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 Qu’est ce qui définit la littérature qualifié de « populaire » selon vous ?

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e-bou
   
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e-bou  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Bonjour.

Je suis un auteur de littérature populaire. Et je le revendique.

Cela ne signifie pas que ce que j'écris soit mauvais. Cela ne signifie pas que je vende des centaines de milliers de livres (des dizaines de milliers suffisent à mon bonheur).

Écrire de la littérature populaire, ce n'est pas une question de qualité. Cela ne l'a jamais été. Ce n'est pas un résultat des ventes non plus. Il y a des romans populaires qui ne se vendent pas, des romans élitistes qui ne se vendent pas non plus...

Et des livres de régimes amincissants qui se vendent beaucoup plus sans prétendre à la littérature.

Écrire des romans populaires, c'est autre chose. C'est un projet social.

C'est écrire pour des gens fourbus qui se perdent un temps au fil de vos chemins. C'est écrire pour des gens qui cherchent une pause parce que leur vie est compliquée. Qui lisent dans le métro entre deux stations. C'est offrir un bon moment de littérature comme on offre un bon repas. Un repas simple et bon.

C'est très difficile d'écrire de la littérature populaire, techniquement. Il ne faut pas faire de la littérature un objet de contemplation, mais un calque au travers duquel le lecteur peut enfin être quelqu'un d'autre que lui-même, devenir celui dont il explore l'existence au fil des lignes sans plus se rendre compte qu'il est en train de lire. C'est un exercice de modestie, dans lequel le l'auteur s'efface devant le texte, et le texte devant le récit. Et cela ne signifie aucunement que l'auteur de littérature populaire ne saurait pas écrire plus compliqué. Ce n'est juste pas son projet. Être un auteur de littérature populaire, c'est écrire pour les gens.

La littérature populaire, c'est Musso, sûrement. Je ne l'ai pas lu, ce n'est pas mon délire, mais si tant de gens en sont fans, c'est qu'il touche quelque chose en eux qui les aide à mieux vivre. Et c'est hautement respectable. Et c'est sans doute un but possible pour la littérature.

On cherche toujours à tout classer. San Antonio, c'était de la littérature de gare et on l'étudie désormais à l'université. Alors, c'est populaire, c'est intello ou c'est bobo ? Même mes propres livres sont étudiés dans une université (celle de San Diego, en Californie, un enseignant chercheur publie régulièrement des articles sur mon travail). Alors j'écris quoi, finalement ? Ils sont populaire ou non ? mes bouquins ? Cette question doit-elle me hanter ? Est-ce même vraiment mon problème ? à moi. Je suis un auteur, pas un classeur.

J'ai cessé de me poser la question. Pour moi, il y a deux types de littérature, et celle qui m'intéresse est écrite avec le cœur.

Je vous souhaite à tous de beaux moments d'écriture. Et je vous souhaite que vos livres rencontrent leur lectorat. Le reste, c'est du vent.
cheers

 
Mika
   
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Mika  /  Tentatrice chauve


Chimère a écrit:
Tu compares vraiment le budget d’un drame français avec celui d’un film SFFF standard ?

Astérix est une grosse licence qui ne représente pas une prise de risque financière. On finance les riches et les projets bankables, c’est pas nouveau.

Oui, si tu relis pour précédent poste, tu comprendrais pourquoi. Il existe des films de SF intimistes dans lesquels une idée est developpée et mise en scène sans necessité d'avoir des effets spéciaux à chaque scène et une myriade d'acteurs.

Et non, la plupart des projets financés ne sont pas bankable. Astérix a fait un bide. Et la plupart des drames ne sont pas rentables au box office. Donc ceux qui financent savent qu'ils financent des projets non rentables, donc pourquoi ne pas prendre de risques et tenter quelque chose de frais et nouveau. Pourquoi ne pas se risquer à autre chose que des tragicomédies ? Tant qu'à perdre de l'argent, autant tenter quelque chose de frais et amusant. Tout le monde n'aime pas les drames, les gens ont envie de rêver, la preuve face aux chiffres ridicules des entrées de ces drames français pourtant très nombreux.

Cette distinction populaire/élite a bel et bien des conséquences sur le choix des films choisis. (Et là, j'entends le terme populaire dans le sens de sa seconde signification définie plus haut dans ce fil : pas le succès défini par les ventes, mais quelque chose de déprécié et dont l'avis dépréciatif vient des élites et est suivi). Si j'ai pris l'exemple du cinéma dans ce fil, c'est parce que c'est un exemple encore plus clair de cette différence populaire/élite que le monde des livres, mais tout ce qui se dit là s'applique à la littérature en France (sans oublier que dans un autre pays, les cartes sont redistribuées : ce ne sont pas toujours les drames contemporains qui dominent, il n'y a qu'à voir aux États-Unis). 

