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 Avoir un agent littéraire : pertinent dans le monde de la SFFF ?

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Jedewyn
   
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Jedewyn  /  Roberto Bel-Agneau


Wesh, wesh ! :mrgreen:

Ok, j'ai aucune idée de si je fais bien de poster ça par ici (j'ai longuement hésité avec la rubrique de l'édition, mais c'est plutôt un questionnement personnel qu'autre chose). Et je ne crois pas avoir vu passer un sujet similaire. Alors, si j'ai fauté, n'hésitez pas à me dénoncer et à me faire lapider en place publique me suggérer la meilleure catégorie, histoire que je prévienne un modo pour effectuer un brin de ménage.

Breeef ! Tout est dans le titre, non ? En vrai, un ami qui fait aussi dans les littératures de l'imaginaire m'a posé la question et là, gros bug : bah tiens, oui, est-ce que ça a un sens d'avoir un agent littéraire dans la sphère sacro-sainte et assez hermétique de la SFFF francophone ? Je ne crois pas avoir jamais croisé la route de l'un d'eux, en tout cas. Pas sur les festivals consacrés, pas même dans les tables rondes & co. Et la plupart des auteurs/autrices que je fréquente du milieu n'en ont pas.

Alors oui, vous me direz, la SFFF, c'est pas si différent que ça de, mettons, la litté jeunesse ou le polar. C'est peut-être restreint mais pas tant que ça. Ben justement. Je trouve que c'est assez difficile de se faire une idée étant donné qu'il y a quand même beaucoup de monde qui gravite dans cette sphère et que les littés de l'imaginaire se targuent souvent d'être un genre très hybride, plus si cloisonné que ça (encore que tout le monde ne s'entende pas là-dessus - cf. le duel passionnant entre Jean-Philippe Jaworski et Estelle Faye sur les RS). Or, un agent a un rôle prépondérant quand l'industrie artistique est décloisonnée car il peut permettre aux auteurs d'y voir plus clair et de proposer des contrats adaptés.

Des réponses ? Des idées ? Des anecdotes ? Des méchancetés gratuites ? Des chansons de Noël adéquates ? Ce post vous ennuie ? Allez-y, faites-vous plaisir Very Happy
 
Azaby
   
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Azaby  /  Tentatrice chauve


Coucou !

Je connais quelques auteurs/autrices qui ont des agents. Je n'en ai pas personnellement donc tout ce que je vais dire est à prendre avec des pincettes. Laughing

Le rôle de l'agent, en France, peine à se tailler une place car en l'état, son rôle est déjà  peu ou prou celui des éditeurs. Chez les anglosaxons, un agent a souvent un regard sur le texte, donne son avis, aiguille sur des corrections et confie le projet à des éditeurs (qui ont un rôle moins important sur la nature même du texte que chez nous).

En France, et particulièrement dans ce milieu clos qu'est celui de la SFFF, l'agent a avant tout un rôle dans la négociation des contrats. Il démarche des éditeurs, et t'obtient un contrat selon tes exigences sur lequel il se rémunère (tu le sais peut-être déjà mais je précise pour celles et ceux qui n'ont pas vraiment idée de ce qu'est un agent).


J'aurais tendance à dire que l'agent a un intérêt si tu veux te passer de cette étape éditoriale de recherche et de négociation.

Mais obtenir un agent (surtout qu'il n'y en a pas beaucoup, surtout si tu te cantonnes à la SFFF) nécessite déjà d'avoir un bagage/une expérience édito assez poussé(e). Or, si tu as une expérience édito poussée, tu as déjà, le plus souvent, des contacts auprès des éditeurs. Personnellement ça fait des années que je ne soumets plus "classiquement" mes récits car je suis démarchée par des éditeurs, ou a minima en contact avec ceux dont je soupçonne qu'ils peuvent être intéressés par un texte. Je sais qu'un agent ne m'apporterait pas grand chose en l'état.

Je connais quelques autrices qui font appel à des agentes, et elles en sont globalement satisfaites, mais des avantages que j'en vois, je pense que ça n'est pas indispensable. Du fait de la différence de système éditorial entre le monde anglosaxon et le nôtre. Notre relation avec nos éditeurs n'est pas du tout la même que les américains avec les leurs. Tout dépend de comment tu perçois ton travail, à vrai dire. Smile

L'intérêt, quand il existe, reste quand même, je trouve, assez limité. Pour l'aspect négociation, ça peut être un atout également (si tu veux par exemple ramener 10 000euros d'à-valoir...), mais il faut garder à l'esprit que tes exigences doivent être réalistes, et que l'agent se rémunèrera sur le contrat, donc qu'à bénéfice égal pour toi, le contrat devra être de meilleure qualité.

