations de mon vécu pour faire avancer psychologiquement une jeune fille dans une année charnière de son adolescence.
Ce sont des faits qui me sont arrivés mais l'important est surtout l'évolution de l'ado qui est une évolution que connaissent beaucoup de jeunes gens (premier chagrin d'amour, passion pour une activité, ça touche aussi un peu aux TCA de loin).

Pour se faire, j'ai réemployé des situations exactes qui me sont arrivées en cours de musique. Il y en a une dizaine dans tout le livre. Comme ce n'est pas anodin, j'ai pris la décision de demander son avis au professeur concerné.
C'était il y a 14 ans et, à part un ou deux messages de ma part restés sans réponse, je n'ai jamais eu à nouveau de lien avec cette personne.

Au début, il m'a donné son accord du moment que les noms et les lieux étaient changés. Aucun problème.
Mais après avoir lu l'histoire, il a dit que des éléments le gênaient pour deux raisons :
- L'instrument de musique associé à mon nom, il pense que certains peuvent faire le lien avec lui.
- les situations ambiguës, précisément pour cela que je lui demandais son accord. Il dit que c'est douteux (j'ai même l'impression qu'il sous-entend qu'elles n'ont pas existé) et que ça laisse penser que le prof a des sentiments pour l'élève et que ce n'était pas son cas.

Malheureusement :
- l'instrument, je ne peux pas le changer, c'est celui qui se prête au mieux à la situation. Je me dis que, l'enseignant moi-même, il est logique que j'écrive autour de cet instrument-là.
- Les situations ambiguës, si elles n'existaient pas, n'auraient pas donné lieu à toute une histoire.

J'ai donc répondu que, bien sûr, je savais bien que ce n'étaient pas ses sentiments à lui, mais ceux du personnage, que cela servait le récit, et selon moi, peu de gens seraient en mesure de pouvoir faire le lien entre ce récit et lui-même, qui n'a été mon professeur qu'un an, il y a 14 ans. J'ai reconnu n'être pas forcément consciente du nombre de personnes qui étaient capables de reconnaître les faits et je lui demandais encore son opinion.

Plus de réponse. Puisque j'ai commencé à demander l'avis de ce monsieur, dois-je maintenant réellement attendre un accord de sa part ou puis-je faire sans ?
Légalement, ça m'échappe. En fouillant, je n'ai pas trouvé de cadre juridique correspondant à cela car il ne s'agit pas de violation de vie privée ou de diffamation, je suis dans le flou.

Vous êtes-vous déjà servis de situations réelles sans demander/obtenir l'accord d'une personne ou suis-je la seule zinzin à tenter cela ?
Je reconnais que ça m'embête de devoir le relancer...
 
Hortense
   
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Hortense  /  Tycho l'homoncule


Bonjour,

Je ne sais pas si ça répondra à ta question, mais il existe un article du Cairn pour la responsabilité pénale de l'écrivain :
https://www.cairn.info/revue-droit-et-litterature-2017-1-page-45.htm

Pour résumer, il faut que tes écrits portent atteinte à l'honneur ou à la considération d'une personne identifiable.
Tout dépendra donc du contexte : est-ce que ce que ce personnage fait est une atteinte à son honneur ou à sa considération (est-ce que c'est illégal et/ou immoral) ? et est-ce que les éléments présents dans le roman le rendent clairement identifiable ?
https://hortensemerisier.com/
 
Joanna
   
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Joanna  /  Clochard céleste


Pour le texte que je suis en train d'écrire, je me sers de beaucoup de situations réelles, rencontrées dans ma pratique professionnelle. Je ne vais pas demander leur accord aux personnes concernées, par contre, j'ai, d'une part modifié tous les détails, et d'autre part utilisé des éléments provenant de plusieurs personnes réelles pour créer un personnage "patchwork". L'anonymat est ainsi préservé, et je ne demanderai pas aux personnes concernées leur accord. Piocher des éléments de la vie de personnes réelles, c'est d'ailleurs ce que nous faisons tous à un degré ou à un autre en écrivant, non? Après je comprends que ce soit plus délicat dans ton cas, s'il existe un seul professeur de ton instrument. Tu dis que tu ne peux changer d'instrument, est-ce certain? Parfois s'éloigner de la réalité ouvre d'autres portes inattendues.
 