Pour vous en convraincre, les statistiques des ventes des romans sont disponibles en lignes. En tête, on trouve les romans de littérature blanche, similaire à l'exemple du cinéma, mais en moins pire, car il y a plus de romans diversifiés que de films diversifiés (merci aux petites maisons). En littérature, on n'est pas cantonné à la contemporaine ; les 2e romans les plus vendus sont les policiers par exemple. Et on trouve (encore) des maisons spécialisées dans l'horreur, l'histoire, la SF etc.

Ainsi, les avis des élites sont importants (les articles de presse [en BD, je n'ai jamais vu un article sur Arleston dans Lire ou Le Monde, vous en trouverez en revanche pleins sur Satrapi et Satouf. Idem en roman, vous en trouverez sur Nothomb et pas sur Jaworski, un grand ponte de la fantasy en France dont les ouvrages sont brillants), tout comme les ouvrages mis en avant en librairie, mais aussi les plans marketing (comme avec mon exemple plus haut des romans graphiques pour ouvrir le marché des BDs aux femmes). Ces avis ont bel et bien un impact sur nos choix et donc sur la production et donc sur la créativité et la diversité. Cette distinction n'est pas anodine, et les conséquences sont là, avec un genre qui phagocyte tous les autres petit à petit. J'espère juste que la littérature (et surtout pas la BD par pitié car j'adore la BD) ne suive pas la voie du cinéma en France ou on ne lira bientôt plus que des livres étrangers (ou des livres contemporains dits blancs).
 
Profsamedi
   
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e-bou a dit:

Bravo ! Je ne vois rien à ajouter.
Totalement d'accord.

En toute amitié, Philippe.
 
Sasha Dahanramsar
   
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Sasha Dahanramsar  /  Tapage au bout de la nuit


Si je devais donner une définition spontanément sans faire de recherches sur le sujet : selon moi, la littérature populaire se définit comme accessible à n’importe quel public, en opposition à une littérature qui demanderait une base de connaissances spécifiques.

Après de rapides recherches, je vois que la plupart des définitions que je trouve rejoignent plus ou moins la mienne.

Là, je ne m’exprime que sur le terme « populaire ».
Maintenant, concernant le terme « noble », je ne le trouve pas dans les définitions : on parle plutôt de littérature savante. Avec noble, on a donc à mon sens un jugement de valeur : le savoir est noble. Ce qui en soit ne me choque pas le moins du monde. D’autant que dire que le savoir est noble n’est en aucun cas dire que l’absence de savoir ou du moins l’absence de sa nécessité est inférieure. D’ailleurs, on ne parle pas de littérature ignorante ou inférieure, mais de littérature populaire : on met donc l’accent sur la largesse du public visé, indépendamment de ses connaissances. D’ailleurs, dans le public populaire, n’importe qui pourra lire la littérature populaire, que la personne soit très savante ou pas du tout. Si j’osais, je parlerais de littérature accessible, dans le sens où elle est pensée pour tout le monde. Bien sûr, ceci est dans une vision idéale. Dans la réalité, je me doute bien (malheureusement) que la littérature populaire n’est pas pensée pour tout le monde. Elle est, je suppose, probablement pensée (par les maisons d’édition du moins) pour cocher des cases qui ont déjà fonctionné par le passé, commercialement parlant. Auquel cas, la littérature populaire n’est plus du tout accessible mais commerciale. En ce sens, est-ce encore de l’art et de la littérature ou n’est-ce plus qu’un produit de consommation ? Et là on rentre dans des considérations sur la valeur des produits de consommation… Si on revient au terme « noble », on va dire alors que ce qui est commercial est inférieur. Et là, je vois un débat grand ouvert ! =)
Pour ma part, j’ai du mal à accorder plus de valeur aux produits de consommation qu’à l’art ; et en même temps, j’aurais du mal à dégrader les produits de consommation pour autant. Disons que pour moi, la littérature savante est un plat de haute gastronomie et la littérature populaire une bonne pizza : certes le premier est on ne peut plus élaboré, mais les deux sont si bons ! Donc finalement, je ne vois pas bien l’intérêt de les hiérarchiser. Ils ne jouent tout simplement pas dans la même cour et n’ont pas du tout les mêmes objectifs. Peut-on donc seulement les comparer ? J’en doute…
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fabiend
   
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fabiend  /  Effleure du mal


Cette discussion sur le coût de la SF au cinéma est révélateur de l'emprise de la vision hollywoodienne du genre. C'est-à-dire, des films ou des séries à gros budgets, à grands renforts d'effets spéciaux, de combats spectaculaires, de courses-poursuites, d'explosions et tout le toutim.