Je pense justement que l'aspect "vase clos" (même s'il se prétend décloisonné, c'est un fait, tout le monde connaît tout le monde dans ces sphères...) entrave un peu le rôle potentiel d'un agent. Je peux me tromper, mais c'est l'image que j'en ai, en tout cas ! :write:
 
Tengaar
   
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Tengaar  /  (de Dunkerque)


Agent littéraire n'est pas un métier très répandu en France et en ayant lu de nombreuses interviews des agents littéraires aux US, j'avoue que le concept ne me fait pas trop rêver.

Un bon agent littéraire doit :
- être un bon éditeur pour repérer et permettre de retravailler le texte jusqu'à ce qu'il soit publiable ou quasiment
- avoir de nombreuses connexions avec toutes les ME pour savoir les tendances en vogue, à qui soumettre directement son manuscrit etc
- être capable de négocier des contrats.

Et pour moi ce sont 3 métiers différents. Et du coup, avant d'en trouver un bon, il faut se lever de bonne heure. D'autant plus quand il y en a très peu. Tu as plus de chance de tomber sur qqn qui s'est levé un matin après avoir vu une vidéo YT qu'un vrai professionnel. Comme ces gens qui se lèvent un matin pour monter des ME bancales.

Au final, tu vas travailler avec un agent pendant des mois et je ne suis pas sûre que tu y gagnes en vitesse et en négociation de contrat (ou du moins ce que tu vas y gagner va servir à rémunérer l'agent).
 
fabiend
   
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fabiend  /  Effleure du mal


Le paysage éditorial aux États-Unis (et dans le monde anglophone en général) est assez différent du nôtre. Aux USA c'est à peu près incontournable pour publier via les 5 mastodontes de l'édition qui apparemment n'acceptent pas de manuscrit hormis par ce biais. Et puis, les contrats sont beaucoup moins encadrés par la loi là-bas que par chez nous, c'est beaucoup plus facile de s'y faire arnaquer par un prédateur aux dents longues.

Malheureusement j'ai lu tellement d'histoires d'horreur sur les agents aux USA (des auteurs qui passent autant sinon plus de temps à écrire leur sacro-sainte lettre de motivation pour qu'un agent daigne lire les premières pages de leur prose, plutôt qu'à travailler sur le manuscrit lui-même ; mais aussi beaucoup d'histoires d'escroquerie et d'incompétences, par exemple l'histoire de Chuck Palahniuk, l'auteur de Fight Club, qui devrait nager dans une piscine de billets mais a fini ruiné car escroqué par son agent) que j'avoue que cette intermédiaire ne me fait pas particulièrement rêver.

Et puis, c'est un intermédiaire supplémentaire entre les lecteurs et l'auteur, ce qui veut dire un obstacle en plus et de l'argent en moins.

Et c'est une profession très peu réglementée, tout le monde peut s'improviser agent littéraire. Ce qui veut dire qu'il faut bien vérifier à qui on a affaire avant de signer un contrat disant "je cède 15% de tout ce que je vais gagner à la personne suivante". (En fait il y a sûrement de la place pour encore un intermédiaire supplémentaire, une sorte de détective qui enquêterait sur l'agent avec lequel on envisage de signer, moyennant un pourcentage évidemment.)
https://fabiendelorme.fr
 
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Invité  /  Invité


Actualitté et l'agent littéraire Davis Pathé-Camus avaient sorti une série d'articles intéressants il y a quelques années. Je n'en suis plus sûr, mais il me semble que cet agent est justement spécialisé dans les littératures de l'imaginaire.

En tant que « petit nouveau » je ne suis malheureusement pas en mesure de vous fournir le lien, mais vous devriez tomber dessus en tapant « actualitté dossier agent littéraire » dans Google.
 
Cath
   
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Cath  /  Tentatrice chauve


Je pense qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à cette question. À mon avis, cela va surtout dépendre de l'agent et de l'auteur.

En SFFF, tu as par exemple Isabelle Bauthian, Audrey Alwett ou encore Cindy Van Wilder qui ont un agent et en sont a priori très satisfaites (je me demande d'ailleurs si elles n'ont pas la même agente, toutes les trois, en fait... Roxane Edouard, pour ne pas la nommer. Attends, ça doit être facile à vérifier... oui bah voilà, je confirme, c'est bien ça). D'ailleurs, Cindy Van Wilder consacre actuellement toute une série de sa newsletter mensuelle au thème des agents.