Memere_chartron
   
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Memere_chartron  /  Pippin le Bref


Hortense, je vais éplucher le texte du lien mais en résumé, c'est cela le souci.
- Y a-t-il atteinte à son honneur ou à sa considération ? Dans la mesure où les gestes et les propos étaient déplacés par rapport à sa condition de prof, oui. Mais dans le contexte du livre, cela passe juste pour un lien d'affection qui motive et émeut l'élève.
- Est-il clairement identifiable ? Selon moi non. Description physique minime et les faits et gestes rapportés ont eu lieu en tête-à-tête, donc personne n'est au courant. Mais selon l'unique réponse qu'il m'a apportée, oui, car mon nom d'auteur pourrait rappeler à certains musiciens, qui ont fréquenté le conservatoire à cette époque, qu'il a été mon professeur. À part cela, rien de plus. Ayant changé plusieurs fois d'établissement, j'aurais aussi bien pu m'inspirer d'autres personnalités.

Peut-être vais-je mettre un extrait pour donner une idée ?

Joanna a écrit:
Pour le texte que je suis en train d'écrire, je me sers de beaucoup de situations réelles, rencontrées dans ma pratique professionnelle. Je ne vais pas demander leur accord aux personnes concernées, par contre, j'ai, d'une part modifié tous les détails, et d'autre part utilisé des éléments provenant de plusieurs personnes réelles pour créer un personnage "patchwork". L'anonymat est ainsi préservé, et je ne demanderai pas aux personnes concernées leur accord. Piocher des éléments de la vie de personnes réelles, c'est d'ailleurs ce que nous faisons tous à un degré ou à un autre en écrivant, non? Après je comprends que ce soit plus délicat dans ton cas, s'il existe un seul professeur de ton instrument. Tu dis que tu ne peux changer d'instrument, est-ce certain? Parfois s'éloigner de la réalité ouvre d'autres portes inattendues.

Oui, je suis d'accord, d'habitude je procède aussi de cette manière. Plein de personnalités qui m'inspirent des bouts de personnages.
Mais là, en effet, c'étaient ces rapports prof-élève qui m'inspiraient. J'ai, c'est stupide, ressenti le besoin soudain de l'écrire.

L'instrument en question, c'est le violon. Joué debout, qui permet beaucoup plus de déplacements que tout ce qui est piano/violoncelle/guitare. J'élimine le chant car j'ai besoin du côté matériel de l'instrument. Quant aux instruments à vents ou aux percussions, je ne les trouve pas du tout propices à créer un contexte romantique/sentimental.
Et, enseignant le violon, je reconnais que c'est confortable d'écrire autour d'une pratique que je maîtrise en évoquant un répertoire que je connais.
Mais s'il y a un autre instrument qui remplisse ces critères, peut-être un instrument baroque, je suis prête à me renseigner dessus et modifier le bazar, bien que cela demande une refonte conséquente du texte !
 
Joanna
   
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Joanna  /  Clochard céleste


Si tu as changé plusieurs fois d'établissement, cela me semble tout à fait ok d'utiliser les éléments. À ce compte là on ne pourrait pas écrire non plus sur un prof de maths, un médecin ou une boulangère.
 
Maxine
   
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Maxine  /  Tapage au bout de la nuit


Bonjour, une solution facile est justement de forcer la description physique en prenant soin d'être à l'opposé de la réalité et de rajouter des détails faux (ville, âge, façon de parler). Nous prenons tous nos références dans la vraie vie et non, on ne demande pas l'accord sauf s'il s'agit d'une biographie...Dis-lui que tu as gardé tes situations mais changé le prof par un autre et basta !
 
Chimère
   
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Chimère  /  Constamment Fabulous


D'une manière beaucoup plus prosaïque, je pense qu'aucun lecteur n'en aura rien à cirer ni ne fera de recherches pour "retrouver" ce professeur ou du moins, l'identifier.
Il faudrait vraiment que tu décrives quelque chose d'horrible et / ou d'incroyable en précisant que ce n'est pas une fiction pour qu'un lecteur lambda, qui ne connaît ni ta vie ni ne sait à quoi tu ressembles, fouille dans ton existence (et encore).

Comme dit plus haut, on s'inspire tous.tes de situations et de gens réels, et, hormis la personne originelle (ce qui est une probabilité déjà faible, statistiquement, si tu ne lui mets pas toi-même le livre dans les mains), personne ne pourra jamais le savoir ni ne s'en souciera.

Si tu n'identifies pas nommément / physiquement ce prof, et que tu ne fais pas de diffamation, tout va bien Wink
 
Memere_chartron
   
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Memere_chartron  /  Pippin le Bref


Joanna : en effet. D'autant plus que j'en ai croisé d'autres, des bonshommes du même acabit, en cours de musique, il y en a, des originaux. Mais justement, quand je vois l'affaire Jérôme Pernoo, je me demande si je fais bien de faire une histoire avec le même genre de choses.

