Memere_chartron a écrit:

Il y a l'air d'avoir une grande maîtrise dans l'observation d'un texte. C'est de métier ?
C'est exactement le genre d'appréciation qui doit faire avancer l'écrivain, cela m'intéresserait de lire une telle critique.
Quels écrits commentes-tu ?

Je n'ai pas bénéficié de formation littéraire ou pédagogique ; c'est un mélange d'expérience et de constats dans plusieurs milieux artistiques, je dirais
Je fais des retours aussi complets à l'occasion de bêta-lectures ou plus prosaïquement, lorsqu'on vient me demander mon avis. Je peux commenter à peu près tout, hormis les styles qui demandent un savoir ou des références pointus que je ne possède pas (je ne suis pas la mieux placée pour la SF pure et dure, par exemple. Je suis beaucoup plus à l'aise en Fantasy, Fantastique, littérature blanche, gothique, YA à la limite...) Il m'arrive aussi de commenter ici et là sur ce forum, si je sens la personne ouverte et que son travail m'a intéressée, même si ça reste concis et que je n'ai pas eu beaucoup de temps pour ça dernièrement.
À l'occasion, si tu as besoin d'un retour poussé ici, fais-le nous savoir !

Leasaurus Rex a écrit:

Memere_chartron : La pratique qui consiste à poster plusieurs messages à la suite s’appelle du double-post, et c’est interdit sur le forum. À l’avenir, si tu souhaites modifier ton message après l’avoir publié et/ou citer plusieurs personnes dans ta réponse, je t’invite à utiliser l'une des différentes solutions qui sont expliquées dans le guide pratique d’utilisation du forum.

Merci, j'en prends bonne note.
Étant sur téléphone, la manipulation pour citer plusieurs personnes est fastidieuse, j'attendrai donc qu'il y ait un message supplémentaire après le mien pour poster à nouveau.

Citation :

Qu'entends-tu par verticalité dans un texte ?
Comment le narrateur peut-il concrètement au niveau de ses personnages ?

La plupart des textes que je lis sur le net, que ce soit ici où dans les concours, s'intéressent plus à l'histoire qu'aux personnages. Les personnages manquent alors de vie, de substance. Ils ne sont que des marionnettes que l'auteur promène à sa guise pour servir son histoire. L'auteur raconte une histoire, alors qu'il devrait raconter l'histoire de ses personnages. En fiction, tout passe par les personnages. 

Pour pallier ce problème, il faut descendre à leur niveau, c'est-à-dire qu'il faut se mettre à leur place, comprendre ce qu'ils vivent, ce qu'ils traversent. Au risque parfois de s'apercevoir que l'histoire qu'on a imaginée et qui nous paraissait si géniale ne fonctionne pas et qu'il faut en revoir la trame.

Pour résumer, disons que l'auteur n'est pas proche de ses personnages, pas assez pour leur donner vie.

Chimère,
C'est vrai que l'expérience personnelle peut valoir autant que de solides études !
Pour ma part, je demanderai certainement l'avis des forumeurs le moment venu, le temps de surmonter le trac !

Winger,
Je suis d'accord,
Peut-être que ce défaut se trouve plus couramment dans certains genres ? Parce que du peu que j'ai vu/lu de fantasy/fantastique par exemple, je ne m'y retrouvais pas au niveau de la profondeur des personnages, cela me semble toujours un peu léger (mais je suis mauvais public pour ces livres/films ), mais est-ce possible de s'y attarder dans ce type d'histoires ? Est-ce que le public aimerait cet approfondissement ?

Dans le genre réaliste ou romance, ce seront peut-être d'autres défauts qui seront récurrents ?

Je ne parlais pas d'approfondir ses personnages, mais de les rendre accessibles au lecteur. Ce n'est pas la même chose. D'une certaine façon, la romance, qui se concentre presque exclusivement sur la relation entre les personnages, évitera plus facilement cet écueil que les autres genres. Ces histoires-là sont souvent mauvaises, mais pour d'autres raisons. Elles s'adressent en général à un lectorat amateur de clichés et de stéréotypes.

Le fait d'approfondir ses personnages me paraît essentiel dans les genres que j'apprécie : littérature blanche, thriller, roman noir, fantastique, épouvante. Si on ne s'attache pas au personnage, on ne peut pas s'intéresser à leur devenir. Ça ne me semble pas important pour le whodunit en revanche, puisque l'intérêt de ce type de roman policier repose sur une course entre le détective et le lecteur pour savoir qui résoudra le crime en premier. Il s'agit plutôt un jeu.

Attention, quand je parlais d'approfondir, je ne pensais pas à leur donner tout un éventail de détails psychologiques, mais plutôt à s'attarder sur le ressenti, une émotion, un regard, quitte à ce que ça ne prenne qu'une ou deux phrases courtes.

Bonjour,

Comme auteure, je préfère les commentaires subjectifs à des analyses théoriques sur des répétitions ou des fautes d'orthographe.
En particulier quand ils sont précis sur ce qui a été aimé ou pas : drôle, poignant, personnage qu'on adore, mais en fait c'est un sale type !, style fluide, etc.

Ca me permet de vérifier que le texte qu'un lecteur lambda lit est le même que celui que j'ai voulu écrire.

C'est aussi pour ça que j'aime observer le visage des gens qui me lisent : quand je vois un sourire se dessiner et que j'ai voulu être hilarante, j'ai un immense sentiment de victoire.

Au delà de certains aspects (les incohérences par exemple, ou les fautes de Français, et encore, même là ça peut se discuter si elles sont volontaires), tout commentaire quel qu'il soit est forcément subjectif. C'est important d'en avoir conscience à la fois quand on commente les textes des autres que quand on lit les commentaires des autres sur ses propres textes.

Winger a écrit:

D'une certaine façon, la romance, qui se concentre presque exclusivement sur la relation entre les personnages, évitera plus facilement cet écueil que les autres genres. Ces histoires-là sont souvent mauvaises, mais pour d'autres raisons. Elles s'adressent en général à un lectorat amateur de clichés et de stéréotypes.

Quand on parle de la part de subjectivité dans la critique...
(Ça sent l'étude au doigt mouillé, cette histoire)

Oui, la romance est certainement un des genres les plus difficiles à écrire, justement parce qu'on ne peut pas se reposer sur l'intrigue et l'enchaînement d'actions (vu qu'il y en a très peu). Tout passe par l'émotion et les personnages, et contrairement à ce que beaucoup semblent penser, c'est extrêmement difficile à faire. C'est sans doute le genre le plus difficile à écrire (de manière convaincante).

Ça me fait toujours un peu rire de lire "les romances sont des histoires mal écrites" alors que c'est le genre qui demande le plus de technique. Je pense que tous ceux qui pensent que c'est facile devraient s'y essayer.