Mais on n'aurait pas besoin d'un budget faramineux pour adapter des grands classiques de la SF comme 1984, Farenheit 451, une bonne partie du cycle des robots d'Asimov, Fondation, une bonne partie de l'oeuvre de Philip K Dick, etc.

Hollywood domine tellement le marché de la SF cinématographique que, dans l'inconscient, SF = boom boom gros vaisseaux qui volent à la vitesse de l'éclair et font des cratères sur les planètes lorsqu'ils s'écrasent en explosant. On n'a pas besoin de ça pour faire de la bonne science fiction. Les suédois ont réussi à faire une série de SF il y a 10 ans (100% humains), je pense que leur budget était nettement moindre que celui de la moindre grosse production française ; je suis même prêt à parier qu'un épisode de cette série coûtait moins cher qu'un épisode d'une série ultra-française genre "un si grand soleil". Les anglais ont Doctor Who depuis 60 ans, c'est pareil, le budget fiction de la BBC est élevé mais je pense que l'industrie cinématographique française peut rivaliser avec ça.

On est en train (enfin, "en train", ça fait quelques décennies) de laisser aux Anglo-Saxons le quasi-monopole d'un genre littéraire / cinématographique qui est pourtant un terrain de jeu idéal pour la réflexion sociétale et philosophique, et ça me semble un peu dommage.
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Mika
   
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Mika  /  Tentatrice chauve


e-bou a écrit:

Écrire de la littérature populaire, ce n'est pas une question de qualité. Cela ne l'a jamais été. Ce n'est pas un résultat des ventes non plus. Il y a des romans populaires qui ne se vendent pas, des romans élitistes qui ne se vendent pas non plus...
[…]
C'est très difficile d'écrire de la littérature populaire, techniquement. Il ne faut pas faire de la littérature un objet de contemplation, mais un calque au travers duquel le lecteur peut enfin être quelqu'un d'autre que lui-même, devenir celui dont il explore l'existence au fil des lignes sans plus se rendre compte qu'il est en train de lire.

Je suis très d’accord avec ces deux assertions. L’empathie ressentie avec le personnage, cette capacité qu’a la littérature (populaire du coup ?) de nous faire vivre une vie, l’espace d’un temps, est la raison même de pourquoi je lis. J’aime, non pas d’entendre une histoire, mais la vivre comme si j’étais, moi, un guerrier viking, une alpiniste, un détective ou une pirate, le temps de la lecture. Sans cette sensation, je lirais peut-être, mais moins. Et nous immerger dans le livre est un exercice d'écriture fort difficile.

Uraeus Zahato a écrit:
Avec noble, on a donc à mon sens un jugement de valeur

Oui tout à fait, c’est à mon avis, tout le débat. Pourquoi une littérature serait plus noble qu’une autre ? Quelle est la raison sous-jacente à une telle distinction ?

Uraeus Zahato a écrit:
Disons que pour moi, la littérature savante est un plat de haute gastronomie et la littérature populaire une bonne pizza

Pour moi, cette comparaison ne fonctionne pas, car elle n’explique pas le glissement d’une genre populaire vers noble en fonction du temps. Or, c’est ce qu'on remarque. Comme tu le dis, un plat préparé vite fait ne joue pas dans la même cour qu'un plat de haute gastronomie. Pourtant, le roman qui passe de la considération populaire à bien vu et recommandé par les élites au siècle prochain reste le même, comme s'il devenait soudain un plat de haute gastronomie, par magie disons.

fabiend a écrit:

on n'aurait pas besoin d'un budget faramineux pour adapter des grands classiques de la SF […]
On est en train (enfin, "en train", ça fait quelques décennies) de laisser aux Anglo-Saxons le quasi-monopole d'un genre littéraire / cinématographique qui est pourtant un terrain de jeu idéal pour la réflexion sociétale et philosophique, et ça me semble un peu dommage.

Totalement d’accord.