Maxine : c'est peut-être ce que je vais faire si j'ai des réponses d'éditions qui me demandent des retouches, je leur en proposerai aussi.

Chimère a écrit:
D'une manière beaucoup plus prosaïque, je pense qu'aucun lecteur n'en aura rien à cirer ni ne fera de recherches pour "retrouver" ce professeur ou du moins, l'identifier.
Il faudrait vraiment que tu décrives quelque chose d'horrible et / ou d'incroyable en précisant que ce n'est pas une fiction pour qu'un lecteur lambda, qui ne connaît ni ta vie ni ne sait à quoi tu ressembles, fouille dans ton existence (et encore).

Comme dit plus haut, on s'inspire tous.tes de situations et de gens réels, et, hormis la personne originelle (ce qui est une probabilité déjà faible, statistiquement, si tu ne lui mets pas toi-même le livre dans les mains), personne ne pourra jamais le savoir ni ne s'en souciera.

Si tu n'identifies pas nommément / physiquement ce prof, et que tu ne fais pas de diffamation, tout va bien Wink
Voilà. Même quelqu'un qui connaît ma vie ne connaît pas ces moments-là (à part ma maman et mon mari Laughing ) et ne me reconnaîtrait pas.
Je me demande encore si mes propos ne peuvent pas entrer dans le cadre de la diffamation. Oui, je me torture peut-être pour rien mais je préfère cela plutôt que de me retrouver avec une mauvaise surprise dans un an avec une plainte sur le dos !
Pour être claire, il y a trois ou quatre faits qui sortent du cadre de ce qu'a le droit de faire un prof :
- beaucoup, beaucoup de cours supplémentaires.
- une caresse surprise dans le dos.
- une approche des visages genre baiser manqué.
- le prof qui demande à l'élève de lui avouer ses sentiments.

Le reste est plus discret.
Quand j'ai demandé son accord au monsieur concerné, il avait l'air de ne pas s'en souvenir. Au final, j'aurais sûrement dû ne rien dire et il n'en aurait jamais rien su. Mais je me suis mise dans les ennuis toute seule. Rolling Eyes
 
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Tu mets une mention « toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite » dans tes mentions légales et c’est plié, non ?
Si untel se sent visé, tu peux défendre « la coïncidence ».
(Ou pas ? En vrai je me demande si c’est un tel joker pour de vrai ou si c’est une légende urbaine ?)
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Pikabou
   
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J'avais fait des recherches à ce sujet pour un de mes futurs romans, et il semble que la mention aide en effet...
Et à ta place je changerai en effet la description physique pour être certaine que ce soit à l'opposé de la personne sur laquelle tu t'es basée.

Il y a le roman "le diable s'habille en Prada" qui peut être vu comme diffamatoire, mais comme c'est aux US, les lois sont différentes, et c'est un roman à clef assumé. Dans ton cas, tu dis bien que c'est une fiction, dès lors il ne devrait pas y avoir de problèmes (attention je ne suis pas du tout avocate ! )
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Les oeuvres "à charge" y'en a quand même plein... La familia Grande de Camille Kouchner par exemple.
Ou encore : L'arabe du Futur de Riad Satouf.
Pourtant, il n'y a pas de procès en diffamation. Il doit donc y avoir une spécificité légale que j'ignore, qui permet aux auteur·ices de faire ce genre de chose.
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Ah, j'avais lu l'inverse, à propos de la mention "toute ressemblance etc..."
Que ça ne protégeait pas de tout.
En tout cas, maintenant que je l'ai prévenu, je ne peux pas prétendre à une coïncidence. Mais en effet, plus j'y réfléchis, plus je pense que je vais pousser la description physique et l'éloigner de la réalité.
"Cul-de-jatte édenté et chauve, un bras lui poussait sur le nombril..."
Peut-être pas jusque-là ? :mrgreen:
 
Tengaar
   
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elopez7228 a écrit:
Tu mets une mention « toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite » dans tes mentions légales et c’est plié, non ?
Si untel se sent visé, tu peux défendre « la coïncidence ».
(Ou pas ? En vrai je me demande si c’est un tel joker pour de vrai ou si c’est une légende urbaine ?)

Ca marche mais uniquement aux Etats-Unis. La réglementation française n'étant pas la même, je suis à peu près sûre que ça ne sert à rien en France.
 
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Damn.
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Voilà la solution, publier ton livre aux US :mrgreen:

Mais sinon, pour le roman clef alors, parce que c'est un genre, et ça pourrait être vu comme diffamatoire ?
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