Un bon agent, c'est certes un intermédiaire supplémentaire, mais qui peut te permettre de te décharger de toute la partie démarchage et négociation avec les maisons d'édition, sur lesquelles tu n'es pas forcément ni à l'aise, ni bien renseigné, puisqu'en tant qu'auteur, en théorie, ton truc à toi, c'est plutôt l'écriture. Ça peut d'ailleurs contribuer à pacifier tes relations avec ton éditeur, en leur permettant d'être concentrées davantage sur le travail éditorial en lui-même que sur des aspects plus matériels. Et puis même si le monde éditorial francophone est petit, si tu rencontres le succès, l'agent peut t'aider sur la négociation des droits de traduction, d'adaptation, où tu es peut-être encore moins à l'aise pour négocier que dans la bulle que tu connais. Wink

Après, comme dans tous les métiers, tu as aussi les mauvais agents, et là ça peut virer au cauchemar, parce que devoir gérer un intermédiaire pénible de plus, j'imagine qu'on s'en passe tous. Il se dit par exemple qu'il existe des agents dont le business model consiste juste à signer le plus d'auteurs possible, pour se rémunérer sur la quantité, sans avoir à s'embêter à négocier âprement chaque contrat avec les ME. Ces agents-là, clairement, mieux vaut se passer de leurs "services".

Personnellement, si j'avais la possibilité d'avoir un bon agent, avec qui le courant passe bien, j'en serais ravie, en particulier pour m'épargner le maximum possible de charge mentale liée à la partie administrative du métier. Mais ce n'est que mon point de vue personnel, et la réponse n'est sûrement pas la même pour tout le monde. Et puis bon, trouver un bon agent n'est a priori déjà pas simple quand tu es bien installé, alors quand tu débutes... Rolling Eyes
https://catherinephanvan.fr/
 
Jedewyn
   
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Jedewyn  /  Roberto Bel-Agneau


Vos réponses me confortent dans mon idée : c'est quand même hyper, hyper aléatoire, tout ça.

En gros, déjà, on n'a pas le même système que dans le monde anglo-saxon donc nos problématiques ne semblent pas vraiment coller avec le rôle d'un agent. Et si je comprends bien, un agent littéraire, c'est un peu comme un "conseiller" : un genre de changeforme qui n'a pas de cadre juridique hyper bien défini et qui, du coup, peut majoritairement se révéler incompétent (au mieux) ou arnaqueur (au pire).

Et ceci étant dit, un bon agent littéraire (ça existe, preuve en est ta réponse, Cath) peut considérablement changer la vie d'un écrivain. Encore faut-il que cet écrivain accepte de mettre la main au portefeuille et de prendre une quantité vénérable de risques pour que le partenariat se fasse.

Ca a l'air d'être un bon gros sac de noeuds, ça. Et je persiste à croire (c'est plus intuitif que vraiment factuel, c'est vrai) que la sphère SFFF en particulier est trop instable ou élusive pour que les agents littéraires puissent s'y épanouir...

Merci pour vos réponses ! Smile Je vais transmettre les infos à mon ami (de mon côté, je n'envisage pas du tout cette option de l'agent).


Dernière édition par Jedewyn le Mar 13 Déc 2022 - 23:16, édité 1 fois
 
Tengaar
   
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Jedewyn a écrit:
Encore faut-il que cet écrivain accepte de mettre la main au portefeuille et de prendre une quantité vénérable de risques pour que le partenariat se fasse.

Alors normalement, un agent n'est rémunéré qu'une fois le contrat avec la ME signée et sous forme d'un % sur les droits d'auteur (d'où le fait qu'il doive les négocier au plus haut Laughing).

Mais après, c'est comme tout, il y a des gens qui se font rémunérer avant, ceux-là n'ont généralement pas bonne presse aux US.
 
Hiver Maralago
   
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Hiver Maralago  /  Petit chose


Je crois que ça n'est pas tant une question de genre littéraire que d'être bankable. J'ai l'impression que dans ce cas, l'on peut rejoindre n'importe quelle team d'agent (avec ou sans spécialité littéraire). Quand on regarde les "catalogues" des agents, ils ont de tout : acteurs, écrivains, scénaristes...
C'est l'impression que ça me donne, en tout cas.
 

 Avoir un agent littéraire : pertinent dans le monde de la SFFF ?

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