Pas que les classiques, mais aussi les BDs franco-belges qui proposent des histoires originales et des réflexions sociétales à propos de la France et pas uniquement autour du monde Anglo-Saxon. Ce serait génial de les adapter (et là, je ne parle pas de Astérix et Iznogood – même si j’aime bien ces deux BDs, j'ai grandi avec, ne me jetez pas des pierres Qu’est ce qui définit la littérature qualifié de « populaire » selon vous ? - Page 5 1f600 ).
 
Arno12
   
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Une oeuvre populaire est une oeuvre qui trouve un accueil important auprès d'un large public, et pour ma part cela ne doit pas être dénigré et si de nombreux lecteurs prennent du plaisir à lire certains titres, ce n'est que positif.
La seule limite que je mettrais c'est la capacité de "notre monde médiatique" à créer lui-même une oeuvre populaire grace au marketing, à la publicité, mais cela a toujours existé avec des formes différentes selon les époqques.
 
Sasha Dahanramsar
   
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Mika a écrit:


Uraeus Zahato a écrit:
Disons que pour moi, la littérature savante est un plat de haute gastronomie et la littérature populaire une bonne pizza

Pour moi, cette comparaison ne fonctionne pas, car elle n’explique pas le glissement d’une genre populaire vers noble en fonction du temps. Or, c’est ce qu'on remarque. Comme tu le dis, un plat préparé vite fait ne joue pas dans la même cour qu'un plat de haute gastronomie. Pourtant, le roman qui passe de la considération populaire à bien vu et recommandé par les élites au siècle prochain reste le même, comme s'il devenait soudain un plat de haute gastronomie, par magie disons.

Très bien vu ! =) Et pourtant, des plats dits populaires comme la pizza, le burger, la ratatouille… ont droit à leurs versions haute gastronomie ^^ Je crois que la nourriture peut opérer un tel glissement =) Finalement, littérature ou nourriture, je crois que c'est une question de mode. C'est moins la qualité en soi de l'objet que la société qui décide de ce qui est noble et ce qui est populaire à un instant T. Est-ce une forme de classisme ? Après, y a quand même des critères, aussi discutables soient-ils, qui entrent en ligne de compte pour classer. Un burger McDo et un burger de resto trois étoiles n'ont pas grand-chose en commun sinon leur nom. Finalement, le burger trois étoiles s'est emparé du burger populaire pour en faire quelque chose de nouveau. Je crois que ça peut marcher dans l'autre sens aussi.
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Sans entrer dans le jugement de valeur (c'est à dire c'est bien ou c'est pas bien), une œuvre populaire est forcément moins exigeante qu'une œuvre qu'il ne le serait pas. J'imagine qu'il faut une certaine accessibilité pour qu'un maximum de gens puissent être touché par une œuvre qui prétend à la popularité (ce qui n'implique pas qu'une œuvre non exigeante soit automatiquement populaire, pour cela il faut toujours un peu de marketing). On peut retourner le truc comme on veut, mais je vois pas trop comment il pourrait en être autrement.
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Uraeus Zahato a écrit:
Mika a écrit:

Uraeus Zahato a écrit:
Disons que pour moi, la littérature savante est un plat de haute gastronomie et la littérature populaire une bonne pizza
Pour moi, cette comparaison ne fonctionne pas, car elle n’explique pas le glissement d’une genre populaire vers noble en fonction du temps. Or, c’est ce qu'on remarque. Comme tu le dis, un plat préparé vite fait ne joue pas dans la même cour qu'un plat de haute gastronomie. Pourtant, le roman qui passe de la considération populaire à bien vu et recommandé par les élites au siècle prochain reste le même, comme s'il devenait soudain un plat de haute gastronomie, par magie disons.
Très bien vu ! =) Et pourtant, des plats dits populaires comme la pizza, le burger, la ratatouille… ont droit à leurs versions haute gastronomie ^^ Je crois que la nourriture peut opérer un tel glissement =) Finalement, littérature ou nourriture, je crois que c'est une question de mode. C'est moins la qualité en soi de l'objet que la société qui décide de ce qui est noble et ce qui est populaire à un instant T. Est-ce une forme de classisme ? Après, y a quand même des critères, aussi discutables soient-ils, qui entrent en ligne de compte pour classer. Un burger McDo et un burger de resto trois étoiles n'ont pas grand-chose en commun sinon leur nom. Finalement, le burger trois étoiles s'est emparé du burger populaire pour en faire quelque chose de nouveau. Je crois que ça peut marcher dans l'autre sens aussi.

Oui c’est vrai en fait. Si on prend le bœuf bourguignon, populaire au siècle dernier, il est devenu plus chic de nos jours. Et en effet, un resto étoilé pourrait très bien s’emparer du hamburger et en faire un plat chic. Donc la transformation s’opère et le glissement populaire vers chic se fait aussi en cuisine 😊

Arno12 a écrit:
Une oeuvre populaire est une oeuvre qui trouve un accueil important auprès d'un large public, et pour ma part cela ne doit pas être dénigré et si de nombreux lecteurs prennent du plaisir à lire certains titres, ce n'est que positif.
La seule limite que je mettrais c'est la capacité de "notre monde médiatique" à créer lui-même une oeuvre populaire grace au marketing, à la publicité, mais cela a toujours existé avec des formes différentes selon les époqques.

Jdoo a écrit:
Sans entrer dans le jugement de valeur (c'est à dire c'est bien ou c'est pas bien), une œuvre populaire est forcément moins exigeante qu'une œuvre qu'il ne le serait pas. J'imagine qu'il faut une certaine accessibilité pour qu'un maximum de gens puissent être touché par une œuvre qui prétend à la popularité (ce qui n'implique pas qu'une œuvre non exigeante soit automatiquement populaire, pour cela il faut toujours un peu de marketing). On peut retourner le truc comme on veut, mais je vois pas trop comment il pourrait en être autrement.

J’ai l’impression que dans ce fil, deux définitions de romans populaires se sont faites : Def 1. Un roman très largement distribué et donc à la mode et Def 2. Un roman d’un genre populaire donc jugé négativement, sans qu’il ne soit forcément beaucoup vendu. Je pense que les deux définitions se valent et co-existent.
 
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Effectivement ce n'est pas parce que c'est populaire que c'est pas bien, et c'est pas parce que c'est exigent que c'est bien. Ce sont des jugements de valeur en fin de compte. Ce qui est exigent, c'est ce qui t'oblige à faire un effort plus ou moins important pour entrer dans l’œuvre, soit que tu n’as pas les références, soit que ça soit pas ton monde ou que sais-je. Au final on peut comprendre que la popularité d'une œuvre soit inversement proportionnelle à l'énergie dépenser pour que le client se l’approprie.
Exigent ce n'est pas non plus synonyme d’élitisme. Même s'il peut y avoir une corrélation, les élites peuvent ne pas avoir d'exigence forte dans ce qu'ils lisent ou écoutent et un travailleur  au fond d'une mine peut très bien avoir une envie d'exigence en cherchant et lisant une œuvre qui lui est culturellement distante, et dans ce cas là on ne pourra pas dire qu'il recherche l’œuvre populaire.
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Jdoo a écrit:
les élites peuvent ne pas avoir d'exigence forte dans ce qu'ils lisent ou écoutent

Quand tu prends l'exemple de l'art contemporain, tu comprends qu'ils ne sont pas exigeants. Tant que la cote sur le marché est haute, c'est bingo. Ils mettront en valeur et achèteront un trait sur une toile dessiné avec du caca d'autruche, mais le tableau restera probablement dans un coffre en Suisse. Seule sa valeur marchande a de l'intérêt. Et nous autres du peuple qui aimons l'art, on subit ça depuis 20 ans...
 
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Dans le marché de l'art, c'est la peinture classique et moderne qui se taillent la plus grosse part, et là aussi c'est à priori les élites que cela concerne et effectivement dans ce cas c'est la valeur marchande qui compte et c'est un autre sujet. Je ne voulais pas dire non plus que les élites sont dénuées de goût (n’en faisant pas partie moi même, je ne pourrais pas dire). L'art contemporain, par ailleurs ne se réduit pas aux provocations de certains artistes qui ont bien compris ce qu'ils devaient faire pour faire parler d'eux et je comprends que l'on peut y voir de la violence de la part d'une classe dominante qui se les accaparent, mais je ne suis pas sûr la aussi que ça soit le sujet. Pour revenir à l'art contemporain qui lui n'est pas populaire (du moins je ne crois pas qu’il le soit, et en fin de compte cela dépend aussi de quels artistes on parle), c'est justement qu'il est exigeant, en ce sens où il demande un effort supplémentaire pour s'y intéresser (par rapport à un musée où on retrouverait ses repères culturels), et je pense que le peuple (dont je dois faire parti) peut y trouver son compte. Après je ne dis pas que c'est bien ou mal, de toute façon, je ne pense pas qu'il faille aborder le problème de l'art populaire/pas populaire sous l'angle du bien/mal beau/pas beau.
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